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dont le corps fut retrouvé à Rome en 1802, en fouillant les lieux consacrés par la sépulture des martyrs. Ses restes furent transportés en 1805 dans la petite ville de Mugnano, près de Nole, où, dit-on, de nombreux miracles furent accomplis par elle ou obtenus par son intercession, ce qui l’a fait nommer la Thaumaturge du XIXe siècle. On l’honore le 10 août, jour présumé de son martyre. On ne sait rien de certain sur cette sainte ; néanmoins, M. l’abbé Poupelier, de Troyes, adonné sa Vie.

PHILOMÉTOR. V. PTOLÉMÉE VI et ATTALE III.

PHILON DE BYZANCE, ingénieur du IIe s. av. J.-C., visita Rhodes et Alexandrie, poussa très-loin l’étude de l’architecture et de la mécanique, et laissa entre autres ouvrages une Poliorcétique dont nous possédons les livres IV e tV (imprimés, avec trad. latine, dans les Veterum mathematicorum opera, Paris, 1693). On a aussi sous son nom (mais non entier) : De septem orbis miraculis, publié par Léon Allatius avec version latine et notes, Rome, 1640 ; par J. C. Orelli, Leips., 1816, et dans la Bibl. grecq.-lat. de Didot, 1858 (t. XLVIII).

PHILON DE LARISSE, philosophe de la nouvelle Académie, devint le chef de cette école à Athènes après Clitomaque, la dirigea de 110 à 88 av. J.-C., se réfugia à Rome lors de l’invasion de Mithridate en Grèce, et compta Cicéron parmi ses disciples. Il mitigea le scepticisme d’Arcésilas et de Carnéade, et fut considéré comme le chef d’une 4e académie.

PHILON LE JUIF, philosophe platonicien, né vers l’an 30 av. J.-C. à Alexandrie, était de la race sacerdotale des Juifs. Il étudia profondément la philosophie des Grecs, et fut surnommé de son vivant le Platon juif. Vers l’an 40 de J.-C., il fut député par les Juifs d’Alexandrie à Rome auprès de Caligula, pour demander en leur faveur le droit de cité romaine, mais il ne put l’obtenir. On ne sait en quelle année il mourut. Philon avait composé un grand nombre d’ouvrages, qui se rapportent, les uns à la théologie hébraïque, les autres à l’histoire, d’autres à la philosophie ; les plus importants sont : De mundi creatione secundum Mosen ; De vita Mosis ; De vita contemplativa ; De mundo ; Legis allegoriæ. Il avait aussi écrit l’histoire de son ambassade à Rome. En théologie, Philon explique la Bible par des allégories ; en philosophie, il suit les doctrines de Platon et veut les concilier avec la religion des Juifs. Il admet deux principes éternels, Dieu et la matière ; Dieu est la lumière primitive dont toutes les intelligences inférieures émanent comme autant de rayons ; en Dieu sont enfermées de toute éternité les idées de toutes choses, monde idéal ou intelligible, d’après lequel a été formé le monde sensible ; il personnifie ce monde idéal sous le nom de Logos (ou Verbe) et de Fils de Dieu. Les meilleures éditions de Philon sont celles de Th. Mangey, avec trad. lat., Londres, 1742, 2 vol. in-f. ; de C. E. Richter, Leips., 1828-30, et de L. Grossmann, Leips., 1843, 8 v. in-8. J. B. Aucher a publié des morceaux de Philon d’après des traductions arméniennes, Venise, 1822 et 1826 ; Fabricius, De Platonismo Philonis, Leips, 1693 ; Gfrœrer, Philon et la phil. alexandrine, Stuttgard, 1831, l’abbé Biet, Thèse sur Philon, 1854, et F. Delaunay, Philon d’Alex., ses écrits histor., 1867.

PHILON DE BYBLOS (HERENNIUS), grammairien et historien du IIe s. de J.-C., natif de Byblos, publia une traduction grecque de l’Histoire phénicienne de Sanchoniaton, traduction qui est perdue, mais dont Eusèbe nous a conservé quelques fragments (V. SANCHONIATON). Il avait composé lui-même plusieurs ouvrages historiques Sur les villes et leurs grands hommes, Sur les livres, et une Hist. d’Adrien, mais ils sont également perdus. Quelques-uns pensent qu’on doit distinguer Herennius Philon de Philon de Byblos, le traducteur de Sanchoniaton.

