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montagnes de la Mésopotamie septentr., sur les limites de la Mygdonie, au N. de Nisibis, se détachait du Taurus et s'étendait depuis l'Euphrate, au S. E. de la Mélitène, jusqu'au Tigre.

MASKELEYNE (Nevil), astronome, né à Londres en 1732, m. en 1811, alla en 1761 à Ste-Hélène pour observer le passage de Vénus, perfectionna les instruments et les méthodes d'observation, fit adopter dans sa patrie l’Almanach nautique proposé par Lacaille, entra en 1775 à l'Observatoire de Greenwich et fit un grand nombre d'observations d'une admirable exactitude, qu'il publia chaque année par cahiers. On a de lui en anglais le Guide du marin, 1763 ; l’Almanach nautique, avec des tables, 1781. Il reconnut par d'ingénieuses expériences que la densité de la terre devait être 4 ou 5 fois celle de l'eau, résultat peu éloigné de celui qu'a trouvé Cavendish.

MASON (W.), poëte anglais, né en 1725 dans l'Yorkshire, m. en 1797, était fils d'un ministre anglican et devint chapelain et chef des chantres de la cathédrale d'York. Il a composé des poëmes dramatiques à l'imitation des anciens avec des chœurs (Elfrida, Caractacus); des odes, les unes philosophiques (la Mémoire, la Mélancolie), les autres politiques (la Tyrannie, Ode à la marine de l'Angleterre ; à William Pitt, la Palinodie, etc.); des élégies : un Essai sur la musique des cathédrales ; l’Art de peindre, imité de Dufresnoy ; le Jardin anglais, poëme didactique. C'est dans le dernier genre qu'il a le mieux réussi. Il était intimement lié avec le poète Gray. Ses Œuvres ont été publiées à Londres, 1811, 4 vol. in-8.

MAS'OUD (Abousaïd), de la dynastie des Gaznévides, était fils aîné du fameux Mahmoud. Ce prince avait, en mourant (1028), partagé ses États entre lui et son 2e fils Mohammed ; mais Mas'oud déclara la guerre à son frère, s'empara de sa personne, lui fit crever les yeux et régna seul sur tout l'empire, qui comprenait l'Inde et la Perse (1030). Il soumit le Mékrau. mais il se laissa enlever le Khoraçan par les Turcs-Seidjoucides, et périt assassiné par un fils de Mohammed (1042).

MAS'OUD (Gaïath-Eddin), de la dynastie des Seldjoucides, se fit proclamer sultan de Perse à Hamadan en 1134, déposa le calife Raschid pour mettre à sa place Moctafy (1136), et mourut en 1152, après avoir porté au plus haut point la puissance des Seldjoucides. — Deux autres Mas'oud, de la race des Seldjoucides, occupèrent le trône d'Iconium : le 1er de 1117 à 1156 : il fut en guerre avec l'empereur grec Jean Comnène, avec les Croisés que commandaient Conrad III et Louis le Jeune, et avec Josselin, comte d'Édesse, et fut heureux dans presque toutes ses expéditions; le 2e, de 1283 à 1294 : il fut en guerre avec Amer-Khan, émir turc, le fit égorger, et fut lui-même tué dans une bataille que lui livra le fils d'Amer. Avec lui finit l'empire seldjouckle d'Iconium.

MAS'OUDY, historien arabe, issu d'une famille de Médine, né à Bagdad vers 890, mort en 947 ou 956, avait le titre de docteur. Il passa la plus grande partie de sa vie en voyages pour augmenter son instruction et finit par se fixer à Fostat en Égypte. On a de lui : Prairies d'or et mines de pierres précieuses, espèce d'encyclopédie fort curieuse, dans laquelle il rassemble tout ce qu'on savait de sou temps, histoire, géographie, astronomie, religion, et fait preuve, en toutes choses, d'une instruction solide. Cet ouvrage a été traduit en anglais par le docteur Sprenger en 1842. La Société asiatique de Paris en prépare une édition complète, avec traduction française. La Bibliothèque impériale de Paris possède un autre ouvrage de Mas'oudy, le Ketab altanbyh (le livre de la manière d'acquérir l'honneur).

MASPHAT, c.-à-d. lieu élevé, v. de la tribu de Juda, entre Hébron et Jérusalem : c'est là que le peuple assemblé élut Saül pour roi. — C'était aussi le nom du quartier occidental de Jérusalem.

