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glais, ils eurent avec ceux-ci de fréquentes collisions : le dernier coup leur fut porté en 1818. Depuis ce temps, ils ont perdu toute existence politique : leur prince, peichwa, est pensionnaire et prisonnier des Anglais.

MAI 1793 (Journée du 31), où la populace de Paris envahit la Convention et fit voter l'arrestation des Girondins. V. GIRONDE.

MAI 1848 (Journée du 15), où l'Assemblée constituante fut envahie par la populace de Paris.

MAÏ (Angelo), savant jésuite, né en 1782 à Schilpario (diocèse de Bergame), m. en 1854, enseigna les humanités dans plusieurs colléges de son ordre, puis fut attaché à la bibliothèque Ambrosienne, à Milan. Là, il fit une étude particulière de la paléographie et des manuscrits, notamment des palimpsestes, fort négligés jusqu'à lui : il réussit à découvrir sous les écritures modernes des ouvrages ou des fragments inédits d'auteurs anciens, et fit paraître à partir de 1813 une série de publications du plus grand intérêt, notamment des fragments d’Homère, de Fronton, d’Antonin, de Marc-Aurèle, d’Appien, de Symmaque, de Denys d'Halicarnasse, de Plaute, d’Isée, de Thémiste, d’Eusèbe, de Porphyre, de Philon le Juif, des Livres sibyllins, etc. Appelé en 1819 par Pie VII au poste de premier bibliothécaire de la Vaticane, il justifia ce choix par de nouvelles découvertes d'une grande importance : il parvint à reconstruire, à l'aide des palimpsestes, la plus grande partie d'un des ouvrages les plus regrettés de Cicéron, le De Republica. A. Maï fut honoré des plus hautes dignités de l’Église romaine : il reçut le chapeau de cardinal en 1838. Outre les publications déjà citées, on lui doit plusieurs grands recueils : Scriptorum veterum nova collectio e Vaticanis codicibus edita, Rome, 1825-38, 10 vol. in-4; Classici scriptores e Vatic. codd. editi, 1828-38, 10 v. in-4, un Spicilegium romanum, 1844,10 vol., enfin une Nouvelle bibliothèque des SS. Pères, 1852-53, 6 v., enrichie d'une foule d'écrits retrouvés par lui.

MAIA, une des Pléiades, fille d'Atlas et de Pléione, fut aimée de Jupiter et devint mère de Mercure. C'est elle qui éleva Arcas, fils de Calisto. — V. MAYA.

MAICHE, ch.-l. de cant. (Doubs) à 30 kil. S. de Montbéliard; 600 hab.

MAIDSTONE, v. d'Angleterre, ch.-l. du comté de Kent, sur la Medway, à 54 kil. S. E. de Londres; 16 000 hab. Station. Quelques édifices remarquables. Genièvre; fonderie de fer, papeterie. Grand marché à houblon. Il se livra sous les murs de Maidstone en 1648 une bataille sanglante où les Parlementaires, commandés par Fairfax, défirent les Royalistes.

MAIER (Michel), chimiste, né en 1558 dans le Holstein, m. en 1622, exerça la médecine à Rostock et à Magdebourg, et fut médecin de l'empereur Rodolphe II. Il prétendait faire de l'or. Parmi ses ouvrages, les adeptes recherchent : Arcana arcanissima, hocesthieroglyphica ægyptio-græca, vulgo necdum cognita, 1614; Septimana philosophica, 1620; Jocus severus, 1617; De rosea cruce, 1618; Atalanta fugiens, 1618; Cantilenæ intellectuales de phœnice redivivo, 1622; Musæum chymicum, etc. — V. MAYER.

MAIEUL (S.), abbé de Cluny, né vers 906, dans le diocèse de Riez, m. au prieuré de Souvigny en 994, réforma l'abbaye de St-Denis. Il est regardé comme le second fondateur de Cluny. On le fête le 11 mai.

MAIEUL (Clercs réguliers de ST-). V. SOMASQUES.

MAIGNELAY, ch.-l. de cant. (Oise), à 20 kil. N. E. de Clermont; 1000 hab. Taillanderie, tanneries, corderies. Ruines d'un vieux château fort.

MAILLAC (le P. J. MOYRIA de), jésuite missionnaire, né en 1679 à Maillac dans le Bugey, m. à Pékin en 1748, fut envoyé en Chine en 1702, leva pour l'empereur Kang-hi la carte de la Chine et de la Tartarie, et traduisit du chinois en français un des ouvrages les plus importants des grandes annales chinoises, publié par Grosier et Deshauterayes sous le titre d’Histoire générale de la Chine, Paris, 1777-84, 12 vol. in 4.

