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1re), entre les Treviri au N. et les Leuci au S., avait pour ch.-l. Mediomatrices ou Divodurum (auj. Metz). Leur pays correspondait aux Trois-Évêchés, au duché des Deux-Ponts et à une partie de l'Alsace.

MÉDIQUES (Guerres), nom donné aux 3 guerres que les rois de Perse firent aux Grecs dans le Ve s. av. J.-C. La 1re éclata en 492, à l'occasion des secours fournis par Athènes aux villes grecques d'Ionie révoltées contre le roi de Perse Darius, fils d'Hystaspe, et sur les instances d'Hippias qui voulait se faire rétablir dans Athènes. L'Ionie une fois soumise, une flotte persane et une armée de terre, commandées par Mardonius, se dirigèrent à travers la Thrace, vers la Grèce; mais une tempête brisa la flotte au pied du mont Athos, et les Thraces assaillirent l'armée pendant la nuit. En 490, Datis et Artapherne, chefs d'une nouvelle expédition, conduisirent 300 000 hommes jusque dans l'Attique, mais ils furent repoussés par Miltiade, qui les mit dans une déroute complète à Marathon. — La 2e eut lieu dix ans après, en 480 : Xerxès, fils de Darius, conduisit contre la Grèce une armée innombrable : la Thrace, la Macédoine, l’Épire, la Thessalie, se soumirent; les Thermopyles furent franchies malgré l'héroïsme de Léonidas; Thespies et Platée détruites, et Athènes incendiée; mais les victoires remportées par Thémistocle à Salamine (480), par Léotychide et Xantippe à Mycale sur la flotte du grand roi, celles de Pausanias à Platée sur Mardonius (479), de Cimon près de l'Eurymédon (470), le forcèrent à conclure la paix et à regagner précipitamment l'Asie. — La 3e guerre commence en 450. Cimon, prenant cette fois l'offensive, s'empare de l'île de Chypre; mais il meurt au siége de Citium. Toutefois, avant de mourir, il a signé avec Artaxexe, en 449, une paix glorieuse pour la Grèce, par laquelle le grand roi abandonne toute prétention sur les villes grecques d'Europe et d'Asie.

MÉDITERRANÉE (Mer), Mediterraneum mare ou Internum mare, immense golfe de l'Océan Atlantique, s'étend de l'O. à l'E. entre l'Europe au N., l'Afrique au S., et l'Asie à l'E. Elle se lie à l'Atlantique par le détroit de Gibraltar, et communique avec la mer Noire par le détroit des Dardanelles. Le littoral septentrional offre une foule de sinuosités qui forment, entre autres golfes, celui qu'on appelle vulgairement mer Adriatique, entre l'Italie et la péninsule turque. La longueur des côtes sept. et mérid. (à vol d'oiseau) est d'env. 3300 kil., la largeur moyenne de 480 kil. La Sardaigne, la Corse et les Baléares à l'O., Candie et Chypre à l'E., les îles Ioniennes et la Sicile vers le centre, en sont les îles principales ; elle contient en outre un riche archipel (V. ce mot). Elle reçoit l'Êbre, le Rhône, le Pô, l'Adige, le Tibre, le Nil, etc. On doit à M. Daussy une Carte générale de la Méditerranée, 1849.

MÉDITERRANÉE (dép. de la), dép. formé en Toscane sous le 1er Empire français, était borné au N. par la principauté de Lucques, à l'O. par la mer Tyrrhénienne, au S. par la principauté de Piombino, au S. E. et à l'E. par les départements de l'Ombrone et de l'Arno, et avait pour ch.-l. Livourne.

MEDJANA, plaine de l'Algérie (Constantine), entre deux chaînes de l'Atlas, s'étend à l'O. et à l'E. de Sétif, et contient Bordj-Medjana, Zamora, Sidi-Embark, Djimilah, Milah; elle est traversée par la route qui va d'Alger à Constantine à travers les Portes de Fer. Occupée par les Français en 1838.

MEDJERDA, Bagradas , riv. de l'Algérie et de l'État de Tunis, naît dans le S. E. de la prov. de Constantine,, à 45 k. E. de Tebessa, coule au N. E., reçoit l'Hamise, et se jette dans le golfe de Tunis à Porto-Farino, après un cours d'env. 400 kil.

MEDJIDIÉ, ordre honorifique, institué en 1852 en Turquie par le sultan Abdoul-Medjid, peut être conféré aux étrangers aussi bien qu'aux nationaux.

MEDOACUS, nom de 2 riv. de la Vénétie ancienne : le Medoacus major, auj. la Brenta, et le Medoacus minor, auj. le Bacchiglione. La 1re venait du pays des Medoaci en Rhétie; la 2e naissait chez les Euganei; toutes deux se jetaient dans l'Adriatique.

