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sardes (Novare), à l’O, du Tésin et au N. du Pô, compte 150 000 hab. et a pour ch.-l. Mortara.

LOMÉNIE, famille peu ancienne qui a donné à la France plusieurs hommes d'État dans les deux derniers siècles. Antoine de L., 1560-1638, était fils de Martial de L., greffier du Conseil, massacré comme protestant à la St-Barthélemy. Il fut ambassadeur de Henri IV à Londres, 1595, puis secrétaire d'État, 1606, et se fit remarquer par une profonde sagesse. Il forma un précieux recueil de pièces historiques que son fils, le comte de Brienne, céda à Louis XIV, et qui se conserve à la Bibliothèque impériale : il est connu sous le nom de Fonds de Brienne. — Son fils, H. Aug. de L., comte de Brienne, 1594-1666, eut la survivance de sa place de secrétaire d'État et fut utilement employé sous Louis XIII et pendant la Régence. Il a laissé des Mémoires sur les règnes de Louis XIII et Louis XIV (1661), qui sont précieux par leur exactitude. — L. H. de L., comte de Brienne, fils du préc., fut quelques mois secrétaire d'État sous Louis XIV (1663); mais il quitta tout à coup les affaires pour s'enfermer à l'Oratoire; puis il rentra dans le monde, conçut pour la princesse de Mecklembourg une violente passion qui dégénéra en folie, et fut pendant 18 ans enfermé à St-Lazare; il recouvra au bout de ce temps sa raison, et mourut en 1698. Il a laissé quelques écrits en prose et des Poésies chrétiennes (1671). — Ét. Ch. L., comte de Brienne, né en 1727, fut successivement évêque de Condom, archevêque de Toulouse, puis de Sens, ministre de Louis XVI, et cardinal. Nommé en 1787 contrôleur général des finances à la place de Calonne, et bientôt après premier ministre, il ne montra que de l'incapacité. Ayant fait rendre des édits impopulaires sur le timbre et la subvention territoriale, il voulut contraindre le parlement à les enregistrer : il exila ce corps à Troyes, puis le rappela; il assembla les États généraux (15 juillet 1788) après s'y être longtemps refusé, suspendit les payements du Trésor, et se vit peu de jours après (25 août) forcé de quitter le ministère, où il fut remplacé par Necker. Arrêté à Sens en 1793, quoiqu'il eût prêté serment à la Constitution civile du clergé, il mourut en prison quelques mois après (1794) : on crut qu'il s'était empoisonné. Pendant qu'il était archevêque de Toulouse, il avait réuni la Garonne au canal de Caraman par un canal qui a reçu le nom de Canal de Brienne. Loménie de Brienne était de l'Académie française et passait pour avoir des liaisons avec les philosophes, notamment avec Turgot et d'Alembert.

LOMOND (Loch), lac d’Écosse, dans le comté de Dumbarton, a 45 kil. sur 15, et contient près de 30 îles. Lors du tremblement de terre qui engloutit Lisbonne en 1755, ses eaux s'élevèrent tout à coup et furent agitées pendant plusieurs heures.

LOMONOSOF (Michel Vasiliévitch), un des créateurs de la poésie russe, né en 1711 près de Kolmogory (Arkhangel), m. en 1765, était fils d'un pauvre pêcheur. Enthousiasmé par la lecture de la Bible, il voulut étudier, et parvint, malgré de grands obstacles, à acquérir des connaissances étendues. Il commença à se faire connaître par des odes sur la guerre contre les Turcs et sur la bataille de Pultawa, qui attirèrent l'attention de l'impératrice, fut nommé en 1745 professeur de chimie, en 1760 directeur des gymnases et de l'Université, en 1764 conseiller d'État. Il était depuis 1751 membre de l'Académie de St-Pétersbourg. On a de lui deux volumes d'odes et de poésies sacrées, entre autres des Méditations sur la grandeur de Dieu, qui ont été traduites en français, un poëme en l'honneur de Pierre le Grand, la Pétréide; deux tragédies, une Histoire de Russie (trad. en français par Eidous, 1768), et plusieurs traités de grammaire, de physique, de métallurgie. Il cultiva également avec succès les beaux-arts et l'industrie. L'Académie russe a publié une édition de ses Œuvres (1803, 6 vol. in-4). Lomonosof est le premier poëte russe qui ait rimé. Ses écrits en prose sont des modèles d'élégance et de pureté.

