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MOUKTAR, chefs chargés en Turquie de la police intérieure d’un quartier, et de l’exécution des ordres transmis par les autorités administratives. C’est une espèce de commissaire de police.

MOULEI ou MOULEY. V. MULEI.

MOULIN et mieux MOULINS (Aug.), membre du Directoire, né en 1752 a Caen, m. en 1810, appartenait en 1789 au corps des ponts et chaussées. Il s’enrôla en 1791 dans un bataillon de volontaires parisiens, devint promptement adjudant de la garde nationale de Paris et général de brigade, fut employé comme général de division en Vendée, puis à l’armée des Côtes-du-Nord et à celle des Alpes, dont il eut en 1794 le commandement en chef. Appelé à Paris pour commander la 1re division militaire, il fut, au 30 prairial an vu (20 juin 1799), porté au Directoire en remplacement de La Réveillère, éliminé par le conseil des Cinq-Cents. Il fit partie de la minorité républicaine et s’opposa avec Gohier, mais inutilement, au coup d’État du 18 brumaire. Néanmoins, il finit par se rallier à l’Empire et reprit du service ; il fut chargé en 1807 du commandement de la place d’Anvers.

MOULIN. V. MOLIN et DUMOULIN.

MOULINES (Guill.), littérateur, d’origine française, né à Berlin en 1728, m. en 1802, remplit d’abord les fonctions de pasteur protestant, puis fut résident du duc de Brunswick à Berlin, et enseigna la philosophie au prince royal de Prusse. On lui doit des traductions d’Ammien Marcellin, Berlin, 1775, et de l’Histoire d’Auguste, 1783.

MOULINS, Molinæ au moyen âge, ch.-l. du dép. de l’Allier, sur la r. droite de l’Allier, à 288 kil. S. E. de Paris par la route, 341 k. par chemin de fer ; 17 581 h. Évêché suffragant de Sens ; trib. de 1re inst. et de commerce ; lycée, école normale. C’est une assez belle ville, et où l’on remarque surtout les promenades extérieures, plusieurs places plantées d’arbres, le nouvel hôtel de ville, la caserne de cavalerie, le pont sur l’Allier, le théâtre, l’anc. couvent de la Visitation (auj. lycée), qui renferme le mausolée du maréchal Henri II de Montmorency, l’église du Sacré-Cœur. Sociétés d’économie rurale, des sciences naturelles et des arts ; bibliothèque, musée, pépinière départementale. Chemin de fer. Coutellerie renommée, clouteries, couvertures de laine et autres, etc. Commerce de vins, grains, bois, bétail. Aux env., eaux minérales. Résidence des ducs de Bourbon. Pat. de Lingendes, de Villars. — La ville s’est formée autour d’un château que les sires de Bourbon élevèrent en ce lieu au Xe siècle, et qui devint leur principale résidence ; il ne reste de ce château qu’une tour dite la Mal-Coiffée, qui sert de prison. — Quelques auteurs ont cru, mais à tort, que Moulins occupait l’emplacement de l’anc. Gergovia Boïorum ; elle doit son nom moderne aux nombreux moulins à eau établis sur les bords de l’Allier. Moulins devint au XIVe s. la capitale du Bourbonnais et de tout le duché de Bourbon. Catherine de Médicis y convoqua en 1566 une célèbre assemblée de notables, à la suite de laquelle fut rendue, sur la demande du chancelier L’Hôpital, l’ordonnance dite de Moulins : cette ordonnance ôtait aux gouverneurs de province le droit de lever les impôts sans l’autorisation du roi, déclarait le domaine royal inaliénable, fixait le mode de nomination et d’examen des juges, régularisait la hiérarchie des tribunaux, réformait la procédure, et reconnaissait aux parlements le droit de remontrances.

MOULINS-ENGILBERT, ch.-1 de c. (Nièvre), à 15 kil. S. O. de Château-Chinon, au pied des mont. du Morvan ; 1500 h. Anc. fortifications, auj. en ruines ; église paroissiale de St-Jean, avec souterrains communiquant à un ancien château. Chapeaux, grosse draperie ; poteries, tanneries. Aux env., mines de fer, carrières, belles forêts. — Cette ville eut jadis des seigneurs particuliers du nom d’Angiber (d’où, par corruption, celui d’Engilbert), fut prise en 1471 par Charles le Téméraire, et en 1475 par le duc de Bourbon.

