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combat judiciaire la légitimité de sa naissance : il en sortit victorieux; mais Hugues parvint à s'emparer de sa personne et lui fit crever les yeux.

LAMBERT, chroniqueur allemand, natif d'Aschaffenbourg, était bénédictin. Il visita Jérusalem en 1058 et mourut à Saalfeld en 1100. On lui doit une Histoire universelle, qui va depuis le commencement du monde jusqu'à l'an 1050, suivie d'une Histoire de l'Allemagne (depuis 1050 jusqu'à 1077). Cette chronique fut découverte et publiée par Mélanchthon, Tubingue, 1525, et rééditée par Krause, Halle, 1797, et par Fréd. Hesse, dans les Monumenta Germaniæ de Pertz, t. VII.

LAMBERT-LI-CORS (c.-à-d. le court ou le petit), poëte français du XIIe siècle, que l'on fait naître à Châteaudun, à Châtellerault, à Nantes, et, avec plus de probabilité, à Dinan, fut d'abord clerc, mais se maria plus tard. Il commença le célèbre roman d’Alexandre le Grand, qui fut continué par Alexandre de Bernay. Cette épopée romane a été publiée pour 1re fois en France, par F. Le Court de la Villethassetz et Eugène Talbot, avec introduction, notes et glossaire, Paris et Dinan, 1861, in-12.

LAMBERT (J.), général anglais, l'un des plus ardents ennemis de Charles I, était avocat avant que la Révolution éclatât. Il prit les armes et se distingua à Marston-moor et à Naseby. C'est sur sa proposition que Cromwell fut nommé protecteur. Après la mort de celui-ci, il conçut le projet de lui succéder dans le protectorat : il se mit, dans ce but, à la tête des mécontents et soutint d'abord le rump-parlement, puis il le cassa et marcha contre Monk; mais il fut pris et condamné à mort. On lui fit grâce de la vie, et il fut relégué à Guernesey, où il mourut en 1692.

LAMBERT (Michel), musicien, né vers 1610, à Vivonne près de Poitiers, mort à Paris en 1696, jouissait sous Louis XIV d'une haute réputation. Il se vit dans sa vieillesse éclipsé par Lulli, son gendre. On a de lui des Motets, des Leçons pour Ténèbres, etc. Le recueil de ses Œuvres a été gravé en 1666. C'est ce Lambert que Boileau nomme dans sa 3e satire.

LAMBERT (Thérèse DE MARGUENAT DE COURCELLES, marquise de), née à Paris en 1647, morte en 1733, était fille d'un maître des Comptes. Elle composa, pour l'éducation de ses enfants, deux ouvrages qui sont fort estimés : Avis d'une mère à son fils et Avis d'une mère à sa fille. On a aussi de cette dame des Traités de la Vieillesse et de l'Amitié, des Réflexions sur les femmes, sur le goût, sur les richesses, etc. Elle n'écrivait pas pour le public, et ses ouvrages n'ont été connus que par l'indiscrétion de ses amis. Ses Œuvres ont été réunies en 1748, et réimprimées en 1843, avec un Essai sur sa Vie, par Mme Colet. La marquise de Lambert était belle-fille de Bachaumont (l'auteur des Mémoires); elle réunissait chez elle une société choisie de gens de lettres et avait pour amis Fontenelle, Lamotte et Sacy.

LAMBERT (l'abbé Cl. Fr.), jésuite, compilateur fécond, né à Dôle vers 1700, m. en 1765 à Paris, se mit aux gages des libraires, et publia de 1739 à 1764 16 ouvrages, entre autres : Observations curieuses sur les mœurs, les coutumes, les arts et les sciences des différents peuples de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique, 1749; Histoire générale, civile, naturelle, politique et religieuse de tous les peuples, 1750; Hist. littéraire du règne de Louis XIV, 1751.

