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prononça contre Robespierre. Proscrit avec les Girondins, et mis hors la loi, il erra quelque temps en Bretagne, puis dans la Gironde, et se tint caché jusqu'à la mort de Robespierre. Il rentra à la Convention en 1795, puis devint membre du Conseil des Cinq-Cents; il en sortit en mai 1797 et ouvrit un magasin de librairie; mais il mourut la même année. Il venait d'être nommé membre de l'Institut (section de grammaire). Outre Faublas, Louvet a composé plusieurs autres romans dont quelques-uns sont restés manuscrits; il a laissé aussi des Mémoires.

LOUVETIER (Grand), officier de la Couronne sous l'anc. monarchie. V. ce mot au Dict. univ. d. Sciences.

LOUVIERS, Luparia, ch.-l. d'arrond. (Eure), sur l'Eure, à 23 k. N. d'Évreux; 9927 h. Église paroissiale, en style gothique; anc. maison des Templiers, datant du XIIe s.; jolies promenades. Draps fins très-renommés et apprêt pour les draps; presses hydrauliques; filatures de lame et de coton, blanchisseries, teintureries en bleu. — Ville jadis forte, qui porta longtemps le titre de comté. La 1re fabrique de draps y fut établie en 1681, et la 1re filature de coton en 1789.

LOUVIERS, ancienne île formée par la Seine dans Paris; elle a été réunie en 1835 aux terrains voisins de la bibliothèque de l'Arsenal.

LOUVIGNÉ-DU-DÉSERT, ch.-l. de cant. (Ille-et-Vilaine), à 16 kil. N. E. de Fougères ; 3412 hab.

LOUVOIS, vge de France (Marne), à 18 kil. N. E. de Reims, érigé en marquisat en 1624 en faveur de Conflans d'Armentières, puis acquis par le chancelier Le Tellier, père du célèbre Louvois.

LOUVOIS (Franç. Michel LE TELLIER (marquis de), ministre de Louis XIV, fils du chancelier Le Tellier, né en 1639 à Paris, obtint en 1654 la survivance de la charge de secrétaire d'État de la guerre qu'occupait son père, et parvint en 1666 au ministère. Il donna a l'armée française l'organisation qu'elle a conservée jusqu'à l'Empire, et accorda les grades aux services aussi bien qu'à la naissance. Plein de prévoyance et d’activité, il assura par ses sages mesures le succès des campagnes de Flandre, en 1667, et de Franche-Comté, en 1668. Mais, d'un autre côté, on lui reproche des torts graves : il rompit par son arrogance les négociations entamées avec la Hollande en 1672, humilia le doge de Gênes (1685) et fit incendier deux fois le Palatinat (1674 et 1689). En outre, il eut une grande part à la révocation de l'édit de Nantes, déploya une sévérité excessive contre les Calvinistes (1686) et ordonna les dragonnades. Son orgueil et sa dureté finirent par révolter Louis XIV lui-même, et il allait, dit-on, tomber en disgrâce, lorsqu'il mourut subitement, en 1691. Cependant, son fils, le marquis de Barbézieux, le remplaça aux affaires. Louvois est un de ces hommes dont on est forcé d'admirer les talents, mais dont on ne peut aimer la personne. On lui doit, entre autres établissements utiles, la fondation des Invalides, et les écoles d'artillerie de Douai, Metz et Strasbourg. Sandraz de Courtilz a publié son Testament politique, Paris, 1695. On doit à Chamlay des Mémoires pour servir à l'histoire du marquis de Louvois, Amst., 1740, et à M. Cam. Rousset l’Hist. de Louvois et de son administration, Paris, 1862.

