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sous son nom : Conjuralio adv. principem tenebrarum, 1629.

HONORIUS IV, Jacques Savelli, Romain, élu pape en 1285, m. en 1287, délivra les États de l’Église des brigands qui les infestaient, soutint en Sicile le parti français contre la maison d'Aragon, et fut le défenseur des immunités ecclésiastiques.

HONOVER, le Verbe dans l'ancienne religion des Perses, émanait de Zervane-Akérène, l'Éternel. Il était honoré comme la loi vivante. Il paraît être un premier révélateur, antérieur à Hom et à Zoroastre.

HONT, bras occid. de l'Escaut, tombe dans la mer du Nord entre les îles de Kadsand et de Walcheren.

HONTH ou NAGY HONTH (c.-à-d. Grand-Honth), comitat de Hongrie, entre ceux de Bars, Sohl, Néograd, Pesth, Gran, Presbourg : 80 kil. sur 45 ; 130 000 hab. ; ch.-l., Ipoli-Sagh. Sol montueux, or, argent, cuivre, plomb, cinabre, grenat, vitriol, eaux minérales. — KIS-HONTH, c.-à-d. Petit-Honth, ancien comitat de Hongrie, compris auj. dans celui de Gœmœr.

HONTHEIM (J. Nic. de), théologien catholique, connu sous le pseudonyme de Justinus Febronius, né à Trêves en 1701, m. en 1790. Après avoir occupe pendant 9 ans une chaire de droit civil à Trêves, il fut nommé conseiller intime de l'électeur archevêque de cette ville, puis évêque in partibus de Myriophyte (1748), et coadjuteur du siége de Trêves. En 1763, il fit paraître, sous le pseudonyme de Febronius, un traité De statu præsenti Ecclesiæ et legitima potestate romani pontificis, qui fit grand bruit : sous prétexte de défendre les droits des églises particulières, il y attaquait ceux de Rome. Ce livre fut trad. dans toutes les langues de l'Europe, notamment en franç. sous ce titre : De l'état de l'Église, et sous celui de Traité du gouvernement de l'Église et de la puissance du pape. Il fut condamné à Rome dès 1764. Le véritable nom de l'auteur ayant été découvert, il fut obligé de signer une rétractation (1778). On a encore de Hontheim : Historia Trevirensis diplomatica et pragmatica, 1750, 3 vol. in-fol., avec un Prodromus, 1757, 2 vol. in-fol.

HONTHORST (Gérard), peintre d'histoire et de genre, né 1592 à Utrecht, m. en 1660 ou 1662, élève de Blœmaert, séjourna plusieurs années en Italie, puis à Londres, où il exécuta pour le roi Charles I des tableaux remarquables, donna des leçons aux princesses de la famille royale, et fut, à son retour dans sa patrie, nommé peintre de Guillaume I, prince d'Orange. Il excellait à peindre des scènes nocturnes et à reproduire les effets de la lumière artificielle, ce qui le fit surnommer Gérard des nuits. Il a une manière vigoureuse et saisissante : ses tableaux frappent l'imagination et charment la vue, mais le coloris en est quelquefois un peu noir. Le musée d'Amsterdam possède de lui 5 tableaux ; le musée du Louvre, 3 : Le Christ devant Pilate, S. Pierre reniant J.-C., le Triomphe de Silène. On admire en outre un S. Sébastien, à la cathédrale de Gand ; le Couronnement d'épines, au musée de Bruxelles ; l'Enfant prodigue, à Munich ; l'Incrédulité de S. Thomas, à Madrid. Il a aussi laissé de très-beaux portraits.

HOOD (Samuel), amiral anglais, né en 1724 à Butleigh (Somerset), m. en 1816, fut nommé amiral en 1780, et contribua puissamment à la victoire que lord Rodney remporta en 1782 sur le comte de Grasse, amiral français, dans la mer des Antilles. Envoyé en 1792 dans la Méditerranée pour seconder les royalistes du Midi, il entra dans Toulon ; mais le général Dugommier le força peu après à évacuer cette place : Hood ne le fit toutefois qu'après avoir brûlé dans le port 16 vaisseaux français. Son dernier exploit fut la conquête de l'île de Corse (1795).

HOOGLÈDE, v. de Belgique (Flandre occid.), à 22 k. N. E. d'Ypres ; 4500 h. Les Franç., commandés par Pichegru, y battirent les alliés, l0 et 13 juin 1794.

HOOGSTRÆTEN, v. de Belgique (Anvers), à 17 k. N. O. de Turnhout ; 1500 h. Château, collége archiépiscopal, dépôt de mendicité.

