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MAYNOOTH, v. d'Irlande (Leinster),dans le comté de Kildare, à 24 kil. O. N. O. de Dublin ; 2129 hab. Station du chemin de fer de l'Ouest. Collége royal de S. Patrick, fondé en 1775, subventionné par l'État depuis 1845 : c'est le premier séminaire catholique qui ait reçu cette faveur depuis l'introduction du Protestantisme en Angleterre.

MAYO (comté de), en Irlande (Connaught), entre ceux de Sligo et Roscommon à l'E., de Galway au S., l'Océan au N. et à l'O. : 102 kil. sur 50; 350 000 h. Ch.-l. Castlebar. Montagnes, pâturages, grains; beaucoup de marais, mines riches; agriculture arriérée.

MAYOMBA, v. de Guinée, capit. du royaume de Mayomba, à l'embouch. d'une riv. de même nom dans l'Océan Atlantique, par 1° 59' long. E., 3° 45' lat. N. Ivoire, cuivre, gomme. On y faisait jadis un grand commerce d'esclaves.

MAYOTTE, une des îles Comores, au S. E., par 42° 59' long. E., 12° 50' lat. S. : 50 kil. sur 32; env. 16 000 hab., Sacalaves et Arabes, la plupart mahométans. Bois de construction : takamaka blanc, bois d'ébène, bois de natte. La canne à sucre et le café y viennent bien. Belle rade. — Cette île fut cédée à la France en 1843.

MAYPU, plaine du Chili, sur les bords d'un fleuve de même nom, à 70 kil. S. O. de Santiago. San-Martin, chef des indépendants, y battit les troupes royales espagnoles le 15 avril 1818.

MAZACA, v. de Cappadoce. V. CÉSARÉE.

MAZAFRAN, Savus, riv. de l'Algérie (prov. d'Alger), affluent de la Chiffa. V. CHIFFA.

MAZAGAN, v. et port de Maroc, à 225 kil. N. O. de Maroc, sur l'Atlantique, près de l'embouch. de la Morbéa; 7000 h. — Bâtie en 1500 par les Portugais, qui la nommèrent Castroreale; prise par les Marocains en 1769.

MAZAGRAN, vge fortifié de l'Algérie (prov. d'Oran), à 12 kil. E. de Mostaganem et à 88 kil. N. E. d'Oran, est célèbre par la valeur avec laquelle 123 Français, commandés par le capitaine Lelièvre, s'y défendirent contre 12 000 Arabes, du 2 au 6 fév. 1840.

MAZAMET, ch.-l. de c. (Tarn), sur l'Amette, à 18 k. S. E. de Castres; 8151 h. Belle halle. Fabr. de draps.

MAZANDÉRAN, l’Hyrcanie des anciens, province septentr. de la Perse, s'étend le long de la mer Caspienne, au N. de l'Irak-Adjémi et à l'E. du Ghilan : 350 k. sur 100; 700 000 h.; capit., Sari; autres villes, Asterabad (jadis capitale), Balfrouch, Aschraf, etc. Contrée très-montueuse; neiges perpétuelles sur quelques sommets; climat chaud et humide dans les plaines. Les habitants sont grands, forts, très-braves, mais peu hospitaliers. Sol fertile, bétail, côtes poissonneuses. Dans les guerres que se livrèrent les Turcs Gaznévides et Seldjoucides pour la possession de la Perse, ce pays fut le théâtre de fréquents combats.

MAZANILLLO. V. MASANIELLO.

