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S. Louis, une galerie célèbre, appelée autrefois la Grand’Salle et auj. la Salle des Pas perdus, construite en 1622 par J. De Brosse.

PALAIS-ROYAL, beau palais de Paris, situé entre les rues St-Honoré, de Richelieu et de Valois, comprend, outre le palais proprement dit, un vaste bazar composé de riches boutiques, construites autour d’un jardin d’agrément, qui sert de promenade. Ce palais, élevé de 1629 à 1636 pour le cardinal de Richelieu par l’architecte J. Lemercier, porta d’abord le nom de Palais-Cardinal. Richelieu en fit don à Louis XIII en 1640. Après la mort de ce roi, Anne d’Autriche vint l’habiter avec le jeune roi Louis XIV, son fils, ce qui valut à l’édifice le nom de Palais-Royal, qu’il a conservé. Louis XIV le donna en 1693 à Philippe d’Orléans, son frère. En 1763, à la suite d’un incendie, Louis-Philippe d’Orléans, petit-fils du Régent, le fit reconstruire. On commença en 1782 les bâtiments qui entourent le jardin ; la galerie d’Orléans, qui complète l’enceinte, ne fut achevée qu’en 1829. Le palais a été restauré de 1860 à 1862 et augmenté d’un nouveau corps de bâtiment attenant au Théâtre-Français. Le Palais-Royal fut, après le 18 brumaire, affecté au Tribunat ; en 1814, il fut rendu à la famille d’Orléans. Il est auj. la demeure du prince Napoléon.

PALAISEAU, Palatiolum, ch.-l. de c. (Seine-et-Oise), sur l’Yvette, affluent de l’Orge, à 15 kil. S. E. de Versailles ; 1912 hab. Chemin de fer. Restes d’un château, qu’habita le financier Pâris. L’église renferme le tombeau du grand Arnauld. Anc. marquisat.

PALAMÈDE, fils de Nauplius, roi d’Eubée, inventa, dit-on, les poids, les mesures, le jeu d’échecs et le jeu de dés, et ajouta à l’alphabet grec les 4 lettres ξ, θ, φ, χ. Il est le premier qui ait su ranger un bataillon et placer des sentinelles autour d’un camp, ce qui lui a fait attribuer l’invention des échecs ; c’est lui qui inventa le mot d’ordre. Il alla au siége de Troie et déjoua la ruse d’Ulysse, qui feignait la folie pour ne pas s’y rendre : celui-ci, pour se venger, l’accusa faussement d’intelligences avec les Troyens, et le fit condamner à mort et lapider. V. NAUPLIUS.

PALAMOS, v. forte d’Espagne (Catalogne), avec un petit port sur la Méditerranée, à 96 kil. de Barcelone et à 27 k. S. E. de Girone. Vaste môle. Prise par les Français en 1694.

PALAOUAN, une des îles Philippines, entre 8°-12° lat. N. et 115°-118° long. E., a 450 kil. sur 60 (c’est une des plus grandes de l’Archipel). Elle est habitée à l’intérieur par des peuplades indépendantes. Les Espagnols n’y ont qu’un petit fort dit Tay-tay, au N.E. On en tire de l’or, de la cire, des écailles de tortue, de l’écume de mer, de l’ivoire, du bois de laque.

PALAPRAT (J. DE BIGOT), poëte comique, né à Toulouse en 1650, m. en 1721, fut capitoul de Toulouse (1675) et chef du consistoire (1684), puis vint se fixer à Paris afin d’y travailler pour le théâtre et devint secrétaire du duc de Vendôme. Uni à Brueys par une étroite amitié, il composa avec lui l’Avocat patelin, le Secret révélé, le Sot, le Grondeur, le Muet, le Concert ridicule. Il fit seul quelques autres pièces d’un mérite moindre : Hercule et Omphale, la Prude. Palaprat possédait une intarissable gaieté, qu’il porta dans ses compositions. Il a donné une édit. des œuvres qui lui sont propres, Paris, 1711, in-12. Le recueil des Œuvres de Brueys et Palaprat a été publié en 1755 en 5 v. in-12. La liaison des deux auteurs a fourni à Étienne le sujet d’une intéressante comédie, Brueys et Palaprat, jouée au Théâtre-Français.

PALATIN (mont), Palatinus mons, une des sept collines principales de Rome, était très-près du Tibre, à l’E. de ce fleuve, à l’O. des monts Aventin, Esquilin, Viminal, Quirinal, et presque au centre de la ville. C’est sur le Palatin que furent bâties la Pallantée d’Évandre et la ville naissante de Romulus. Cette colline n’a pas plus de 46m de haut.

