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animaux infusoires : c’était comme un monde nouveau, dont il fut en quelque sorte l’inventeur. On a de lui : Fauna insectorum Friedrichsdaliana, 1764 ; Flora Friedrichsdaliana, 1767 ; Vermium terrestrium et fluviatilium Historia, 1773-4 ; Hydrachnse, 1781 ; Entomostraca, seu insecta testacea, 1785 ; Animalcula infusoria, fluviatilia et marina, 1786. Il avait commencé une Zoologie danoise, mais il mourut avant d’avoir pu l’achever.

MULLER (Jean de), historien suisse, né à Schaffhouse en 1752, mort en 1809, enseigna d’abord le grec à Schaffhouse, puis l’histoire à Genève et à Berne, et commença dès 1780 l’Histoire de la Confédération helvétique, qui a fait sa réputation. En 1786, l’électeur de Mayence l’attacha à sa personne comme son conseiller intime ; l’empereur Léopold l’accueillit dans ses États en 1791, le nomma conseiller, bibliothécaire, et lui conféra des titres de noblesse ; mais, se plaisant peu à la cour de Vienne, Muller accepta en 1804 une place à l’Académie de Berlin. Napoléon, devenu maître de la Prusse, le nomma secrétaire d’État du royaume de Westphalie, puis directeur de l’instruction publique. Ses principaux ouvrages sont : l’Histoire de la Confédération helvétique, commencée en 1780, mais qui reparut entièrement refondue et complétée de 1786 à 1795 (elle a été trad. en français par Mourer, Lausanne, 1794-1803, 13 vol. in-8, et par C. Monnard, 1840-45, 16 v. in-8) ; et une Hist. universelle, posthume, trad. en français par Hess, 1814 et 1826. Ses Œuvres complètes ont été réunies par son frère à Tubingue, en 28 vol. in-8, 1810-20. Elles renferment sa Correspondance avec Bonstetten. On a surnommé Jean de Muller le Thucydide de la Suisse.

MULLER (Ottfried), savant archéologue, né en 1797 à Brieg en Silésie, enseigna les langues anciennes au Magdalenum de Breslau, puis l’archéologie à Gœttingue ; devint en 1824 professeur ordinaire d’histoire et de philosophie à l’Université de cette ville, et se livra à de profondes recherches sur les premiers temps de la Grèce ; il explorait sur les lieux mêmes les monuments de l’antiquité, lorsqu’il mourut en 1840, à Castri (l’ancienne Delphes). Ottfried Muller avait entrepris une vaste histoire des peuplades helléniques ; mais il n’a pu en publier que quelques parties : Orchomène et les Minyens, Breslau, 1820 ; les Doriens, 1824 (ces deux ouvrages ont été refondus dans une 2e édition publiée à Breslau en 1844) ; les Macédoniens, Berlin, 1825 ; les Étrusques, 1828. On lui doit aussi un bon Manuel de l’archéologie de l’Art, 1830, 1835, traduit en français par Nicard, 1845 ; une Hist. de la littérature de la Grèce ancienne, inachevée, et nombre d’articles et de mémoires, publiés à part ou dans divers recueils, parmi lesquels on remarque : Minervæ sacra, 1820, de Phidiæ vita et operibus, 1827.

MULLER (Jean), physiologiste, né à Coblentz en 1801, m. en 1858, enseigna d’abord à Bonn, remplaça en 1832 Rudolphi dans la chaire d’anatomie de Berlin et devint en 1847 recteur de l’université de cette ville. On lui doit la Physiologie comparée du sens de la Vue, Bonn, 1826, un bon Manuel de physiologie, 1833, trad. en français par Jourdan, et plusieurs dissertations sur des questions spéciales.

MULLER (Jean), astronome. V. REGIOMONTANUS.

MULLINGAR, v. de l’Irlande (Leinster), ch.-l. du comté de West-Meath, à 70 kil. N. O. de Dublin ; 5000 h. Bien bâtie et commerçante, surtout en blé.

MULLNER (Ad.), auteur dramatique, né en 1774 à Langendorf (Saxe prussienne), m. en 1817, était neveu de Biirger. Il débuta par de spirituelles comédies, qu’il faisait jouer sur un théâtre de société ; puis il se consacra à la tragédie, marchant sur les traces de Werner. Ses pièces principales sont : le 29 février, la Faute (trad. dans la collection des Chefs-d’œuvre des théâtres étrangers), le Roi Yngurd, l’Albanaise, qui obtinrent un grand succès, grâce à des plans habilement conçus, à des coups de théâtre bien ménagés, à une diction poétique pleine de verve. Ses Œuvres dramatiques ont été réunies à Brunswick, 1828, 7 vol.

