Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/466

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avait eue avec Blanche de Castille, mère de Louis IX. Il fut fort bien accueilli du roi Henri III, qui lui confia le gouvernement de la Gascogne avec le titre de sénéchal, et lui accorda la main de sa sœur ; mais il se rendit odieux dans son gouvernement, et encourut la disgrâce de Henri, qui l’accusa de trahison. Pour se venger il excita les barons anglais à la révolte, se mit à leur tête, en 1258, força le roi à convoquer un parlement extraordinaire à Oxford, et lui arracha les concessions connues sous le nom de Statuts ou Provisions d’Oxford. Pendant plusieurs années il exerça un pouvoir absolu en Angleterre. Le roi ayant tenté de secouer ce joug, il lui livra bataille à Lewes, le fit prisonnier avec son fils, et le força à souscrire un traité ignominieux, 1264. L’année suivante, il convoqua un parlement dans lequel furent admis, avec le clergé et la noblesse, des représentants des bourgs : ce fut l’origine de la Chambre des Communes d’Angleterre. Cependant, ayant bientôt excité le mécontentement de plusieurs de ses partisans, il donna à Henri le moyen de relever son autorité. Le fils de ce prince, Édouard, qu’il tenait prisonnier, s’étant échappé de ses mains, vint lui livrer bataille à Evesham, et l’y battit complètement, août 1265. Leicester périt dans l’action avec son fils aîné.

MONTFORT (le comte de). V. BONAPARTE (Jérôme).

MONTFORT (Ant. de), peintre d’histoire, né en 1532 à Montfort en Hollande (près d’Utrecht), m. en 1583, fut élève de Franc-Flore et s’établit à Delft. On vantait de lui une Décollation de S. Jacques, à Gouda ; l’Assomption, l’Annonciation, la Nativité, à Utrecht ; la Passion, à Dordrecht : ces ouvrages, qui se distinguaient par la noblesse des traits et la finesse des profils, furent détruits dans les guerres. Heureusement plusieurs avaient été gravés.

MONTFORT (L. M. GUIGNION de), missionnaire, né en 1673 à Montfort (Ille-et-Vilaine), m. en 1716 à St-Laurent-sur-Sèvre, en odeur de sainteté, parcourut l’Ouest de la France pour y ranimer la foi, exerça partout son ardente charité, fonda les missionnaires du St-Esprit et les sœurs hospitalières de la Sagesse.

MONTGAILLARD (Bernard DE PERCIN de), connu sous le nom de Petit-Feuillant, né en 1563 au château de Montgaillard, en Languedoc, vint à Paris vers 1579, entra dans l’ordre des Feuillants, et prêcha avec fureur pour la Ligue. Après la prise de Paris, il se réfugia à Rome, où le pape Clément VIII l’accueillit et le fit passer dans l’ordre de Cîteaux. De Rome, il se rendit dans les Pays-Bas ; il y devint prédicateur de l’archiduc Albert, fut fait abbé de Nivelles et d’Orval. Il mourut dans cette dernière abbaye en 1628. On n’a de lui que l’Oraison funèbre de l’archiduc Albert, Bruxelles, 1622, et une Lettre à Henri de Valois (Henri III), en laquelle il lui remontre ses fautes et l’exhorte à la pénitence, 1589 : cet écrit est des plus violents. Ce personnage figure dans la Satire Menippée.

MONTGAILLARD (G. Honoré ROCQUES, dit l’abbé de), historiographe, né en 1772, de parents nobles, au château de Montgaillard, près de Villefranche (Rhône), mort à Paris en 1825, fit dans sa jeunesse une chute dont les suites le rendirent impropre à l’état militaire auquel il était destiné, et entra au séminaire. Il en sortit de bonne heure, émigra, rentra en France en 1799, remplit sous le Consulat et l’Empire un emploi dans l’administration militaire, et s’occupa en même temps de travaux littéraires. On a de lui : Revue chronologique de l’histoire de France depuis la convocation des notables, Paris, 1820 ; Histoire de France depuis la fin du règne de Louis XVI jusqu’en 1825, Paris, 1826. Ces deux ouvrages, le dernier surtout, sont écrits dans un esprit satirique et dans un sens tout favorable à la cause royaliste ; il n’y épargne aucune occasion de déchirer ses contemporains.

MONTGERON, vge de Seine-et-Oise, à 3 kil. S. de Villeneuve-St-Georges, sur le chemin de fer de Paris à Lyon ; 1200 hab. Château, église gothique. Blé.

