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dès l'origine investi de ces fonctions : il les exerça jusqu'à sa mort. Il prit de sages mesures pour garantir la santé publique et la salubrité de la capitale, fit éclairer les rues la nuit, réorganisa le guet, etc. C'est lui qui présida la Chambre ardente, établie en 1680 pour la recherche des empoisonneurs.

LARGENTIÈRE. V. ARGENTIÈRE (l').

LARGILLIÈRE (Nic.), peintre, né à Paris en 1656, m. en 1746. Après avoir étudié à Anvers, il passa en Angleterre où il eut du succès à la cour, et se fixa enfin à Paris. Il devint membre, puis chancelier de l'Académie de peinture. Il excellait dans le portrait et mérita d'être appelé le Van-Dyck français. On citait de lui, outre un grand nombre de portraits : le Repas donné (en 1687) par la ville de Paris à Louis XIV; le Mariage du duc de Bourgogne, 1697, qui furent détruits dans la Révolution.

LARI-BENDER ou LAHORA-BENDER, v. de l'Inde (Sindhy), à 130 kil. S. O. de Haïderabad, sur la r. dr. du Sind, à 40 kil. de son embouchure. Jadis grand commerce, aujourd'hui transféré à Koratchi.

LA RIBOISIÈRE (J. BASTON, comte de), général d'artillerie, né en 1759 à Fougères (Ille-et-Vilaine), d'une famille noble de Bretagne, m. en 1812, fit avec gloire les campagnes de la République et de l'Empire, contribua à la victoire d'Austerlitz en brisant à coups de canon la glace d'un étang sur lequel marchaient les Russes, commanda, comme général de division, l'artillerie de la garde à Eylau, à Dantzick, à Friedland, à Lobau, à Wagram, fut nommé en 1811 inspecteur général de l'artillerie, prépara par ses bonnes dispositions la victoire de la Moskowa, mais perdit dans cette bataille son 2e fils et fut bientôt après atteint d'un mal qui le conduisit au tombeau. — Son fils aîné, Ch. de la R., né en 1788, l'accompagna dans ses campagnes, fut chambellan sous l'Empire, député d'Ille-et-Vilaine de 1829 à 1835, pair en 1835, et fut nommé sénateur en 1852. — La femme de ce dernier, née Roy, légua en mourant les sommes nécessaires pour fonder un hôpital à Paris (c'est auj. l’hôpital La Riboisière).

LARINO, Larinum, v. de l'anc. roy. de Naples (Sannio), à 32 k. N. E. de Campo-Basso; 4000 h. Évêché.

LARIO (dép. du), l'un des dép. du roy. d'Italie sous Napoléon I, tirait son nom du Larius lacus (lac de Côme), qui s'y trouvait, et avait pour ch.-l. Côme.

LARISSE, Larissa, auj. Iénicheher, v. de Thessalie, dans la Pélasgiotide, sur le Pénée, fut fondée par les Pélasges et devint la capitale du roy. d'Achille. C'est là que Persée tua son grand-père Acrisius. Philippe, père d'Alexandre, y résida quelque temps. Elle fut prise en 302 av. J.-C. par Démétrius Poliorcète et en 192 par Antiochus III. Philippe V y signa en 197 la trêve honteuse qui suivit la bataille de Cynoscéphales. Pompée s'y réfugia après la défaite de Pharsale. — La ville actuelle de Larisse est encore une ville riche et florissante; elle compte 28 000 hab. Elle est le ch.-l. d'un eyalet de Turquie, qui s'étend entre la Roumilie au N., l'Albanie à l'O., le roy. de Grèce au S. et l'Archipel à l'E., et qui répond à l'anc. Thessalie. Archevêché grec; grand commerce, surtout en vin. Cette ville souffrit beaucoup pendant les dernières guerres entre les Grecs et les Turcs.

LARISTAN, prov. de Perse, située au S. E. du Farsistan, dont elle est souvent considérée comme faisant partie, est bornée au S. et à l'O. par le golfe Persique; 450 kil. sur 160; ch.-l., Lar. Climat très-chaud, eau rare. La côte est habitée par des Arabes, dont les cheikhs sont indépendants et pirates. V. LAR.

LARIUS LACUS, nom anc. du lac de CÔME.

