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primer son emploi par une ordonnance royale qui rendait les monuments religieux à leur destination primitive. Outre une Notice du Musée des Petits-Augustins (1793), on lui doit : Musée des monuments français, 1800-22, 8 vol. in-8, avec pl. ; Histoire des arts en France par les monuments, 1811 ; Atlas des monuments et des arts libéraux, 1820-27, la Vraie science des artistes, 1823,2 vol. in-8 ; Monuments des Arts en France depuis les Gaulois, 1840.

LENORMAND (Sébastien), professeur de physique et de chimie, né à Montpellier en 1757, m. vers 1840, enseigna aux Écoles centrales et fut un des créateurs de la Technologie. On a de lui plusieurs manuels pratiques, publiés la plupart dans la collection Roret, parmi lesquels on remarque l’Art du Distillateur, 1817 ; l’Art du Dégraisseur, 1818 ; le Manuel du Relieur, 182G, et celui de l’Horloger, 1831. On lui doit aussi la Bibliothèque instructive (1824-26), destinée à instruire l’enfance au moyen d’un système d’estampes.

LENORMAND (Mlle), fameuse devineresse, née en 1772 à Alençon, morte à Paris en 1843, reçut quelque éducation dans un couvent de Bénédictines, fit dès l’enfance des prédictions qui frappaient d’étonnement ses compagnes, vint en 1790 se fixer à Paris (rue de Tournon, où elle habita jusqu’à sa mort), et se mit a prédire l’avenir en tirant les cartes. Emprisonnée en 1794 pour des révélations compromettantes, elle vit sa vogue s’accroître en sortant de prison, et fut, sous l’Empire et pendant la Restauration, consultée et recherchée par les plus hauts personnages, parmi lesquels on compta l’impératrice Joséphine. Elle a publié quelques écrits, entre autres la Sibylle au Congrès d’Aix-la-Chapelle, 1819, qui lui attira en Belgique un procès dont elle sortit triomphante, des Mémoires secrets sur Joséphine, 1820, et ses Révélations, 1833. Elle prétendait être une somnambule éveillée. Francis Girault a donné sa Biographie, 1843.

LENORMANT (Ch.), archéologue, né à Paris en 1802, m. en 1860, avait épousé une nièce de Mme Récamier. Il fut successivement inspecteur des beaux arts (1825-30), conservateur à la bibliothèque de l’arsenal (1830) et à la bibliothèque impériale (1832), professeur suppléant d’histoire à la Sorbonne, où il remplaçait M. Guizot (1834-46), professeur d’archéologie au Collége de France (1848), et fut admis à l’Académie des inscriptions en 1839. Il voyagea en Égypte avec Champollion (1829) et visita deux fois la Grèce (1840 et 1859) : dans ce dernier voyage il contracta une maladie à laquelle il succomba. Outre une foule de mémoires, épars dans divers recueils, il a publié, soit seul, soit en collaboration : le Trésor de Numismatique et de Glyptique, 1836-50, 5 vol. in-f. ; le Musée des antiquités égyptiennes, 1841, in-f. ; l’Élite des monuments céramographiques, 1844-57, 3 vol. in-4, et a laissé quelques morceaux détachés, réunis après sa mort sous le titre de Beaux-arts et Voyages, 1861. Il a fondé et dirigé jusqu’en 1855 le Correspondant, journal catholique. À une érudition solide et variée Ch. Lenormant joignait un vif sentiment de l’art. — Son fils, François L., né en 1835, marche sur ses traces comme archéologue et numismate.

LE NÔTRE (André), architecte et dessinateur de jardins, né à Paris en 1613, m. en 1700, avait été destiné par son père à la peinture ; mais il préféra se livrer à l’art des jardins et acquit bientôt en ce genre un talent supérieur. Louis XIV, frappé de la majestueuse ordonnance du parc de Vaux, qui était son ouvrage, lui confia la direction de tous les parcs et jardins de la Couronne. Le Nôtre planta les jardins de Versailles, des Tuileries, de Clagny, de Chantilly, de St-Cloud, de Meudon, de Sceaux, de St-Germain et de Fontainebleau. Le roi, en récompense, l’anoblit, le décora de l’ordre de St-Michel et le nomma contrôleur général des maisons et manufactures royales. Les parcs de Greenwich et de St-James en Angleterre ont aussi été dessinés par Le Nôtre.