HOOGSTRÆTEN (David VAN), écrivain hollandais, né en 1658 à Rotterdam, se fit recevoir médecin à Leyde, puis s'adonna à la littérature et devint professeur à l'école latine d'Amsterdam. Il a publié des éditions estimées de Phèdre, Térence, Cornélius Népos, a composé des poésies latines et hollandaises, un Dictionnaire hollandais-latin, Amst., 1704, et un Grand dictionnaire historique universel, dans le genre de celui de Moréri, 7 vol. in-fol., Amst., 1733 et années suiv. (terminé après sa mort par Schuer).

HOOGVLIET (Arnold), poëte hollandais, né à Vlaardingen en 1687, m. en 1763, est auteur d'un poème épique en 12 chants, Abraham le Patriarche (1727), qui est placé au premier rang par les Hollandais, et d'une traduction en vers des Fastes d'Ovide, 1719 et 1730.

HOOKE (Robert), savant anglais, né en 1635 dans l'île de Wight, m. en 1702, fut un des premiers membres de la Société royale de Londres (1662), et en devint secrétaire perpétuel. Il fut nommé en 1664 professeur de mécanique de la Société royale, et en 1665 prof. de géométrie au collége de Gresham. Hooke inventa un ressort pour régulariser le mouvement du balancier dans les horloges, perfectionna les instruments astronomiques, notamment le micromètre, soupçonna même, avant Newton, la théorie de la gravitation, et fit en mécanique, en astronomie, en physique, en chimie, une foule d'inventions et de découvertes. Né bossu et malade, ce savant était d'un caractère difficile et jaloux : il contesta à Newton ses plus belles découvertes, et eut avec Hévélius et Huyghens de vives discussions. Cependant il fut lié avec R. Boyle et Th. Willis. Ses principaux ouvrages sont : Méthode pour mesurer la terre, 1665 ; Micrographie, ou Description des plus petits corps, 1665 ; Preuves du mouvement de la terre, 1674 ; Traité des hélioscopes, 1676 ; Lectiones cutterianæ, 1678 ; Expériences et observations philosophiques, 1726.

HOOKE (Nathaniel), historien, né vers 1690 à Dublin, de parents catholiques, m. en 1764, est auteur d'une Histoire romaine (jusqu'à la fin de la république), Londres, 1733-71, 4 vol. in-4, accompagnée de Discours et Réflexions critiques, qui ont été traduits à part en français par son fils. La duchesse de Marlborough le chargea de rédiger ses Mémoires sur sa conduite à la cour d'Angleterre ; ils parurent en 1742. — Son fils, L. Joseph Hooke, fut élevé en France, où il devint docteur de Sorbonne et professeur de théologie : c'est lui qui présida la fameuse thèse de l'abbé de Prades (en 1751). On lui doit un traité estimé : Religionis naturalis, revelatæ et catholicæ principia, Paris, 1754.

HOOKER (Richard), théologien, né en 1554, fut recteur de Drayton-Beauchamp (Buckingham), ensuite de Bishop's-Bourne (Kent), et mourut en 1600. On a de lui le Gouvernement ecclésiastique, ouvrage plein d'érudition, admiré du pape Clément VIII.

HOORN. V HORN et HORNES.

HOPE (Thomas), riche amateur, né en 1774, d'une anc. famille d’Écosse, m. en 1835, visita l'Europe, l'Asie, l'Afrique, dessinant tout ce qui lui semblait digne d'attention, puis se fixa à Londres, où il forma de riches galeries de peinture et de sculpture. Il a publié des ouvrages estimés : Ameublements et décors, 1805 ; Costumes des anciens, 1809 ; Costumes des modernes, 1812. On a aussi de lui un Essai historique sur l'Architecture, 1835.

HÔPITAL (L'). V. L'HÔPITAL.

HOR, mont. de l'Arabie Pétrée, près des limites de la Palestine, sur laquelle mourut Aaron.

HORACE, Q. Horatius Flaccus, célèbre poëte latin, né à Vénusie en Apulie l'an 64 av. J.-C., était fils d'un affranchi qui avait été huissier aux ventes publiques, et qui fit les plus grands sacrifices pour son éducation ; il étudia les belles-lettres à Rome, puis à Athènes. Dans la guerre civile qui suivit la mort de César, il embrassa le parti de Brutus, et combattit à Philippes en qualité de tribun des soldats ; mais, après la déroute de l'armée républicaine, il prit