MONTGERON (L. Basile CARRÉ de), conseiller au parlement de Paris, né en 1686, m. en 1754, s’était signalé par son incrédulité, lorsqu’il fut témoin en 1731 des merveilles opérées, disait-on, au cimetière Saint-Médard sur le tombeau du diacre janséniste Pâris ; frappé d’étonnement à la vue des phénomènes si étranges qu’offraient les Convulsionnaires, il crut y voir la preuve d’une intervention surnaturelle, et publia pour les faire connaître la Vérité des miracles de Paris (3 vol. in-4,1737-48), volumineux ouvrage où il rapportait, en les appuyant de nombreux témoignages, les faits qui s’étaient passés sous ses yeux. Cette publication, qu’il ne craignit pas de présenter lui-même au roi, le fit enfermer à la Bastille, puis exiler. Son parti le regarda comme un héros ; ses adversaires, comme un fou. Son livre fut condamné à Rome. Il est à croire qu’il ne se trompait qu’en prenant pour miraculeux des faits qui n’étaient que le fruit d’une exaltation morbide.

MONTGISCARD, ch.-l. de c. (H.-Garonne), à 14 k. N. O. de Villefranche, près du canal du Midi ; 1000 h.

MONTGLAT (Fr. de Paule DE CLERMONT, marquis de), grand maître de la garde-robe et maréchal de camp sous Louis XIII et Louis XIV, né vers 1610, mort en 1675, avait été témoin d’un grand nombre d’événements. Il laissa des Mémoires, publiés en 1727, qui, à partir de 1635, offrent des renseignements précieux. Ils se trouvent dans les Collections de Mémoires sur l’histoire de France.

MONTGOLFIER (Jos. Michel et Jacques Étienne), frères célèbres par l’invention des aérostats, nés tous deux à Vidalon-lès-Annonay, le 1er en 1740, le 2e en 1745, étaient fils d’un fabricant de papier. Placés à la tête de la fabrique de leur père, ils y introduisirent des perfectionnements importants. C’est en 1783 qu’ils firent leurs premières expériences sur les ballons aérostatiques ; l’idée de l’invention, paraît appartenir à Étienne ; mais ils voulurent en partager l’honneur et firent tous leurs travaux en commun. Après un premier essai fait à Annonay avec un plein succès (5 juin 1783), Étienne vint à Paris pour exposer sa découverte, et répéta l’expérience devant la cour (20 sept.). Cette découverte excita un enthousiasme universel : les deux frères furent nommés correspondants de l’Académie des sciences ; leur père fut anobli. A la bataille de Fleurus, on fit une heureuse application de leur invention pour observer les mouvements de l’ennemi. Étienne mourut dans son pays eh 1799. Joseph vint s’établir à Paris, fut nommé administrateur du Conservatoire des arts et métiers, et entra en 1807 à l’Institut. Il mourut en 1810. Outre les aérostats, on doit aux frères Montgolfier plusieurs inventions utiles, entre autres celle du Belier hydraulique, 1792, ainsi que d’importants perfectionnements dans la fabrication du papier. On a de Joseph : Discours sur l’aérostat, 1783 ; Mémoire sur la machine aérostatique, 1784 ; les Voyages aériens, 1784. Son Éloge a été écrit par Delambre et de Gérando. Un monument a été érigé aux deux frères sur la place publique d’Annonay. Le nom de Montgolfière est resté au genre d’aérostat qu’ils avaient inventé, et qui était gonflé avec de l’air atmosphérique dilaté par la chaleur.

MONTGOMERY, ancien comté de France, qui a donné son nom à la famille des Montgomery, était situé dans la Normandie, à l’O. de Lisieux. Ce comté est auj. dans le dép. du Calvados.

MONTGOMERY, v. d’Angleterre (Pays de Galles), ch.-l. du comté de Montgomery, près de la Severn, à 250 kil. O. N. O. de Londres ; 1200 hab. Hôtel de ville, prison ; ruines de l’ancien château fort de Montgomery et d’un camp breton. - Le comté, situé entre ceux de Radnor au S., de Merioneth à l’O., de Denbigh au N., de Shrop à l’E, , a 65 kil. sur 45 et 70 000 hab. Montagnes, forêts, sol en grande partie aride, mais fertile dans la partie cultivée. Plomb, ardoise, bois de construction ; beau bétail. On y fabrique les plus belles flanelles connues.

Divers lieux des États-Unis portent le nom de Mont-