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ORANGE (Philibert de CHALON, prince d'), grand capitaine du XVIe s., né en 1502, au château de Nozeroy (Jura), m. en 1530. François I lui ayant confisqué en 1517 la principauté d'Orange parce qu'il ne voulait pas reconnaître la suzeraineté de la France, il se retira auprès de Charles-Quint, qui lui donna le comté de St-Pol. Pris par les Français en 1525, il fut enfermé au château de Lusignan et y resta jusqu'au traité de Madrid (1526). Il accompagna le connétable de Bourbon au siège de Rome, lui succéda dans le commandement des Impériaux, s'empara du château St-Ange, et força le pape à accepter les plus dures conditions. Vice-roi de Naples en 1528, il força les Français à lever le siège de cette ville et à quitter le royaume (1528), mais il se déshonora dans cette occasion par la cruauté qu'il exerça envers ceux des Napolitains qui avaient accueilli les Français. Chargé de commander l'armée impériale en Toscane, il assiégeait Florence (1530) lorsqu'il fut tué, à l'âge de 28 ans. Brantôme a écrit sa Vie.

ORANGE (Guillaume et Henri Frédéric DE NASSAU, princes d'). V. GUILLAUME et NASSAU.

ORANGISTES, Orangemen, nom de mépris donné en 1689, par les Catholiques restés fidèles à la cause de Jacques II, aux Protestants d'Irlande qui avaient reconnu l'usurpation de Guillaume d'Orange. Il désigne encore aujourd'hui ceux des membres du parti tory qui s'opposent dans le parlement à toute concession en faveur des Catholiques d'Irlande.

ORANIENBAUM (c.-à-d. oranger), v. forte de la Russie (St-Pétersbourg), à 41 k. S. O. de St-Pétersbourg, sur le golfe de Finlande, vis-à-vis de Kronstadt; 1500 hab. Château impérial (ancienne maison de plaisance bâtie par Menzikoff) ; école des cadets ; hôpital des marins.

ORATOIRE (Pères de l'), congrégation religieuse, fondée à Rome en 1550, par S. Philippe Néri, sous le nom de Confrérie de la Trinité, fut d'abord destinée à donner des secours aux pèlerins que la piété amenait à Rome. Quelque temps après, le fondateur, ayant entrepris d'instruire les enfants, se fit aider par de jeunes ecclésiastiques qu'on nommait Oratoriens, parce qu'ils se plaçaient devant l'église pour appeler le peuple à la prière. Ce nom s'étendit bientôt à l'ordre entier. Les Pères de l'Oratoire vivaient en communauté, sans aucun vœu spécial. Leur nombre, qui n'était d'abord que de 15, s'accrut bientôt indéfiniment et l'ordre s’enrichit rapidement. Leur siège principal à Rome était l'église de Notre-Dame de la Vallicella, dite Chiesa Nuova. — En 1611, P. de Bérulle imita cet institut en France en y fondant l’Oratoire de Jésus, que confirma Paul V en 1613. Cette dernière institution avait pour but d'honorer l'enfance, la vie et la mort de J.-C., d'instruire la jeunesse, d'élever des clercs pour l'Église dans les séminaires, d'enseigner le peuple par la prédication et les missions. Cet ordre a produit beaucoup d'hommes distingués (Malebranche, Massillon, Mascaron, Richard Simon, le P. Lelong, La Bletterie, Foncemagne, Dotteville, Daunou, etc.), et a rendu de grands services à l'enseignement : ses colléges les plus renommés étaient ceux de Juilly et du Mans. Établi d'abord rue St-Jacques, à Paris, il eut dans la suite son ch.-l. dans l'église de l’Oratoire (rue St-Honoré). — Supprimé en 1790, l'Oratoire a été rétabli à Paris en 1853, mais sur de nouvelles bases, par M. l'abbé Petétot, sous le titre d’Oratoire de l'Immaculée Conception. On doit au P. Perraud l’Oratoire de France aux XVIIe et XIXe siècles, 1 vol. in-8, 1865.

ORB, Orobis, riv. de France (Hérault), naît près du Caylar, passe à Béziers, et se jette dans la Méditerranée près de Port-Vendres, après un cours de 110 k.

ORBE, Orben en allemand, Urba ou Urbigenum en latin, v. de Suisse (Vaud), sur l'Orbe (qui tombe dans le lac de Neufchâtel), à 24 kil. N. de Lausanne; 2100 h. — Conquise par les Suisses en 1475.

ORBEC, ch.-l. de c. (Calvados), dans l'anc. pays d'Auge, à 20 kil. S. E. de Lisieux, sur l'Orbec (affluent de la Toucque) ; 3266 hab. Collége. Draps, étoffes de laine, rubans, tanneries.

