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grande victoire sur plusieurs peuples d’Asie ligués contre lui.

MAGELLAN (Fernand), en portugais Magalhaens, célèbre navigateur portugais du XVIe siècle, servit d'abord dans l'Inde sous Albuquerque; mais, ayant eu à se plaindre d'une injustice, il passa en 1517 au service de l'Espagne, sous Charles-Quint. Chargé de diriger une expédition contre les Moluques, il conçut le projet de se rendre à ces îles en prenant par l'ouest et en passant au sud de l'Amérique, tandis que jusque-là on n'y était allé que par la route de l'est, en doublant le cap de Bonne-Espérance. Il réussit à exécuter ce projet à travers mille difficultés : parti le 20 sept. 1519, il découvrit le 21 oct 1520 le détroit qui porte son nom, entre l'Amérique méridionale et la Terre-de-Feu, traversa l'Océan Pacifique, et aborda en mars 1521 aux Philippines. Il périt peu après à Zébu, l'une des Philippines, dans une expédition contre les naturels, avant d'être arrivé aux Moluques mêmes. Bürck a écrit sa Vie, Leips., 1843.

MAGELLAN (Détroit de), bras de mer qui sépare la Patagonie (extrémité S. de l'Amérique méridionale) de la Terre-de-Feu, par 52° 46' lat. S. et 70° 38-77° 14' long. O. : il a une longueur de 500 kil. sur une largeur qui varie de 60 kil. à 2. Il fut découvert par Magellan en 1520. La navigation y est très-dangereuse : aussi ce passage a-t-il été abandonné depuis la découverte du détroit de Lemaire.

MAGENDIE (Franç.), célèbre physiologiste, né en 1783 à Bordeaux, m. à Paris en 1855, était fils d'un chirurgien distingué. Nommé à 21 ans par concours prosecteur de la Faculté de Paris, il devint bientôt après chef des travaux anatomiques. Fidèle aux doctrines de Haller, il s'efforça de ramener la physiologie à la Méthode expérimentale, et entreprit, pour surprendre les secrets de la vie, une longue série de recherches : il soumit dans ce but une foule d'animaux vivants à des expériences dont la nécessité seule pouvait faire excuser la cruauté. Le mérite de ses travaux le fit appeler aux postes médicaux les plus importants : il fut médecin de la Salpêtrière, puis de l'Hôtel-Dieu, professeur de physiologie au Collége de France, président du comité consultatif d'hygiène; en outre, il fut nommé membre de l'Académie de médecine dès sa fondation et peu après élu membre de l'Académie des sciences. Ses principaux ouvrages sont : Précis élémentaire de Physiologie, 1816; Leçons sur les phénomènes physiques de la vie, 1836-42; Leçons sur les fonctions et les maladies du système nerveux, 1839; Recherches sur le liquide céphalorachidien, 1842. On lui doit aussi un Formulaire et de savants mémoires sur le cerveau, sur l'usage du voile du palais et de l'épiglotte, sur le vomissement, sur l'œsophage, sur l'emploi de l'acide prussique dans les maladies, sur la gravelle, sur la gélatine, dont il démontra, contre Darcet, l'insuffisance comme aliment; en outre, il avait fondé, en 1821, un Journal de physiologie. Il fut un des plus rudes adversaires de Broussais. Son Éloge a été prononcé en 1858 à l'Académie des sciences par M. Flourens, et à l'Académie de médecine par M. Dubois (d'Amiens).

MAGENTA, v. de Lombardie, prov. de Pavie, à 34 k. N. O. de Pavie, sur la r. g. du Tessin, entre cette rivière et Milan; environ 4000 hab. On la croit bâtie par l'empereur Maximien-Hercule. Elle fut saccagée par Frédéric Barberousse en 1167. Les Français, commandés par l'empereur Napoléon III, y remportèrent sur les Autrichiens le 4 juin 1859 une grande victoire qui leur ouvrit les portes de Milan; le général Mac-Mahon, qui avait eu la plus forte part à la victoire, fut créé duc de Magenta.