LARIVE (J. MAUDUIT de), acteur tragique, né en 1749 à La Rochelle, m. en 1827, reçut les leçons de Mlle Clairon, doubla quelque temps Lekain, le remplaça en 1778 et obtint de brillants succès, qu'il dut à la fois à un physique avantageux, à un bel organe, à une profonde connaissance de l'art, mais qu'il compromit quelquefois par un débit emphatique et des cris forcés. Achille, Oreste, Coriolan, Tancrède, Bayard, Spartacus, étaient ses plus beaux rôles. Il resta sans rival jusqu'à l'apparition de Talma, qui ne tarda pas à l'éclipser. Il se retira alors de la scène, ouvrit un cours de déclamation, puis suivit à Naples comme lecteur Joseph Bonaparte, élevé au trône (1806). Il avait acquis à Montlignon, près de.Montmorency, un beau domaine, où il passa ses dernières années et où il créa le joli hameau Larive. On a de lui des Réflexions sur l'art théâtral, 1801, et un excellent Cours de déclamation, 1804 et 1810.

LARIVE (Ch. Gaspard de), physicien et chimiste suisse, né en 1770 à Genève, m. en 1834, compléta ses études scientifiques à Édimbourg, s'y fit recevoir médecin, fut, à son retour, nommé médecin des aliénés et professeur de chimie pharmaceutique à Genève, et devint recteur de l'Académie de cette ville. Il prenait en même temps part au gouvernement et fut élu en 1817 1er syndic. G. de Larive fit connaître à la Suisse les progrès faits à l'étranger et avança lui-même plusieurs parties de la science, surtout l'électro-magnétisme. — Son fils, Auguste de L., professeur de physique à Genève et correspondant de l'Institut de France, né en 1790, fut formé par lui et le dépassa. Il est surtout connu par un excellent Traité de l'Électricité théorique et appliquée, 3 vol. in-8, 1854-56, et par sa Théorie de la pile de Volta, (1835).

LARIVEY (Pierre de), poëte dramatique, né à Troyes vers 1550, mort vers 1612. On a de lui un recueil intitulé Comédies facétieuses de Larivey, Champenois, Paris, 1579, et Troyes, 1611. On y trouve le Laquais (imité de L. Dolce); la Veuve; les Esprits; le Morfondu; le Jaloux et les Écoliers; la Constance; les Tromperies et le Fidèle, comédies écrites d'un style naturel, mais souvent trivial. Molière et Regnard ont daigné faire des emprunts à Larivey. Viollet-le-Duc a réimpr. ses comédies dans son Ancien Théâtre Français, Paris, 1855 (t. V. et VI). Larivey avait traduit les Nuits facétieuses de Straparole, 1585.

LA RIVIÈRE (J. BUREAU de). V. BUREAU.

LA RIVIÈRE (Roch LE BAILLIF, sieur de), médecin. et astrologue du XVIe siècle, né à Falaise, mort à Paris en 1605, était 1er médecin de Henri IV, et fut chargé de tirer l'horoscope de Louis XIII. On a de lui : Signification de la comète apparue en Occident, Rennes, 1557; le Démostérion ou Extraits tirés de Paracelse, 1578; Conformité de l'ancienne et moderne médecine, d'Hippocrate à Paracelse, 1592.

LARNACA ou LARNICA, Citium, v. de l'île de Chypre, à 31 kil. S. E. de Nicosie, sur la côte S.; 5000 hab. Port à peu près franc. Évêché grec, consuls européens. Cotons, soies, vins, salines. Près de la ville sont le cap Chiti et les ruines de l'anc. Citium.

LA ROCHE, ch.-l. de c. (Hte-Savoie), arr. de Bonneville, à 20 kil. S. E. de Genève, sur la r. g. du Foron, au pied d'un rocher qui lui a fait donner son nom; 3200 hab. Tour du XIIe siècle.

LA ROCHE, vge de France (Yonne), arr. et c. de Joigny, sur l'Yonne et sur le chemin de fer de Lyon. Embranchement du chemin d'Auxerre; port sur le canal de Bourgogne.

LA ROCHE, v. de Belgique (Luxembourg belge), à 50 kil. S. de Liége; 1200 hab. Autrefois fortifiée; prise par Louis XIV en 1680.

LA ROCHE (P. L. LEFEBVRE de), littérateur, né en Normandie vers 1740, m. en 1806, avait été bénédictin, puis curé de Grémonville au pays de Caux. Il vint se fixer à Paris, s'y lia avec Helvétius, qui lui légua ses papiers, et donna une belle édition des Œuvres d'Helvétius, Paris, 1795, 14 vol. in-18, ainsi qu'une édition de Montesquieu, 1795, 12 vol. in-18, avec des Notes d'Helvétius sur l'Esprit des lois.

LA ROCHE (Sophie GUTTERMANN, dame), romancière allemande, née en 1730, m. en 1807, était fille d'un médecin de Kaufbeuren (Souabe). Elle se fit de bonne heure remarquer par l'étendue de ses connaissances et la sûreté de son goût, et fut liée avec les littérateurs les plus distingués, notamment avec Wieland. Elle épousa un conseiller de l'électeur de Mayence,