MASQUE DE FER (l'Homme au), personnage mystérieux qui fut détenu prisonnier en France plus de 40 ans et qui portait sans cesse sur la figure un masque noir, qui était en fer selon les uns, en velours noir selon les autres. Mis sous la garde de St-Mars, il fut conduit au château de Pignerol en 1666, puis transféré en 1686 à l'île Ste-Marguerite, et en 1698 à la Bastille, où il mourut en 1703. Il fut enterré sous le nom de Marchiali. On a fait sur ce prisonnier mille suppositions : on a dit que c'était un frère jumeau de Louis XIV, qu'on aurait fait disparaître pour prévenir la rivalité des deux frères ; le comte de Vermandois, fils naturel de Louis XIV et de Mlle de La Vallière, qui fut enfermé pour avoir donné un soufflet au grand dauphin ; le duc de Beaufort, qui disparut au siége de Candie en 1669 ; le duc de Monmouth, neveu de Jacques II, que la France aurait soustrait au supplice ; le comte Girolamo Matthioli, ministre du duc de Mantoue, qui aurait été enlevé de Turin pour avoir empêché son maître de vendra Casai au roi de France ; ou Jean de Gonzague, secrétaire de Matthioli, et enlevé avec lui : ou un fils adultérin d'Anne d'Autriche et de Buckingham ou de Mazarin. La première de ces opinions, qui est celle de Voltaire, est la plus vraisemblable : elle est appuyée par les Mémoires du duc de Richelieu (publ. en 1790), et par un manuscrit attribué à St-Mars même, que l'on conserve aux Affaires étrangères. Il y a aussi des probabilités pour la 2e hypothèse. Du reste, c'est un mystère qui paraît impénétrable.

MASSA, Herculis fanum ? v. d'Italie, ch.-l. de l'anc. duché de Massa-Carrara, à 96 k. O. N. O. de Florence, près de la mer ; 8000 h. Évêché, suffragant de Lucques. Château fort, beau palais ducal en marbre. Académie de sculpture et architecture. Exploitation et commerce de marbre statuaire dit de Carrare.

MASSA-CABBARA (Duché de), anc. principauté d'Italie, sur le versant S. des Apennins, entre le duché de Modène au N. e à l'E., la principauté de Lucques au S., les États sardes à l'O. : 44 kil. sur 17 ; 31 000 h. Huile, vin, soie, chanvre; marbres très-recherchés. Ce duché a été formé du duché de Massa et de la principauté de Carrara. — Ce pays faisait jadis partie de la Ligurie ; au moyen âge, il appartint à titre de marquisat à la famille des Malaspina ; en 1568, il passa dans celle de Cybo, pour laquelle il fut érigé en duché. En 1743, la maison de Modène l'acquit par mariage. Sous la République française, il forma en partie le départ. du Crostolo. Napoléon le donna en 1806 à sa sœur Élisa ; en 1809, il conféra au grand juge Régnier le titre de duc de Massa. En 1814, ce duché a été restitué à Marie Béatrix, héritière des maisons d'Este et de Cybo, pour retourner après sa mort au duc de Modène, qui en a pris possession en 1829. En 1859, il fut annexé au royaume d'Italie.

MASSA-DI-MAREMMA ou MASSA-MARITIMA, v. de Toscane, à 40 kil. S. O. de Sienne, près des Maremmes ; 2200 hab. Évêché. Cathédrale du XIIIe siècle.

MASSA-LUBRENSE, v. d'Italie (prov. de Naples), sur le golfe de Naples, à 4 k. S. O. de Sorrente ; 2800h. Évêché. On la nomme aussi Massa di Sorrento.

MASSACHUSSETS, un des États-Unis de l'Amérique du N., dans la région du N., sur l'Atlantique, a pour bornes ceux de Vermont et de New-Hampshire au N., de Rhode-Island et de Connecticut au S., de New-York à l'O.: 98 kil. du N. au S., 200 de l'E. à l'O.; 20 000 k. carrés ; 1 232 000 h.; ch.-l. Boston. Montagnes à l'O.; plusieurs rivières : le Connecticut, le Merrimack, etc. Climat agréable et sain, mais sujet aux excès du chaud et du froid. Le sol, aride sur les côtes, est fertile à l'intérieur. Marbres, granit, fer. Tissus de soie, de coton, de laine ; verreries, distilleries, chantiers, etc.; commerce très-prospère; on pêche beaucoup le long des côtes. Nombreux chemins de fer. — Le Massachussets tire son nom d'une des tribus indiennes qui l'habitaient. Il est du nombre des colonies anglaises qui se formèrent de 1620 à 1635 dans ce qu'on appelait Virginie septentrionale ou Nouv. Angleterre. C'est de Boston, dans le Massachussets, que partit le signal de l'insurrection des États-