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d’Écosse s'y est souvent réuni. Robert Cochrane, favori de Jacques III, y fut pendu par la noblesse.

LAUDER (W.), critique écossais, attira sur lui l'attention en 1747, en accusant Milton de plagiat. Il s'avisa d'interpoler divers auteurs en y insérant des vers du Paradis perdu, puis il prétendit que Milton leur avait fait des emprunts. Cette ruse, qui avait d'abord assez bien réussi, ne tarda pas à être déjouée par le Dr Douglas, et Lauder fut contraint de signer un aveu de sa fraude. Il quitta l'Angleterre, et alla se faire maître d'école aux Barbades.

LAUDERDALE (J., duc de), l'un des commissaires chargés par les Covenantaires de traiter avec Charles I, finit, après la malheureuse issue des conférences, par se ranger sous l'étendard royal. Après l'exécution du roi, il rentra à main armée en Angleterre avec Charles II, fut pris à Worcester et jeté dans une prison où il demeura 9 ans. Nommé premier ministre en 1670, il resta deux ans aux affaires. Il mourut en 1682.

LAUDON (baron de), généralissime des armées autrichiennes, né en 1716 en Livonie, fit ses premières armes dans les troupes russes, passa au service de l'Autriche en 1740, et y devint le plus ferme soutien de Marie-Thérèse. En 1757, créé général-major, il vainquit Frédéric à Domstadt; en 1758, il eut la plus grande part à la victoire remportée par Daun à Hochkirch. En 1759, il battit de nouveau Frédéric à Cunersdorf, et en 1760 à Landshut; mais, cette même année, il perdit la bat. de Liegnitz. En 1788, sous Joseph II, Laudon repoussa les Turcs, qui s'étaient avancés jusqu'au cœur de l'empire, et s'empara de Belgrade. Il fut en récompense nommé généralissime. Il mourut peu après, en 1790.

LAUDUN, v. du dép. du Gard, à 8 kil. S. E. de Bagnols; 2289 hab. Vins estimés.

LAUDUNUM, nom latin moderne de LAON.

LAUENBOURG, Leoburgum, v. de Prusse, ch.-l. du duché de Lauenbourg, à 60 k. E. de Hambourg, sur l'Elbe; 3600 hab. Raffinerie de sucre, savon, etc. Traité par lequel le Hanovre fut cédé à la France en 1803. Combat entre les Prussiens et les Français en 1813. — Le duché de Lauenbourg, entre le Holstein à l'O. et au N. O., le Mecklembourg au N. et à l'E., le Hanovre au S. et le territoire de Hambourg au S. O., a 53 k. sur 40 et 50 000 h. Ce pays était jadis habité par les Wendes Polabes; il fut conquis par le duc Henri le Lion, possédé ensuite par la maison de Saxe et cédé au Hanovre en 1689: conquis par les Français en 1803, il fut compris en 1810 dans le dép. des Bouches-de-l'Elbe. En 1815, il fut attribué au Hanovre, qui le céda à la Prusse, et celle-ci au Danemark (1816). Après la guerre de 1864, et par suite de la convention de Gastein avec l'Autriche (20 août 1865), le Lauenbourg a fait retour à la Prusse.

LAUFELD, v. de Bavière. V. LAWFELD.

LAUFEN, vge de Suisse (Zurich), à 5 kil. S. O. de Schaffouse, sur la riv. g. du Rhin, qui y forme une chute de près de 25m : c'est la plus belle cataracte de l'Europe.

LAUFEN, v. de Bavière, à 102 kil. S. E. de Munich; 4700 hab. Château, chantiers de construction; brasseries, etc. Navigation active. — V. LAUFFEN.

LAUFENBOURG, Gannodurum, vge de Suisse (Argovie), sur le Rhin, à 35 k. E. de Bâle; 800 h. Cascade du Rhin, dite le Petit Laufen; pont qui communique à la ville badoise de Klein-Laufenbourg.

LAUFFEN, v. du roy. de Wurtemberg (Neckar), au confluent du Neckar et de la Zaber, à 9 kil. S. O. de Heilbronn; 3500 hab. Beau pont. Ulric de Wurtemberg y battit les Impériaux en 1534.

LAUGIER (l'abbé M. Ant.), littérateur, né à Manosque en 1713, m. en 1769, a donné : une Histoire de Venise, Paris, 1759-68, 12 vol. in-12; une Hist. de la paix de Belgrade (en 1739), Paris, 1763, etc.

