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bardée en 1848 pour avoir tenté de secouer le joug. Napoléon avait donné en 1807 le titre de duc de Padoue au général Arrighi. — La province de Padoue compte 310 000 h. et a pour villes principales, (outre Padoue), Abano, Arqua, Monselice, Este, Castelbaldo.

PADUS, nom latin du PÔ.

PAËR (Ferdinand), compositeur et pianiste distingué, né à Parme en 1771, m. à Paris en 1839, fit représenter à Venise dès l'âge de 14 ans l'opéra de Circé, qui eut un grand succès, visita Padoue, Milan, Florence, Naples, Rome, Bologne, Vienne, où il composa plusieurs de ses ouvrages, et fut appelé en 1801 à Dresde par l'électeur de Saxe, qui le nomma son maître de chapelle. Emmené en France en 1807 par Napoléon, il fut tour à tour directeur du Théâtre italien et du grand Opéra. Sous Louis XVIII, il fut en outre directeur et compositeur de la musique du roi, et professeur de composition au Conservatoire. Il fut élu en 1831 membre de l'Institut. Ses principaux ouvrages sont : la Clemenza di Tito, Cinna, Agnese, Il Principe di Tarente, Idomeneo, Il Morto vivo, la Griselda, Sargine, l'Oriflamme, la Prise de Jéricho, le Maître de chapelle. Il brille surtout par la verve comique.

PÆSTUM, en grec Posidonia, auj. Pesti, v. de l'Italie anc., dans la Grande-Grèce, sur la côte de la Lucanie, à 40 k. S. E. de Naples, avait été très-florissante aux VIIe, VIe et Ve s. av. J.-C., puis tomba en décadence, et finit par devenir colonie romaine. Son climat était délicieux; ses rosiers, qui fleurissaient deux fois par an, étaient surtout célèbres. Les ruines de Pæstum sont encore aujourd'hui magnifiques : restes des murailles d'enceinte de la ville, d'un grand et d'un petit temple dorique périptère, d'une basilique, d'un amphithéâtre, etc.; ces ruines ont été décrites par Lagardette, Paris, 1773 et 1799, et par Paoli, Rome, 1784. — Pæstum était une colonie dorienne, et avait été fondée au VIIIe s. av. J.-C. Les Lucaniens s'en emparèrent en 430 av. J.-C. Les Sarrasins la détruisirent en 915. — Pæstum donnait son nom à un golfe formé par la mer Tyrrhénienne, qui est auj. le golfe de Salerne.

PÆTUS (c.-à-d. un peu louche), surnom commun a plusieurs familles romaines, surtout à celle des Ælius, des Papirius et des Cæcina.

PÆTUS (CÆCINA), trempa dans la conspiration de Scribonien contre Claude, et fut condamné à mourir; sa femme, la célèbre Arrie, l'encouragea à se donner la mort et se tua avec lui.

PÆTUS THRASEAS. V. THRASEAS.

PAËZ (Beremond et Ferdinand), fils du comte de Transtamare Pierre de Lima, furent successivement les amants de Thérèse, veuve de Henri de Bourgogne, 1er roi de Portugal. Cette princesse maria le 1er à Urraque, sa fille, et donna au 2e sa propre main, avec le titre de comte de Portugal, vers 1124. Quatre ans après, Alphonse Henriquez, fils de Thérèse et du roi Henri, parvenu à l'âge de dix-huit ans, battit les troupes de sa mère à San-Mamède, l'enferma dans un couvent et bannit Ferdinand Paëz, après lui avoir fait jurer de ne jamais remettre le pied en Portugal.

PAGAN (François, comte de), ingénieur et astronome, né en 1604 près d'Avignon, m. en 1665, se distingua dans les guerres d'Italie, de Picardie, de Flandre. On a de lui : Traité des fortifications, Paris, 1645; Théorèmes géométriques; Relation de la riviere des Amazones, 1655; Théorie des planètes, 1657; Tables astronomiques, 1658; Œuvres posthumes, 1669.

