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bards, que Rosemonde lui livra après avoir assassiné ce prince. V. ROSEMONDE.

LONGINUS, historien polonais. V. DLUGOSZ.

LONGJUMEAU, ch.-l. de cant. (Seine-et-Oise), sur l'Yvette, à 22 k. N. O. de Corbeil; 2050 hab. Grand marché pour bestiaux; fruits, légumes, farines; tanneries, mégisseries; fabriques de noir d'ivoire, de céruse, de couleurs, de meules pour les fabriques d'huile; élève d'abeilles. — Il y fut signé en 1568, entre les Catholiques et les Calvinistes, une paix qui prépara celle de St-Germain; on la nomma la paix fourrée ou la petite paix. — Il y avait auprès de Longjumeau un prieuré d'Augustins dont l'église, bâtie au XIIIe siècle, fut démolie pendant la Révolution.

LONGNY, ch.-l. de cant. (Orne), sur l'Huine, à 24 k. E. de Mortagne; 1600 h. Haut fourneau, forges.

LONGOBARDI, nom de peuple. V. LOMBARDS.

LONGOBARDI (le P.), jésuite, né en 1565 à Calatagirone en Sicile, mort en 1655 à Pékin, fut envoyé en Chine en 1596, opéra un grand nombre de conversions, surtout dans la prov. de Kiang-si, et fut élu, après Ricci, supérieur général des missions à la Chine. Il savait à fond la langue chinoise, et prétendait que les lettrés chinois étaient matérialistes et athées. On a de lui des Lettres écrites de Chine, 1601, en latin; Confucius et sa doctrine, en latin, trad. en français, Paris, 1701.

LONGOLIUS. V. LONGUEIL.

LONGOMONTANUS (Christian), astronome, né en 1562 à Laëngsberg (Jutland), d'où son nom de Longomontanus, mort en 1647, fut recteur du gymnase de Viborg et professeur de mathématiques à Copenhague. On a de lui : Astronomia danica, Amst., 1622. Voulant concilier Tycho-Brahé avec Copernic, il admettait le mouvement diurne de la terre, tout en rejetant son mouvement annuel.

LONGUÉ, ch.-l. de cant. (Maine-et-Loire), sur le Lathan, à 18 k. S. de Baugé; 4377 hab. Grains, fruits, chanvre, toiles; sangsues.

LONGUEIL (Richard Olivier de), Longolius, évêque de Coutances (1453), fut chargé par le pape de revoir le procès de Jeanne d'Arc, et reconnut toute l'illégalité de la procédure. Charles VII l'appela à son conseil, l'employa avec succès dans plusieurs négociations, et lui fit donner en récompense le chapeau de cardinal (1456). A l'avènement de Louis XI, il se retira en Italie, où il mourut en 1470, avec le titre d'évêque de Porto.

LONGUEIL (Christophe de), né à Malines en 1490, mort en 1522, était fils naturel d'Ant. de Longueil, chancelier d'Anne de Bretagne. Professeur de droit dès l'âge de 19 ans, il quitta la jurisprudence pour les lettres. Il entreprit un commentaire sur Pline (qui n'a pas vu le jour), puis voyagea en Italie, où il se lia avec Bembo, se fixa à Padoue et y mourut dès l'âge de 32 ans. On a de lui des Discours et des Lettres, en latin (Florence, 1624), remarquables par le soin qu'il mettait à n'employer que des expressions de Cicéron.

LONGUEIL (Gilbert), né à Utrecht en 1507, mort en 1543, médecin de l'archevêque de Cologne, a donné une édition de la Vie d'Apollonius de Tyane, un Lexique grec-latin, (1533), des notes sur Plaute, Ovide, et sur divers ouvrages de Laurent Valla, d'Érasme,etc. On lui doit la 1re édition de Cornélius Népos, 1543.

LONGUEIL (P. Daniel), savant saxon, né en 1704 à Kesselsdorf près de Dresde, mort en 1779, recteur du gymnase de Hof, a donné des éditions annotées de Pline le Jeune, Amst., 1734, d’Aulu-Gelle, 1741, et a publié de savantes recherches sur las Germains : Notitia Hermundurorum, etc.

LONGUEMARE (GOUYE de), avocat, puis greffier au bailliage de Versailles, né à Dieppe en 1715, mort en 1763, a fait paraître : Dissertation pour servir à l'histoire des enfants de Clovis, 1744; Chronologie des rois mérovingiens depuis Dagobert I, 1748.

