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NAMNÈTES, peuple de la Gaule celtique, compris dans la Lyonnaise IIIe, sur l’Océan, au S. des Redones, au N. des Pictones, dont les séparait le Liger (Loire), avaient pour ch.-l. Condivicnum [Nantes). Leur pays fait auj. partie de la Loire-Inférieure.

NAMUR, Namurcum en latin, Namen en flamand, v. de Belgique, ch.-l. de la prov. de Namur, au confluent de la Meuse et de la Sambre, à 52 kil. S. E. de Bruxelles, 24 000 hab. Évêché, suffragant de Malines ; trib. de 1re inst. et de commerce ; collège Notre-Dame-de-la-Paix, dirigé par les Jésuites ; athénée ; écoles de sourds-muets, de minéralogie, de dessin, de musique ; école normale primaire ; pénitencier central des femmes. Belle cathédrale, bâtie en petit sur le modèle de St-Pierre de Rome, et qui renferme le tombeau de Don Juan d’Autriche ; église St-Loup, revêtue à l’intérieur de marbre noir ; bibliothèque. Coutellerie fine, armes, chapeaux, savon, amidon, fer, acier ; fonderie, raffinerie de sel, brasserie, poterie commune. Commerce de cuivre, plomb, fer, marbre. Vastes fortifications. Aux env., houille, pierres bleues, etc. - Namur fut d’abord une forteresse des Aduatici. Au Xe siècle, elle était la capit. d’un comté indépendant et héréditaire, qui passa, en 1196, dans la maison de Hainaut, en 1263 dans celle de Flandre, et, en 1421, dans celle de Bourgogne. Elle devint évêché en 1559. Fortifiée en 1691 par Cohorn, elle n’en fut pas moins prise par Louis XIV en 1692 ; elle lui fut enlevée en 1695 ; mais les Français la reprirent en 1701 et la gardèrent (quoique bombardée par les alliés en 1704) jusqu’en 1712 : ils la cédèrent alors à l’électeur de Bavière ; en 1715, elle devint une des places fortes dites de la Barrière ; elle n’en fut pas moins reprise en 1746. La paix d’Aix-la-Chapelle (1748) la rendit à l’Autriche. En 1793 et 1794 elle passa avec le reste de la Belgique sous la domination française ; elle fut jusqu’en 1814 le ch.-l. du dêp. français de Sambre-et-Meuse.

NAMUR (Comté de), une des 17 provinces de l’anc. cercle de Bourgogne, était partout enveloppé par l’évêché de Liège et le duché de Brabant, et comprenait (outre son ch.-l. Namur) Charleroi, Bouvines, Fleurus, Moutiers, Charlemont, Givet, etc. - Le 1er comte de Namur que l’on connaisse est Robert, dont le fils Albert mourut en 998 ; le dernier est Jean III, qui, n’ayant pas d’enfant, vendit son comté à Philippe le Bon, duc de Bourgogne (1421). Ce comté a suivi depuis le sort de la succession de Bourgogne, à cela près qu’en 1678 la paix de Nimègue en détacha Charlemont, Givet et quelques villages en faveur de la France.

NAMUR (Prov. de), une des divisions du royaume actuel de Belgique, au S. du Brabant méridional, confine au dép. français des Ardennes, et a 86 kil. sur 62, avec 290 000 hab. (Wallons la plupart et catholiques) ; ch.-l. Namur. Bruyères en quelques parties ; ailleurs, sol assez fertile : houblon, tabac, grains, pommes de terre, etc. Industrie active.

NANCI, Nanceium, ch.-l. du dép. de Meurthe-et-Moselle ; sur la rive g. de la Meurthe et sur le canal de la Marne au Rhin, à 319 kil. E. de Paris par la route, à 353 par chemin de fer ; 49 305 hab. Évêché, suffragant de Besançon ; cour d’appel ; académie universit., facultés des lettres, des sciences et de droit ; école second., de médecine, école forestière, lycée, école de sourds-muets. La ville se divise en Vieille ville et Ville neuve (celle-ci renommée pour sa beauté) : 4 portes qui sont autant d’arcs de triomphe, 4 rues principales (aboutissant à la place Stanislas, ornée de fontaines et de la statue de Stanislas) ; cathédrale, édifice moderne dans le genre italien ; église de Bon-Secours, palais du gouvernement, préfecture, hôtel de ville, bourse, théâtre, quartier de cavalerie, vieux château des ducs de Lorraine. Société des sciences, lettres et arts ; bibliothèque, musée de tableaux, jardin botanique, cabinet d’histoire naturelle. Broderies renommées ; draps, produits chimiques, pâtes d’Italie, boules de Nancy, cartes à jouer ; filatures, teintureries, tanneries, etc. Com-


