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d'un genre fort différent, entre autres un Atlas et des Hist. de l'Amérique, de l'Asie, du Japon.

OGINSKI (Michel, comte), noble polonais, né en 1731, m. en 1803, fut présenté à Catherine II par l'ambassadeur danois Osten dans le but de détourner sur sa personne les dispositions de la czarine eu faveur de Poniatowski (1763) : Catherine effectivement s'éprit de lui, mais elle ne changea rien à ses projets, et Poniatowski devint roi de la Pologne. Oginski fut nommé grand maréchal de Lithuanie. En 1771, il prit parti pour les patriotes polonais, battit les Russes à Ianof, et leur enleva Minsk; mais il fut surpris à Stolowice, et se vit forcé, après une déroute complète, de se réfugier à Kœnigsberg (1771), puisa Dantzick. Il revint plus tard en Pologne, et y fit creuser à ses frais un canal qui fait communiquer la Baltique et la mer Noire en liant le Niémen au Dnieper. — Son neveu, Cléophas O., 1765-1833, prit une part glorieuse aux luttes de la Pologne et fut un des plus Braves compagnons d'armes de Kosciuzko. Il rentra dans sa patrie à l'avènement d'Alexandre I, et fut nommé sénateur de Russie en 1810. Il a laissé des Mémoires sur la Pologne de 1778 à 1815, Paris, 1826.

OGIVE, reine de France, fille d'Édouard Ier, roi d'Angleterre, épousa Charles le Simple, dont elle eut Louis. Quand son époux eut été pris par le comte de Vermandois, elle s'enfuit au delà de la Manche, à la cour de son frère Athelstan, et y fit élever son fils, ce qui valut à ce prince le surnom d’Outre-mer.

OGLIO, Ollius, riv. de l'Italie septentr., naît dans la prov. ue Bergame, traverse le lac d'Iseo, reçoit la Mella, la Chiese, et joint le Pô sous Borgoforte (entre l'Adda et le Mincio), après un cours de 260 k.

OGMIOS ou OGMIUS, dieu gaulois. V. OGHAM.

OGNATE, v. d'Espagne (Guipuscoa), à 50 kil. S. O. de Bilbao; 4500 h. Anc. comté, anc. université dite du St-Esprit, réunie en 1842 à celle de Valladolid. Aux env. eaux minérales et mines de fer.

OGOURS, OGRES. V. OIGOURS.

OGYGÈS, roi de l'Attique et de la Béotie, passait pour fils de Neptune, sans doute parce qu'il était venu par mer; il bâtit la ville d'Éleusis. Sous son règne eut lieu un déluge qui inonda tout le pays soumis à ses lois. On place ce déluge environ 250 ans avant celui de Deucalion, vers l'an 1832 av. J.-C. On l'attribue à l'engorgement des canaux qui conduisaient l'eau du lac Copaïs à la mer. — Chez les poëtes, Ogygius signifie souvent très-ancien.

OGYGIE, Ogygia, pays où régnait Ogygès. comprenait toute la contrée qui fut depuis l'Attique et la Béotie. — Terre fabuleuse où l'on fait régner Calypso : c'était une île voisine de la côte mérid. de l'Italie, à l'E. du Brutium et au S. de Crotone.

OHIO (l'), grande rivière des États-Unis, est formée par l'Alleghany et la Monongahela, qui se réunissent à Pittsburg, coule à l'O., au S., à l'O. encore, puis au S. O., arrose Cincinnati, Louisville, et tombe dans le Mississipi à Jefferson, par 91° 18' long. O., 37° lat. N., après un cours d'env. 1600 k. Affluents, la Tennessee, le Cumberland, le Kentucky, etc.

OHIO (État de l'), un des États-Unis de l'Amérique du Nord, à l'O. de la Pensylvanie et de la Virginie, au S. du lac Érié et de l’État de Michigan : 336 kil. sur 300; 2 400 000 h.; le ch.-l. est Columbus; mais la ville principale est Cincinnati. Climat tempéré, humide; sol varié, aride sur beaucoup de points; vastes prairies et marais; vignobles estimés. Riches mines de houille dans l'est, près de l'Ohio; sources salines. Nombreux chemins de fer. — Ce pays était connu dès 1634 ; mais ce ne fut qu'en 1763 qu'il commença à être habité. C'est en 1802 qu'il a été érigé en État. On y trouve beaucoup d'antiquités provenant d'un peuple éteint.

OHMACHT, sculpteur, né en 1761 à Rothweil en Wurtemberg, m. en 1834, fut lié avec Klopstock, Lavater et Canova, duquel il apprit tous les secrets de son art, et se fixa à Strasbourg. Il se distingua par la grâce et la pureté, ce qui l'a fait surnommer le Corrége des statuaires. Parmi ses œuvres, on remarque : le Jugement de Pâris, à Munich; une Vénus sortant de la mer, à Lisbonne ; le Mausolée de l'empereur Rodolphe, à Spire; la statue de Luther, à Wissembourg; la Foi et la Charité, à Carlsruhe; 6 Muses, de grandeur colossale, au théâtre de Strasbourg.

