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le succès du coup d'État en expulsant de la salle des séances, avec un peloton de grenadiers, les opposants du Conseil des Cinq-cents. En 1802, il commanda l'expédition destinée à faire rentrer St-Domingue sous la domination française. Il remporta quelques avantages sur le général noir Toussaint-Louverture; mais au bout de peu de mois son armée fut décimée par les maladies, et il succomba lui-même à la fin de l'année.

LECLERC DE BUFFON, LECLERC DE SEPTCHÊNES, etc. V. BUFFON. SEPTCHÊNES, etc.

LECLERCQ (Théodore), né à Paris en 1777, mort en 1851, occupa quelque temps un emploi de receveur des droits réunis, mais donna sa démission pour se livrer à ses goûts littéraires. Après avoir joué par amusement des proverbes dramatiques, il se mit à en composer lui-même : il déploya dans cette espèce de comédie en miniature une finesse d'observation, une délicatesse de pensée et un bonheur d'expression qui le placent bien au-dessus de Carmontelle, le créateur du genre. Il n'avait voulu travailler que pour les salons : le rapide succès de ses Proverbes l'obligea à les livrer au public. Un 1er recueil fut publié en 1823 en 2 vol.; il en parut 6 autres jusqu'en 1833 : on y remarque la Manie des Proverbes, qui en est comme l'introduction générale, le Mariage manqué, Tous les comédiens ne sont pas au théâtre, l’Humoriste, le Château de cartes, le Jour et le lendemain, le Retour du baron. Les auteurs dramatiques lui ont fait, et souvent sans l'avouer, de nombreux emprunts.

LECLÈRE (Achille), architecte de Paris, 1785-1853, remporta le grand prix en 1808, signala son séjour à Rome par un essai de restauration du Panthéon d'Agrippa, se voua principalement, après son retour, à l'enseignement de son art, forma un grand nombre d'élèves distingués, et fut admis à l'Académie des beaux-arts en 1831. Il se distinguait par un goût pur et par une connaissance approfondie des saines doctrines classiques. On lui doit, outre d'importants travaux de construction et de restauration, le monument élevé à Bonchamps à St-Florent et le tombeau de Cas. Périer au Père-La-Chaise. Un prix de 1000 fr. a été fondé en son nom par sa sœur pour être décerné à celui qui a obtenu le 2e grand prix d'architecture.

L'ÉCLUSE nom géographique. V. ÉCLUSE (l').

LÉCLUSE (Ch. de), Clusius, savant botaniste, né à Arras en 1526, mort en 1609, fut reçu docteur à Montpellier; parcourut la France, l'Espagne, l'Angleterre, l'Allemagne, recherchant partout les plantes rares; se fixa pendant 14 ans à Vienne, sur l'invitation de Maximilien II, qui le nomma directeur de ses jardins; fut nommé en 1589 professeur de botanique à l'Académie de Leyde, et conserva cette chaire jusqu'à sa mort. On a de lui : Rariorum stirpium per Hispanias observatarum historia, Anvers, 1576; Rariorum stirpium per Pannoniam, Austriam, etc., observ. historia, 1583, ouvrages qu'il refondit dans le suivant: Rariorum plantarum historia, 1611 (on y trouve une des plus anciennes descriptions connues de la pomme de terre); Exoticorum libri X, 1605, et la trad. lat. de l'ouvr. portugais de Hortus sur les plantes médicinales des Indes. Un genre de la famille des Guttifères a été nommé Clusia en son honneur.

LÉCLUSE (FLEURY de), helléniste, né en 1774 à Paris, mort en 1845, professa les belles-lettres à la Flèche et à St-Cyr, puis obtint la chaire de littérature grecque à la Faculté de Toulouse, dont il devint doyen. Il possédait une vingtaine de langues. On a de lui un Manuel de la langue grecque, 1801 et 1820; le Télémaque polyglotte (en 12 langues), 1812; un Lexique français, grec et latin, 1822; un Résumé de l'hist. de la littérature grecque, 1837, et plusieurs autres ouvrages de linguistique, notamment un Dictionn. basque, espagnol et français, resté manuscrit.