LAMBERT (J. Henri), savant universel, né en 1728, à Mulhouse, m. en 1777, était fils d'un pauvre tailleur. Après avoir suivi une école gratuite, il étudia seul, apprit sans maître, outre les langues anciennes ei modernes, presque toutes les sciences, la physique, la mécanique, l'astronomie, la philosophie, et s'exerça même dans la poésie et l'éloquence. Il fut d'abord précepteur chez le comte de Salis à Coire (1748-175S), puis professeur à l'Académie électorale de Munich, fut appelé à Berlin par Frédéric le Grand et devint en 1764 membre de l'Académie de cette ville. Il se distingua surtout dans les mathématiques et la métaphysique. Lambert a prouvé l'incommensurabilité du rapport de la circonférence au diamètre, a perfectionné les méthodes géodésiques, la théorie des comètes et a trouvé en astronomie un théorème fort simple, qui porte son nom. Outre une quantité innombrable de mémoires, on a de lui : en physique et en mathématiques, la Route de la lumière, 1759; la Perspective libre, 1759; Photometria, de gradibus luminis, 1760; Lettres cosmologiques (en all.), 1761; Échelles logarithmiques, 1761; Hygométrie, 1770; Pyrométrie, 1779; — en philosophie, Novum organum ou Nouvelle Logique, en all., 1763; Architectonique, en all., 1771 (il y explique les idées premières de chaque science). Lambert fut au nombre des amis de Kant.

LAMBESC, ch.-l. de c. (Bouches-du-Rhône), à 21 kil. N. O. d'Aix, 3425 hab. Belle église; vaste hôtel de ville, hôpital; fabrique de soude et tuileries; commerce d'huiles. Jadis titre de principauté.

LAMBESC (Ch. Eugène DE LORRAINE, duc d'Elbeuf, prince de), né en 1751, m. en 1825, était parent de la reine Marie-Antoinette. Il l'accompagna en France et devint colonel-propriétaire du régiment royal-allemand. Il fit charger le peuple aux Tuileries le 13 juillet 1789. Mis en accusation pour ce fait, il fut acquitté au Châtelet. Il émigra, servit dans les armées autrichiennes, et devint feld-maréchal, 1796. Il ne quitta point Vienne à la Restauration.

LAMBESSA, Lambæsis, v. d'Algérie (Constantine), à 11 kil. S. E. de Batna. Ruines romaines; temples, cirque, portiques, etc. Les Romains y envoyaient leurs détenus politiques. A leur imitation, le gouvt français y établit une colonie pénale en 1850.

LAMBETH, v. d'Angleterre (Surrey), attenante à Londres, était jadis une cité à part; elle forme aujourd'hui l'extrémité O. de Londres, sur la r. dr. de la Tamise; 154 611 hab. Palais de Lambeth (résidence de l'archevêque de Cantorbéry) : établissements de bienfaisance, etc. Belle église St-George.

LAMBEZELLEC, v. du dép. du Finistère, à 5 kil. N. de Brest ; 12 373 hab. Chapeaux vernis, ris de haubans; huileries, minoteries. Aux env., granit.

LAMBIN (Denis), commentateur français, né vers 1516 à Montreuil-sur-Mer (Picardie), m. en 1572, enseigna le grec au collége de France. On lui doit des Commentaires sur Lucrèce; — sur Cicéron; — sur Plaute; — sur Horace; des Traductions latines de la Politique et de la Morale d'Aristote, de quelques harangues d’Eschine et de Démosthène, etc. Il était lent dans son travail : c'est de là, dit-on, qu'est venu le mot lambiner, qui est resté dans la langue.

LAMBRECHTS (Ch. Joseph Matthieu), magistrat, né en 1753, à St-Tron (Belgique), mort en 1823, fut professeur de droit à Louvain. Après la réunion de sa patrie à la France, il occupa plusieurs emplois importants; en 1797, il succéda à Merlin de Douai comme ministre de la justice. Élu sénateur après le 18 brumaire, il n'en refusa pas moins son vote à l'érection du trône impérial. En 1814, il rédigea dans le sénat l'acte de déchéance de l'Empereur. Il légua 12 000 fr. de rente pour la fondation d'un hospice, réservé aux aveugles protestants, qu'on refusait d'admettre aux Quinze-Vingts.

LAMECH, patriarche hébreu, descendant de Caïn, vivait avant le déluge. Il épousa deux femmes, Ada et Sella. Il eut de la 1re Jabel, le plus ancien des pasteurs nomades, et Jubal, inventeur des instruments de musique; de la 2e, Tubalcaïn, le premier qui ait forgé le fer, et Noéma qui inventa le tissage de la toile. — Un autre Lamech, fils de Mathusalem, fut père de Noé, et vécut 777 ans (de 4090 à 3313).

LAMÉGO, Lama, v. de Portugal (Beïra), à 129 kil. N. E. de Coïmbre; 10 000 hab. Évêché. Vieux château fort; anc. cathédrale. Il s'assembla en 1144, à Lamégo, des Cortès qui posèrent les bases de la constitution portugaise lors de l'élection d'Alphonse I au trône de Portugal. En 1828 don Miguel y assembla les États pour se faire proclamer roi.