Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/258

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

impôts; les Pays-Bas étaient insurgés; la révolution venait d'éclater en France. Léopold, par des mesures sages, ramena la tranquillité dans les pays mécontents, et fit rentrer les Pays-Bas sous son autorité. Il eut avec le roi de Prusse des conférences à Pilnitz pour aviser aux moyens de secourir Louis XVI; mais la mort ne lui permit pas d'exécuter ses projets. Léopold était frère de la reine Marie-Antoinette.

LÉOPOLD (Guill. de), poëte suédois, né à Stockholm en 1766, mort en 1829, fut bibliothécaire d'Upsal, entra en 1786 à l'Académie suédoise, devint en 1788 secrétaire particulier du roi Gustave III, fut fait conseiller de chancellerie en 1799, et secrétaire d’État en 1818. Il chanta dans de belles odes les exploits de ses compatriotes (la Victoire d'Hogland, le Combat naval de Frederickshamn, etc.), et fit plusieurs tragédies, dont deux Oden et Virginia, ont été traduites dans les Chefs-d'œuvres des Théâtres étrangers.

LÉOPOLD (Ordre de), ordre créé en Autriche par l'emp. François I en 1808, pour honorer la mémoire de son père Léopold II, et récompenser le mérite civil ou militaire, sans égard à la naissance. La croix a 8 pointes, au milieu desquelles est un écusson portant F. I. A. (Fransciscus imperator Austriæ), avec ces mots : Integritati et merito; au revers on lit : Opes regum, corda subditorum, devise de Léopold II. Le ruban est rouge bordé de blanc. — Un ordre du même nom a été créé en Belgique par le roi Léopold en 1832 pour les services rendus à la patrie. La décoration est une croix blanche, entourée d'une guirlande de laurier et de chêne, et ayant, d'un côté, le chiffre du roi, de l'autre, le lion belge, avec cette devise : L'union fait la force. Le ruban est rouge moiré.

LÉOSTHÈNES, général athénien, entreprit, à l'instigation de Démosthène, de secouer le joug de la Macédoine après la mort d'Alexandre. Il eut d'abord quelques succès en Thessalie et força Antipater à se renfermer dans la ville de Lamia; mais, s'étant trop approché delà place, il fut tué d'un coup de pierre, 353 av. J.-C. V. LAMIAQUE (Guerre).

LÉOTYCHIDE, roi de Sparte, en 492 av. J.-C., remplaça sur le trône Démarate, exclu comme illégitime. Il remporta sur les Perses la victoire navale de Mycale (479). Envoyé en 469 contre les Thessaliens, il se laissa gagner par l'ennemi et consentit à éloigner ses troupes. Il fut banni, et se retira à Tégée où il mourut en 467.

LÉOVIGILDE, roi des Visigoths, 569-86, régna d'abord avec son frère Liuva, reprit sur les Grecs Cordoue, Médina-Sidonia et quelques autres villes; soumit les Vascons rebelles, et bâtit Victoria (auj. Vittoria) pour perpétuer le souvenir de sa victoire; réduisit Hermenegilde, son fils, qui s'était ligué avec les Catholiques pour lui faire la guerre, et le mit a mort parce qu'il refusait de se faire arien; tailla les Suèves en pièces à Braga, 585, conquit sur eux la Galice; repoussa les Francs et les poursuivit jusqu'à Toulouse et à Beaucaire, fit quelques lois sages et réforma les finances. Il résidait à Tolède.

LEPAGE (Mlle). V. BOCCAGE (Mme DU).

LEPAN (Éd.), critique, né à Paris en 1767, mort vers 1840, s'est fait un nom par ses attaques contre Voltaire. On a de lui une Vie politique, littéraire et morale de Voltaire, 1817, où il a surtout pour but de réfuter la Vie donnée par Condorcet; des Commentaires fort malveillants sur les tragédies et les comédies de Voltaire, 1820, une édition de la Henriade, avec des commentaires conçus dans le même esprit. Il a en outre écrit l’Hist. de l'établissement des théâtres en France, 1807, et a donné des éditions de Corneille (au profit des descendants de ce grand poëte), de Marot, Malherbe, Voiture, Segrais, 1810, et des Chefs-d'œuvre de Campistron, 1820.

LÉPANTE, Naupactus, v. forte et port de la Grèce moderne (Hellade), à 169 k. O. d'Athènes, sur la côte sept. du golfe auquel elle donne son nom, et presque à son entrée; 2000 h. Archevêché grec. — Les Vénitiens prirent cette ville au XIIIe siècle; les Turcs l'assiégèrent vainement en 1475, mais s'en emparèrent en 1498; reprise par les Vénitiens en 1687, elle fut encore perdue par eux en 1699.