LONATO, v. de Lombardie, à 22 kil. S. E. de Brescia ; 6600 hab. Prise en 1509 par Louis XII. Bonaparte y vainquit les Autrichiens le 3 août 1796.

LONDINIÈRES, ch.-l. de c. (Seine-Inf.), à 14 kil. N. de Neufchâtel; 1000 hab.

LONDINUM, nom latin de la ville de LONDRES.

LONDON, forme anglaise du nom de LONDRES.

LONDONDERRY, v. et port d'Irlande, ch.-l. du comté de même nom, à 200 kil. N. O. de Dublin, sur la Foyle; 15 000 hab. Évêchés catholique et anglican, école classique, bibliothèque; belle cathédrale, hospices d'aliénés; chemin de fer. Commerce important, surtout avec Liverpool. Nombreuses émigrations pour l'Amérique du Nord. Pêche, armements pour celle du hareng et de la morue. Restaurée, par Jacques I, cette ville soutint plusieurs siéges célèbres, notamment en 1688 et 89, contre Jacques II. Patrie de Toland. — Le comté, situé dans l'Ulster, entre ceux d'Antrim, de Donegal, de Tyrone et l'Océan, a 65 k. sur 35 et 222 416 hab. (dont 120 000 catholiques).

LONDONDERRY (lord). V. CASTLEREAGH.

LONDRES, Augusta Trinobantium ou Londinum en latin, London en anglais, capitale de la monarchie britannique, dans le comté de Middlesex, sur les deux rives de la Tamise, à 70 kil. de l'embouchure de ce fleuve, à 400 kil. N. O. de Paris, par 2° 26' long. O. et 51° 30' lat. N. Londres est la ville la plus grande et la plus populeuse de l'Europe : on lui donne plus de 200 kil. carrés et une population de 2 400 000 h.; mais, la ville n'étant pas entourée de murs, on y comprend de vastes faubourgs et même des villages contigus. Londres est la résidence du souverain et le siége du Parlement et des administrations. Évêché anglican, suffragant de Cantorbéry, et le 1er du royaume après les archevêchés. Cours de chancellerie, du Banc du roi, des Plaids communs, de l'Échiquier; Cour centrale criminelle, Cour de l'amirauté, Cour du lord-maire, etc. Nombreux établissements d'instruction : Université (fondée en 1836), King's-college; séminaire anglican; Gresham-college, pour les sciences ; schools ou écoles latines de St-Paul, Christ's hospital, Merchant-Taylors, Westminster, Charter-house, City et London; 16 écoles de droit dites inns; écoles médicales, militaires, de dessin et peinture; d'arts et métiers; plusieurs sociétés savantes, entre autres la Société royale de Londres, l'Académie royale de peinture, le nouvel Institut de Londres, les Sociétés dites linnéenne, de minéralogie, d'entomologie, zoologique, d'horticulture, d'astronomie, de mathématiques, de géographie, asiatique; 18 bibliothèques (Cottoniana, Regis, etc.); musées, galeries, collections en tout genre, notamment le British Museum. — On distingue dans Londres 6 parties principales : au centre la Cité (City), la partie la plus ancienne de la ville, sièée de tout le commerce; à l'O. Westminster et West-End, quartier de la cour, du beau monde, des administrations, du Parlement et des gens de justice; à l'E., East-End, bâti depuis la moitié du siècle dernier et consacré surtout au commerce maritime; au S. Southwark et Lambeth, quartier de la marine et des manufactures; au N., le quartier du Nord, tout moderne et qui englobe plusieurs villages. La Cité, sur la riv. g. de Ta Tamise, et presque au centre de la ville, est régie par une municipalité, corporation élective composée d'un lord-maire, de 2 shériffs (pour Londres et Middlesex), de 29 aldermen, de 209 conseillers municipaux, nommés tous les ans par les 26 wards ou quartiers de la Cité. La ville est régulière et bien bâtie; presque toutes les rues ont de larges trottoirs; les plus belles sont celles de Piccadilly, Oxford, Regent's-Street, Pall-Mall, Portland, Tottenham-Court-Road, le Strand, Holborn, New-Bond, etc. On y remarque de nombreux squares (places avec jardins au centre), notamment ceux de Grosvenor, Portman, Berkeley, St-James, Hanover, Manchester, Cavendish, etc.; les ponts de Waterloo, Westminster, Black-Friars, Southwark et le nouveau pont de Londres; le tunnel, galerie souterraine con-