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lande, bornée, au N. par l'anc. mer de Harlem, à l'E. par les prov. d'Utrecht et de Gueldre, au S. par celles de Brabant sept, et de Zélande, à l'O. par la mer du Nord ; 2778 k. carrés, 610 000 h. ; ch-l., la Haye. Elle forme 7 arr. : Saardam, Rotterdam, La Haye, Delft, Leyde, Dordrecht, Gorkum.

HOLLANDE (NOUVELLE-), V. AUSTRALIE.

HOLMIA, nom latinisé de STOCKHOLM.

HOLOPHERNE, général de Nabuchodonosor I, envahit la Judée, et mit le siége devant Béthulie. Il allait s'en emparer, lorsqu'il fut tué pendant son sommeil par Judith, 659 av. J.-C. V. JUDITH.

HOLSTEIN, duché de l'Allemagne du Nord (États prussiens), est borné au N. par le territoire de Slesvig, au N. E. et à l'E. par la Baltique et le duché de Lauenbourg, au S. par la république de Hambourg et par l'Elbe, à l'O. par la mer du Nord; 145 kil. sur 90; 525 000 hab.; ch.-l. Glückstadt. Il se divise en 20 bailliages : Steinborg, pays des Dithmarses, Rendsbourg, comté de Rantzau, seigneurie de Pinneberg, Altona, Reinbek, Trittau, Tremsbuttel, Rethwisch, Rheinfeld, Travendal, Segeberg, Neumünster, Plœn, Arensbœk, Bordesholm, Kiel, Kronhagem, et Cismar. Le Holstein est arrosé par l'Elbe, le Stor, la Bille, l'Alster, l'Eyder, etc., et traversé par le canal de Kiel. On y trouve beaucoup de lacs. Il produit des céréales en abondance : blé, sarrasin; légumes, pommes de terre; houblon, chanvre, lin, bois, etc. On y élève des bestiaux, et surtout des chevaux estimés. La religion dominante est le Luthéranisme. — Le Holstein fut primitivement occupé par des peuplades saxonnes. Conquis par Charlemagne, qui en forma le margraviat de Nordalbingie, il resta longtemps, sous les successeurs de ce prince, soumis aux ducs de Saxe de la race de Billung, puis, après leur extinction, à Lothaire de Supplinbourg, qui en investit, à titre de comté, Adolphe de Schauenbourg, en 1106. La famille de Schauenbourg conserva ce comté pendant plus de 350 ans ; sous cette dynastie, le Slesvig fut uni au Holstein (1386). La ligne de la maison de Schauenbourg qui régnait sur le Holstein s'étant éteinte en 1459, les États élurent pour comte, en 1460, Christian I, de la maison d'Oldenbourg, déjà roi de Danemark, en stipulant que le Holstein ne serait pas pour cela réuni au Danemark, et aurait toujours ses princes à part et une administration propre. Christian I fit ériger le Holstein en duché par l'empereur Frédéric III (1474). Deux petits-fils de ce prince, Christian III, roi de Danemark de 1534 à 1559, et Adolphe, son frère cadet, partagèrent entre eux le duché (1544); ils devinrent ainsi la souche de deux branches principales : la branche aînée ou branche royale, qui continua à régner sur le Danemark (V. DANEMARK), et de laquelle sont issues les lignes de H.-Sonderbourg-Augustenbourg et de H.-Sonderbourg-Beck ou Glucksbourg; la branche cadette ou branche ducale, qui eut en partage le château et le territoire de Gottorp, et qui prit de là le nom de Holstein-Gottorp. Cette 2e branche a donné naissance à deux rameaux : celui de Holstein-Gottorp proprement dit, d'où est sortie la famille qui règne en Russie depuis 1762; et celui de Holstein-Eutin, d'où est sortie la famille qui a régné sur la Suède depuis 1751 jusqu'en 1818. La branche royale de Holstein et la branche ducale de Holstein-Gottorp ont été longtemps en guerre pour la possession de diverses parties du duché; leurs querelles n'ont cessé qu'en 1773, par un arrangement en vertu duquel le roi de Danemark est devenu seul possesseur de tout le Holstein, mais en cédant à une branche des ducs de Holstein-Eutin les comtés d'Oldenbourg et de Delmenhorst. Après la dissolution de l'Empire germanique, en 1806, le Holstein fut réuni au Danemark; il entra dans la Confédération dès 1815, tout en restant au Danemark. Mais bientôt il s'éleva entre le roi de Danemark et le duché, qui, uni au Slesvig par la constitution du 28 mai 1831, réclamait ses anciennes libertés, de violents conflits, qui furent portés en 1846 devant la Diète germanique, et qui finirent par amener la guerre dite du Slesvig-Holstein (1848-50), à laquelle participèrent la Prusse et la Confédération, et dans laquelle le Danemark eut le dessus. Ces querelles paraissaient terminées par les concessions du roi de Danemark Frédéric VII, qui rétablit en 1852 les anciens États provinciaux du Holstein ; mais elles se sont réveillées depuis; et à la suite d'une guerre désastreuse, le Holstein fut, ainsi que le Slesvig, séparé de la monarchie danoise (traité de Vienne, oct. 1864), puis incorporé à la Prusse, après Sadowa (3 juillet 1866).