PHILOPŒMEN, général grec, né vers 252 av. J.-C. à Mégalopolis en Arcadie, se distingua de bonne heure dans les armées de la ligue achéenne, fut nommé général de la cavalerie, écrasa les Étoliens à la bataille de Larisse en 208, puis fut élu préteur (ou chef de la ligue), gagna sur Machanidas, tyran de Sparte, la victoire décisive de Mantinée (206), tua ce tyran de sa main, et força Nabis son successeur à lever le siége de Messène. Battu sur mer par ce prince, il prit bientôt sa revanche à Gythium, entra vainqueur dans Sparte, fit accéder à la ligue cette puissance, qui jusqu’alors en avait été l’ennemie, punit deux fois sa révolte, démantela ses murailles, déporta la plus grande partie de sa population et abolit les lois de Lycurgue (188). Chargé de repousser une incursion des Messéniens dans l’Arcadie, il alla offrir la bataille à leur chef Dinocrate, mais, accablé par le nombre, il la perdit. Étant tombé de cheval, il fut pris et conduit à Messène, où Dinocrate le fit empoisonner (183). Ses restes furent transportés en grande pompe à Mêgalopolis. Philopœmen est un des plus habiles tacticiens de l’antiquité ; au génie militaire, il joignit toutes les vertus civiques : on l’a surnommé le dernier des Grecs. Plutarque et Cornélius Népos ont écrit sa Vie.

PHILOPON (JEAN). V. JEAN PHILOPON.

PHILOSTORGE, historien ecclésiastique du IVe s., né vers 364 en Cappadoce, vécut longtemps à Constantinople et fut un arien zélé. Il avait écrit une Histoire de l’Église depuis l’avénement de Constantin jusqu’à la mort d’Honorius, qui ne nous est connue que par un abrégé de Photius (publié par Godefroy, Genève, 1642, grec-latin),

PHILOSTRATE, rhéteur, natif de Lemnos, selon les uns, d'Athènes, selon d’autres, enseigna la rhétorique à Rome dans le IIIe s. de J.-C, fut un des protégés de l’impératrice Julie, femme de Septime-Sévère, et mourut sous Philippe l’Arabe (vers 245). Il a laissé, entre autres ouvrages, la Vie d’Apollonius de Tyane (trad. en français par Castillon, Berlin, 1714, par Le Grand d’Aussy, Paris, 1808, et mieux par M. A. Chassang, 1862) ; les Héroïques, récits dialogues sur 21 héros qui prirent part au siége de Troie ; un Dialogue entre Vinitor et Phénix, édité par Boissonade, 1806, avec des scholies grecques ; les Tableaux, description de 76 peintures imaginaires, édités par Jacobs et Welcker, Leips., 1825, et trad. en franç. par Blaise de Vigenère, 1614 ; les Vies des Sophistes, publ. par Kayser, 1838 ; un traité De Gymnastica, retrouvé à Herculanum, publiée et traduit concurremment par Minoïde Mynas et par M. Daremberg en 1858 ; 73 Lettres galantes, éditées par Boissonade, 1842. — Son neveu, Philostrate le Jeune, a aussi composé des Tableaux. — Les Œuvres de l’oncle et du neveu ont été publiées ensemble par Olearius, Leips., 1709 ; par Kayser, Zurich, 1844-46, et par Westermann, dans la Bibl. grecq.-lat. de Didot, Paris, 1849. On estime les Lectiones Philostrateæ d’Hamaker, Leyde, 1816. — V. BLOUNT.

PHILOTAS, fils de Parménion, partageait avec son père la faveur d’Alexandre. Son crédit ayant excité la jalousie, ses envieux l’accusèrent d’avoir conspiré avec Dymnus contre le roi. Mis à la question, il avoua tout ce qu’on voulut, fut condamné, quoiqu’aucun témoin ne le chargeât, et périt lapidé.

PHILOXÈNE, poëte dithyrambique du IVe s. av. J.-C., né à Cythère, mort à Éphèse vers 380, avait longtemps vécu à la cour de Denys. Le tyran l’avait envoyé aux Carrières pour lui avoir dit trop franchement son avis sur ses vers : quand il fut sorti de cette prison, il ne tarda pas à se voir encore consulté par Denys sur le mérite d’une nouvelle pièce ; au lieu de répondre, il se contenta de dire : « Qu’on me reconduise aux carrières. » Denys ne put s’empêcher de rire de cette saillie et pardonna. Il reste quelques fragments d’un poëme de Philoxène intitulé le Souper ; ils donnent une idée avantageuse de son esprit et de sa gaieté.

PHILOXÈNE, appelé aussi Xénaias, écrivain syriaque, de la secte des Jacobites, né à Tabal en Susiane, fut institué en 485 évêque d’Hiérapolis en Sy-