MAILLARD (Jean et Simon), nom de deux frères, bourgeois de Paris, qui, lors de la sédition soulevée par le prévôt Étienne Marcel, s'opposèrent aux intrigues de ce perturbateur. Jean le tua au moment où il allait ouvrir la porte St-Antoine à l'armée du roi de Navarre, Charles le Mauvais (1358).

MAILLARD (Olivier), prédicateur, de l'ordre des Frères Mineurs, né en Bretagne vers 1440, m. en 1503, fut prédicateur de Louis XI. On a de lui des sermons bouffons, en langage macaronique, c.-à-d. mêlés de latin et de français, monument curieux de l'enfance de l'art. On a expliqué ce mélange en disant que, prononcés en français vulgaire, ces sermons étaient mis ensuite en latin, et que, partout où le traducteur était embarrassé, il laissait le français. Ces sermons ont été publiés en différentes parties à Paris, 1498-1521. On a aussi la Confession générale du frère Olivier Maillard, Lyon, 1526.

MAILLARD (Stanislas), démagogue, était huissier au Châtelet de Paris. Il dirigea l'expédition des femmes du peuple de Paris à Versailles les 5 et 6 oct. 1789, présida le simulacre de tribunal qui jugeait les prisonniers destinés à périr dans les massacres de septembre 1792 et figura dans la plupart des saturnales révolutionnaires. Après la Terreur, il changea de nom. On ignore la date de sa mort.

MAILLARD DESFORGES, poëte. V. DESFORGES.

MAILLÉ, 1er nom du bourg de Luynes. V. LUYNES.

MAILLEBOIS, bg du dép. d'Eure-et-Loir, à 20 k. S. O. de Dreux; 800 hab. Anc. châtellenie, érigée en marquisat en 1621.

MAILLEBOIS (J. B. François DESMARETS, marquis de), maréchal de France, fils du contrôleur général Desmarets et petit-fils de Colbert, né en 1682, m. en 1762, apprit l'art de la guerre sous Villars, se distingua au siége de Lille (1708), commanda une division en Italie, 1733, soumit la Corse en moins de trois semaines, 1739, et fut créé maréchal en 1741. Envoyé de nouveau en Italie en 1745, pour soutenir l'infant don Philippe, il battit les Autrichiens; mais, accablé par des forces supérieures, il ne put garder le Milanais, et fut battu sous Plaisance (1746).

MAILLÉ-BRÉZÉ, anc. maison de la Touraine qui remonte au XIe siècle, a fourni plusieurs hommes distingués. On connaît surtout : Urbain de Maillé-Brézé, capitaine des gardes du roi, maréchal de France, ambassadeur en Suède, en Hollande, puis gouverneur de l'Anjou (1636), vice-roi de Catalogne en 1642. Il m. en 1650. Il avait épousé une sœur du cardinal de Richelieu. — Armand de Maillé-Brézé, duc de Fronsac et de Caumont, fils du précéd., commanda une escadre au siége de Cadix en 1640, et fut tué d'un coup de canon au siège d'Orbitello en 1646, à 27 ans.

MAILLERAYE (LA). V. LA MAILLERAIE.

MAILLET (Benoît de), né à St-Mihiel, en 1656, fut consul de France en Égypte, 1692, et à Livourne, 1702; puis inspecteur des établissements français dans le Levant et la Barbarie, et mourut à Marseille en 1738 à 82 ans. Il avait fait une étude approfondie de la langue arabe et des coutumes des Orientaux : on lui doit deux ouvrages estimés sur l'Égypte : Description de l’Égypte, 1735; Idée du gouvernement ancien et moderne de l’Égypte, 1743; mais il est surtout connu par un ouvrage fort singulier, Telliamed (anagramme de son nom), ou Entretiens d'un philosophe indien avec un missionnaire français, Amsterdam, 1748 : se fondant sur la présence de dépôts et de coquillages dans les montagnes, il établit que les continents se sont formés par la retraite des eaux de l'Océan; en outre, il fait sortir tous les animaux, même l'homme, du sein des eaux, expliquant leur état actuel par des transformations successives. Ces divers ouvrages ont été publiés par l'abbé Lemascrier.

MAILLEZAIS, ch.-l. de cant. (Vendée), à 12 kil. S. E. de Fontenay, dans une île formée par la Sèvre Niortaise; 1200 hab. Anc. château, qui appartint aux comtes de Poitou; anc. abbaye de Bénédictins, fondée en 980, érigée en évêché en 1317, et supprimée en 1648 : l'évêché fut transporté à La Rochelle Henri de Navarre fortifia Maillezais en 1586, et en confia