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surtout à transcrire les livres. Il ne reste de cette abbaye que les murs d’enceinte et le portail.

MARMOUTIER, Mauri monasterium, v. d’Alsace-Lorraine. à 7 kil. S. E. de Saverne ; 2743 hab. Anc. abbaye, dont il ne reste que l’église (du IXe siècle).

MARNAY, ch.-l. de c. (Haute-Saône) près l’Ognon, à 22 kil. S. de Gray ; 1200 hab.

MARNE (la), Matrona, riv. de France, naît à 5 k. S. de Langres (Haute-Marne), arrose les villes de Chaumont, Joinville, St-Dizier (où elle devient navigable), Vitry, Châlons, Épernay, Dormans, Château-Thierry, La Ferté-sous-Jouarre, Meaux, Lagny, Alfort, et tombe dans la Seine, r. dr., à Charenton, ayant parcouru les dép. de la Marne, de l’Aisne, de Seine-et-Marne, de Seine-et-Oise, de Seine. Ses principaux affluents sont, à droite, le Rognon, l’Ornain, l’Ourcq ; à gauche, la Blaise, la Somme-Soude, les 2 Morins.

MARNE (dép. de la), entre ceux des Ardennes au N., de l’Aube au S., de Seine-et-Marne, de l’Aisne à l’O., de la Meuse à l’E. ; 8068 k. carrés ; 385 498 h. Le ch.-l. est Châlons-sur-Marne ; mais la ville la plus importante est Reims. Il est formé d’une partie de la Champagne. Montagnes à l’O., pierres meulières, tourbières ; marais (à St-Gond). Sol crayeux et aride au N., mais fertile au S. ; grains, plantes potagères, fruits, melons ; excellents vins, dits de Champagne, et divisés en vins de rivière et vins de montagne. Mérinos et métis ; gibier, poisson. Industrie active ; lainages variés, dits articles de Reims ; bonneterie, papeterie, mégisserie, verreries, etc. Commerce considérable, surtout en vins. — Ce dép. a 5arr. (Châlons, Reims, Épernay, Ste-Menehould, Vitry-sur-Marne), 32 cantons, 688 communes ; il appartient à la 3e division militaire, dépend de la cour impér. de Paris, a un archevêché à Reims et un évêché à Châlons.

MARNE (dép. de la HAUTE-), entre ceux de la Meuse au N., de la Côte-d’Or au S., de l’Aube à l’O., des Vosges à l’E. : 6229 kil. carrés ; 254 413 hab. ; ch.-l., Chaumont. Formé de parties de la Champagne et de la Lorraine (Barrois) et d’un fragment de la Bourgogne. Montagnes élevées, formant un des plus hauts plateaux de la France, plaines ; beaucoup de sources ; fer, marbre ; faux albâtre, pierre de taille, grès, etc. Sol léger, pierreux, mais bien cultivé ; toutes sortes de grains ; fruits, légumes, navette, gaude, moutarde, chanvre ; bois ; gros et menu bétail, dindons, abeilles. Grande industrie métallurgique, coutellerie renommée ; bonneterie, tannerie, etc. — Ce dép. a 3 arr. (Chaumont, Langres, Vassy), 28 cantons, 550 communes ; il appartient à la 7e division milit., dépend de la cour impér. de Dijon et a un évêché à Langres.

MARNE-AU-RHIN (Canal de la), canal qui réunit les vallées de la Marne, de la Meuse, de la Moselle, de la Meurthe, de la Sarre et du Rhin, part de la Marne à Vitry-le-François, remonte la vallée de l’Ornain, franchit par un souterrain le faîte séparatif de la Marne et de la Meuse ; puis traverse cette dernière rivière sur un pont-aqueduc, débouche, en souterrain, sur le versant de la Moselle, au-dessus de Toul, et descend de là au niveau de Nancy ; remonte ensuite la vallée de la Meurthe et le vallon du Sanon, jusqu’au bief de partage des Vosges. À l’extrémité de ce bief, il coupe, par deux souterrains et une grande tranchée, le faîte séparatif du versant de la Sarre et du versant du Rhin. Enfin, il descend par la vallée de la Zorn, à Strasbourg, où il se réunit au canal de l’Ill au Rhin. Ce canal a en tout 315 kil. de développement. Commencé en 1841, il a été achevé en 1852.

MARNES (le comte de). V. ANGOULÊME (duc d').

MARNIX de Ste-Aldégonde. V. STE-ALDEGONDE.

MAROBODUUS ou MARBODE, chef des Marcomans, avait été élevé à Rome. Il rallia les peuples suéviques, et fonda un vaste empire près du Danube. D’abord allié d’Arminius, il se tourna ensuite contre lui ; il fut alors abandonné de ses sujets, et se réfugia chez les Romains. Il vécut depuis à Ravenne, d’une pension de l’empereur Tibère. Il mourut l’an 37 de J.-C.

