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le nom de Liburnes à des bâtiments qui jouèrent un grand rôle dans leur marine : c'est surtout à ses Liburnes qu'Octave dut la vict. d'Actium. La Liburnie fournissait Rome de porte-faix : ce qui fit donner le nom de Liburnes à ceux qui faisaient ce métier.

LIBUSSA, fille de Croc, un des premiers princes de la Bohême, succéda à son père vers 720; gouverna un instant seule, puis épousa Przémysl, fondateur de la maison qui porte son nom, et mourut vers 735. Elle passait pour habile dans l'art de prédire.

LIBYE, Libya, nom grec de l'Afrique, s'entendait surtout des pays situés à l'O. de l’Égypte, c.-à-d. le désert de Barca, le beylik de Tripoli, le Kordofan, le Darfour, etc. Plus tard on nomma : Libye intérieure, les contrées au S. de l'Atlas (Maroc méridional, Sahara); et Libye extérieure, l'anc. Libye, notamment le littoral compris entre l’Égypte et la Tripolitaine, littoral qui se subdivisait lui-même en Libye supérieure (Marmarique), entre l’Égypte et la Cyrénaïque, et Libye inférieure (Cyrénaïque et Pentapole), s'étendant de la Libye supérieure à la Tripolitaine.

LIBYE (Désert de), entre le Barca et Siouah au N., la Nigritie à l'E. et au S., l’Égypte à l'O., s'étend de 15° à 25° long. E., et de 26° à 30° lat. N.

LIBYQUE (Mer), Libycum mare, golfe de la Méditerranée, sur la côte d'Afrique, s'étendait de Parætonium au cap Hermæum, comprenant les deux Syrtes.

LIBYSSA, auj. Gebsé, v. de Bithynie, sur la Propontide, entre Chalcédoine et Nicomédie. Annibal exilé y résida; c'est là qu'il se donna la mort.

LICETI (Fortunio), né en 1577 à Rapallo (État de Gênes), mort en 1657,fut successivement professeur de philosophie à Pise, à Padoue, à Bologne, et se montra en toute occasion zélé péripatéticien. On a de lui de curieuses dissertations : De ortu animæ humanæ, Gênes, 1602; De his qui diu vivunt sine alimente, Padoue, 1612; De monstrorum causis, 1616; De spontaneo viventium ortu, 1618; De animarum immortalitate, 1629; De annulis antiquis, Udine, 1C45; et des Lettres, Bologne, 1640.

LICH, v. du grand-duché de Hesse-Darmstadt, à 5 k. S. E. de Giessen; 3000 hab. ; ch.-l. de la principauté de Solms-Lich. Château du prince.

LICHAS, messager d'Hercule, apporta au héros, de la part de Déjanire, la tunique teinte du sang de Nessus. Hercule ne l'eut pas plus tôt revêtue qu'il devint furieux : il saisit l'infortuné Lichas et le précipita dans la mer d'Eubée, où il fut changé en rocher.

LICHFIELD, v. d'Angleterre (Stafford), à 22 kil. N. de Birmingham; 7000 hab. Évêché en commun avec Coventry. Belle cathédrale avec une riche bibliothèque. Bière renommée. Patrie de Sam. Johnson.

LICHTENBERG (Principauté de), petit État de l'Allemagne (Prusse rhénane), au N. E. de la Bavière Rhénane, appartient à la Prusse depuis 1834 (elle dépendait précédemment du duché de Saxe-Cobourg-Gotha) : 44 kil. sur 13; 38 000 hab. Avant 1819, on la nommait seigneurie de Baumholder.

LICHTENBERG (G. Christ.), physicien et moraliste, né en 1742 à Ober-Ramstædt près de Darmstadt, mort en 1799, devint en 1771 professeur de physique à Gœttingue, et découvrit la diversité des figures que forme la poussière répandue sur la surface des corps électrisés; mais il se fit surtout remarquer par des écrits satiriques. Il écrivit contre Lavater une satire intitulée Timorus, 1773, et la Physiognomonie des Queues, parodie de son système, 1778. Il donna, sous forme d’Explication des planches d'Hogarth, des peintures de caractères d'une vérité frappante et d'utiles leçons de morale, et publia des Observations sur lui-même, sorte de confessions pleines de franchise. Ses Œuvres satiriques ont été publiées par son fils Gœttingue, 1800, 9 v. (2e édit., 1844, 6 v.).

