Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/272

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tants, notamment à ceux qui assurèrent l’indépendance de la Grèce et de la Belgique. — Sa femme, née Dorothée de Benkendorf, 1784-1857, remarquable par son esprit, son jugement et l’aménité de son caractère, avait fait de son salon à Londres le rendez-vous des hommes les plus distingués. Elle passa ses dernières années à Paris, où elle se vit également recherchée, surtout par les plus hauts personnages politiques.

LIFFOL, 2 bourgs de Lorraine : L.-le-Grand, dit aussi Morvilliers, dans les Vosges (V. MORVILLIERS) ; L.-le-Petit, dans la Hte-Marne, à 5 kil. O. du 1er. On place à Liffol-le-Petit la bat. de Latofao.

LIFFRÉ, ch.-l. de cant. (Ille-et-Vilaine), à 18 kil. N. E. de Rennes ; 2779 hab,

LIGARIUS (Q.), lieutenant du proconsul d’Afrique C. Considius, était chargé du gouvernement de cette province lorsqu’éclata la guerre civile. Il prit parti contre César et combattit avec Métellus Scipion et Caton à la bataille de Thapse, 46 av. J.-C. Accusé pour ce fait devant César lui-même, il était condamné d’avance ; mais Cicéron plaida avec une telle éloquence que César laissa tomber de sa main le papier qui contenait sa condamnation, et pardonna. Ligarius conspira néanmoins avec Brutus contre César.

LIGER, LIGERIS, fleuve de Gaule, auj. la Loire.

LIGERULA (L.), agronome, né à Auxerre, en 1658, m. en 1717, a laissé : Économie générale de la campagne, Paris, 1700, ouvrage imité de celui de Ch. Estienne, et refondu sous le titre de Nouvelle maison rustique ; le Jardinier fleuriste, 1704, Nouveau Théâtre d’agriculture, 1712 ; Dictionnaire pratique du bon ménager, 1715 ; réimpr. depuis sous le titre de Dictionnaire universel de l’agriculture.

LIGERULA, riv. de Gaule, auj. le Loiret.

LIGIER-RICHIER, sculpteur. V. RICHIER.

LIGNAC (J. A. LELARGE, abbé de), oratorien, d’une famille noble de Poitiers, 1710-62, suivait les doctrines de Descartes et de Malebranche. On a de lui : Lettres à un Américain sur l’Histoire naturelle de Buffon, 1751, où il combat quelques idées hasardées de l’auteur ; Métaphysique tirée de l’expérience, 1753 ; Examen du livre De l’Esprit (d’Helvétius), 1759.

LIGNE, Lignum, bourg de Belgique (Hainaut), sur la Dendre, à 5 k. O. d’Ath et 24 de Tournay ; 1200 h. Il a donné son nom à l’illustre maison des princes de Ligne. Cette maison, connue dès le XIIe s., a fourni à l’Empire des généraux distingués. La terre de Ligne, après avoir été successivement baronnie, comté, fut érigée en principauté en 1601. C’est de cette maison que sont sortis les princes et les ducs de Barbançon, d’Aremberg, d’Aarschot, de Croy, de Chimay.

LIGNE (Ch. Jos., prince de), général au service de l’Autriche, célèbre à la fois par son esprit, par les grâces de sa personne et par ses talents militaires, né à Bruxelles en 1735, de la noble famille des princes de Ligne, m. en 1814. Il prit du service dès que l’âge le lui permit (1752), se distingua dans les armées autrichiennes pendant la guerre de Sept ans, ainsi que dans les campagnes qui suivirent, et fut nommé en 1771 lieutenant général. Il jouit de la faveur de Marie-Thérèse et surtout de Joseph II ; fut chargé par ce prince en 1782 d’une mission en Russie auprès de Catherine II, qui l’admit bientôt dans son intimité et lui fit don d’une terre en Crimée ; il se joignit en 1788 au général russe Potemkin contre les Turcs, et contribua beaucoup à la prise de Belgrade (1789). Injustement soupçonné d’avoir pris part a la révolte des Pays-Bas contre l’Autriche, il fut écarté des affaires ; cependant François II lui donna en 1808 le titre de feld-maréchal. Le prince de Ligne avait à plusieurs reprises séjourné en France et y avait reçu l’accueil le plus flatteur : aussi conserva-t-il toujours de l’attachement pour notre pays. On cite de ce prince une foule de saillies spirituelles. Il a laissé un grand nombre d’écrits, tous en français, qui brillent par le piquant et l’originalité. Ses Œuvres, qui forment plus de 30 vol. in-12, Vienne et Dresde, 1807, se divisent en écrits militaires (parmi lesquels on remarque un Journal des guerres auxquelles il prit part, et une Vie du prince Eugène) ; et œuvres diverses en prose et en vers (on estime surtout son Essai sur les jardins). Mme de Staël a donné un vol. de Lettres et Pensées du prince de Ligne, 1809. Malte-Brun a publié ses Œuvres choisies, 1809, 2 vol. in-8. Elles ont été réimprimées en 1860, à Paris et à Bruxelles, avec une Étude par A. Lacroix, 4 v. in-18.

