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1re fois de Plymouth en 1591, avec 3 vaisseaux armés par des marchands de Londres, accomplit plusieurs expéditions dans lesquelles il parcourut la mer des Indes, les îles de la Sonde (où il fit un traité d’alliance avec le roi d’Achem), et l’Atlantique ; prit 39 vaisseaux portugais, s’empara de Fernambouo dans le Brésil, revint chargé d’un riche butin, et mourut vers 1620. Le récit de ses voyages se trouve dans le IIIe vol. du recueil d’Hakluyt et dans le Ier de celui de Purchas. On a donné son nom à un détroit.

LANCASTER (Joseph), fondateur des écoles dites à la Lancastre, né en 1778 à Southwark, m. à New-York en 1838, était maître d’école à Londres dès 1798 et appliquait avec succès la méthode d’enseignement mutuel, lorsqu’André Bell, qui avait vu pratiquer cette méthode dans l’Inde, vint lui disputer l’honneur de l’invention. Lancaster, desservi par le clergé anglican parce qu’il était quaker, vit déserter son école et fut obligé, en 1816, de passer en Amérique, où il eut à lutter contre la misère. Il avait publié en 1803 un écrit qui a été trad. par le duc de La Rochefoucauld-Liancourt, sous le titre de Système anglais d’instruction, Paris, 1815.

LANCASTRE. V. LANCASTER.

LANCELOT (dom Claude), religieux de Port-Royal, né à Paris en 1615, entra à Port-Royal en 1638, fut un des principaux fondateurs des Petites écoles de Port-Royal, au faubourg St-Jacques, y fut chargé de l’enseignement de la grammaire, et composa pour ses élèves plusieurs excellents ouvrages. Il partagea les persécutions dont les religieux de Port-Royal furent l’objet à cause de leur attachement au jansénisme et fut chassé avec eux de son monastère en 1660. Après avoir été précepteur du duc de Chevreuse et de deux princes de Conti, il se retira en 1673 à l’abbaye de St-Cyran, fut relégué en 1680 chez les Bénédictins de Quimperlé et y mourut en 1695. On a de lui : Nouv. méthode pour apprendre la langue latine (connue sous le nom de Grammaire latine de Port-Royal), 1644 ; Nouv. méthode pour apprendre la langue grecque (dite Grammaire grecque de Porl-Royal), 1655 ; le Jardin des racines grecques, 1657 (fait avec Sacy) ; Grammaire italienne, 1660 ; — espagnole, 1660 ; Grammaire générale et raisonnée, 1660 (rédigée d’après les idées d’Arnauld), réimprimée en 1756 avec des notes de Duclos, et en 1803 par Petitot ; une traduction de Phèdre, 1646 ; la Chronologie sacrée de la Bible de Sacy, etc. — Un autre dom Lancelot (Charles), 1711-1778, a trad. Longin, 1775. — Un 3e Lancelot, Antoine, 1675-1740, membre de l’Acad. des inscriptions, a fait un Abrégé de l’Hist. univ. de Cl. Delisle et a trad. les Amours de Daphnis et Chloé, 1731. Il avait rédigé un savant traité de la Géographie historique de la Gaule, qui est resté manuscrit.

LANCELOT, roi de Naples. V. LADISLAS.

LANCELOT DU LAC, héros d’un roman célèbre au moyen âge, qui fait suite au roman du St-Gréal et qui, écrit primitivement en latin par un anonyme, fut traduit au XIIe siècle en langue romane par Gautier Mapes, chevalier du roi. Ce paladin était fils de Ban, roi de Brucie, et fut élevé par la fée Viviane, la dame du Lac. Il fut un des 12 chevaliers de la Table Ronde, conçut une vive passion pour la belle Genièvre, femme du roi Arthur, et s’attira toutes sortes de malheurs pour avoir dédaigné la fée Morgane. Chrestien de Troyes a tiré de ce roman l’idée de son poëme de Lancelot de la Charette.

LANCEROTE, une des îles Canaries, au N. E. de Fortaventura : 53 kil. sur 22 ; 16 000 hab, ; ch.-l., Teguise. Sol volcanique, terrible éruption en 1730.

LANCIANO, Anxanum, v. d’Italie (Abruzze Cit.), à 20 kil. S. E. de Chieti ; 13 000 hab. Archevêché ; belle cathédrale ; pont de Dioclétien. Vins muscats.

