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Lisbonne le devint sous les Arabes (716) et surtout sous les Maures, qui s'en emparèrent au VIIIe siècle; elle fut alors la capitale d'un petit roy. particulier. Dès 798, Alphonse, roi des Asturies, s'avança jusqu'à Lisbonne; Alph. I (de Portugal) l'enleva aux Maures en 1147. Prise par les Français en 1807, elle fut évacuée en 1808. Sujette aux tremblements de terre : on cite celui de 1531, et surtout celui de 1755 qui la détruisit presque entièrement. Il y fut signé en 1668 un traité par lequel l'Espagne reconnaissait l'indépendance du Portugal. Sont nés à Lisbonne le Camoëns, le P. Lobo, Fr. Manoel, S. Antoine de Padoue, Barthélémy des Martyrs, etc.

LISBURN, v. d'Irlande (Antrim), à 12 kil. S. O. de Belfast; 6000 h. Résidence de l'évêque de Down et Connor. Fondée sous Jacques I; brûlée en 1707.

LISFRANC (Jacques), chirurgien, né en 1790 à St-Paul-en-Jarrest (Loire), m. en 1847, était d'une famille de médecins où il puisa le goût de son art. Il entra jeune dans le service de santé militaire, vint se fixer à Paris en 1814; devint chirurgien en chef de la Pitié, et se fit un nom par ses cours de clinique, qui attiraient la foule, autant que par son habileté à opérer, qui lui valut une immense clientèle : il était surtout consulté pour les lésions des femmes. On a de lui un Précis de Médecine opératoire (1845-48, 3 vol. in-8, continué par Jobert de Lamballe). Sa Clinique chirurgicale avait déjà été publiée en 1842 (3 v. in-8). On lui doit d'intéressants mémoires sur divers points de chirurgie, notamment sur la Rhinoplastie, 1832. Son nom restera attaché à deux procédés de son invention, l'un pour désarticuler l'épaule avec plus de célérité, l'autre pour amputer le pied dans son articulation tarso-métatarsienne, de manière à laisser à l'amputé une plus large base de sustentation.

LISIEUX, Lexovii, Noviomagus, ch.-l. d'arr. (Calvados), sur l'Orbec et la Touques, à 49 k. E. de Caen; 11 473 h. Station de chemin de fer. Jadis évêché, qui fut occupé par Guy d'Harcourt, Le Hennuyer et Duvair. Belle cathédrale gothique de St-Pierre; anc. palais épiscopal; bibliothèque, belles promenades. Draps communs, flanelles, toiles; filature hydraulique, blanchisseries, teintureries, papeteries; draps communs dits frocs. — V. ancienne, jadis capitale des Lexovii, puis du comté de Lieuvin (sous la 2e race). Pillée par les Normands en 877, brûlée par les Bretons en 1130, prise par Philippe-Auguste, 1203; par les Anglais, 1415; par Charles VII, 1448; par les Protestants en 1571, et par Henri IV en 1589.

On appelait Collége de Lisieux un collège fondé à Paris en 1336, par Guy d'Harcourt, évêque de Lisieux, pour 24 écoliers. D'abord établi rue St-Séverin, il fut transféré au XVe siècle dans la rue St-Étienne-des-Grès, et, en 1764, dans les bâtiments du collége de Dormans, rue St-Jean-de-Beauvais.

L'ISLE. V. ÎLE (L') et LILLE.

LISMORE, v. et paroisse d'Irlande (Munster), dans les comtés de Waterford et de Cork, à 178 k. S. S. O. de Dublin et à 48 O. de Waterford, au sommet d'une éminence; 3007 hab. Anc. évêché, fondé au VIIe s., réuni en 1363 à celui de Waterford. Canal. La ville possède un des plus beaux châteaux de l'Irlande, bâti par le roi Jean; elle a été récemment embellie par le duc de Devonshire. Patrie de Robert Boyle.

LISMORE, une des Hébrides, à l'O. de l’Écosse, fait partie du comté d'Argyle et était autrefois le siége de l'évêque d'Argyle. Ruines d'un château fort et vestiges de camps fortifiés.

LISOLA (le baron de), diplomate franc-comtois, né à Salins en 1613, m. en 1675, entra au service de l'empereur en 1639 et fut employé dans les négociations les plus importantes. On a de lui : le Bouclier d'État contre le dessein de la monarchie universelle, 1667 (contre Louis XIV); le Politique du temps ou Conseil sur les mouvements de la France, 1671; la Sauce au Verjus, 1674 (contre M. de Verjus, l'un des plénipotentiaires français en Allemagne); des Lettres et des Mémoires.