LENOX, Levina ou Elgovia, ancien pays d’Écosse, au N. de la Clyde, est auj. réparti entre les comtés de Stirling et Dumbarton. — C’était autrefois un comté (érigé plus tard en duché), qui appartenait à une branche de la famille des Stuarts. Mathieu Stuart, comte de Lenox, fut père de Henry Darnley ; ce dernier, en épousant Marie Stuart, réunit le comté à la couronne. Il fut depuis donné à un fils naturel de Charles II et de la duchesse de Portland, qui y joignit le duché de Richmond. V. RICHMOND.

LENS, Elenæ ? Lentium, ch.-l. de c. (Pas-de-Calais), à 18 kil. S. E. de Béthune ; 3301 hab. Eau-de-vie de grains, genièvre. Saline. — Jadis place forte. Le maréchal de Gassion fut tué sous ses murs en 1647. Condé y vainquit les Espagnols en 1648.

LENTAGIO. V. TAGINA.

LENTINI ou LEONTINI, Leontium, v. de Sicile (Syracuse), à 22 kil. O. d’Agosta ; 5800 hab. Ruinée par un tremblement de terre en 1169. V. LEONTIUM.

LENTULUS, branche de la famille romaine des Cornélius qui a fourni plusieurs consuls à la république, était ainsi appelée soit parce qu’un de ses membres était né avec une lentille (lens) sur le visage, soit parce qu’elle cultivait particulièrement ce légume.

LENTULUS SURA (P. Cornél.), un des principaux complices de Catilina, avait été consul l’an 71 av. J.-C. Il tenta de faire entrer dans la conspiration les députés des Allobroges, et leur confia dans ce but des lettres signées de lui et des principaux conjurés ; mais il fut trahi et périt étranglé dans sa prison.

LENTULUS SPINTHER (P. Corn.), consul l’an 53 av. J.-C., ami de Cicéron, le fit rappeler de l’exil. Dans les guerres civiles, il suivit le parti de Pompée.

LENZ, hameau de Suisse (canton des Grisons), à 14 kil. S. de Coire. C’est là que fut conclue en 1471 l’alliance des 3 Ligues grises. V. GRISONS

LEO (Léonard), compositeur, né à Naples vers 1694, m. en 1756, était maître du conservatoire de Sto-Onufrio, et compositeur particulier de la chapelle du roi. Il contribua puissamment à l’illustration de l’école napolitaine, et forma entre autres élèves Traetta, Piccini et Jomelli. Ses principales compositions sont les opéras suivants : Sofonisbe, 1718, Olimpiade, Demofoonte, Caio Gracco, 1720 ; Tamerlane, 1722 ; Timocrate, 1723 ; Catone in Utica, 1726 ; la Clemenza di Tito, 1735 ; Ciro riconosciuto, 1739 ; Achille in Sciro, 1740 ; Vologese, 1744. On a aussi de lui quelques opéras-comiques, plusieurs Oratorios, Motets et Cantates, et un Miserere admirable.

LEOBEN, v. des États autrichiens (Styrie), à 12k. S. O. de Brück ; 2300 hab. — C’est là que furent signés le 29 avril 1797 par Bonaparte et l’archiduc Charles les préliminaires de la paix de Campo-Formio.

LÉOCADIE (Ste), vierge de Tolède, subit le martyre en 303. On la fête le 9 décembre.

LEODIUM, nom latin de la ville de Liége.

LÉOGANE, v. de l’île d’Haïti (dép. de l’Ouest), à 30 kil. O. de Port-Républicain, sur le golfe de Gonave ou de Léogane ; 2800 hab. — Presque détruite par Dessalines, elle n’a pas tardé à se relever.

LÉON, Legio septima gemina, v. d’Espagne (V.-Castille), ch.-l. d’intendance, à 115 k. N. O. de Valladolid, sur le Toro et la Bornesga ; 6000 hab. Évêché (le plus ancien de l’Espagne). Belle cathédrale gothique (où sont déposées les cendres de 38 rois), église St-Isidore, etc. Toiles, gants, bonneterie. — Fondée avant le règne de Galba et nommée d’après la légion qui l’occupait ; prise aux Maures par Pelage en 722 ; résidence des derniers rois d’Oviedo et Léon, puis des rois de Léon, depuis Ordogno jusqu’à l’extinction de cette dynastie en 1037 ; enfin d’Alphonse VI, 1065-85, de Ferdinand II et Alphonse IX (2157-1230). — L'intend. de Léon, dans la capitainerie générale de Vieille-Castille-et-Léon, est bornée au N. par les Asturies, à l’E. par les provinces de Toro et Palencia, au S. par celles de Valladolid et de Zamora, à l’O. par la Galice, et compte 270 000 h. Elle est formée en grande partie de l’anc. royaume de Léon. Elle est traversée par les monts Cantabres et arrosée par un grand nombre de rivières. Climat va-