LOUVRE, Lupara, un des plus beaux monuments de Paris, dans la partie occid. de la ville et sur la r. dr. de la Seine, fut longtemps la demeure des rois. Ce n'était d'abord qu'un rendez-vous de chasse et une forteresse destinée à protéger le cours du fleuve. Vers 1204 Philippe-Auguste bâtit au centre de cette forteresse une grosse tour pour servir de trésor et de prison d'État; plus tard les rois y placèrent leur bibliothèque. Les successeurs de Philippe élevèrent autour de cet édifice des galeries qui s'étendirent peu à peu et qui finirent par rejoindre les Tuileries. Charles V enferma le Louvre dans Paris en 1367 et y fixa sa résidence; après lui, les rois l'ont habité pour la plupart jusqu'à Louis XIV, qui préféra Versailles. Depuis cette époque, on affecta le Louvre aux réunions des diverses académies, et à l'Imprimerie royale. Sous l'Empire, le Louvre devint un musée; il a depuis conservé cette destination. Le Louvre est le plus vaste et le plus magnifique palais de l'Europe. Son architecture réunit au plus beau style antique celui de la Renaissance : on y admire la pureté, la correction et la belle exécution des ordonnances; à l'intérieur, la beauté des distributions, l'élégance et la variété de l'ornementation, répondent à la magnificence du dehors. Les princes qui ont le plus contribué à l'agrandissement et à l'embellissement de cet édifice sont Charles V, Louis XII, François I, Henri II, Henri IV, Louis XIII, Louis XIV (qui fit élever, de 1665 à 1670, sur des plans de Claude Perrault, la célèbre Colonnade), Napoléon I, qui reprit, après une interruption de près de deux siècles, le projet de jonction des Tuileries au Louvre, Napoléon III, qui eut la gloire d'exécuter ce projet (de 1851 à 1856). Les plus grands artistes français ont appliqué leur talent à cet édifice, entre autres Pierre Lescot, Androuet Ducerceau, Philibert Delorme, J. Goujon, Lemercier, Claude Perrault, Soufflot, et, de nos jours, Fontaine, Percier, Visconti, Lefuel.

LOVANIA, LOVANIUM, noms latins de Louvain.

LOVAT (Simon FRAZER, lord), Écossais, né en 1667, embrassa d'abord le parti du prétendant Jacques III, l'abandonna après la bataille d'Inverness (1715) pour se déclarer en faveur du roi George I, et fut comblé d'honneurs par ce dernier, qui lui donna le gouvernement d'Inverness et le titre de lord. Cependant il trahit son successeur (George II) en 1745, pour prendre part à des intrigues en faveur des Stuarts et seconda l'invasion de Charles-Édouard. Ayant été reconnu, il eut la tête tranchée (1747). Lord Lovat avait alors 80 ans : il subit le supplice avec fermeté. Il a laissé des Mémoires, qui ont paru en 1747.

LOVEIRA (VASCO de), premier auteur du roman d’Amadis de Gaule, né en Portugal vers 1360, m. vers 1404, se distingua au service de Ferdinand IV, roi de Castille. Son Amadis n'avait d'abord que 4 livres; les continuateurs l'ont porté à 24. On a contesté à Loveira l'invention de d’Amadis, dont le thème paraît venir primitivement du pays de Galles. Quoi qu'il en soit, ce roman a été traduit dans toutes les langues. Il fut introduit en France par d'Herberay en 1500; on estime surtout la traduction du comte de Tressan, 1779.

LOVELACE (Richard), poëte anglais, né en 1618 à Woolwich (Kent), d'une famille riche, brilla quelque temps à la cour de Charles I par sa beauté, sa galanterie et son esprit; sacrifia toute sa fortune pour la cause royale, fut quelque temps emprisonné à Londres, puis entra au service de la France avec le grade de colonel, revint à Londres vers 1648, et y mourut dans la misère, 1658. Il a chanté, sous le nom de Lucasta, une femme qu'il aimait, miss Lucy Sacheverell : cette femme s'étant mariée pendant son exil, il en conçut le plus vif chagrin. Il a aussi composé quelques pièces de théâtre. Son style est élégant, quoique négligé. Ses Poésies ont été publ. en 1650 et 1659. — Richardson, dans sa Clarisse Harlowe, a donné le nom de Lovelace à son héros : ce personnage, tout imaginaire, est resté depuis le type du séducteur.

LOVISA, v. et port de Russie (Finlande), sur le golfe de Finlande, à 60 k. d'Helsingfors; 3000 h. — Bâtie en 1745 sous le nom de Degerby, elle fut appelée Lovisa, en 1752, du nom de la reine de Suède, Lovisa ou Louise. Bombardée par les Anglais en 1855.

LOWE (sir HUDSON), né en 1770 en Irlande, m. en 1844, avait le grade de colonel lorsqu'il fut chargé, en 1815, de garder l'Empereur Napoléon à Ste-Hélène. Il fit subir à l'illustre prisonnier d'odieuses vexations, qui hâtèrent sa fin, et acquit par là une triste célébrité. Il fut à son retour nommé lieutenant général (1823), et richement récompensé; mais il perdit la plus grande partie de sa fortune dans de folles spéculations. Il a laissé des Mémoires, publiés par son fils (Londres, 1845), où il cherche à justifier sa conduite; ces Mémoires ont été traduits en 1853.

LOWELL, v. des États-Unis (Massachussets), sur les confins du New-Hampshire, à 40 k. N. O. de Bos-