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naient le premier étage du château de Versailles et l’hôtel Soubise. Natoire brille surtout par le dessin, mais il a les défauts de l’école du temps, qui s’éloignait fort de la nature.

NATRON (vallée de), Nitriotes nomos, dans la Basse-Égypte, à 69 kil. O. du Caire : elle a 110 kil. du N. O. au S. E., et renferme sept lacs d’où l’on tire une grande quantité de natron (carbonate de soude).

NAU l’OLONNAIS. V. OLONNAIS (l’).

NAUCELLE, ch.-l. de c. (Aveyron), à 28 k. S. O. de Rhodez 1300 hab.

NAUCLERUS (J. VERGEN, dit), chroniqueur, né vers 1430 en Souabe, m. vers 1510, professeur, puis chancelier de l’Université de Tubingue, a laissé une Chronique en latin, qui va depuis Adam jusqu’en 1400, Tubingue, 1501, fol., Cologne, 1564, 2 vol. in-fol.

NAUCRATIS, auj. Fouah ou Rahmanyeh, v. de l’Égypte-Inf., sur la branche Canopique du Nil. Patrie des grammairiens J. Pollux et Athénée. Son port était le seul auquel, sous les Pharaons, il fût permis aux navires étrangers d’aborder. Les Grecs y eurent leur premier établissement permanent en Égypte.

NAUDÉ (Gabriel), bibliographe, né à Paris en 1600, m. 1653, fut médecin de Louis XIII, puis bibliothécaire de Mazarin. Il mourut à Abbeville en revenant d’un voyage en Suède, où l’avait appelé Christine. Ses principaux écrits sont : Apologie pour les grands hommes faussement accusés de magie, Paris, 1625 ; Avis pour dresser une bibliothèque, 1627 ; Addition à l’histoire de Louis XI, 1630 ; Bibliographia politica, Venise, 1633 ; Considérations politiques sur les coups d’État. Rome, 1639. Il existe, sous le titre de Naudeana (Amsterdam, 1703), un recueil d’anecdotes tirées de ses conversations.

NAUHEIM, bg de la Hesse-Darmstadt, sur l’Use, au pied du Johannisberg, à 34 kil. N. N. O. d’Hanau ; 1500 hab. Sources et bains d’eaux salées ; salines produisant annuellement 17 000 quintaux.

NAULOQUE, Naulochus, v. et port de la Sicile ancienne, au N. E., près du cap Pélore, est célèbre par la victoire décisive qu’y remporta l’an 36 av. J.-C. la flotte d’Agrippa sur celle de Sextus Pompée.

NAUMACHIE, combat naval simulé. V. ce mot dans notre Dict. univ. des Sciences.

NAUMBOURG, v. des États prussiens (Saxe), ch.-l. de cercle, sur la Saale, à 31 k. S. O. de Mersebourg, 14 000 h. Jadis évêché souverain ; cour d’appel. Établissements de bienfaisance et d’instruction publique, entre autres la célèbre école de Pforta ; soc d’antiquités nationales. Toiles, bonneterie, amidon.

NAUPACTE, Naupactus, auj. Lépante, v. et port de la Grèce ancienne, en Locride, sur la côte, fut prise par les Athéniens, qui, après la 3e guerre de Messénie, y établirent les fugitifs Messéniens (456 av. J.-C). Elle tomba après la bat. d’Ægos-Potamos au pouvoir des Spartiates qui la rendirent aux Locriens ; fut conquise en 342 par Philippe et donnée aux Étoliens, sur qui les Romains la prirent en 191.

NAUPLIE, Nauplion, nom de 2 villes de Morée.

La 1re, Nauplie de Malvoisie en italien, Napoli di Malvasia, dite aussi Monembasie (mot dont Malvoisie paraît être une corruption), est située sur la côte orientale, à 53 kil. S. E. de Mistra, sur la petite île de Minoa, réunie au continent par un pont ; 6000 hab. Évêché grec. Excellent vin dit de Malvoisie qu’on récolte aux environs. Près de là, ruines d’Epidaurus Limera (auj. Vieille-Malvoisie) ; restes d’un temple d’Esculape. – Nauplie devint principauté lors de la création de l’empire latin ; Michel Paléologue s’en empara bientôt après, mais les Vénitiens la lui enlevèrent ; Soliman la prit sur eux en 1540, mais ils la reprirent en 1690 et la gardèrent jusqu’en 1715. Comprise auj. avec toute la Morée dans le roy. de Grèce, elle est le ch.-l. de l’éparchie de Monembasie.

