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paix, comprise dans le royaume de Grèce; elle est dans le nome des Cyclades et l'éparchie de Syra. Auj. on y compte 6000 h., qui habitent pour la plupart un petit bourg du même nom. Nombreuses églises grecques, plusieurs monastères.

MYDORGE (Claude), géomètre français, né à Paris en 1585, m. en 1647, fut d'abord conseiller au Châtelet, puis trésorier de la généralité d'Amiens. Il se lia d'une étroite amitié avec Descartes, auquel il rendit d'importants services et qu'il réconcilia avec Fermat; il dépensa près de cent mille écus à faire fabriquer des verres de lunettes et des miroirs ardents et à tenter divers essais. On a de lui : Examen des Récréations mathématiques (du P. Leurechon), Paris, 1630; Prodromi Catoptricorum et Dioptricorum, 1639.

MYGDONIE, anc. prov. de la Macédoine septentr., entre la Péonie au N., le fleuve Strymon à l'E., le mont Calauron au S., et le fleuve Axius à l'O., était limitrophe de la Thrace, de la Chalcidique et de la Macédoine propre, et avait pour villes principales Therma ou Thessalonique, Anthémus, Apollonie. Elle forme aujourd'hui la partie N. de l'eyalet de Saloniki.

On connaît encore sous le nom de Mygdonie une petite contrée de l'Asie-Mineure, habitée par une peuplade d'origine thrace, qui s'étendait sur la côte de la Propontide, entre cette mer au N., le mont Olympe au S., le Rhyndacus à l'O., et le lac Askania (lac de Nicée) à l'E; — et une prov. de Mésopotamie, qui était située entre le Tigre et le Chaboras, sur les deux rives du Mygdonius, et qui avait Nisibis pour ville principale. Elle devait son nom à une colonie de Mygdoniens d'Europe, amenés par Alexandre le Grand.

MYLASA, auj. Melasso, v. de la Carie, à 16 k. env. de la côte et de la ville de Physcos, qui lui servait de port, était la capitale des anciens rois de Carie. Jupiter y était adoré dans trois temples célèbres. Les Romains la déclarèrent libre après la conquête de l'Asie. Beaucoup de belles ruines.

MYLES, Mylæ, auj. Melazzo, v. de Sicile, sur la côte N., entre Nauloque et Tyndaris, est fameuse par deux victoires navales, l'une des Romains sur les Carthaginois, 260 av. J.-C.; l'autre d'Agrippa sur la flotte de Sextus Pompée, 36 av. J.-C.

MYLITTA, déesse assyrienne, analogue à Vénus.

MYLIUS (Christ.), bibliographe allemand, né en 1710 dans la principauté de Weimar, m. en 1757, professeur de philosophie, puis bibliothécaire à l'Université d'Iéna, a laissé : Bibliotheca anonymorum et pseudonymorum (faisant suite à l'ouvrage de Placcius), Hambourg, 1740; Memorabilia bibliothecæ academiæ Ienensis, 1746.

MYNAS (Minoïde), philologue, né vers 1790 en Macédoine, m. à Paris en 1860, professa d'abord en Roumélie, vint en 1821 s'établir à Paris, s'y fit connaître par diverses publications philologiques, fut chargé en 1841 par M. Villemain, alors ministre, d'une mision au mont Athos, en rapporta plusieurs manuscrits précieux, entre autres les Fables de Babrius (V. ce nom), la Dialectique de Galien, la Gymnastique de Philostrate, les Philosophoumena, livre attribué successivement à Origène, à S. Hippolyte, à Tertullien, au prêtre Caïus, et publié par M. Miller en 1851 et par M. l'abbé Cruice en 1860. La publication récente de nouvelles Fables de Babrius, dont M. Mynas aurait vendu subrepticement le manuscrit en Angleterre, a donné lieu de suspecter sa loyauté.

MYNDOS, auj. Mentech, v. grecque de la Carie occidentale, sur le golfe d'Iassus, au N. O. d'Halicarnasse, était une colonie des Doriens de Trézène. Elle se soumit fort tard à Alexandre.

MYONTE, Myus, v. d'Ionie, sur la Méandre, près de son embouchure. Colonie athénienne, fondée par un fils de Codrus. C'est une des trois villes que Xerxès assigna à Thémistocle pour les dépenses de sa table. Dès le temps de Strabon, elle était entièrement dépeuplée. On en voit les ruines à Palatcha.

MYOS HORMOS, auj. Cosséir, v. et port de la Hte-Égypte, sur le golfe arabique, à 7 journées de marche de Coptos, fut fondée par Ptolémée Philadelphe. C'était l'entrepôt du commerce de l’Égypte avec l'Arabie et l'Inde.