MOULINS-LA-MARCHE, ch.-l. de c. (Orne), à 20 k. N. E. de Mortagne ; 900 hab. Source minérale.

MOULOUIA, Malva, Malvana, Molochat ou Mulucha, riv. du Maroc (Fez), naît dans l’Atlas par 31° 54' lat. N., coule au N. E. et tombe dans la Méditerranée à l’E. S. E. de Melilla ; après un cours d’env. 460 kil. Elle est souvent à sec en été.

MOULTAN, prov. de l’Indoustan anglais, à l’E. du Beloutchistan et du Kaboul, a 840 k. sur 400, compte 1 400 000 h. et a pour ch.-l. Moultan. Elle est arrosée par le Sindh, le Setledje, le Tchennab et le Ravei. Assujettie aux Seikhs dep. 1818, elle a été annexée en 1849 aux possessions anglaises. — La v. de Moultan, Urbs Mallorum, sur la r. g. du Tchennab, près de sa jonction avec le Ravei, est à 300 k. S. O. de Lahore. Elle compte env. 70 000 h. (100 000 suivant quelques voyageurs). Hautes murailles, citadelles ; quelques bâtiments remarquables, beau temple hindou. Université musulmane. Manufactures de soie et de fort beaux tapis. Tombeaux de deux saints mahométans. — Moultan est une des plus anciennes villes de l’Inde. Elle a eu longtemps son radjah particulier, puis elle passa sous la domination des souverains de Delhi ; elle leur fut enlevée par Tamerlan. Depuis, les Mahrattes, les Afghans, les Seikhs l’ont dévastée ; soumise aux Seikhs depuis 1818, elle leur fut enlevée par les Anglais en 1849.

MOUNIER (J. Joseph), né à Grenoble en 1758, m. en 1806, suivit d’abord la carrière du barreau, fut élu en 1788 secrétaire des États du Dauphiné et en 1789 député aux États généraux. L’un des premiers il y développa le projet d’une constitution destinée à concilier les droits de la nation avec ceux du roi et il se montra constamment l’ami d’une sage liberté. Il était président de l’assemblée aux 5 et 6 octobre 1789, et déploya dans cette circonstance une grande fermeté, tenant tête aux factieux au péril même de sa vie. En 1790 il quitta la France, se retira en Suisse, puis en Angleterre, et de là à Weimar où il établit une maison d’éducation. Rentré en France après le 18 brumaire (1799), il devint préfet d’Ille-et-Vilaine, puis conseiller d’État (1805). On a de lui : Considérations sur le gouvernement qui convient à la France, 1789 ; Recherches sur les causes qui ont empêché les Français de devenir libres, 1792 ; De l’influence attribuée aux philosophes, aux francs-maçons et aux Illuminés sur la Révolution, 1801. — Son fils, Phil. Édouard, 1784-1843, fut intendant de la principauté de Saxe-Weimar en 1807, puis secrétaire de Napoléon, intendant des bâtiments de la couronne, conseiller d’État, se rallia aux Bourbons en 1814, présida en 1817 la commission mixte chargée de liquider les créances étrangères, suivit le duc de Richelieu au congrès d’Aix-la-Chapelle an 1818, devint pair de France en 1819 et directeur général de l’administration départementale en 1821. Il se tint à l’écart sous le gouvernement de 1830.

MOUNIN (archipel), en Polynésie, se compose de 4 groupes, dits groupes de Mounin-Sima, M.-Volcanique, M.-Oriental, M.-Occidental. Le groupe de Mounin-Sima, placé vers 139° long. E. et 27° lat. N., se compose de 89 îlots habités par des Japonais. — La plus grande partie de cet archipel répond à l’Archipel de Magellan de quelques cartes récentes.

MOUNIS, nom donne chez les Hindous aux pieux solitaires, aux savants, aux poëtes dont les écrits passent pour inspirés.

MOUNT-VERNON, nom de plusieurs lieux des États-Unis. Le plus connu est en Virginie, sur la rive occid. du Potomak, à 8 k. au-dessous d’Alexandrie : il renferme l’habitation et le tombeau de Washington.

MOURAD-BEY, l’un des chefs des mamelouks qui commandaient en Égypte lors de l’expédition des Français, était né en Circassie vers 1750. Il s’empara dès 1776 de toute l’autorité en Égypte, conjointement avec Ibrahim, et tous deux se rendirent indépendants de la Porte. Ils commirent toutes sortes d’extorsions, et le consul français lui-même eut à subir de leur pari