OHOD, mont. d'Arabie, voisine de Médine, à l'O. Mahomet y fut vaincu par les habitants de la Mecque en 625 (an 3 de l'Hégire).

OHSSON (MOURADGEA D'). V. MOURADGEA.

OIGNON (l'), riv. de France, naît dans le dép. de la Hte-Saône (arr. de Lure), sépare ce dép. de ceux du Doubs et du Jura, et tombe dans la Saône au-dessus de Pontaillier; cours, 150 kil.

OIGOURS, peuple tartare de la famille ouralienne, émigra d'Asie en Europe vers le Ve s. Quelques-uns les croient les mêmes que les Hunigares ou Hounogoures, desquels les Hongrois Madgyars paraissent issus ; les autres les identifient avec les Ogours, peuple célèbre au moyen âge pour sa cruauté dont le nom a formé celui d’ogre, si fréquent dans les contes de fées. Les Oigours possèdent de temps immémorial une écriture à part et une littérature remarquable.

OIHÉNART (A.), écrivain basque du XVIIe s., né à Mauléon, m. vers 1675, était avocat au parlement de Navarre. Il a composé, sous le titre de Notitia utriusque Vasconiœ (Paris, 1637), une des meilleures histoires qui existent sur nos anciennes provinces. Il a aussi laissé un recueil de Proverbes basques (1657), réimprimé en 1847 par Francisque Michel.

OIL (Langue d'). Voy. LANGUEDOC.

OILÉE, roi des Locriens et l'un des Argonautes, fut père d'un des deux Ajax.

OISE (l'), OEsis, Isara, naît en Belgique, à Sélogne (Hainaut), sur les confins du dép. de l'Aisne, arrose Guise, La Fère, Noyon, Compiègne, Creil, Beaumont, Pontoise, reçoit à droite le Thérain, à gauche l'Aisne, et tombe dans la Seine par la r. dr. à Conflans-Ste-Honorine, après un cours de 240 kil. Elle donne son nom aux dép. de l'Oise et de Seine-et-Oise. L'Oise communique avec le canal de St-Quentin. Un canal latéral à cette rivière, long de 28 kil., a été creusé de 1826 à 1828 entre Longueil et Janville.

OISE (dép. de l'), entre ceux de la Somme au N., de l'Aisne à l'E., de Seine-et-Marne et de Seine-et-Oise au S., de l'Eure et de la Seine-Infér. à l'O. : 5825 kil. carrés; 401 417 h. ; ch.-l. Beauvais. Il a été formé de parties de l'Ile-de-France et de la Picardie. Il est arrosé par l'Oise, qui lui donne son nom, et par l'Aisne, l'Ourcq et le Thérain. Pierres de taille et pierres meulières; marbre lumachelle, etc. Sol gras, riche; beaucoup de blé, lin, chanvre, navette ; peu de vin; cidre et bière; bons pâturages et belles forêts. Gros et menu bétail; volaille, gibier, poisson. Lainages, tapis de pied et autres tapisseries, passementerie, toile, dentelle, tabletterie; sulfate de fer, limes, râpes, etc. — Ce dép. a 4 arr. (Beauvais, Clermont-en-Beauvoisis, Senlis, Compiègne), 35 cant., 700 communes ; il appartient à la 1re div. milit., dépend de la cour imp. d'Amiens et a un évêché à Beauvais.

OISEAUX (Iles des). V. AVES.

OISEMONT, ch.-l. de cant. (Somme), à 40 kil. O. d'Amiens; 1072 hab. Grains, laines, chevaux.

OISSEL, v. du dép. de la Seine-Inférieure, à 12 kil. S. de Rouen, sur la r. g. de la Seine et sur le chemin de fer de Paris au Havre ; 3685 h. Filatures. Près de là, célèbre station des Normands sur la Seine.

OJÉDA (Alph. d'), capitaine espagnol, né à Cuença au XVe s., fut de la 2e expédition de Colomb, commanda l'expédition de 1499, dont Améric Vespuce faisait en partie les frais, mais se sépara de lui à la suite de brouilles. Il eut une foule d'aventures extraordinaires, et mourut dans la dernière pauvreté.

OKA, riv. de la Russie d'Europe, naît dans le gouvt d'Orel et près de cette ville, arrose ceux de Toula, Kalouga, Riazan, Tambov, Vladimir, Nijnéi-Novogorod, reçoit la Moskova et se joint au Volga à Nijnéi-Novogorod, après un cours d'env. 1400 kil.