PAGANEL (P.), né en 1745 à Villeneuve-d'Agen, m. en 1826, avait été successivement professeur au collège d'Agen, procureur syndic à Villeneuve d'Agen, membre de l'Assemblée législative et de la Convention, où il vota pour la déchéance du roi et le renvoi devant les tribunaux, puis pour un sursis à l'exécution jusqu'à la paix. Nommé sous le Directoire secrétaire général aux Relations extérieures, il déploya dans toutes ses missions autant de courage que de désintéressement. Exilé en 1815, il m. à Bruxelles, On lui doit un Essai historique sur la Révolution française, 1810 (mis au pilori sous l'Empire), une Hist. de Napoléon Bonaparte, 1815, et une trad. des Animaux parlants de Casti, 1818. — Son fils, Camille P., né à Paris en 1797, m. en 1859, suivit d'abord le barreau, fut nommé après 1830 maître de requêtes, fut six ans député de Lot-et-Garonne, devint en 1830 secrétaire général, puis directeur au ministère de l'agriculture et du commerce, et rentra dans la vie privée en 1848. On lui doit, outre une traduction élégante de Florus, quelques ouvrages historiques estimés : Hist. de Frédéric le Grand, 1830; Hist. de Joseph II, 1843; Hist. de Scanderbeg, 1855.

PAGANINI (Nicolo), célèbre violoniste, né à Gênes en 1784, d'un père musicien, mort à Nice en 1840, montra un talent précoce. Après avoir pris les leçons de Costa à Gênes, et de Paër à Parme, il fut attaché à la cour d'Élisa Baciocchi, sœur de Napoléon, et dirigea à Lucques l'orchestre de cette princesse jusqu'en 1813. Il parcourut ensuite les principales villes de l'Europe, excitant partout l'enthousiasme. Il vint à Paris en 1831, et y donna 15 concerts qui attirèrent la foule. Enrichi par son talent, cet artiste laissa une fortune de plus de 4 millions. Ce qui le distinguait, c'était moins la pureté des sons et le sentiment de l'harmonie que la force et l'adresse d'exécution : à l'aide de ses doigts, qui étaient excessivement longs, il pouvait jouer des morceaux entiers sur une seule corde de la basse. Il était aussi compositeur distingué, et on l'a surnommé le Beethoven de l'Italie : ses œuvres musicales ont été publiées par son fils à Paris en 1852. Cet artiste singulier se faisait remarquer par la bizarrerie de son caractère presque autant que par son talent.

PAGASES, Pagasæ, auj. Volo, v. de Thessalie, sur le Golfe Pagasétique (auj. Golfe de Volo), servait de port à la ville de Phères. C'est là que, selon la Fable, fut construit le vaisseau des Argonautes dit souvent Pagasæa ratis. Apollon y avait un temple,

PAGÈS (Franç., vicomte de), né à Toulouse en 1748, mort en 1793, visita la Louisiane (1767-71), suivit Kerguelen aux Terres australes, servit en Amérique, et fut égorgé à St-Domingue dans une révolte des Nègres. On lui doit un Voyage autour du monde et vers les deux pôles en 1767-76, Paris, 1782; — Xavier Pagès, né à Aurillac en 1745, mort en 1802, a publié : Tableaux historiques de la Révolution française, 1800; Hist. secrète de la Révolution, 1801; Vie et aventures de J. L. de Fiesque, 1802, etc.

PAGÈS (GARNIER), né à Marseille en 1801, mort en 1841, se fit inscrire au tableau des avocats de Paris, participa à la Révolution de juillet 1830, et fut, après cette révolution, un des chefs du parti républicain. Député de l'Isère, puis de la Sarthe de 1831 à 1835, il devint l'objet de quelques poursuites après l'insurrection des 5 et 6 juin 1832 et acquit une grande popularité. — Son frère, Louis Garnier Pagès, né en 1803, prit part à la Révolution de 1848. Grâce au souvenir de son aîné, il fut acclamé maire de Paris et membre du gouvernement provisoire. Il s'occupa surtout de finances et attacha son nom à des mesures désastreuses, qui hâtèrent la chute de la République.

PAGI (Ant.), cordelier, né en 1624 à Rogues en Provence, m. en 1690, est auteur de la Critica historico-chronologica in Annales ecclesisticæ card. Baronii, où il rectifie année par année les erreurs de Baronius , 4 vol. in-fol., 1689-1705. — Son neveu, François P., aussi cordelier, 1654-1721, fut son collaborateur pour la Critique de Baronius, dont il publia les 3 derniers tomes, et donna une histoire abrégée des papes, Breviarium historico-chronologico-criticum, 4 v. in-4, 1717-1747, que publia et termina son neveu Antoine, qui était aussi cordelier. — Un autre neveu de François, P. François, 1690-1740, né à Martigues, a donné l’Histoire de la révolution des Pays-Bas, Paris, 1727, et une Hist. de Cyrus le Jeune et de la retraite des Dix-mille, 1736.

PAGNINI (Luc Ant.), carme, né à Pistoie en 1737,