Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/44

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

AGRIPPA II, fils du préc., était très jeune à la mort de son père. Il fut privé du roy. de Judée par Claude, qui plus tard lui donna en échange la Chalcide et la Batanée. Il ne put empêcher la révolte des Juifs en 68 et figura dans les rangs des Romains au siége de Jérusalem par Titus. Il mourut vers l'an 100.

HÉRODE-ATTICUS, rhéteur grec. V. ATTICUS.

HÉRODIADE, fille d'Aristobule, et petite-fille d'Hérode le Grand et de la belle Mariamne, était comme celle-ci remarquable par sa beauté. Elle fut d'abord mariée à Hérode-Philippe, tétrarque de Batanée, son oncle, puis à Hérode-Antipas, tétrarque de Galilée, et frère de Philippe, celui-ci ayant consenti à la céder à son frère. S. Jean-Baptiste ayant blâmé cette union incestueuse, Hérodiade s'en vengea en le faisant mettre à mort. V. SALOMÉ (la danseuse).

HÉRODIEN, historien grec du IIIe s. de J.-C., né à Alexandrie, remplit à Rome des fonctions importantes. Il a écrit l'histoire de son temps. Son ouvrage, divisé en 8 livres, s'étend depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (180-238 de J.-C.) ; il est estimé pour la fidélité ; le style en est fleuri et même souvent affecté. Hérodien a été publié par H. Étienne, grec-latin, Paris, 1581; T. G. Irmisch, Leipsick, 1789-1805; Imm. Bekker, Berlin, 1826, et dans la Bibliothèque grecque des Didot. Il a été trad. en latin dès 1453 par Ange Politien, et en français par Bois-Guillebert, 1696, l'abbé Mongault, 1700, et par M. L. Halévy, 1860, in-12.

HÉRODIEN, grammairien d'Alexandrie au IIe siècle, était fils d'Apollonius Dyscole. Il vécut aussi à Rome et jouit de la faveur de Marc-Aurèle. Il avait rédigé une Prosodie générale, ouvrage précieux, auj. perdu, mais dont il reste un abrégé, publié à Leyde par Bærker, 1820, et à Leipsick, par Maurice Schmidt, 1860. On a de lui quelques petits traités (pub. dans les Grammairiens anc.). On lui attribue les Épimérismes, espèce de dictionnaire des termes difficiles (publié par Boissonade, Lond., 1819). Ses ouvrages étaient fort estimés des anciens. Ce qu'il en reste est encore utile pour l'histoire des théories grammaticales.

HÉRODOTE, célèbre historien grec, surnommé le Père de l'histoire, né l'an 484 av. J.-C., à Halicarnasse, était neveu du poëte Panyasis. Il voyagea dès sa jeunesse dans la Grèce, l’Égypte et l'Asie, afin de s'instruire de l'histoire et des coutumes des peuples. A son retour, il trouva sa patrie opprimée par Lygdamis, et fut contraint de se retirer à Samos; mais il rentra peu après dans Halicarnasse et renversa le tyran. Payé d'ingratitude par ses concitoyens, il s'exila et se mit à rédiger son Histoire. Il lut le commencement de cet ouvrage aux Grecs assemblés aux jeux olympiques (456 av. J.-C.), et excita un enthousiasme universel (V. THUCYDIDE) ; 12 ans après il lut l'ouvrage entier, à la fête des Panathénées, et reçut des Athéniens en récompense une somme de 10 talents (54 000 francs). A la fin de sa vie, il se retira à Thurium en Italie; il y mourut dans un âge avancé, vers 406. L'histoire d'Hérodote se compose de 9 livres auxquels les Grecs dans leur admiration ont donné les noms des 9 Muses; elle a pour sujet principal les guerres médiques; mais l'auteur a rattaché à ce sujet comme introduction ou comme épisodes l'histoire des Perses, des Mèdes, des Égyptiens et de plusieurs autres peuples. On regarde universellement Hérodote comme le plus véridique des historiens anciens; on lui reproche seulement de la crédulité et l'amour du merveilleux : toutefois on doit dire qu'en rapportant des faits extraordinaires, il ne les donne le plus souvent que comme des traditions. Son style, élégant et harmonieux, se rapproche de celui de la poésie; il a écrit en dialecte ionien. Les principales éditions d'Hérodote sont l’édition princeps, publiée en 1474 à Venise par Laurent Valla, grec-latin.; celles de Wesseling, Amst., 1763, in-fol. ; de Schweighæuser, Strasb., 1816, 12 vol. in-8; de Bæhr, Leipsick, 1835 et 1857, 4 vol. in-8, et de G. Dindorf, 1844 (dans la Bibl. grec., de Didot). L’Hist. d'Hérodote a été trad. en français par Saliat, Paris, 1575 ; par Larcher, 1786, 7 vol.; par Miot de Melito, 1822, 3 vol. in-8, et par Giguet, 1860, in-12, M. Bouchot a donné des Récits tirés de ses histoires, 1860. — On attribue à Hérodote une Vie d'Homère qui ne paraît pas être de lui, mais qui est cependant d'une haute antiquité.