merce des objets fabriqués et de vin, grains, huile, cuirs, laine, fer, etc. Patrie de J. Callot, Maimbourg, Palissot, Mme Graffigny, Drouot, Mathieu de Dombasle, Isabey, Grandville, etc. - Nancy, fondée au XIIe siècle, devint bientôt la capitale de la Lorraine. Charles le Téméraire la prit en 1475, la perdit en 1476, et périt sous ses murs en 1477. Louis XIII, Louis XIV la prirent en 1633 et 1670 : ce dernier en fit raser les fortifications. Stanislas résidait alternativement à Lunéville et à Nancy ; il fut inhumé dans cette dernière ville (1766). C’est à lui surtout que Nancy doit ses embellissements.

NANDODE, v. de l’Inde anglaise (Guzzerat), à 95 k. N. E. de Surate ; ch.-l. du Kandeich.

NANEK, fondateur de la religion des Seikhs, qui est comme une fusion du Brahamisme et de l’Islamisme, reconnaissant en même temps les Védas et le Coran, naquit vers 1469 à Talwendy dans le Lahore, suivit d’abord la carrière des emplois publics, l’abandonna pour prêcher par toute l’Inde, et mourut en l’Adi-granth, son code, resta le manuel de ses successeurs et la source de sa doctrine, jusqu’au pontificat de Gourou-Govind, que les Seikhs regardent comme leur 2e prophète. Amretsyr, dans le Lahore, est le centre du Nanékisme et la résidence du grand pontife de cette religion.

NANGASAKI, v. du Japon, une des 5 villes impériales, dans l’île de Ximo, à l’extrémité O. ; env. 50 000 hab. Bon port, vaste baie ; environ 36 ponts sur de petites rivières ; plus de 60 temples, plusieurs palais. Grand mouvement industriel et commercial : export. de cuivre, camphre, porcelaine, ouvrages en laque ; import. de sucre, peaux, zinc, étain, plomb, et de quelques tissus d’Europe. Ce fut longtemps la seule ville du Japon où fussent admis les étrangers : les Chinois et les Hollandais avaient seuls ce privilège ; encore étaient-ils confinés, les premiers dans le S. O. de la ville, les seconds dans l’îlot de Desima, et surveillés rigoureusement : ces entraves ont été en grande partie levées en 1854. V. JAPON.

NANGIS, ch.-l. de c (Seine-et-Marne), à 30 k. O. de Provins ; 2015 hab. Station. Anc. château, dont il subsiste 2 grosses tours. Joli château, promenade. Commerce en laine, bestiaux, volailles, fromage de Brie. Anc. marquisat. - Érigée en ville en 1544 par François I. Les Russes y furent battus le 17 février 1814 par Kellermann et Gérard.

NANGIS (Guillaume de). V. GUILLAUME.

NANI (J. B. Gaspard), historien, né à Venise en l616, d’une famille patricienne, fut 25 ans ambassadeur de Venise en France, de 1643 à 1668, remplit diverses missions en Allemagne, devint procurateur de St-Marc, et fut en même temps historiographe, bibliothécaire et archiviste de la république. On a de lui une Histoire de la république de Venise, en italien, qui va de 1613 à 1671, et qui a été trad. par l’abbé Tallemant, 1679, et par Masclary, 1702. C’est un ouvrage bien conçu, écrit avec méthode et clarté, mais partial ; il est entremêlé de harangues à la manière des anciens. Cette histoire fut continuée par Michel Foscarini et Pierre Garzpni.

NANKIN ou NAN-KING (c-à-d. Cour du Sud), dite aussi Kiang-ning ou Kin-ling en chinois, v. de Chine, capitale de la prov. de Kiang-sou, près de l’emb. du Yang-tse-kiang, à 900 kil. S. E. de Péking, par 116° 25’long. E., 32° lat. N. ; env. 500 000 hab. (on a quelquefois porté sa population à 1 500 000 hab. et même plus haut). Elle est plus grande même que Péking, mais moins splendide ; le palais impérial, l’observatoire, les temples, les tombeaux sont en ruines. On y remarque une célèbre tour de porcelaine (ou plutôt de faïence), qui a 66 m de haut et 9 étages ; elle est octogone. Nankin est la ville savante de la Chine ; elle a une académie de médecins, une bibliothèque publique, des imprimeries, etc. Son industrie et son commerce sont encore très-actifs ; les soieries, le tissu jaune de coton dit nankin, la porcelaine, les laques, le papier, etc., en sont les objets principaux.