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M. Nourrisson la Philosophie de Leibnitz, 1860, ouvrage couronné par l'Académie des sciences morales, et à Guhrauer sa Vie (en all.), Breslau, 1842.

LEICESTER, Ratæ Coritanorum, v. d'Angleterre, ch.-l. du comté de Leicester, sur la Soar (r. g.) et le chemin de fer Central, à 142 kil. N. O. de Londres; 62 000 hab. Beaucoup de jolies constructions modernes; belle promenade; filatures de laine, bonneterie de laine. Élève de chevaux et de moutons. Jadis capitale des Coritani; importante sous l'heptarchie anglo-saxonne; très-peuplée lors de la conquête normande. Ruines romaines et saxonnes; restes d'une abbaye où mourut Wolsey en 1530. — Le comté de Leicester, entre ceux de Derby, de Nottingham, de Lincoln, de Rutland, de Warwick, de Northampton et de Stafford, a 65 kil. sur 35; 220 000 hab. L’Union-Canal le traverse. Sol argileux, pâturages, gros bétail en quantité, peu de grains, haricots excellents. Grande industrie.

LEICESTER (comtes de). V. DUDLEY (Robert), MONTFORT, SIDNEY.

LEIGH, v. d'Angleterre (Lancastre), à 17 kil. O. de Manchester, avec laquelle elle communique par un embranchement du canal de Bridgewater; 32 000 h. Manufactures importantes de coton.

LEIGNÉ-SUR-USSEAU, ch.-l. de c. (Vienne), à 12 kil. N. O. de Châtellerault; 356 hab.

LEINE, riv. d'Allemagne, prend sa source au mont Dün dans le Hartz (Saxe prussienne), entre dans le royaume de Hanovre, arrose Gœttingue, devient navigable près de Hanovre, et tombe dans l'Aller après un cours de 250 kil.

LEININGEN. V. LINANGE.

LEINSTER ou LAGÉNIE, une des 4 grandes divisions de l'Irlande, au S. E., est bornée au N. par l'Ulster, à l'E. par la mer d'Irlande, au S. par le canal St-George, et à l'O. par le Munster et le Connaught : 250 k. sur 100; 1 900 000 h.; ch.-l. Dublin. La partie S. (ancien royaume de Leinster) porte auj. le titre de duché et donne le titre de duc à la famille Fitzgerald.

LEIPSICK ou LEIPZIG, Lipsia, v. importante du roy. de Saxe, ch.-l. d'un cercle de même nom, au confluent de l'Elster blanc, de la Parde et de la Pleisse, a 100 kil. N. O. de Dresde; 70 000 hab. (Luthériens). Université célèbre, fondée en 1409. Monuments remarquables : château de Pleissenbourg, avec observatoire, églises St-Nicolas et St-Thomas, hôtel de ville, bourse, bâtiment de l'Université, etc. Leipsick possède 5 bibliothèques, un jardin botanique, des sociétés savantes et de bienfaisance, et divers établissements d'instruction. Plusieurs chemins de fer. Commerce actif, principalement celui de la librairie; il s'y tient trois foires célèbres (1er janvier, 3e lundi après Pâques, dimanche après la St-Michel; la 2e est particulièrement consacrée à la librairie). Nombreuses imprimeries. Toiles cirées, étoffes de soie et de velours. Kæstner, Teller, Fabricius, Thomasius, Leibnitz, etc., sont nés à Leipsick. — Cette ville est assez ancienne; elle tire son nom d'un mot slave qui veut dire tilleul. Les Suédois remportèrent aux environs sur les Impériaux 2 victoires signalées (6 sept. 1631 et 2 nov. 1642). Les Prussiens la prirent en 1745, et Ferdinand de Brunswick en 1756; Davoust s'en empara en 1806, après la bataille d'Iéna. Du 18 au 19 octobre 1813, se livra sous ses murs la célèbre bataille de Leipsick, connue en Allemagne sous le nom de bataille des Nations (Vœlkerschlacht), dans laquelle les Français, trahis par les Saxons et accablés par le nombre, furent obligés de battre en retraite devant l'armée des alliés, après une résistance acharnée. — Le cercle de Leipsick, situé au N. O., entre les États prussiens au N. et à l'O., les cercles de Zwickau au S., de Dresde à l'O., a 380 270 hect. de superficie et une population de 455 000 âmes.

LEIRIA, v. murée de Portugal (Estramadure), à 115 kil. N. E. de Lisbonne; 3000 hab. Évêché. Château fort, palais du roi Denis. Grande manufacture de cristaux. Alphonse Henriquez enleva cette ville aux Maures; mais ceux-ci la reprirent bientôt, et elle ne retomba au pouvoir des Chrétiens qu'au XIIIe s., sous Sanche I. Patrie du poëte R. Lobo.

