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1755, m. en 1836, a inventé le système de routes par empierrement qui porte son nom. V. MACADAMISAGE dans notre Dict. univ. des Sciences.

MACAIRE (S.), l'Ancien, né dans la Hte-Égypte vers 300, de parents pauvres, m. vers 390, se retira dans le désert de Scété (Thébaïde) à l'âge de 30 ans, en fut tiré malgré lui pour être revêtu du sacerdoce, eut à subir des persécutions à cause de son attachement à la doctrine du concile de Nicée. On le fête le 15 janvier. On lui attribue 50 homélies, publiées en grec à Paris, 1559, et grec-lat. à Leipsick, 1698, à Bonn, 1850, et des Opuscules ascétiques, compris dans le Thesaurus asceticus du P. Poussines.

MACAIRE (S.), le Jeune, contemporain du préc., né à Alexandrie (Égypte), se retira vers 335 dans la solitude. Il m. en 394. On le fête le 2 janvier. Il est regardé comme l'auteur de la Règle de S. Macaire, imprimée dans le Codex regularum, Rome, 1661.

MACAIRE de Losane, cousin de Ganelon, et comme lui faux et méchant, donne son nom à un poëme du cycle de Charlemagne, édité par Guessard, 1866. On en a fait depuis un type de scélérat de notre époque : Robert Macaire.

MACALO, lieu de Lombardie, entre Bergame et Brescia, où Carmagnole, commandant les troupes vénitiennes, battit en 1427 les généraux du duc de Milan.

MACAO, Ngao-men en chinois, v. très-commerçante de la Chine propre (Kouang-toung), dans une presqu'île de la baie de Canton, à 120 kil. S. O. de Canton; 35 000 h. (dont env. 5000 Portugais). Elle appartient de nom aux Portugais, mais un mandarin chinois y exerce une surveillance générale. Des agents de la Compagnie anglaise des Indes orientales y résident aussi 8 mois. — Macao est aux Portugais depuis 1580 : elle leur fut donnée par l'emp. Chi-Tsong pour avoir délivré le pays d'un chef redoutable de pirates. Port franc depuis 1845; station de tous les bâtiments allant à Canton. Résidence d'un évêque catholique. Imprimerie chinoise, dirigée par des orientalistes anglais; musée d'histoire naturelle et d'objets de sciences et d'arts. La ville européenne est très-petite, et séparée de la ville chinoise par une épaisse muraille. Assez florissante jadis, elle est auj. en décadence, surtout depuis l'établissement anglais de Hong-Kong.

MACAREL (M. A.), né en 1792, m. en 1851, était fils d'un conseiller à la Cour d'Orléans. Il remplit, à partir de 1828, la chaire de droit administratif à l'École de droit, fut nommé en 1830 maître des requêtes, puis conseiller d'État; fut appelé peu après par H. de Montalivet, alors ministre de l'intérieur, à la direction de l'administration départementale et communale, eut dans ce poste à préparer plusieurs lois importantes, fut, en 1849, élu par l'Assemblée nationale membre du conseil d'État et porté à la présidence de la section d'administration. Macarel avait dès 1818 publié des Éléments de Jurisprudence administrative; il les compléta en 1828 par son traité des Tribunaux administratifs. Son Cours de Droit administratif, publié pour la 1re fois en 1842, a été depuis mis au courant de la législation par M. A. de Pistoye.

MACARONIQUE (poésie), poésie burlesque, dans laquelle on fait entrer des mots de la langue vulgaire en leur donnant une terminaison étrangère, surtout latine. V. ce mot dans notre Dict. univ. des Sciences.

MACARTNEY (George, comte de), diplomate anglais, né en Irlande en 1737, m. en 1806, fut successivement ambassadeur en Russie (1764), gouverneur de la Grenade et de Tabago (1775), gouverneur de Madras (1780), et enfin ambassadeur en Chine (1792) : dans cette ambassade, il avait pour mission d'obtenir un traité de commerce avec la Chine, mais il ne put y réussir. Néanmoins il fut à son retour fait comte, puis pair, et fut nommé en 1797 gouverneur de la colonie du Cap. La relation de son ambassade en Chine a été publiée à Londres en 1807.