MÉDOC (le), Medulicus pagus, ancien pays de France, subdivision du Bordelais, était situe au N., dans l'espèce de presqu'île formée par la Gironde et l'Océan; ch.-l. Lesparre. On y distinguait le Haut et le Bas-Médoc. Il est auj. compris dans le dép. de la Gironde. Ce pays est célèbre par ses vins, dont les meilleurs sont ceux de Talence, Ht-Brion, Barsac, Sauterne, Langon, connus, sous le nom de vins de Grave.

MÉDOC (fort), fort élevé sur la rive g. de la Gironde, vis-à-vis de Blaye, complète la défense du fleuve et peut en intercepter le passage.

MÉDON, fils de Codrus, roi d'Athènes, fut le 1er archonte (1132 av. J.-C.). Cette dignité resta dans sa famille pendant 12 générations (1132-754).

MEDUANA, riv. de Gaule, auj. la Mayenne,

MÉDUSE, l'une des trois Gorgones, n'était pas immortelle comme ses sœurs. Elle avait d'abord été remarquable par la beauté de ses traits et de sa chevelure; mais, ayant osé le disputer à Minerve, cette déesse irritée changea ses beaux cheveux en affreux serpents, et voulut que sa tête, devenue un objet d'effroi, eût le pouvoir de changer en pierre quiconque la regarderait. Persée, guidé par les conseils de Minerve, réussit à couper la tête de Méduse à l'aide d'un miroir dans lequel il la voyait sans la regarder en face, et il se servit de cette tête pour pétrifier ses ennemis. Selon quelques mythographes, le sang de la Gorgone produisit le cheval Pégase.

MEDWAY, riv. d'Angleterre, a sa source dans le comté de Surrey, arrose Maidstone, Rochester, Chatham, et se jette dans la Tamise à Sheerness (Kent). Ports pittoresques. Navigation fort importante.

MÉEL (Jean), peintre flamand, connu en France sous le nom de Miel, né près d'Anvers en 1619, m. à Turin en 1664, excellait dans les tableaux de chevalet. Ses compositions se recommandent par la couleur et l'expression, mais pèchent par le dessin, la grâce et la noblesse. Le Louvre possède de cet artiste : le Pauvre demandant l'aumône à des paysans, le Barbier napolitain, une Vendange, une Halte militaire, la Dînée des voyageurs. Il a aussi gravé à l'eau-forte.

MÉERMAN (Gérard), savant magistrat, né à Leyde en 1722, m. en 1771, fut successivement syndic de Rotterdam et conseillera La Haye. Il a laissé, entre autres ouvrages : Novus Thesaurus juris civilis et canonici, La Haye, 1761-54, 7 vol. in-folio; Origines typographicæ, 1765, ouvrage trad. en franc. par l'abbé Goujet, 1762, et dans lequel il attribue à Laurent Coster, de Harlem, l'invention des types mobiles. — Son fils, Jean M., 1753-1815, directeur des beaux-arts et de l'instruction publique en Hollande sous le roi Louis-Bonaparte, puis comte de l'Empire et sénateur, a publié en hollandais : Histoire de Guillaume, comte de Hollande et roi des Romains, La Haye, 1783-97; Relations de la Grande-Bretagne et de l'Irlande, de l'Autriche, de la Prusse et de la Sicile, 1797-94; Relations du Nord et du Nord-Est de l'Europe, 1805-06, et a traduit la Messiade de Klopstock en hollandais.

MEEROUT, v. de l'Inde anglaise. V. MIROUT.

MÉES (Les), ch.-l. de cant. (Basses-Alpes), près de la Durance, à 26 kil. O. S. O. de Digne; 2000 h. Pont sur la Durance. Bon vin.

MÉGABYZE, l'un des sept satrapes perses qui renversèrent le faux Smerdis (521 av. J.-C.), fut un des serviteurs les plus zélés de Darius, et subjugua pour lui la Thrace, 506-505. Il fut père de Zopyre. — Petit-fils du préc., réduisit Inarus qui s'était insurgé en Égypte contre Artaxerce (456), mais fut battu par Cimon en Cilicie (450) et fut disgracié.

MÉGACLÈS, Alcméonide, archonte d'Athènes, déjoua la conspiration de Cylon (612 av. J.-C.), mais se rendit odieux en massacrant les conjurés qui s'étaient réfugiés dans le temple de Minerve. Ce sacrilège ayant été suivi de la peste, il fut banni avec tous les Alcméonides (599). — Un autre Mégaclès, de la même famille, chef du parti de la Côte ou des