LAUGIER (André), chimiste et pharmacien, né à Paris en 1770, m. en 1832, eut pour maître Fourcroy, son parent, fut directeur de l'école de pharmacie et professeur de chimie au Muséum d'histoire naturelle. On a de lui des Leçons de chimie générale qui résument son cours, 2 vol. in-8, et des Mémoires. Ses recherches analytiques sur les minéraux et autres substances sont remarquables par leur exactitude.

LAUINGEN, v. de Bavière (Souabe), à 40 kil. N. O. d'Augsbourg ; 3600 hab. Patrie d'Albert le Grand.

LAUJON (P.), poëte, né à Paris en 1727, m. en 1811, fut secrétaire du comte de Clermont, puis du prince de Condé, et jouit auprès d'eux d'une douce aisance. Il a donné de 1746 à 1806 bon nombre de vaudevilles et d'opéras, mais il réussit surtout dans la chanson et dans la poésie badine. On a de lui un recueil intitulé : A-propos de société, 1771. Ses Œuvres ont été publiées en 1811, 4 vol. in-8.

LAUMONT (monts), petite chaîne qui commence dans le dép. du Doubs à 3 kil. E. de Besançon, suit quelque temps le cours du Doubs et se termine dans le dép. du Ht-Rhin, à 4 kil. de Porentruy.

LAUNAY. V. DELAUNAY et STAAL (Mme de).

LAUNCESTON, v. d'Angleterre, ch.-l. du comté de Cornouailles, à 295 kil. S. O. de Londres; 6800 h. Belle église, deux portes gothiques (restes des murailles de la ville), ruines d'un château fort.

LAUNCESTON, v. de Diéménie, sur la Ramer, à 40 k. S. E. de Georges-town, 6000 hab. Port franc (depuis 1845). Commerce actif avec l'Australie.

LAUNOY (Jean de), docteur de Sorbonne, né en 1603 à Valderic près de Coutances, m. en 1678, visita Rome dans sa jeunesse (1634), et passa le reste de sa vie à Paris, écrivant sur des sujets de théologie ou d'histoire, et portant partout une inépuisable érudition. Il était particulièrement lié avec le cardinal d'Estrées. L'indépendance de ses opinions lui suscita quelques difficultés. Ayant refusé de souscrire à la condamnation d'Arnauld, il fut exclu de la Sorbonne. Parmi ses nombreux ouvrages on remarque : Regia in matrimonium potestas, 1674; Tradition de l'Église sur la prédestination et la grâce, 1702; De varia Aristotelis in Academia parisina fortuna; De scholis seu a Carolo magno seu post Carolum instauratis, 1672. Appliquant une critique sévère à l'histoire ecclésiastique, il attaqua un grand nombre de légendes, ce qui le fit surnommer plaisamment le Dénicheur de saints; mais souvent il se laissa entraîner au paradoxe : aussi la plupart de ses écrits sont-ils condamnés à Rome. Ses Œuvres ont été recueillies par l'abbé Grauet, Genève, 1731-33, 10 vol. in-f.

LAUPEN, v. de Suisse (Berne), à 18 kil. S. O. de Berne, 800 hab. Les Bernois, commandés par Rodolphe d'Erlach, y vainquirent les Autrichiens en 1339.

LAURAGUAIS, Lauracensis ager, anc. petit pays de France, avec titre de comté, était situé entre l'Albigeois et le Ht-Languedoc, faisait partie du Bas-Languedoc et avait pour ch.-l. Castelnaudary. Il est aujourd'hui compris dans les départements de la Hte-Garonne et de l'Aude. — Le Lauraguais appartint successivement aux comtes de Carcassonne, à ceux de Barcelone, aux rois d'Aragon, aux vicomtes de Béziers; il fut cédé à Louis IX en 1258; Louis XI le donna en 1478 à Bertrand de La Tour d'Auvergne; Catherine de Médicis en hérita en même temps que du comté d'Auvergne; sa fille le transmit à Louis XIII. Au XVIIIe siècle, ce comté passa dans les mains des Villars-Brancas.

LAURAGUAIS (L. L. Félicité, duc de BRANCAS, comte de), issu de la famille des ducs de Villars-Brancas, né à Paris en 1733, m. en 1824, cultiva les lettres et les sciences, et sut dépenser honorablement une grande fortune. Accomplissant un vœu formé par Voltaire, il fit supprimer à ses frais les banquettes qui étaient placées sur la scène au Théâtre-Français. Il eut part avec Lavoisier à la découverte de la nature du diamant, perfectionna la fabrication de la porcelaine et fut admis à l'Académie des sciences; il contribua à propager l'inoculation. A la Restauration il fut élevé à la pairie. Il a laissé quelques pièces de théâtre (Clytemnestre, Jocaste, etc.), qui ne furent pas représentées, et des brochures de circon-