ORBIGNY (Alcide d'), naturaliste, né en 1802 à Couëron (Loire-Inf.), m. en 1857, était fils d'un chirurgien de marine. Il exécuta de 1826 à 1833 un grand voyage d'exploration dans l'Amérique du Sud, et fut nommé en 1852 professeur de paléontologie au Muséum, chaire créée pour lui. Il a publié, entre autres ouvrages : Voyage dans l'Amérique méridionale (7 v. gr. in-4, avec planches, 1835-1849), où sont décrites beaucoup d'espèces nouvelles; Galerie ornithologique (1836) ; Paléontologie française (1836), et a pris part au Dictionnaire universel d'histoire naturelle de Ch. d'Orbigny, son frère (13 v. in-8, 1829-1849).

ORBITELLO, v. d'Italie (Toscane), à 100 kil. S. de Sienne, sur le petit lac d'Orbitello; 3000 hab. Port commode. Prise par les Français en 1646.

ORCADES, Orkneys en anglais, groupe d'îles situé au nord de la pointe septentrionale de l’Écosse, par 38° 42-59° 22' lat. N. et 4° 35'-5° 35' long. O., est séparé du comté de Caithness par le détroit de Pentland. On en compte 67, dont 29 habitées : Pomona ou Mainland, Hoy, les deux Ronaldshay, Sanda, Shapinshay, Stronsay, Westray sont les principales ; on y compte 31 000 hab. Climat humide, pluies perpétuelles, froid moins vif que n'indiquerait la latitude; sol montueux et peu fertile, pâturages, bétail, pêche. Les Orcades, jointes au Shetland, forment un des comtés de l’Écosse; il compte 62 000 h. et a pour ch.-l. Kirkwall. — C'est la flotte d'Agricola qui fit connaître ces îles aux Romains, vers 84. Au Xe siècle, elles furent conquises par des pirates normands qui en exterminèrent les habitants ; plus tard, elles passèrent à la Norvège : le roi d’Écosse Jacques III les recouvra par son mariage avec Marguerite, fille du roi de Norvège (1470). Jacques VI consolida cette possession, qui était disputée par le Danemark, en épousant Anne, fille du roi de ce pays. Données en apanage à un fils naturel de Jacques V, elles passèrent en 1696 dans la famille Hamilton.

ORCADES AUSTRALES, dites aussi Nouvelles-Orcades et Powell, groupe d'îles du Grand-Océan Austral, par 60° 46' lat. S. et 47° long. O., au S. E. de l'Amérique et à l'E. N. E. des Nouvelles Shetland. Elles sont arides et désertes : des pics aigus forment les sommets de la plupart. Les deux principales sont Pomona ou Coronation, dominée par deux montagnes, dont l'une a 1645m de hauteur et l'autre 1320m; et Laurie, dont le point culminant a 940m. On pêche des phoques sur leurs bords. — Ces îles furent découvertes en 1819 par le capitaine anglais Smith.

ORCAGNA, peintre. V. ORGAGNA.

ORCHA, v. de Russie (Mohilev), sur le Dniepr, à 75 kil. N. de Mohilev; 2000 hab. Défaite du czar Wasili IV par les Polonais en 1514.

ORCHIES, Origiacum, ch.-l. de cant. (Nord), à 18 kil. N. E. de Douai; 3708 hab. Huile, bière, genièvre; tanneries, poteries, etc.

ORCHIMONT, village de Belgique (Luxembourg), sur la Semoy, près des frontières de France, et de la prov. de Namur ; 300 hab. Restes d'un château fort, pris et rasé en 1636 par les Français. Ane, comté.

ORCHOMÈNE, Orchomenus, auj. Kalpaki, ville fort ancienne d'Arcadie, à l'E., un peu au N. de Mantinée, existait dès le temps d'Homère. Dans la guerre du Péloponèse, elle fut prise par les Athéniens. Dans les guerres entre les Étoliens et les Achéens, elle tint d'abord pour les premiers; prise par Cléomène, puis par Antigone, elle finit par entrer dans la ligue achéenne. Elle était en ruines du temps de Strabon; à l'époque de Pausanias elle avait été rebâtie et renfermait des temples remarquables de Neptune et de Vénus.

ORCHOMÈNE, v. de Béotie, dite O. Minyenne, parce qu'elle fut fondée par les Minyens, avait d'abord été bâtie dans la plaine qui depuis fut couverte par le lac Copaïs, mais une inondation, força les habitants à aller s'établir sur le mont Acontion, presque à