LANCISI (J. Marie), savant italien, né à Rome en 1654, m. en 1720, étudia avec un égal succès la médecine, la chimie, la botanique et la géométrie ; fut médecin de l’hôpital du St-Esprit à Rome, professeur d’anatomie au collége de la Sapience (1684), médecin des papes Innocent XI et Clément XI. Il a publie des écrits estimés sur la médecine et l’histoire naturelle (rassemblés à Genève, 1718, 2 vol. in-4), et a légué à l’hôpital du St-Esprit une bibliothèque de 20 000 vol., à la condition qu’elle serait publique.

LANCRET (Nic.), peintre de genre, né en 1690, m. en 1743, fut reçu à l’Académie en 1719 sous le titre de Peintre des fêtes galantes. Il cultiva le genre un peu maniéré de Watteau, mais y déploya un talent réel, qui lui valut une grande vogue et fait encore aujourd’hui estimer ses tableaux.

LANDAFF, bg de la principauté de Galles (Glamorgan), à 4 kil. N. O. de Cardiff, sur le Taff ; 1200 hab. Anc. évêché, cathédrale en ruines.

LANDAIS (Pierre), grand trésorier de Bretagne, né à Vitré vers 1440, était fils d’un tailleur de Vitré et n’était d’abord lui-même qu’un simple ouvrier. Il devint valet de garde-robe du duc de Bretagne François II, se fit remarquer de son maître par ses talents, et fut rapidement élevé aux honneurs. Il administra le pays pendant 25 ans et rendit d’éminents services : il signa des traités de commerce avec l’Angleterre, le Portugal, les villes hanséatiques, l’Espagne, établit des manufactures de soieries, de tapisseries, noua des relations commerciales étendues jusque dans le Levant ; fit exécuter d’immenses constructions militaires, notamment au château de Nantes et sur plusieurs autres points de la province ; mais il eut bientôt pour ennemis les seigneurs bretons, jaloux de son crédit. Il se défit de quelques-uns et fit mourir en prison le chancelier Chauvin, ambassadeur du duc en France, qui était à leur tête ; mais le duc, voyant ses sujets prêts à se révolter, fut obligé de le sacrifier. Il fut livré à des juges, qui le condamnèrent, comme coupable de concussion et de meurtre, à être pendu : l’arrêt fut exécuté en 1485. Le véritable crime de Landais, aux yeux des seigneurs bretons, était d’avoir voulu préparer la réunion de la Bretagne à la France par le mariage du duc d’Orléans avec Anne, héritière de Bretagne. M. L. de Carné lui a consacré une intéressante monographie dans la Revue des Deux-Mondes (déc. 1860).

LANDAK, v. de l’île de Bornéo, à 100 k. N. E. de Pontiana, ch.-l. d’un petit roy. tributaire des Hollandais. Mines de diamants et d’or.

LANDAMMAN (pour land amtmann, bailli du pays), titre que prenait en Suisse le 1er magistrat des cantons d’Uri, Schwitz, Unterwalden, Glaris, Zug, Appenzell, St-Gall, Thurgovie, Tessin, Vaud, ainsi que le président de la diète helvétique. Ce titre a été généralement remplacé par celui de président.

LANDAU, v. de Bavière, sur la Queich, à 26 kil. S. O. de Spire ; 6800 hab. Ville très-forte ; citadelle construite par Vauban. Jadis v. impériale. Prise et reprise sous Louis XIV. Cédée à la France en 1680 (le traité de Bade lui en confirma la possession en 1714) ; assiégée vainement en 1793 et 1795 ; enlevée à la France en 1815. C’est auj. une forteresse fédérale.

LANDEN, bg de Belgique (Liège), à 37 kil. N. O. de Liége et à 33 de Huy ; 1200 hab. Pépin le Vieux dit de Landen, tige de la maison d’Héristal, y avait un palais et y mourut en 640. Église Ste-Gertrude. C’est près de là que fut livrée en 1693 la célèbre bataille de Nerwinde.

LANDENOLFE I, prince de Capoue de 884 à 887, avait été nommé évêque de Capoue en 879, bien qu’il fût marié et que le siége fût déjà occupé par un prince de sa famille. De là des guerres civiles, que le pape Jean VIII termina en partageant le diocèse et l’autorité épiscopale entre les deux concurrents. Quand il fut parvenu à la principauté (par la mort de son frère Pandolfe), il renonça à l’état ecclésiastique ; mais il fut bientôt détrôné par son parent Atenolfe. — L. II, prince de Bénévent et de Capoue, succéda à son frère Landolfe VI en 982, et fut assassiné en 993 par son frère Landolfe VII, qui lui succéda.

LANDERNEAU, ch.-l. de c. (Finistère), à 22 kil. N. E. de Brest, sur l’Élorn, qui a son emb. dans la