MAROC (Empire du), vaste État de l’Afrique septentrionale, est borné à l’E. par l’Algérie, au S. par le Sahara, par la mer Méditerranée au N. et l’Atlantique à l’O. On y distingue les royaumes de Maroc propre, de Fez, de Sous, de Tafilet et le pays de Darah. Population, env. 8 000 000 d’hab. (Berbères ou Amazirgues, Maures, Arabes, Juifs, Nègres, etc.) ; capit. Maroc. Villes princ., Méquinez, Fez, Tétouan, Tanger, Larache, Mazagan, Mogador, Salé, Agadir. Ce pays est traversé par l’Atlas qui y atteint sa plus grande hauteur. La cime la plus élevée, le Miltsin, a 3500m. Cours d’eau assez nombreux, mais qui se dessèchent l’été. Climat très-chaud, que tempèrent les vents de mer et les montagnes. Grande fertilité. Mines de fer, étain, cuivre, antimoine. Beaux chevaux, maroquins très-estimés, surtout ceux qui sont teints en jaune (le nom même de maroquin vient, comme on le voit, de Maroc). — L’empire du Maroc occupe l’emplacement de l’ancienne Mauritanie Tingitane et d’une faible partie de la Mauritanie Césarienne. Cette contrée, longtemps gouvernée par des rois indigènes, obéit successivement aux Romains (à partir de l’an 42 de J.-C.), aux Vandales, aux Grecs, puis aux Arabes (dès le VIIIe siècle). En 1051 elle fut enlevée aux califes fatimites par les Almoravides, qui étendirent leur domination sur tout le Maghreb et sur l’Espagne. Les Almoravides y furent remplacés successivement par les Almohades (1129), par les Mérinites (1270), et enfin (1516) par les Chérifs, qui se prétendaient issus de Mahomet ; cette dernière dynastie y règne encore aujourd’hui. Le souverain du Maroc prend le titre de sultan ou d’empereur. Souvent attaqué par les Portugais aux XIIIe, XIVe et XVe siècles, le Maroc cessa de l’être après la sanglante défaite d’Alcaçar-Quivir, où périt le roi Sébastien (1578). Il s’agrandit tellement depuis qu’au commencement du siècle dernier, il étendait encore son autorité jusqu’à Tombouctou ; mais il déchoit tous les jours : il a récemment perdu une grande partie du roy. de Sous (V. SIDI-HESCHAM). Hostiles à la France depuis la conquête d’Alger, les Marocains donnèrent asile à Abd-el-Kader et nous attaquèrent à l’improviste en 1844 : ils furent aussitôt châtiés sévèrement par le maréchal Bugeaud à Isly (V. ce mot), et virent bombarder Tanger et Mogador. Les Espagnols conservent sur les côtes du Maroc plusieurs villes, conquises dès le XVIe siècle, dont ils ont fait des présides ou lieux de déportation : telles sont Ceuta, Penon-de-Velez, Alhucemas, Melilla. La possession de ces présides a donné lieu à plusieurs conflits entre le Maroc et l’Espagne et enfin, en 1860, à une guerre sérieuse, à la suite de laquelle le sultan vaincu se vit imposer d’énormes contributions : Tanger fut pris et retenu comme le gage du payement de la somme convenue. M. L. Godard a donne en 1860 : Description et histoire du Maroc.

MAROC, Merakach en langue indigène, capit. de l’empire de Maroc, sur la rive g. du Tensif, dans une belle plaine couverte de palmiers, par 31° 37' lat. N., 9o 55' long. O. : env. 50 000 h. Très-bel aspect de loin, mais au dedans les rues sont étroites, sales et hideuses. On y remarque le palais impérial et ses jardins, le Kaisseria (ou bazar), trois mosquées (dont une, l’El-Koutoubia, a une tour de toute beauté),le Bel-Abbas, hôpital pour 1500 malades, le Méchouar ou place d’audience. Célèbres fabriques de maroquins. — Maroc fut fondée en 1072 par les Almoravides, et parvint bientôt à une haute prospérité. Suivant les Maures, on y compta 1 000 000 d’habitants, ce qu’il faut sans doute réduire au tiers. Auj. l’empereur réside au moins aussi souvent à Méquinez qu’à Maroc.

MAROLLES, v. du dép. du Nord, sur la Petite-Helpes, à 13 kil. O. d’Avesnes ; 2000 hab. Petits fromages renommés.

MAROLLES-LES-BRAUX, ch.-l. de cant. (Sarthe), à 16 k. S. O. de Mamers ; 2000 hab.

MAROLLES (l’abbé Michel de), traducteur infatigable, né en Touraine en 1600, mort en 1681, embrassa l’état ecclésiastique, et refusa les dignités de son ordre pour se livrer aux lettres. Il a traduit en