LEITH, jadis Inverleith, v. et port d’Écosse (Édimbourg), à 2 kil. N. E. d’Édimbourg, à l'embouchure du Leith dans le Forth ; 32 000 hab. C'est en quelque sorte le port d’Édimbourg. Quelques beaux édifices (église neuve, bourse, douane, collége, docks, etc.). Toile à voiles, corderies, verreries, forges, tréfileries, chantiers de construction. Grand commerce extérieur. Leith s'agrandit tous les jours, et ne tardera pas à rejoindre Édimbourg. — Brûlée par les Anglais en 1544; prise par les Français en 1551.

LEITHA, riv. des États Autrichiens, naît dans l'archiduché d'Autriche, à 9 k. S. de Neustadt, entre dans la Hongrie à Neusiedel, s'unit à un bras du Danube près de Wieselbourg, et tombe dans le Danube à Raab. Forme la division de l'Autriche-Hongrie.

LEITMERITZ, v. de Bohême, ch.-l. de cercle, à 53 kil. N. O. de Prague, sur l'Elbe; 5000 hab. Évêché, gymnase impérial. Commerce actif : grains, vins, fruits. Pêche de saumons. — Le cercle, dit le Paradis de la Bohême, a 98 kil. sur 35 et compte 300 000 h.

LEITRIM, comté d'Irlande, au N. O., dans le Connaught, entre ceux de Fermanagh àl'E., de Donegal au N., de Longford au S. E., de Roscommon et de Sligo à l'O. : 90 k. sur 22; 150 000 hab.; ch.-l., Carrick-on-Shannon. Sol varié; vallées fertiles, mais agriculture arriérée.

LEJAY (Guy Michel), né à Paris en 1588, m. en 1674, fut d'abord avocat au parlement de Paris, puis embrassa l'état ecclésiastique. Il est l'éditeur d'une célèbre Bible polyglotte en 7 langues (hébraïque, samaritaine, chaldéenne, syriaque, grecque, latine, arabe) et en 10 vol. in-fol.; il la commença en 1628 et ne put l'achever qu'en 1645. Cette entreprise consuma toute sa fortune. L'exécution typographique en est fort belle, mais on y trouve beaucoup de fautes.

LEJAY (Gabriel), jésuite, né à Paris vers 1657, m. en 1734, professa la rhétorique avec succès au collége Louis-le-Grand, et compta Voltaire au nombre de ses élèves. On a de lui une traduction des Antiquités romaines de Denys d'Halicarnasse, avec notes, Paris, 1723; et Bibliotheca rhetorum, præcepta et exempla complectens quæ tam ad oratoriam facultatem quam ad poeticam pertinent, 1725, 2 vol. in-4, ouvrage classique, réédité par Amar, 1809-13, 3 vol. in-8.

LE JEUNE (Jean), prêtre de l'Oratoire, fils d'un conseiller au parlement de Dôle, né en 1592 à Poligny, m. en 1672, s'attachait dans ses sermons à détruire les abus et les vices plutôt qu'à discuter les questions de dogme. Il perdit la vue en 1635; mais cet accident ne lui fit pas suspendre ses travaux apostoliques. Ses Sermons, dont Massillon faisait grand cas, ont été publiés à Toulouse, 1662 et ann. suiv., en 10 v. in-8, et réimprimés à Lyon sous ce titre : le Missionnaire de l'Oratoire, 1825-27, 15 vol. in-8.

LEKAIN (H. L.), acteur tragique, né en 1728, m. en 1778, était fils d'un orfèvre de Paris. Il manifesta de bonne heure un goût prononcé pour le théâtre, obtint la protection de Voltaire, débuta à la Comédie-Française en 1750, et fut fort applaudi dès la première représentation. Les rôles qu'il affectionnait étaient ceux d’Oreste, de Néron, de Gengis-khan et de Mahomet. Lekain était d'une taille courte et un peu pesante; il avait une figure commune et la voix voilée; mais par l'art et l'étude il corrigea ou fit oublier ces défauts de la nature : sa démarche devint imposante et grave, ses traits et sa voix purent exprimer toutes les passions; animé d'une sensibilité profonde, il s'identifiait avec ses personnages. Lekain avait une connaissance parfaite de son art; on lui doit plusieurs réformes importantes, entre autres celle du costume : jusqu'à lui on représentait les personnages antiques avec les habits du jour. Son fils a publié ses Mémoires, suivis d'une Correspondance de Voltaire, Garrick, Colardeau, etc., 1801.

LE LAROUREUR (Jean), historien, né à Montmorency en 1628, m. en 1675, était prieur de Juvigné