LECOINTE-PUYRAVEAU (Matthieu), né vers 1750, était homme de loi à St-Maixent en 1789. Il se prononça en faveur de la Révolution, fut nommé administrateur des Deux-Sèvres en 1790, puis député à l'Assemblée législative et à la Convention; dénonça Marat comme auteur des massacres de septembre, et embrassa le parti des Girondins. Il fut appelé au Conseil des Cinq-Cents en 1799, s'opposa à la mise en accusation des directeurs Merlin, La Réreillère-Lépeaux et Rewbell, entra au tribunat après le 18 brumaire, et fut envoyé par le premier consul pour négocier une pacification en Vendée. Inquiété sous la Restauration, il se retira à Bruxelles, où il mourut en 1825.

LECOINTRE (Laurent), dit de Versailles, né en 1750, était marchand de toiles à Versailles lorsqu'éclata la Révolution. Il en adopta les principes avec ardeur, fut nommé commandant en second de la garde nationale de Versailles, président du département, député à l'Assemblée législative, puis à la Convention : il ne se fit remarquer que par ses perpétuelles dénonciations, poursuivant également les Girondins et les Terroristes. Il s'opposa à l'établissement de l'Empire, et mourut en exil (1805).

LECOMTE (le P. L.), jésuite, né à Bordeaux, vers 1655, mort en 1723, fut un des missionnaires mathématiciens envoyés à la Chine en 1685, resta 5 ans dans cet empire, en parcourut une grande partie et y fit de nombreuses observations astronomiques. Pour amener plus facilement les Chinois au Christianisme, il tolérait plusieurs des cérémonies établies chez eux; cette tolérance fut condamnée par des missionnaires moins relâchés, ce qui donna lieu à uns vive polémique. Il publia à son retour, pour se justifier, des Mémoires sur l'état présent de la Chine, 1696, et une Lettre sur les cérémonies de la Chine, 1700, mais ces écrits furent condamnés à Rome.

LECONTE (Noël). V. CONTI (Noël).

LECOQ (Robert), né à Montdidier, d'abord avocat du roi au parlement de Paris, puis évêque de Laon en 1351, fut, avec Étienne Marcel, le chef du mouvement démocratique qui éclata pendant les États généraux de Paris en 1357. Il se retira dans son évêché après la mort du prévôt, et, pour ne point être arrêté par le Dauphin, s'enfuit à Melun auprès du roi de Navarre, qui lui donna l'évêché de Calahorra.

LECOURBE (Cl. J.), général, né à Lons-le-Saulnier en 1760, était chef de demi-brigade à la bataille de Fleurus, et résista avec 3 bataillons à 10 000 Autrichiens. En 1799, dans la campagne de Suisse contre les Russes, il se montra tacticien consommé. Ami de Moreau, il se déclara pour lui lors de la mise en jugement de ce général, et fut disgracié. Dans les Cent jours il reprit du service, commanda un corps d'armée dans le B.-Rhin, livra plusieurs combats à l'archiduc Ferdinand, et malgré l'infériorité de ses forces, se maintint dans un camp retranché sous Béfort. Il mourut de maladie dans cette ville en 1815. Une statue lui a été élevée à Lons-le-Saulnier en 1856.

LECOUVREUR (Adrienne), grande tragédienne, née en 1692 à Damery, près d’Épernay, était fille d'un chapelier. Elle fut reçue en 1717 au Théâtre-Français, pour les premiers rôles tragiques et comiques. Elle réussit médiocrement dans la comédie; mais dans la tragédie, elle ne cessa, pendant 13 ans, d'exciter les applaudissements du public. Elle excellait dans les rôles de Jocaste, d’Athalie, de Roxane, et surtout de Phèdre. Son débit était simple et noble ; elle était d'une taille peu élevée; mais sa démarche avait, ainsi que les traits de son visage, une expression imposante; on a dit d'elle que c'était une reine parmi des comédiens. Elle fut aimée de Voltaire et de Maurice de Saxe. Elle mourut de la poitrine en 1730 : on attribua sa mort au poison que lui aurait donné une rivale. Cette mort tragique a inspiré à M. Legouvé le beau drame d’Adrienne Lecouvreur (1849).

LECTISTERNES, festins sacrés, offerts aux dieux chez les Romains. V. ce mot au Dict. univ. des Sciences.

LECTOURE, Lactora, ch.-l. d'arr. (Gers), près du Gers, à 36 k. N. d'Auch; 5998 hab. Trib. de 1re inst., collége. Manuf. de ras, bures, serges, etc. Commerce de blé, bestiaux, etc. Vue superbe du haut de la promenade du Bastion. Fontaine antique de Diane. Patrie de Roquelaure et du maréchal Lannes (auquel