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Ali, pacha d’Égypte, y remporta le 25 juin 1839 une vict. décisive sur les troupes du sultan Mahmoud.

NGAMI ou NIGAMI, lac de l'Afrique australe, situé par 19° 7' lat. S. et 25° long. E., dans le pays des Namaquas et des Batouanas, a env. 100 kil. de tour. Il a été découvert en 1849 par Livingstone et exploré en 1856 par le suédois Anderson.

NIAGARA, riv. de l’Amérique du Nord unit les lacs Érié et Ontario et sert de limite entre le Ht-Canada et les États-Unis (New-York). Elle n’a que 60 k. de cours, mais est fort large : elle a 1 k. de largeur à sa sortie du lac Érié et 15 kil. près de l’île Grande. A 2 kil. de là elle forme une cataracte fameuse : les eaux, divisées par la petite île des Chèvres, se précipitent d’une hauteur de 50m environ, en deux chutes, celle du Fer-à-Cheval, du côté du Canada, qui a 600m de large, et celle du côté des États-Unis qui en a 200. On entend le bruit à 60 kil. de là. Un pont suspendu a été récemment jeté sur la Niagara : il s’élève à 82m au-dessus du niveau de l'eau.

NIBELUNGEN. V. NIEBELUNGEN.

NICAISE (S.), Nicasius, apôtre de la Neustrie, considéré comme le 1er archevêque de Rouen, vivait au IIIe siècle, et souffrit le martyre avec S. Mellon. On le fête le 11 oct. – Évêque de Reims au Ve s., martyrisé par les Vandales vers l’an 406, fonda dans sa ville épiscopale une église consacrée à la Ste Vierge, sur les débris de laquelle s’élève la cathédrale actuelle de Reims. On le fête le 14 déc.

NICAISE (l’abbé), antiquaire, né à Dijon en 1623, m. en 1701, était chanoine de la Sainte-Chapelle à Dijon. Il voyagea en Italie pour étudier les antiquités et les arts, et entretint pendant les 20 dernières années un commerce de lettres très-étendu avec les principaux savants de l’époque, Leibnitz, Huet, Bayle, etc. On n’a de lui que de courts écrits, consacrés pour la plupart à des points d’antiquité ; sa correspondance est conservée manuscrite à la Bibliothèque impériale en 5 vol. in-4. M. Cousin a imprimé sa Correspondance avec Leibnitz sur l’amour de Dieu dans ses Fragments philosophiques.

NICANDER, médecin et écrivain grec du 1er siècle av. J.-C., natif de Colophon. Des nombreux ouvrages qu’il avait composés sur des matières de médecine, il ne nous reste que deux poëmes didactiques fort médiocres, Theriaca et Alexipharmaca (ou des contre-poisons), imprimés dans le Corpus poetarum grœcorum, Genève, 1806 et 1814, et dans les Poetæ grœci bucolici et didactici de Didot, grec latin, 1846 ; traduits en français par J. Grevin, Anvers, 1567.

NICANOR, général des armées d’Antiochus Épiphane, roi de Syrie, marcha en Palestine contre Judas Machabée, fut deux fois vaincu, et périt dans la 2e rencontre. Judas lui fit couper la tête et la main droite, qui furent portées à Jérusalem.

NICARAGUA, v. du Guatemala, dans l’État de Nicaragua, à 192 kil. S. E. de Léon, sur le bord S. O. du lac de Nicaragua ; 13 000 hab. Évêché catholique. – Il ne faut pas confondre cette ville avec San-Juan-de-Nicaragua, v. et port du même État, sur le golfe du Mexique, à l’emb. du San-Juan.

NICARAGUA (État de), république de l’Amérique centrale, entre les États de Honduras au N., de Costa-Rica au S., le Grand-Océan au S. O. et la mer des Antilles à l’E. : 577 kil. du N. O. au S. O. sur 289 ; 350 000 hab. ; ch.-l., San-Léon de Nicaragua. Hautes montagnes (les Andes), volcans. Climat très-chaud,humide, fertile ; cacao, indigo, coton, gomme carana, fruits exquis. – Après avoir secoué le joug des Espagnols, ce pays fit depuis 1824 partie de la Confédération de Guatemala ; il s’en est détaché en 1847.

NICARAGUA (lac de), dans l’État de Nicaragua, est lié à la mer des Antilles par le fleuve San-Juan, et au Grand-Océan par un canal, ce qui met cette mer en communication avec l’Atlantique ; c’est un des plans proposés pour couper l’isthme de Panama et y ouvrir un canal de grande navigation. Le lac de Nicaragua a 193 kil. sur 77.

NICARIA, nom moderne de l’île d’Icarie.