MULUCHA ou MULUCHAS, auj. la Malva, riv. d’Afrique. V. MOLOKATH.

MUMMIUS (Lucius), général romain. Consul l’an 146 av. J.-C., il battit Diæus, général des Achéens, anéantit la Ligue achéenne, prit Corinthe d’assaut, livra cette ville aux flammes, réduisit toute la Grèce en province romaine sous le nom d’Achaïe, et reçut en récompense les honneurs du triomphe et le surnom d’Achaïcus. Mummius fit transporter à Rome la plus grande partie des objets précieux, statues, vases et tableaux qui se trouvaient à Corinthe ; mais il connaissait si peu le prix de ces chefs-d’œuvre qu’il dit à ceux qui étaient chargés de les transporter que s’ils les perdaient ils seraient obligés de les remplacer à leurs dépens.

MUMMOL (Ennius), guerrier bourguignon, fils de Péonius. comte d’Auxerre, obtint en 561 de Gontran, roi d’Orléans et de Bourgogne, de succéder à son père dans l’office de comte. Nommé ensuite patrice et généralissime des troupes bourguignonnes, il battit les Lombards et les Saxons et enleva la Touraine ainsi que le Poitou à Chilpéric, roi de Soissons ; mais, ayant voulu détrôner Gontran, 585, pour mettre sur le trône un aventurier nommé Gondovald, il fut assiégé dans Comminges et vaincu. Se voyant sans ressources, il se donna la mort, 585.

MUNATIUS PLANCUS (L.), orateur et général romain, né à Tibur, suivit d’abord César dans les Gaules, puis s’attacha au parti de Pompée, et revint encore à César. Dans la suite, il servit longtemps Antoine, mais il l’abandonna pour Octave. C’est à sa sollicitation que le sénat décerna à ce dernier le titre d’Auguste. Il avait été consul, puis censeur, et avait été chargé de commandements importants dans la Gaule et dans l’Asie. Il fonda ou du moins répara Lugdunum (Lyon) pendant qu’il était proconsul dans les Gaules. Horace lui a adressé la 7e ode de son 1er livre.

MUNCER. V. MUNZER.

MUNCHHAUSEN (le baron de), homme d’État, né dans le Hanovre en 1688, m. en 1770, siégea 37 ans dans le conseil privé de l’électeur, et devint son premier ministre en 1768. Il fonda l’Université de Gœttingue et en fut 32 ans curateur.

MUNDA, auj. Monda ou Ciudad Monda, v. d’Hispanie.(Bétique), chez les Bastuli Pœni, est célèbre par la victoire que César y remporta sur les fils de Pompée l’an 45 av. J.-C. et qui termina la guerre civile.

MUNDEN, v. de Hanovre (Hildesheim), à 26 kil. S. O. de Gœttingen, au confluent de la Fulde et de la Werra : 6000 hab. Murs flanqués de tours ; églises, hôpital ; chemin de fer. Tabac, savon, faïence, tanneries ; commerce de transit. — Prise par Tilly en 1626 ; occupée par les Français en 1756 et 1805.

MUNGO (S.), appelé aussi Kentigern, évêque de Glasgow au VIe s., descendait d’une famille royale. On lui attribue la fondation du monastère de St-Asaph (560), et la création de l’Université d’Oxford.

MUNGO-PARK, voyageur écossais, né en 1771 près de Selkirk, fut chargé en 1795 par la Société africaine de Londres de faire un voyage d’exploration en Nigritie, reconnut et remonta fort loin le Niger, et revint en Europe en 1797 avec beaucoup de renseignements précieux. Il entreprit en 1803 un 2e voyage en Afrique, mais il cessa de donner de ses nouvelle dès le 16 novembre 1805 : on présume qu’il fut tué à Yaour dans le roy. d’Haoussa. Son Premier Voyage, publié d’abord en anglais, Londres, 1799, a été traduit en français, et dans presque toutes les langues de l’Europe. Le journal de sa 2e expédition a été publié à Londres en 1815 par le major Rennel, et traduit également en français. Mungo-Park joignait à l’intrépidité la prudence et un rare talent d’observation.

MUNICH, München en allemand, Monachum ou Monachium en latin moderne, capitale de la Bavière, ch.-l. du cercle de Hte-Bavière, sur la r.g. de l’Isar, à 930 kil. E. de Paris par Mayence ; 133 000 h. Siége