PALATIN (Comte), grand officier chargé, dans les premiers temps de l’empire d’Allemagne, de la surintendance des revenus du monarque et d’une partie de sa juridiction. D’abord simples assesseurs des ducs dans les affaires criminelles, ils furent plus tard chargés, dans l’intérêt du prince, de contrôler l’usage que les ducs faisaient de leur autorité. Ils étaient dans l’origine nommés par l’empereur, mais leur office finit par être un vrai fief et devint héréditaire. Ils habitaient en général un des palais impériaux situés dans le duché où ils avaient été envoyés, et ils en tiraient leur nom. Il y eut des comtes palatins en Lotharingie (Lorraine), en Saxe, en Bavière, en Souabe, et plus tard en Bourgogne (Franche-Comté). Celui de Lorraine était censé le plus noble de tous, parce qu’il exerçait aussi dans le duché de France : et, quand ce duché cessa, il fut encore regardé comme le premier prince d’Allemagne. Insensiblement, ce comte prit le nom de palatin du Rhin. Lors de l’extinction de la maison de Châlon (en 1315), à laquelle appartenait le comté palatin de Bourgogne, il ne resta en fait de maison palatine que la ligne de Wittelsbach, investie du Palatinat du Rhin. Son chef était électeur : de là son nom usuel d’électeur-palatin. Les chefs des branches cadettes de la ligne de Wittelsbach se nommaient comtes palatins, et on ajoutait à ce titre celui du petit État qu’ils possédaient en propre, comme de Neubourg, de Birkenfeld, etc. Cette ligne porte auj. la couronne royale de Bavière. V. ci-après PALATINAT,

PALATIN, titre donné dans l’anc. royaume de Pologne au gouverneur d’un palatinat ou vayvodie. Les palatins faisaient tous partie du sénat. Ils n’étaient point héréditaires, c’est le roi qui les nommait.

PALATIN (Grand). C’était en Hongrie le 1er des magnats : il était 1er ministre et représentant du roi, général de l’armée, chef suprême de la justice et régent en cas d’absence ou de minorité. Il était choisi par l’Assemblée nationale entre 4 candidats présentés par le roi. Les divisions du territoire, dites comitats ou palatinats, étaient confiées à des palatins spéciaux.

PALATINAT, en allemand Pfalz, nom commun à 2 pays de l’anc. empire d’Allemagne : 1o le Ht-Palatinat (dans le cercle de Bavière), entre la Bavière, Nuremberg, Bayreuth, Neubourg et la Bohême ; il avait pour capitale Amberg ; 2o le Bas-Palatinat ou Palatinat du Rhin (dans le cercle du Ht-Rhin), sur l’une et l’autre rive du Rhin, ayant la Lorraine et l’Alsace au S., Trêves, Mayence et Liége à l’O. et au N., Bade et le Wurtemberg de l’autre côté du Rhin. Ce dernier (qui est le vrai Palatinat) avait dans sa plus grande largeur 125 kil. ; sa capitale était Heidelberg ; ensuite venaient Manheim et Frankenthal. Le Palatinat du Rhin formait un électorat (un des sept plus anciens). L’origine de cet État vient des comtes palatins qu’établissaient les empereurs dans chaque duché, pour y représenter l’autorité impériale ; de tous ces comtes palatins, deux seulement, celui de Bourgogne et celui de Lotharingie, se maintinrent puissants ; le domaine de l’un devint la Franche-Comté, celui de l’autre le Palatinat du Rhin. Celui-ci, après avoir passé de famille en famille, était possédé en 1215 par Henri de Brunswick, fils de Henri le Lion. Ce prince, ayant pris parti contre Frédéric II, fut dépouillé de ses États, qui furent donnés à Louis de Bavière, de la maison des Wittelsbach. Pendant longtemps cette maison réunit la Bavière et le Palatinat ; mais en 1294, elle forma deux lignes, la Rodolphine, issue de Rodolphe de Bavière, à qui resta le Palatinat du Rhin, et la Ludovicienne, issue de Louis, qui eut la Bavière et, depuis 1621, le Ht-Palatinat. La ligne Rodolphine était l’ainée ; elle existe encore auj., tandis que sa cadette s’est éteinte en 1777 ; elle réunit maintenant à peu près la Bavière (très-augmentée) et l’ancien Palatinat. — La famille de Wittelsbach, avant le partage en deux lignes, avait fourni trois électeurs palatins. Agrès le partage de 1294, la ligne Rodolphine en fournit six : Rodolphe I, Adolphe I, Rodolphe II, Robert I, II et III (ce dernier fut empereur de 1400 à 1410). Après cette époque paraissent : 1o Louis III le Barbu, 2o six électeurs