MACASSAR, anc. v. de l'île de Célèbes, jadis capit. du roy. de Macassar, par 127° 88' long. E,, 5° 9' lat. S. Elle n'existe plus, mais près de son emplacement se voient auj. Vlaardingen et le fort de Rotterdam. — Le Royaume de Macassar était jadis florissant et occupait toute la côte S. O. de l'île; il est auj. vassal de la Hollande; sa capitale actuelle est Goak. — Les Portugais mirent pied les premiers dans ce pays en 1615; les Hollandais les en chassèrent en 1667. Les Hollandais nomment Gouvernement de Macassar l'ensemble de leurs possessions dans l'île de Célèbes.

On donne le nom de Rade de Macassar à une rade belle et sûre située près de Vlaardingen, et de Détroit de M. au détroit qui sépare Célèbes de Bornéo.

MACAULAY (Thomas BABINGTON), écrivain anglais, né en 1800, dans le Leicester, d'une famille écossaise, m. en 1859, avait pour père un riche marchand. Il se fit recevoir avocat, mais sans vouloir exercer; débuta, dans la Revue d’Édimbourg, par des articles qui furent remarqués (notamment les Essais sur Milton, lord Clive, Warren Hastings), fut élu député en 1830 et soutint la cause de la Réforme, fut envoyé en 1834 à Calcutta comme membre du Conseil suprême de l'Inde, devint à son retour (1839) secrétaire de la guerre et membre du Conseil privé, et fut, en 1857, créé baron et pair d'Angleterre. Outre ses articles de Revue, qu'il a réunis sous le titre d’Essais de Critique et d'Histoire et qui ont été traduits en français par A. Pichot, 1860, il a publié une Histoire de l'Angleterre depuis Jacques II (1848-1856), dont il y a plusieurs traductions françaises. Cet ouvrage se distingue par une connaissance approfondie des sources, un rare talent d'exposition, une peinture fidèle des mœurs et des caractères, un style vif et coloré, un esprit vraiment libéral; malheureusement, l'auteur n'a pu l'achever.

MACAULEY (Catherine SAWBRIDGE, mistriss), née en 1733 dans le comté de Kent, morte en 1791, épousa en 1760 le Dr Macauley, médecin de Londres, et se remaria en 1778 à un M. Graham. Imbue d'idées républicaines, elle fit en 1785 un voyage en Amérique où elle fut fort bien accueillie de Washington; elle défendit la Révolution française contre Burke. On a d'elle une Histoire d'Angleterre depuis Jacques I jusqu'à l’avénement de la maison de Hanovre, 8 v. in-4, 1763-83, hostile aux Stuarts, des Lettres sur l'éducation, 1790, et divers ouvrages de morale et de politique, entre autres une réfutation de Hobbes.

MACBETH, prince écossais, cousin germain du roi Duncan, qui régnait aux XIe siècle. Selon les chroniques, une sorcière lui avait prédit qu'il serait roi : pour accomplir la prédiction, il assassina Duncan près d'Inverness et se fit couronner à sa place (1040). Il se rendit odieux par ses cruautés, et fut détrôné en 1047 par Malcolm, fils de Duncan, qui avait obtenu des secours du roi d'Angleterre, Édouard le Confesseur. Le crime de Macbeth a fourni à Shakespeare le sujet d'une de ses plus belles tragédies, qui a été imitée par Ducis. On croit que le Macbeth, de Shakespeare est le même que Duncan VII.

MACCARTHY (Nic. TULTE de), prédicateur catholique, né en 1769 à Dublin, était fils d'un comte irlandais établi en France. Il entra en 1818 dans l'ordre des Jésuites, se voua à la prédication, se fit entendre avec le plus grand succès dans les principales villes de France et de l'étranger, à Paris, à Lyon, à Bordeaux, à Toulouse, à Strasbourg, ainsi qu'à Rome, à Turin, à Chambéry, à Annecy, et mourut dans cette dernière ville en 1833. Son éloquence brillait par le choix des preuves, la richesse de l'élocution, la noblesse et la vérité des mouvements, et par une action vive et touchante. Ses Sermons ont été imprimés en 1834, avec une Notice par l'abbé Deplace.

MACCARTHY (Jacq.), géographe, d'une famille irlandaise autre que celle du précédent, né en 1785 à Cork, m. en 1835, fut amené jeune en France, s'enrôla à 17 ans, fut licencié en 1815 avec le grade de chef de bataillon, se fit instituteur et traducteur, puis obtint un emploi au dépôt de la guerre, et remplit par intérim les fonctions de chef de la section de statistique. On lui doit un Choix de Voyages modernes,