La branche de la maison de Holstein qui règne sur la Russie a pour chef Charles Frédéric, duc de Holstein-Gottorp, né en 1702, mort en 1739, qui épousa une fille de Pierre le Grand, Anne Petrowna, et dont le fils, Charles Pierre Ulric, fut choisi par l'impératrice Élisabeth, sa tante, pour lui succéder : il monta sur le trône en 1762 sous le nom de Pierre III ; les empereurs issus de ce prince sont Paul I, Alexandre I, Nicolas, Alexandre II. — En Suède, la maison de Holstein avait acquis des droits au trône par le mariage de Frédéric IV, duc de Holstein-Eutin, avec Sophie, sœur aînée de Charles XII; un neveu de ce prince, Adolphe-Frédéric, élu prince royal en 1743, par l'influence de la Russie, monta sur le trône en 1751. Les rois de Suède de cette nouvelle dynastie sont, après Adolphe-Frédéric, Gustave III, Gustave IV, Charles XIII. Par suite de la déposition de Gustave IV, la maison de Holstein-Gottorp se trouva exclue du trône, quoiqu'elle eût encore des rejetons. — La branche d'H.-Oldenbourg a pour chef Frédéric Auguste de Holstein-Eutin; ce prince était déjà évêque de Lubeck, lorsqu'il fut investi en 1773 du comté d'Oldenbourg, qui peu après (1776) fut érigé pour lui en duché; il mourut en 1785 et eut pour successeur son neveu, le duc Pierre (mort en 1829), dont la postérité règne encore sur l'Oldenbourg.

HOLSTEIN-GOTTORP (le comte de). V. GUSTAVE IV.

HOLSTENIUS (Luc), en allemand Holste, savant laborieux, né à Hambourg en 1596, mort en 1661. Après avoir fait de brillantes études à Leyde, il sollicita un emploi au gymnase de Hambourg. N'ayant pu l'obtenir, il quitta pour jamais sa patrie, voyagea en Italie, en Sicile, en Angleterre, en France, et fut admis dans l'intimité des savants les plus illustres de l'Europe. Pendant son séjour à Paris (1624-1627), il fut bibliothécaire du président de Mesmes. Vers la même époque, il abjura le Protestantisme, dans lequel il avait été élevé, pour embrasser le Catholicisme (1625) : il s'attacha en 1627 au cardinal François Barberini, nonce du pape, alla se fixer à Rome, devint bibliothécaire et chanoine du Vatican en 1636, et remplit honorablement plusieurs missions délicates que lui confia la cour de Rome, entre autres celles de recevoir l'abjuration de la reine Christine et de travailler à la conversion de Frédéric, landgrave de Hesse-Darmstadt (1637). On a de lui des poésies latines; on lui doit une édition, avec trad. latine, de la Vie de Pythagore, de la Théorie des Intelligibles et de l’Antre des nymphes de Porphyre, Rome, 1630; des Notes sur l'Argonautique d'Apollonius, sur Salluste le philosophe, Étienne de Byzance, 1679; un Codex regularum monasticarum, 1661; des Recherches sur la géographie sacrée, 1666, et d'intéressantes Lettres, publ. par Boissonade, Paris, 1817. Il a laissé inachevés un grand nombre d'autres travaux, pour lesquels il avait amassé d'immenses matériaux.

HOLY-HEAD, bourg d'Angleterre (Galles), dans l'île et le comté d'Anglesey, à 37 kil. N. O. de Caernarvon ; 4500 h. Chantiers; paquebots pour Dublin.

HOLY-ISLAND (c.-à-d. Ile sainte), dite aussi Lindisfarne, petite île d'Angleterre, sur la côte E. et dépendant du comté de Durham ; 15 k. de tour. Petit port à l'E., petite ville au S. O. ; 900 h., presque tous pêcheurs. Château fort. Ruines d'un ancien monastère de Bénédictins, siége primitif de l’évêché de Durham.