La 2e, Nauplie ou Napoli de Romanie, est à 40 kil. S. de Corinthe, sur une langue de terre, au fond du golfe de Nauplie (anc. golfe d’Argos) ; 12 000 hab. Archevêché grec, tribunaux, gymnase. Citadelle et mu-


railles très-fortes. Commerce de blé, huile, vin, soie, éponges, coton, laine, miel, cire, tabac, etc. Marais aux environs. - Cette ville était jadis le port d’Argos. Les Turcs la prirent en 1715 ; les Grecs insurgés la reprirent en 1822. En 1823, Ibrahim-Pacha l’assiégea vainement. Elle fut jusqu’en 1834 la capit. du nouv. roy. de Grèce ; elle est auj. le ch.-l. de la nomarchie d’Argolide-et-Corinthie. Il y éclata en 1862 une insurrection militaire, bientôt suivie de la chute du roi Othon.

NAUPLIUS, roi d’Eubée, un des Argonautes et père de Palamède. Son fils ayant péri victime des intrigues d’Ulysse, il voulut venger sa mort sur ce héros et sur les Grecs et dans ce but alluma de grands feux parmi des écueils pour les y attirer : beaucoup de vaisseaux grecs vinrent en effet y échouer ; mais Ulysse ayant, échappé, Nauplius se jeta à la mer de désespoir.

NAUSICAA, fille d’Alcinoüs, accueillit Ulysse lors de son naufrage dans l’île des Phéaciens.

NAUVOO, v. des États-Unis (Illinois), sur le Mississipi, aux confins de l’Iowa. Fondée en 1840 par les Mormons qui y construisirent un temple célèbre, mais qui en furent expulsés en 1846 ; occupée depuis 1848 par Cabet et ses disciples qui en firent la capitale de l’Icarie et tentèrent, mais sans succès, d’y réaliser leur système de communisme. La population qui, sous les Mormons, avait atteint 18 000 âmes, est auj. réduite à 2000.

NAVAILLES (Phil. DE MONTAUT DE BENAC, duc de), maréchal de France, né en 1619, m. en 1684, débuta en Italie et fut blessé au siège de Crémone ; combattit les Frondeurs dans l’Orléanais et l’Anjou ; remplaça le duc de Modène en 1652 dans le commandement des troupes françaises en Italie ; fut envoyé au secours de Candie en 1669, mais n’y obtint aucun succès, et fut, à son retour, exilé pour trois ans dans ses terres. Rappelé à l’activité en 1674, il prit une part active et glorieuse à la 2e conquête de la Franche-Comté ; il commanda l’aile gauche à Senef et y gagna le bâton de maréchal (1675) ; enfin, il prit Figuières en Catalogne (1676). Après la paix de Nimègue, il fut nommé gouverneur du duc de Chartres (depuis régent). Il a laissé des Mémoires, qui vont de 1635 à 1683, Paris, 1701. - Sa femme, la duchesse de Navailles, fut admise dans l’intimité d’Anne d’Autriche et du cardinal Mazarin, Dame d’honneur de Marie-Thérèse et surveillante, des filles d’honneur, elle perdit cette charge à cause de sa trop grande vigilance, qui contrariait les intrigues de Louis XIV.

NAVARETTE, Navarrete, Bg d’Espagne (Burgos), à 11 kil. O. de Logrono ; 2200 hab. Couvent, hôpital. Duguesclin fut pris en 1367 entre Navarette et Najera, dans une bataille que Henri de Transtamare perdit contre son frère Pierre le Cruel et le prince Noir.

NAVARETTE (le Père), missionnaire dominicain espagnol, né en Castille vers 1620, m. en 1689, séjourna en Chine de 1659 à 1672, y eut de vifs démêlés avec les Jésuites, et fut à son retour nommé archevêque de St-Domingue. Il a écrit en espagnol un Traité historique, politique, moral et religieux de la Chine, qui est estimé (Madrid, 1576).

navarette (Juan Fernandez), surnommé el Mudo (le Muet), peintre espagnol, né à Logrono en 1526, m. a Séville en 1579, avait perdu l’usage de la parole dès l’âge de 3 ans. Cette infirmité ne l’empêcha pas de manifester de bonne heure un goût très-décidé pour la peinture et d’y réussir. Il alla se former en Italie et fut élève du Titien. De retour en Espagne, il fut nommé peintre du roi Philippe II (1568) ; il travailla presque exclusivement pour l’Escurial. Le plus remarquable de ses tableaux représente Abraham au milieu des trois anges. Unissant la grâce à l’énergie, cet artiste sut allier les tons vigoureux du Titien et les nuances charmantes du Corrége.

NAVARIN, Neo-Castron en grec moderne, v. et port du roy. de Grèce, en Morée (Messénie), sur la côte O., à 100 kil. S. O. de Tripolitza ; 2000 hab. Insurgée contre les Turcs, elle fut assiégée en 1825 par Ibrahim pacha et capitula. La flotte turco-égyptienne