LICHTENSTEIN (Principauté de). Il y en a deux : l'une qui dépend du roy. de Saxe et qui a pour capit. une ville de même nom, située à 12 k. N. E. de Zwickau; 4050 hab.; l'autre indépendante et qui est un des États de l'Allemagne du S. : celle-ci située entre le Tyrol et la Suisse; 7300 h.; ch.-l. Vadutz. Elle s été formée du comté de Schellenberg et de la seigneurie de Vadutz, et érigée en État souverain en 1723. Le prince de Lichtenstein possède de vastes domaines en Autriche et réside ordinairement à Vienne.

LICHTENSTEIN (J. Wenceslas, prince de), général autrichien, né à Vienne en 1696, mort en 1772, remporta sur les Français la victoire de Plaisance, 1746. Il avait été de 1738 à 1741 ambassadeur en France. Ce prince avait formé une célèbre galerie de tableaux.

LICINIUS STOLO (C.), tribun du peuple en 376 av. J.-C., obtint, au bout de plusieurs années de persévérance et d'efforts, que l'un des 2 consuls serait toujours pris parmi les plébéiens (366). Il recueillit un des premiers le fruit de la loi, et fut nommé lui-même consul les années 364 et 361. On dit que Stolo ne proposa cette loi que pour satisfaire la vanité de sa femme, fille de Fabius Ambustus, laquelle était jalouse des honneurs qu'on rendait à sa sœur, parce qu'elle avait épousé un patricien, tribun militaire. Stolo fit en outre porter la loi qui défendait d'avoir plus de 500 jugera (env. 126 hectares); plus tard, il fut puni pour avoir contrevenu lui-même à cette loi.

LICINIUS CALVUS (C.), orateur, né vers 82 av. J.-C., mort à l'âge de 30 ans, était fils de l'annaliste C. Licinius Macer, ancien préteur, qui s'étrangla au moment où fallait être condamné pour concussion (66). Il se distingua de bonne heure au barreau, en même temps que Cicéron : à l'éloquence il joignait un grand talent pour la poësie et fut l'ami de Catulle. Il avait composé des élégies, une entre autres sur la mort de Quintilia, sa maîtresse, et une pièce satirique contre César. On a de lui quelques fragments, dans le Corpus poetarum de Maittaire.

LICINIUS LICINIANUS (C. Flavius), empereur romain, fils d'un paysan dace, fut d'abord simple soldat, et s'avança tellement dans la faveur de l'empereur Galerius, son compatriote, que celui-ci finit par l'associer à l'empire, l'an 307 : il reçut, avec le titre d'Auguste, le gouvernement de la Pannonie et de la Rhétie. Après s'être défait de plusieurs compétiteurs, il resta, avec Constantin, seul maître de l'empire, en 312, et régna sur l'Orient; mais bientôt la guerre s'alluma entre ces deux princes : Licinius, malgré sa bravoure, fut vaincu à Cibalis et à Mardie (314), et accepta une paix onéreuse. Moins heureux encore dans une 2e guerre, il fut battu à Andrinople et à Chrysopolis (323). Il s'enfuit à Nicomédie, mais il tomba entre les mains de Constantin, qui la relégua à Thessalonique, puis le fit étrangler sous prétexte de conspiration, 324. Licinius était un des princes les plus cruels. Il fut tour à tour favorable et contraire aux Chrétiens.

LICOSA (cap de), Posidium prom., cap d'Italie, à l'entrée O. du golfe de Salerne, par 40° 14' lat. N.

LICTEURS, lictores, officiers subalternes qui étaient chargés à Rome de précéder et de garder les principaux magistrats. 24 licteurs marchaient devant le dictateur, 12 devant les consuls, 6 devant les préteurs; ils marchaient sur une seule file, les uns derrière les autres. Ils portaient des faisceaux de verges, du milieu desquels sortait une hache. Ils écartaient la foule sur le passage du magistrat, frappaient avec leurs faisceaux à la porte de ceux qu'il visitait, et exécutaient ses sentences. Dans ce cas, ils attachaient le criminel à un poteau, le battaient de verges, ou lui tranchaient la tête avec leur hache. On les nommait licteurs, a ligando, parce qu'ils liaient le coupable.

LICUS, riv. de Vindélicie, auj. le Lech.

LIDI (I), c.-à-d. les Bords, chaîne de 7 îles qui s'étendent sur les bords de l'Adriatique, en décrivant une courbe devant les lagunes de Venise, de l'emb. de la Brenta à celle de la Piave. Elles ont été formées par des atterrissements successifs, et sont auj. couvertes de jardins charmants. Les principales sont le Lido-di-Palestrina, à 15 k. de Venise, et le Lido-di-Sotomarina, à 28. Elles ont environ 2000 h. chacune.

LIÉBAULT (Jean), agronome et médecin du