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gea en Allemagne et en Italie, fut à son retour chargé d’enseigner l’histoire à Strasbourg, abjura le luthéranisme entre les mains de Bossuet (1684), fut nommé par Louis XIV préteur royal de Strasbourg et remplit une mission diplomatique à Francfort-sur-le-Mein (1698). On a de lui : Alsaticarum rerum prodromus, Strasb., 1681, des éditions de Dictys, de Quinlilien, de l’Histoire Auguste, et une traduction latine de la Vie de Pythagore par Jamblique.

OBRÉGON (Bernardin), instituteur de l’ordre des Frères-infirmiers Minimes qui soignent les malades des hôpitaux en Espagne, né à Las Huelgas près de Burgos en 1540, m. à Madrid en 1599, avait été d’abord militaire et s’était livré au désordre ; il se convertit en 1568 et fonda l’ordre auquel son nom est resté attaché.

OBRENOWITCH, famille de princes de Servie. V. MILOCH et SERVIE.

O’BRIEN, anc. et illustre famille royale d’Irlande, issue de Brien, qui vivait au Xe s., régna sur le Munster pendant 500 ans. Le dernier roi de cette famille, Murrough O’Brien, échangea en 1542 le titre de Roi de Munster contre celui de Comte de Thomond que lui conféra Henri VIII. Cette maison a formé plusieurs branches. Lord J. Ch. O’Brien, vicomte de Clara, puis comte de Thomond, qui servit en France au XVIIIe s. et devint maréchal, appartenait à l’une d’elles ; les Mac-Mahon, desquels descend le maréchal de ce nom, duc de Magenta, sortent également de cette famille.

OBRINGA, l’Ahr ? riv. de la Gaule, séparait la Germanie supérieure de la Germanie inférieure.

OBSEQUENS (Julius), auteur latin de la fin du IVe s., n’est connu que par des fragments d’une compilation De Prodigiis, tirée surtout de Tite-Live, et imprimée ordinairement à la suite d’Aurelius Victor. Des éditions spéciales en ont été données par Lycosthène, Bâle, 1552 ; Oudendorp, Leyde, 1720 ; Hof, 1772. Il a été trad. en français par La Bouthière, Lyon, 1547, et par Verger, 1843, dans la collect. Panckoucke.

OBSERVANCE (Religieux de l’), religieux qui s’imposaient la loi d’observer dans toute leur rigueur les règles monastiques. On distinguait : 1° les Pères de l’Observance ou Observantins, issus de l’ordre de S. François et constitués à la suite de la réforme de 1363 ; 2° les religieux de l’Étroite Observance, de l’ordre de Cîteaux ; 3° ceux de la Grande Observance ; de l’ordre de la Merci ; 4° les Frères prêcheurs de la primitive Observance, réforme des Dominicains qui s’introduisit en France en 1636.

OBSERVANTINS. V. OBSERVANCE (Pères de l’).

OC (Langue d’). V. LANGUEDOC.

OCA (Sierra d’), Idubeda mons, la partie la plus septentrionale des monts Ibériens en Espagne, se rattache au versant méridional des monts Cantabres, dans la province de Palencia, entre les sources de l’Èbre et de la Pisuerga, se dirige au S. E. dans la province de Burgos, et va se lier à la Sierra de San-Millan, après un parcours de 110 kil.

OCAMPO (Florian de), historien espagnol du XVIe s., né à Zamora, était historiographe de Charles-Quint. Il avait entrepris d’écrire une Chronique générale de l’Espagne ; il en fit paraître en 1544 une 1re partie, qui allait jusqu’à la 2e guerre punique. Cet ouvrage a été continué jusqu’à J.-C. par Ambrosio Morales.

OCANA, Althæa ou Olcania, v. d’Espagne (Tolède), à 48 kil. N. E. de Tolède ; 6000 hab. Palais du duc de Frias, belle place, bel aqueduc de Fuenta-Vieja. — Cette ville appartint aux chevaliers de Calatrava jusqu’en 1182, puis à ceux de St-Jacques. Les Français y battirent les Espagnols le 19 nov. 1809.

OCANA, bourg d’Amérique (Nouv.-Grenade), sur le Rio-de-Oro, à 400 kil. N. E. de Bogota. Mines de cuivre. Il s’y tint en 1828 une célèbre Convention nationale pour modifier la constitution de Cucuta.