LIGNÉ, ch.-l. de cant. (Loire-Inf.), à. 16 k. N. O. d’Ancenis ; 2368 hab. Château en ruines.

LIGNIÈRES, ch.-l. de c. (Cher), sur l’Arnon, à 24 kil. O. de St-Amand ; 2397 hab. Ch.-l. d’une seigneurie qui fut possédée par Colbert.

LIGNON. Plusieurs petites rivières de France portent ce nom. La principale sort des monts du Forez et joint la Loire au-dessus de Feurs, après un cours de 49 kil. de l’O. à l’E. Elle jouit d’une certaine célébrité, qu’elle doit au roman de l’Astrée (de d’Urfé). Une 2e coule dans la Hte-Loire (arr. d’Yssingeaux).

LIGNY, bourg de France, ch.-l. de cant. (Meuse), à 16 kil. S. E. de Bar-sur-Ornain ; 2839 hab. prise par les Impériaux en 1544. Titre d’une anc. seigneurie, puis d’un comté, qui passa aux XIIIe s. de la maison de Bar dans celle de Luxembourg, et qui fut racheté en 1719 par le duc de Lorraine.

LIGNY, vge de Belgique (Namur), à 20 k. N. O. de Namur ; 1200 hab. Napoléon y battit les alliés le 16 juin 1815 : cette bataille est aussi connue sous le nom de Bat. de Fleurus.

LIGNY-LE-CHATEL, ch.-l. de canton (Yonne), à 21 k. N. E. d’Auxerre ; 1582 hab.

LIGORI, LIGORISTES. V. LIGUORI.

LIGORIO (Pirro), peintre, architecte et antiquaire, né à Naples au commencement du XVIe s., mort en 1583, succéda à Michel-Ange dans la direction des travaux du Vatican ; mais, n’ayant pas consenti à suivre ponctuellement les plans de son prédécesseur, il perdit son emploi, 1568. Il se retira à Ferrare, où le duc Alphonse II le prit pour architecte. Il fit sur les monuments antiques de nombreuses recherches, et en consigna les résultats dans de nombreux ouvrages restés manuscrits, et qui se trouvent à la bibliothèque de Turin (ils forment 30 vol. in-fol.). On a accusé Ligorio, mais sans fondement suffisant, d’avoir falsifié des inscriptions et des médailles.

LIGUE. On désigne sous ce nom, tantôt une association temporaire formée entre des souverains, des États ou des individus pour atteindre un but commun, politique ou religieux, tantôt une confédération permanente entre diverses villes ou divers pays qui se réunissent pour former un même État ou défendre les mêmes intérêts. Parmi les ligues du 1er genre, on connaît surtout, chez les anciens, la Ligue Achéenne et la Ligue Étolienne (V. ACHÉENS et ÉTOLIE) ; chez les modernes, les Ligues d’Augsbourg, de Cambray, de Ratisbonne, de Smalkalde, etc. (V. ces noms) ; la Ligue du Bien Public sous Louis XI, la Ligue sainte, sous Louis XII, la Sainte-Union ou Ligue proprement dite (V. ci-après). — Parmi les ligues du 2e genre, nous citerons les 3 ligues des Grisons en Suisse, dites Ligue Grise, L. Cadée, L. des Dix Juridictions (V. GRISONS), la Ligue des Villes lombardes (V. LOMBARDIE), la Ligue Hanséatique. V. HANSÉATIQUES (Villes).

LIGUE (la), dite aussi Sainte-Union, confédération du parti catholique en France, fut formée en 1576 par Henri, duc de Guise, à l’instigation du cardinal de Lorraine. Elle avait ostensiblement pour but de défendre la religion catholique contre les hérétiques, mais elle tendait bien plutôt à renverser Henri III et à faire passer la couronne dans la maison de Guise. Elle eut pour occasion l’édit de pacification que Henri III venait de rendre à Beaulieu en faveur des Protestants ; le formulaire qui la constituait fut signé à Péronne le 12 fév. 1577. Henri III eut la faiblesse d’adhérer à la Ligue et s’en déclara le chef, croyant par là déjouer les projets des Ligueurs ; mais toute l’autorité appartenait de fait au duc de Guise. À la tête