LONGUERUE (L. DUFOUR, abbé de), érudit, né à Charleville en 1652, mort en 1733. On lui doit : Description historique et géographique de la France (avec cartes de Banville), 1719; Annales des Arsacides, en latin, 1732; Annales françaises, en latin, précieux recueil de pièces sur l’histoire de France, 1766, et d'intéressantes dissertations sur Tatien, sur Justin, sur les Antiquités des Chaldéens et des Égyptiens, etc. Ses ouvrages d'histoire se distinguent par une solide critique.

LONGUEVAL (le P.), jésuite, né en 1680, mort en 1735, enseigna dans divers colléges de son ordre, puis entreprit l’Histoire de l'Église gallicane; il ne put en publier que 8 vol. (allant jusqu'en 1138); elle fut continuée par les PP. Fontenay, Brumoy et Berthier. Elle forme 18 vol. in-4, Paris, 1730-49.

LONGUEVILLE, ch.-l. de cant. (Seine-Inf.), à 17 k. S. de Dieppe, sur le chemin de fer de Rouen à Dieppe ; 700 hab. Il fut érigé en comté par Charles VII en 1453 pour Dunois, bâtard d'Orléans, et donna son nom à la maison de Longueville, issue de ce guerrier.

LONGUEVILLE, vge du dép.de Seine-et-Marne, cant. et à l'E. de Provins; 600 hab. Station du chemin de ter de Troyes, avec embranchement sur Provins.

LONGUEVILLE, famille noble, issue du célèbre Dunois, bâtard d'Orléans, avait pour chef un fils de Dunois, François d'Orléans, comte de Longueville, qui fut gouverneur de la Normandie, grand chambellan sous Charles VIII, et qui mourut en 1491. Le fils de celui-ci obtint en 1505 que son titre de comte fût échangé contre celui de duc. Ses descendants reçurent en 1571 le titre de princes du sang. Cette famille avait joint à ses domaines le duché de Neufchâtel vers 1515, par le mariage de Louis de L. avec l'héritière de ce duché. — Les ducs de Longueville figurent honorablement dans l'armée sous Louis XII, François I, Henri IV. Le plus connu d'entre eux est Henri, duc de Longueville, 1595-1663, mari de la célèbre duchesse qui joua un si grand rôle dans la Fronde. Après avoir servi sous Louis XIII, il avait été nommé membre du conseil de régence pendant la minorité de Louis XIV et plénipotentiaire à Munster (1645). Il prit parti contre la cour à l'instigation de sa femme, et tenta de faire soulever la Normandie, dont il était gouverneur. Il fut arrêté en 1650 avec les princes de Condé et de Conti. Remis en liberté, il renonça aux affaires et se retira dans ses terres.

LONGUEVILLE (Anne Geneviève DE BOURBON-CONDÉ, duchesse de), femme remarquable par sa beauté et son esprit, sœur du grand Condé et du prince de Conti, et femme du duc H. de Longueville, était née en 1619, au château de Vincennes, où son père était prisonnier. Née pour l'intrigue et la faction, elle joua un des principaux rôles dans la Fronde : elle jeta son mari dans le parti des princes de Condé et de Conti, opposé à la cour, s'empara de l'hôtel de ville et en fit sa place d'armes. Après l'emprisonnement de ses frères et de son mari (1650), elle se réfugia en Hollande et sut amener Turenne, de qui elle était aimée, à diriger contre la cour l'armée qu'il commandait en son nom; enfin elle courut les provinces pour les soulever contre l'autorité royale et soutint un siége dans Bordeaux. Mais la prudence du ministre Mazarin déjoua tous les complots : la duchesse, réduite à l'impuissance et frappée d'ailleurs dans ses plus chères affections par la mort de sa mère et de sa fille, se retira du monde et alla vivre dans une solitude presque entière, habitant tantôt Port-Royal des Champs, tantôt les Carmélites du faubourg St-Jacques où elle mourut en 1679. Elle avait à la fin de sa vie embrassé le Jansénisme avec ardeur et s'était liée avec les solitaires de Port-Royal. Pleine de grâce et de beauté, cette princesse exerçait un grand ascendant sur tous ceux qui l'entouraient : c'est pour elle que le prince de Marsillac (La Rochefoucauld), égaré par un fol amour, fit ces vers fameux :

Pour mériter son cœur, pour plaire à ses beaux yeux,
J'ai fait la guerre aux rois, je l'aurais faite aux Dieux.

Villefore a écrit sa Vie, 1739; M. V. Cousin a publié quelques-unes de ses Lettres et lui a consacré deux