HÉROLD (L. Jos. Ferd.), habile compositeur, né à Paris en 1792, m. en 1833, était fils d'un pianiste allemand, et élève de Méhul; il remporta en 1812 le grand prix de composition, et fut envoyé en Italie. Il composa en 1815, à Naples, son premier ouvrage dramatique : la Gioventu d'Enrico quinto, opéra en 2 actes. Il a donné à Paris : les Rosières, 1817 ; la Clochette, 1817; le Muletier, 1823; Marie, 1826; Zampa, 1831 ; le Pré au Clercs, 1832, qui toutes eurent du succès : les deux dernières sont ses chefs-d'œuvre. On a en outre de lui quelques productions instrumentales. La musique d'Hérold se distingue par l'abondance des motifs heureux, la fraîcheur et la grâce des mélodies, la force dramatique, et l'art de l'instrumentation.

HÉRON, mécanicien et mathématicien d'Alexandrie, disciple de Ctésibius, vivait vers l'an 120 av. J.-C. Il aborda presque toutes les parties des mathématiques appliquées, fit des automates, des clepsydres et des machines à vent, inventa la fontaine qui porte encore son nom, et composa de savants écrits dont il reste quelques fragments, entre autres : Pneumaticaää (traité des machines à vent), Belopœeca (des machines de guerre), qu'on trouve dans les Mathematici veteres, 1693, in-fol. On doit à M. Letronne des Recherches sur les fragments d'Héron, l852.

HÉRON le Jeune, mathématicien de Constantinople, du Xe siècle, est auteur d'un traité des Machines de siége et d'une Géodésie, opuscules mal traduits en latin par Barocius, Venise, 1572, in-4o. M. H. Martin a donné un mémoire Sur les mathématiciens nommés Héron (dans le Recueil de l'Acad. des inscriptions).

HÉROOPOLIS, en égyptien Pithom, v. de la B.-Égypte, à l'E. de Bubaste, auN. du golfe Héroopolite (branche occidentale du golfe Arabique, auj. golfe de Suez), sur le canal de Néchao, est auj. Aooukcheid.

HÉROPHILE, sibylle d'Érythrée, avait été d'abord gardienne du temple d'Apollon Sminthien dans la Troade. Elle prédit à Hécube les malheurs que causerait l'enfant qu'elle portait dans son sein (Pâris).

HÉROPHILE, médecin grec, de Chalcédoine en Bithynie, vivait vers 320 av. J.-C. Il exerça son art à Alexandrie sous Ptolémée Lagus, fut un des créateurs de l'anatomie, et fit plusieurs découvertes importantes. On dit qu'il poussa l'amour de la science jusqu'à disséquer des corps vivants. Il a laissé son nom à une partie du cerveau qu'on nomme encore aujourd'hui torcular ou pressoir d'Hérophile.

HÉROS, nom que les Grecs donnaient aux grands hommes qui s'étaient rendus célèbres soit par une force prodigieuse, soit par une suite de belles actions, et surtout par de grands services. Après leur mort, leurs âmes s'élevaient jusqu'au séjour des dieux, et par là devenaient dignes des honneurs réservés aux dieux mêmes. On rendait aux héros un culte, qui ne consistait guère qu'en cérémonies funèbres dans lesquelles on faisait l'énumération de leurs exploits. Les principaux héros de la Grèce sont Persée, Hercule, Thésée, Pirithoüs, Jason et les Argonautes, Cadmus, Orphée, Bellérophon, et les guerriers qui prirent part aux deux guerres de Thèbes et au siège de Troie, Adraste, Tydée, Capanée; Agamemnon, Achille, Ulysse, Nestor, Ajax, Diomède, etc. — On nomme Temps héroïques la période qui a précédé les temps historiques; on l'étend depuis l'arrivée en Grèca de la 1re colonie conduite par Inachus au XIXe siècle avant J.-C. Jusqu'au retour des Héraclides dans le Péloponèse, ou même jusqu'à Lycurgue.

HÉROUVAL, hameau du dêp. de l'Oise, à 38 k. S. O. de Beauvais. Tour de Montjavoult qui s'élève sur l'emplacement d'un collège de Druides et d'un temple de Jupiter. On y a trouvé récemment, surtout en 1842, de curieuses antiquités gauloises.