LÉPANTE (Golfe de), Corinthiacus sinus, golfe formé par la mer Ionienne, entre la Grèce propre et la Morée, communique à l'O. avec le golfe de Patras et est fermé à l'E. par l'isthme de Corinthe; il a 130 k. de long sur env. 20 de largeur moyenne. C'est dans ce golfe, entre les îles Cursolaires et la côte, que don Juan d'Autriche, commandant les forces réunies de Venise, de l'Espagne et du pape, anéantit la flotte ottomane le 7 oct. 1571; cette victoire arrêta les envahissements des Turcs.

LEPAUTE (J. André), habile horloger, né à Montmédy en 1709, mort en 1789, s'établit de bonne heure à Paris, perfectionna son art, et réussit surtout dans les horloges horizontales publiques, récemment inventées par J. Leroy. Il a laissé un excellent Traité d'horlogerie, 1755. — Sa femme était elle-même fort instruite en horlogerie et en mathématiques; elle l'aida dans ses travaux. — Son frère, J. B. L., mort en 1802, qui travaillait avec lui, fut aussi un habile horloger; on lui doit l'horloge de l'hôtel de ville de Paris. — On doit à Pierre Basile L., son neveu, mort en 1849, les horloges des Tuileries, du Jardin des Plantes, du Palais-Royal et celle de la Bourse.

LEPAUTRE (Ant.), architecte, né en 1614, à Paris, mort en 1691, construisit les deux ailes du château de St-Cloud, dessina la cascade du parc, et fut nommé architecte de Monsieur, frère de Louis XIV, et membre de l'Académie de sculpture. Il mourut de chagrin parce que les dessins de Mansard avaient été préférés aux siens pour la construction du château de Clagny. Il a laissé des Œuvres d'architecture estimées, publ. en 1652. A l’imagination et au goût, il joignait la grandeur et la majesté. — Jean L., son frère, se distingua comme dessinateur et graveur à l'eau-forte. — Pierre L., fils d'Antoine, 1659-1744, se fit remarquer comme sculpteur. On admire de lui aux Tuileries le groupe d’Énée et Anchise, celui d’Arrie et Pœtus, une Atalante et un Faune à la biche.

LEPAYS (René), sieur du Plessis-Villeneuve, poëte et prosateur, né en 1634 à Fougères ou à Nantes, m. en 1690, remplit divers emplois dans la finance et fut directeur des gabelles du Dauphiné. On a de lui un recueil de lettres intitulé : Amitiés, Amours et Amourettes, Grenoble, 1664; Zélotide, hist. galante, 1655; Nouvelles œuvres, Paris, 1672; le Démêlé de l'esprit et du cœur, 1688. On l'avait nommé le Singe de Voiture. Boileau le traite de bouffon plaisant (sat. III).

L'ÉPÉE (l'abbé de), fondateur de l'institution des Sourds-Muets, né à Versailles en 1712, mort à Paris en 1789. Touché du sort de deux jeunes filles sourdes et muettes qui vivaient à Paris près de leur mère, il tenta, comme il le dit, de faire entrer par les yeux dans leur esprit, au moyen du dessin et de l'alphabet manuel, ce qui est entré dans le nôtre par les oreilles. Ayant réussi au delà de ses espérances, il résolut de se consacrer au soulagement de ce genre d'infortune. Seul, sans appui et avec ses propres deniers, il parvint, en 1755, à fonder une institution de sourds-muets, la première qui ait existé. Il sacrifia pour le bien-être de ses élèves sa modique fortune, et refusa même un évêché, que lui offrait le cardinal Fleury. Il dépensa des sommes considérables pour rétablir dans ses droits un jeune sourd-muet, qu'on disait héritier d'une famille opulente (les comtes de Solar); malheureusement, dans cette affaire, le vénérable abbé avait été la dupe d'un imposteur. On a de lui : Véritable manière d'instruire les sourds-muets, Paris, 1784, in-12. Sa Vie a été écrite par F. Berthier, 1853. Versailles lui a élevé une statue.

LE PELLETIER (Claude), né en 1630, à Paris, m. en 1711, fut successivement président des enquêtes au parlement, prévôt des marchands (1668), et remplaça Colbert comme contrôleur général des finances en 1683. Il résigna volontairement en 1689 une charge qui était trop lourde pour lui. C'est lui qui fit con-