MYRA, v. de Lycie, près de la côte. Anc. évêché, occupé par S. Nicolas. Belles ruines; ancien théâtre.

MYRMIDONS, anc. peuplade grecque de la tribu des Achéens, habitait jadis l'île d'Égine, lorsqu'elle était gouvernée par Éaque. Pelée, fils de ce prince, en emmena une colonie en Thessalie, dans la Phthiotide, sur les bords du golfe Maliaque; d'où les sujets d'Achille, fils de Pelée, sont appelés dans l'Iliade Myrmidons. Hésiode conte qu'à la suite d'une peste qui avait ravagé Égine, les fourmis (dont le nom grec est Myrmekes) furent changées en hommes à la prière d'Éaque pour repeupler le pays. Strabon explique ce nom par l'activité des Myrmidons comme agriculteurs.

MYRMILLONS, gladiateurs à pied qui combattaient contre les Rétiaires (V. ce mot), étaient ainsi nommés parce que leur casque était surmonté d'un poisson de mer nommé en grec mormyros, d'où l'on avait fait par corruption myrmillon. C'étaient généralement des Gaulois ou des Thraces.

MYRON, sculpteur grec, à Éleuthère, condisciple et émule de Polyclète, florissait vers 432 av. J.-C. Cet artiste excellait à représenter avec l'airain les animaux et à leur donner l'apparence de la vie. On estimait surtout une Génisse, si parfaite qu'elle paraissait vivante : elle existait encore à Rome en 550, devant le temple de la Paix.

MYRONIDÈS, général athénien, s'illustra dans la guerre contre les Lacédémoniens et les Béotiens (457 av. J.-C.), vengea la défaite de Tanagre en battant les Béotiens à Œnophyta (456), prit toutes leurs villes à l'exception de Thèbes, soumit les Locriens Opuntiens et les Phocidiens, pénétra jusqu'en Thessalie, et assiégea Pharsale, mais sans pouvoir s'en emparer.

MYRRHA, fille de Cinyras, roi de Cypre. Éprise de son propre père, elle entra furtivement dans son lit à la faveur de la nuit, et devint ainsi mère d'Adonis. Cinyras, l'ayant reconnue, voulut la tuer; elle s'enfuit en Arabie, où elle mit au monde Adonis, et fut changée en l'arbre qui porte la myrrhe.

MYRTILE, conducteur du char d'Œnomaüs, roi de Pise. Ce prince ayant déclaré qu'il ne donnerait la main d'Hippodamie, sa fille, qu'à celui qui le vaincrait à la course du char. Myrtile, gagné par Pélops, amant d'Hippodamie, donna à Œnomaüs un char dont les roues n'étaient retenues à l'essieu que par des chevilles fragiles, et qui se brisa au milieu de la route (V. ŒNOMAÜS). Quand Myrtile vint demander au vainqueur le prix de sa perfidie, celui-ci le précipita dans la mer.

MYRTOS, île de la mer Égée, au S. E. de l'Eubée, près du cap Capharée, donnait son nom à la mer voisine, Myrtoum mare. Cette mer était semée d’écueils.

MYSIE, Mysia, auj. livah de Karassi, contrée d'Asie-Mineure, sur la côte O., au N. de la Lydie. Ses limites varièrent souvent ; ordinairement on lui donne pour bornes, au S. la Lydie, à l'E. la Bithynie, au N. la Propontide, et à l'O. la mer Égée. On la divisait en Petite-Mysie ou Mysie Hellespontienne, s'étendait de l'Olympe à l'Hellespont, sur toute la côte de la Propontide ; et Grande-Mysie, comprenant les petites provinces de Troade, d'Éolide, de Pergamène et de Teuthranie, jusqu'aux frontières de la Lydie. Pays montagneux : on y remarquait le mont Ida en Troade et l'Olympe, au S. Villes principales : dans la Petite-Mysie, Cyzique, Scylace, Pitya, Lampsaque, Abydos, Apollonie, Miletopolis; dans la Grande-Mysie, Dardanos, Sigée, Larissa, Assos, Antandros, Adramytte, Scepsis, Pergame. — Les Mysiens, sortis probablement de la Thrace et issus des Pélasges, n'occupaient originairement que la Petite-Mysie, entre les Troyens et les Bithyniens. Quelques-uns dérivent leur nom des habitants de la Mésié. Après avoir fait partie du roy. de Troie, puis de celui de Crésus, de l'empire des Perses et d'Alexandre, et avoir été longtemps disputée entre les successeurs du conquérant, la Mysie devint la principale province du