NICASTRO, Neocastrum, v. d’Italie (Calabre Ultérieure 2e), à 25 kil. O. N. O. de Catanzaro ; 10 000 h. Évêché. Poterie, huile d’olive ; eaux thermales. Châeau où fut renfermé le fils rebelle de Frédéric II, roi de Naples. Terrible tremblement de terre en 1638.

NICATOR. V. NICANOR, DÉMÉTRIUS et SÉLEUCUS.

NICE, Nicæa chez les Romains, Nizza en italien, v. et port de France, ch.-l. des Alpes maritimes et jadis capit. du comté de Nice, sur la Méditerranée, à 880k. S. S. E. de Paris, à 125K. E. N. E. de Toulon, à 6 k. de l’embouch. du Var ; 48 273 h. Petit port. Évêché, trib., lycée ; consulats. Belles rues du Prince-Impérial, de Masséna, de la Croix de marbre ; promenade magnifique le long de la mer ; cathédrale, bibliothèque. Air pur et salubre, climat tempéré, qui fait recommander ce séjour aux malades. Manuf. de tabac ; comm. de soie, parfums, huile, anchois, liqueurs, etc. Patrie de Carle Vanloo, de Cassini, du général Garibaldi ; Masséna est né dans un village voisin. – Cette ville, dont le nom en grec signifie victoire (nikê),fut fondée par les Massiliens, vers 300 av. J.-C., en mémoire d’une victoire qu’ils avaient remportée sur les Liguriens. Ils la cédèrent, avant le temps de César, aux Romains, qui en firent un arsenal maritime. Sous Auguste, l’arsenal ayant été transporté à Fréjus, Nice perdit de son importance ; elle se releva au VIIIe siècle ; au XIIe, elle était la capitale du comté de son nom. En 1388, elle se donna à Amédée VII, duc de Savoie ; ce prince et ses successeurs l’agrandirent et l’embellirent. Elle fut en 1538 le siége d’un congrès entre Charles-Quint, Paul III et François I. Prise par les Français unis aux Turcs en 1543, par Catinat en 1691, par Berwick en 1706, elle fut réunie à la France en 1792, et fut le ch.-l. du dép. des Alpes maritimes jusqu’en 1814. Elle fut alors annexée aux États Sardes, dans lesquels elle était ch.-l. d’intendance ; elle revint à la France en 1860.

NICÉE, Nicæa, auj. Isnik, anc. v . de l’Asie mineure, en Bithynie, sur le lac Ascanius (lac d’Isnik), fut nommée d’abord Antigonie par Antigone, son fondateur, puis appelée Nicée par Lysimaque, du nom de sa femme Nicée. Patrie de l’astronome Hipparque et de l’historien Dion Cassius. Elle est surtout célèbre par un concile œcuménique qui s’y tint sous l’empereur Constantin en 325 ; ce concile dressa le fameux symbole des apôtres, dit Symbole de Nicée, condamna Arius et détermina le jour où la Pâque devrait être célébrée. En 787, un 2e concile œcuménique fut convoqué à Nicée : les Iconoclastes y furent anathématisés. On connaît sous le nom de Faux concile de Nicée le concile réuni dans cette ville sous l’empereur Constance. Prise en 1076 par Soliman, Nicée fut quelque temps la capitale de la sultanie de Konieh. Occupée en 1097 par les Croisés, elle fut donnée en 1204 à Louis de Blois avec le titre de duché de Nicée ou de Bithynie ; mais ce duché était à conquérir. Nicée était alors possédée par le Grec Théodore Lascaris I, qui sut s’y maintenir et qui agrandit son domaine de la Lydie, d’une partie de la Phrygie et des côtes de l’archipel jusqu’à Éphèse. En 1206, après l’occupation de Constantinople par les Latins, Théodore Lascaris forma de toutes ses conquêtes l’Empire dit de Nicée, sur lequel régnèrent après lui Théodore Lascaris I (1206), Jean Ducas Vatace (1222), Théodore Lascaris II (1255), Jean Lascaris (1259), Michel Paléologue (1260) ; ce dernier réunit l’empire de Nicée à celui de Constantinople, 1261. Les Turcs s’emparèrent de Nicée en 1333. V. ISNIK.

NICÉPHORE I, le Logothète, empereur d’Orient, né à Séleucie, était grand logothète (V. ce mot) lorsqu’il prit la pourpre, en 802 ; il relégua l’impératrice Irène à Lesbos, fit crever les yeux à son compétiteur Bardane, conclut avec Charlemagne un traité pour régler les limites des deux empires, fut battu par Haroun-al-Raschid et réduit à lui payer tribut, puis fut surpris et tué par les Bulgares (811). Ce prince favorisa les Manichéens et les Iconoclastes.