LISON, vge du dép. de Calvados, à 26 kil. O. de Bayeux ; 600 hab. Station du chemin de fer de Cherbourg, avec embranchement sur St-Lô.

LISSA, Issa insula, île des États autrichiens (Dalmatie), dans l'Adriatique, à l'O. de celle de Lésina; 6000 hab.; ch.-l., Lissa, ville très-forte, avec un bon port sur la côte N. E. On a surnommé Lissa le Gibraltar de l'Adriatique. — Jadis assez puissante par sa marine. Bloquée en 229 av. J.-C. par Teuta, reine d'Illyrie, elle fut secourue par les Romains. Près d'elle, combat naval entre les Français et les Anglais (1810) et entre les Autrichiens et lës Italiens (1866).

LISSA, Leszno en polonais, v. murée des États prussiens (Posen), à 60 k. S. de Posen; 9000 hab. Écoles luthériennes, catholiques et israélites. Château des princes Sulkowsky. Patrie des comtes de Leczinski. Ruinée en 1707 par les Russes.

LISSA, ville de Silésie. V. LEUTHEN.

LISSUS, v. de l'Illyrie ancienne. V. ALESSIO.

LIST (Fréd.), économiste, né en 1789 dans le Wurtemberg, conçut dès 1819 la première idée du Zollverein (association douanière des peuples allemands), fonda pour la soutenir un journal, le Zollverein-blatt, et publia divers autres écrits qui avaient tous pour but la prospérité de l'Allemagne, notamment son Système national d'Économie politique (1840); mais, rencontrant partout des obstacles, il se découragea, et mit fin à ses jours en 1846, au moment où le Zollverein allait triompher. Le Système national d'Économie a été traduit en 1851 par M. Richelot, qui y a joint la biographie de l'auteur.

LISTER (Martin), naturaliste anglais, médecin de de la reine Anne, né en 1638 dans le comté de Buckingham, m. en 1712, a écrit : Historia animalium Angliæ, 1678; Historia conchyliorum, 1685-1693 ; De buccinis fluviatilibus et marinis, 1695; De cochleis, 1694; De Obsoniis et condimentis, 1709.

LIT DE JUSTICE. On désignait ainsi les séances solennelles du roi au parlement : c'était primitivement le nom que portait le trône préparé pour le roi lorsqu'il se rendait au parlement. Le premier Lit de justice dont l'histoire fasse mention se tint en 1318, sous Philippe le Long. C'est dans des lits de justice que fut déclarée la majorité de Charles IX, Louis XIII, Louis XIV et Louis XV. Le roi tenait encore un lit de justice lorsqu'il s'agissait de juger un pair de France, de faire enregistrer d'autorité les édits, ou de créer de nouvelles charges. Le dernier fut tenu à Versailles par Louis XVI le 8 mai 1788 : le roi y ordonna l'établissement d'une cour plénière et la création de plusieurs grands bailliages. Dans ces assemblées, le chancelier recueillait les suffrages isolément et à voix basse.

LITANA SYLVA, auj. forêt de Lago, vaste forêt de la Gaule Cispadane, aux env. de Forum Cornelii (Imola), sur les confins de la Ligurie et de l'Étrurie, est fameuse par deux défaites que les Gaulois y firent éprouver aux Romains, en 215 et 193 av. J.-C.

LITANOBRIGA, nom latin de Pont-Ste-Maxence.

LITERNE, Liternum ou Linternum, auj. Torre di Patria, v. de Campanie, au N. O. de Naples, près de l'embouchure de Clanis. C'est là que Scipion l'Africain mourut et fut enterré.

LITHUANIE, Littauen, en allemand, contrée située au N. E. des États allemands, jadis indépendante, avec titre de grand-duché, auj. partagée entre la Russie et la Prusse, avait une population slave d'env. 6 millions d'hab., dont 5 500 000 dans la partie russe et 500 000 dans la partie prussienne. Elle eut pour capit. Vilna, puis Grodno. Sol plat, en général sablonneux ou couvert de marécages et de vastes forêts, arrosé par la Duna, le Dnieper, le Niémen, le Boug et le Pripet. Blé, lin, chanvre; miel, cire; peaux, tanneries. Chevaux, élans, bisons, les seuls qu'on trouve en Europe. — La Lithuanie fut primitivement habitée par les Lettes ou Lettons. Longtemps soumise aux Russes, elle s'en sépara au milieu du XIIe siècle,- sous son chef Erdivil, mort en 1170, qui l'agrandit. On n'appliquait alors ce nom qu'à un pays situé au N. E. de la Prusse, sur le Niémen et la Vilia,