MAZARIN (Jules), cardinal, ministre de France, né en 1602 à Pescina dans l'Abruzze, de parents nobles, selon les uns, d'une modeste famille de marchands selon les autres, suivit d'abord la carrière militaire, servit dans l'armée papale en Valteline comme capitaine (1625), puis fut employé comme diplomate par la cour de Rome, et ménagea la paix de Cherasco entre la Savoie, la France et l'Espagne (1631). Il embrassa l'état ecclésiastique en 1632, obtint une charge de référendaire dans la chancellerie papale, fut nommé vice-légat d'Avignon en 1634, et, peu de temps après, légat extraordinaire du St-Siége à Paris. Richelieu, qui l'avait remarqué, le chargea de plusieurs missions difficiles, après l'avoir fait naturaliser Français (1639); il le fit nommer cardinal en 1641, et le recommanda en mourant à Louis XIII, 1642. Il hérita en effet de tout son pouvoir. Louis XIII, par son testament, le nomma membre du conseil de régence, dont la présidence était confiée à la reine mère Anne d'Autriche (1643); la reine elle-même l'investit d'un pouvoir absolu, avec le titre de premier ministre. Les premières années de son ministère furent signalées par les victoires des Français sur les Espagnols à Rocroy (1643), à Nordlingue (1645), à Lens (1648), victoires qui amenèrent la paix de Westphalie. Mais en cette dernière année éclata la guerre civile de la Fronde, pendant laquelle la cour, dirigée par Mazarin, eut à lutter à la fois contre les grands du royaume mécontents, et contre les ennemis du dehors; une foule de pamphlets et de satires, connus sous le nom de Mazarinades, furent à cette époque dirigés contre lui. Mazarin se vit deux fois obligé de céder à l'orage, et de quitter la France; mais enfin, tant par adresse que par force, il sortit vainqueur de la lutte, 1653 (V. FRONDE). En 1659, il conclut la paix des Pyrénées, qui mettait un terme aux guerres de la France et de l'Espagne et préparait la grandeur de Louis XIV. Il mourut deux ans après. Mazarin n'eut point sans doute le vaste génie et l'énergie de Richelieu : mais il y suppléa par la ruse, la souplesse et l'habileté diplomatique. Quoique né étranger, il défendit toujours les intérêts de sa patrie adoptive et put dire que, si son langage n'était pas français, son cœur l'était. Ce ministre protégea les lettres et les arts; on lui doit la bibliothèque publique qui porte son nom, le collége des Quatre-Nations, l'académie de peinture et de sculpture, l'introduction de l'opéra italien; maison lui reproche d'avoir négligé le commerce, la marine et les finances. Il amassa une fortune colossale qu'il laissa à ses nièces (V. MANCINI). Des lettres écrites par Mazarin pendant la négociation du traité des Pyrénées ont été publiées à Amsterdam en 1693, sous le titre de Négociations sécrètes des Pyrénées, 2 v. in-12, et réimprimées en 1745, avec 50 autres lettres. On a impr. en 1836 ses Lettres à la reine Anne; M. Tamizey de Larroque a publié en 1861 des Lettres de Mazarin relatives à la Fronde. M. Chéruel prépare pour les Documents inédits de l'Histoire de France une collection complète de ses Lettres. V. l’Hist. de Mazarin par Aubery, 1688, et par Bazin, 1842, et la Jeunesse de Mazarin, par V. Cousin, 1865.

Mazarin avait eu un frère, Michel Mazarin, qui devint aussi cardinal, 1647, et deux sœurs, dont l'une, mariée à Laurent Mancini, baron romain, fut mère de 5 filles, qui ont eu de la célébrité. V. MANCINI.

MAZATLAN, v. et port du Mexique (Sonora et Cinaloa),à l'embouch. du Mazatlan dans l'Océan Pacifique, à 300 k. S. de Cinaloa; 3000 hab. Consuls.

MAZDÉISME, culte d'ORMUZD. V. ORMUZD.

MAZEPPA, hetman ou prince des Cosaques, né en Podolie vers 1640, d'une famille noble, mais pauvre, était au service d'un seigneur polonais, lorsque celui-ci découvrit entre sa femme et lui une intrigue amoureuse. Selon une tradition accréditée, il le fit lier tout nu sur le dos d'un cheval sauvage, et l'abandonna à la course de cet animal, qui, élevé dans l'Ukraine, le porta jusque dans cette contrée. Là, Mazeppa fut recueilli par quelques paysans, dont les soins le rappelèrent à la vie. Il se fixa parmi eux, se fit remarquer par son énergie et ses talents, devint secrétaire de l'hetman des Cosaques, et après sa mort fut élu à sa place, 1687. Dans ce poste, Mazeppa sut se concilier l'affection du czar Pierre I, qui le nomma prince de l'Ukraine; mais, voulant se rendre indépendant, il trahit le czar à l'époque de ses guerres avec Charles XII, et combattit pour celui-ci à Pultawa. Après la défaite du roi de Suède, il se réfugia en Valachie, puis à Bender, où il mourut en 1709. Mazeppa est le héros d'un des poëmes de lord Byron.

MAZÈRES, petite v. de France (Ariége), à 16 k. N. de Pamiers; 3313 h. Anc. résidence des comtes de Foix. Possédée longtemps par les Huguenots : assiégée par les Catholiques en 1570, elle capitula.

MAZIÈRES, ch.-l. de c. (Deux-Sèvres), à 17 kil. S. O. de Parthenay; 300 hab. Chevaux, mulets.

MAZOIS (Franç.), architecte, fils d'un négociant de Lorient, né en 1783, mort à Paris en 1826, étudia sous Percier, se perfectionna eh Italie, fut chargé par Murat, des embellissements de Naples, explora avec le plus grand soin les ruines de Pompéies et de