OCCAM (Guill. d’), philosophe scolastique, surnommé le Docteur invincible, né en 1270 au village d’Occam (Surrey), m. en 1347, appartenait à l’ordre des Cordeliers et fut disciple de Duns Scot. Après avoir rempli en Angleterre divers emplois ecclésiastiques, il fut banni de l’Université d’Oxford, pour avoir excité des troubles par la nouveauté de ses doctrines : il vint à Paris où il enseigna la théologie. Il prit la défense de Philippe-le-Bel contre Boniface VIII, et attaqua avec violence les prétentions temporelles des papes. Excommunié en 1330, il se réfugia à la cour de Louis de Bavière, qu’il soutint dans ses querelles avec le St-Siége. Il mourut à Munich. Occam combattit les Réalistes et soutint avec tant de succès la cause du Nominalisme qu’on l’appelait le Prince des Nominaux. Ses principaux écrits sont : Super quatuor libros Sententiarum, 1495 ; Summa logicæ, 1488 ; Quodlibeta, 1487 ; Super potestate summi pontificis, 1496.

OCCASION (l’), divinité allégorique qui présidait au moment le plus favorable pour réussir. On la représentait sous la forme d’une femme nue, chevelue par devant et chauve par derrière (ce qui signifie qu’on ne peut la saisir quand elle est passée) ; elle avait un pied en l’air et l’autre sur une roue.

OCCHIALI (KILIG-ALI, dit), renégat calabrais. Pris jeune par les Turcs, il se fit pirate sous les ordres de Dragut, s’éleva aux plus hauts grades dans la marine ottomane, se distingua en 1571 à la bataille de Lépante, ramena, après la défaite, les débris de la flotte turque à Constantinople, fut nommé par Sélim II capitan-pacha, et enleva en 1573 aux Espagnols La Goulette (fort de Tunis). Il mourut comblé de gloire en 1577. Il avait fondé à Constantinople une mosquée, et un collége pour 100 étudiants.

OCCIDENT (Empire d’), un des deux États formés de l’empire romain par le partage qui eut lieu entre Valentinien et Valens en 364, puis par le partage définitif entre Honorius et Arcadius en 395, comprenait la Bretagne romaine, les Gaules, l’Italie, l’Hispanie et l’Afrique (V. pour plus de détails, l’art. Empire ROMAIN). — L’Empire d’Occident périt après un siècle environ d’existence, sous Romulus Augustulus, en 476. Depuis 408, il allait sans cesse perdant de ses provinces par les invasions des Barbares ou par abandon volontaire. Milan, puis Ravenne, furent après Rome capitales de l’Empire d’Occident.

On appelle Second empire d’Occident, ou Saint empire romain d’Occident, celui qui fut fondé par Charlemagne eu 800, et qui fut continué par l’Empire d’Allemagne, constitué en 962 par Othon le Grand.

OCCIDENT (Église d’). On appelle quelquefois ainsi l’Église latine, comme on appelle Église d’Orient l’Église grecque. V. LATINE (Église).

OCCITANIE (c.-à-d. Pays de la langue d’Oc), nom donné souvent, dans le moyen âge, au Languedoc et même à tout le littoral français de la Méditerranée.

OCÉAN, Oceanus, dieu de la mer chez les païens, frère et époux de Téthys, et père des Océanides.

OCÉAN. On nomme ainsi l’immense étendue d’eau salée qui couvre la plus grande partie du globe ; on la divise en 5 grands bassins : le Grand-Océan ou O. Pacifique ; l’O. Atlantique ; l’O. Indien ; l’O. glacial Arctique et l’O. glacial Antarctique. V. ces noms.

OCÉANIDES, nymphes des mers, filles de l’Océan.

OCÉANIE, 5e partie du monde, est composée d’îles répandues dans le Grand-Océan, et s’étend, entre l’Amérique à l’E. et l’Asie à l’O., de 91° long. E. à 105° long. O., de 35° lat. N. à 56° lat. S. ; sa longueur est donc d’env. 174 degrés, et diagonalement d’au moins 20 000 kil. ; sa largeur va toujours diminuant à mesure qu’on s’avance vers l’est ; on évalue sa population à 20 millions d’âmes. Généralement on divise l’Océanie en trois régions, subdivisées chacune, comme il suit, en archipels et en groupes :

Groupe de Sumatra.
Archipel de la Sonde, Groupe de Java.
Arch. de Sumbava-Timor.
Malaisie ou Notasie (à l’O.) Archip. des Moluques, Gr. des Moluques.
Gr. de Célèbes.
Groupe de Bornéo,
Archip. des Philippines,