MAGES, prêtres de la religion des anciens Perses, formaient une corporation vouée à la fois au culte et aux sciences. Ils reconnaissaient un être suprême, dont le feu était le symbole; ils l'honoraient en plein air, sans temples ni autels, pensant qu'on diminue la majesté de Dieu en l'enfermant entre des murailles. Ils professaient l'immortalité de l'âme et croyaient qu'en quittant ce monde l'âme va habiter le soleil, séjour des bienheureux; mais qu'elle doit, pour y arriver, passer par sept portes, chacune d'un métal différent, et placées chacune dans la planète qui préside à ce métal. Parmi les sciences, ils cultivaient surtout l'astronomie, l'astrologie, et autres sciences occultes, ce qui leur a fait attribuer une puissance surnaturelle, dont le souvenir se conserve encore dans notre mot de Magie. Ils étaient surtout chargés d'entretenir le feu sacré. Quelques-uns font les Mages antérieurs à Zoroastre, qui n'aurait fait que réformer leur antique religion. Les Mages jouissaient de la considération universelle et d'une grande autorité; mais l'un d'eux ayant usurpé le trône (V. SMERDIS), ils furent massacrés; une cérémonie annuelle, dite Magophonie, rappelait ce massacre. On retrouve les successeurs des mages dans les prêtres actuels des Guèbres, répandus dans la Perse et l'Inde, surtout à Surate et à Bombay.

Selon S. Matthieu, trois mages sortis de l'Orient, et conduits par une étoile, vinrent à Bethléem, lors de la naissance de Jésus, pour adorer l'enfant divin, et lui offrir de l'or, de l'encens et de la myrrhe. La tradition a fait de ces mages des rois. V. ÉPIPHANIE.

MAGETOBRIGA. V. AMAGETOBRIA.

MAGHREB (le), c.-à-d. le Couchant, nom donné par les Arabes à la partie N. O. de l'Afrique, comprise entre la Méditerranée au N. et à l'E., le Grand-Atlas au S. et l'Atlantique à l'O. Elle renferme les anciens États barbaresques (Maroc, Algérie, Tunis, Tripoli, Sidy-Hescham et Biledulgérid).

MAGISTÈRE (le). On désignait souvent ainsi la dignité de grand maître de l'ordre de Malte.

MAGLIABECCHI (Ant.), savant bibliophile, né à Florence en 1633, m. en 1714, fut nommé par le duc Cosme III conservateur d'une bibliothèque que ce prince venait d'établir dans son palais; il a laissé un Catalogue des manuscrits orientaux de la Bibliothèque Médicis, et publié de précieux manuscrits cachés dans la bibliothèque Laurentienne à Florence.

MAGLOIRE (S.), né au pays de Galles, vivait au VIe siècle et était cousin de S. Malo. Il embrassa la vie monastique dans son pays, puis vint prêcher en France, et devint abbé du monastère de Dol en Bretagne, puis évêque. Il fonda en 668 un monastère à Jersey et y mourut en 575, à 80 ans. On le fête le 24 octobre.

MAGNAC-LAVAL, ch.-l. de c. (Hte-Vienne), à 19 kil. N. E. de Bellac; 3435 hab. Collége. Jadis ch.-l. d'une baronnie qui fut longtemps possédée par la maison de Lamothe-Salignac-Fénelon, et qui fut érigée en duché en 1723.

MAGNAN (Bernard Pierre), maréchal de France, né à Paris en 1791, m. en 1865; s'engagea volontairement en 1809; gagna ses premiers grades sous l'Empire et sous la Restauration; devint en 1835 général de brigade et en 1845 général de division; fut élu député de la Seine à l'Assemblée législative (1849); se fit remarquer par son énergie à réprimer l'insurrection de Lyon (1849), prit une part active aux événements de décembre 1851, et fut en 1852 nommé maréchal de France et sénateur.

MAGNATS, nom donné en Hongrie (et quelquefois en Pologne) à la haute noblesse, tels que : les barons du St-Empire ou comtes palatins, les conseillers auliques, les gouverneurs de Croatie, de Dalmatie, d'Esclavonie, le trésorier et les principaux fonctionnaires de la cour. Autrefois la dignité de magnat représentait une puissance réelle; aujourd'hui ce n'est plus qu'un titre honorifique.

MAGNE (Le), pays de Grèce. V. MAÏNA.

MAGNEN (J. Chrysostôme), Magnenus, médecin, né à Luxeuil vers 1600, m. à Paris en 1661, se rendit en Italie, et professa à Pavie. On lui reproche d'avoir trop accordé à l'astrologie. Ses écrits sont : Democritus reviviscens, sive de Atomis, Pavie, 1646; De Tabaco, De Manna. 1648.