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Pologne Auguste II, il fut chargé de plusieurs missions à la cour de France, puis fait castellan de Cracovie. Son fils régna en Pologne sous le nom de Stanislas II. V. ce nom.

PONIATOWSKI (Joseph, prince), petit-fils du préc. et neveu du roi Stanislas II, né à Varsovie en 1762, mort en 1813, commanda en chef les troupes polonaises contre les Russes en 1792 ; mais, contrarié par la diète dans toutes ses opérations, il donna sa démission, quitta la Pologne et n’y rentra qu’en 1794. Il servit alors sous Kosciusko, mais l’issue malheureuse de la guerre le força de s’expatrier de nouveau jusqu’à l’apparition des Français en Pologne (1806). Il fut alors nommé ministre de la guerre et réorganisa l’armée. En 1809, avec 8000 hommes, il défendit Varsovie contre 60 000 Autrichiens et battit à Razin l’archiduc Ferdinand ; il se signala également dans les troupes auxiliaires de la France, en 1812 et 1813, et fut nommé maréchal de France sur le champ de bataille de Leipsick, mais il périt trois jours après : chargé de protéger la retraite de l’armée, il fit des prodiges de valeur et, quand il ne fut plus possible de résister, il s’élança dans l’Elster plutôt que de se rendre et s’y noya (19 oct. 1813). J. Poniatowski joignait à une brillante valeur le plus noble caractère : on l’a surnommé le Bayard polonais.

PONIATOWSKI (Fr.-Jean, prince), 1816-1873 ; était fils naturel du précéd. ; servit la France en Afrique, fut naturalisé français et fait sénateur en 1854. Estimé comme compositeur, il a donné plusieurs opéras (Don Desiderio, Pierre de Médicis, 1859, etc.).

PONS, ch.-l. de cant. (Char.-inf.), près de la Seugne, à 21 kil. S. E. de Saintes ; 4894 hab. Anc. château fort, anc. ch.-l. de seigneurie. Vins et eaux-de-vie.

PONS (Robert), dit de Verdun, du lieu de sa naissance, 1747-1844, fut avocat au parlem. de Paris, député à la Convention et au Cons. des Cinq-Cents, avocat gén. près la Cour de cassat. sous l’Empire ; fut exilé sous les Bourbons comme régicide, se retira en Belgique, et rentra en France en 1819. Il a laissé de jolis contes et des poésies diverses, dont l’édition la plus complète est de 1807.

PONS (André), dit de l’Hérault, né à Cette en 1772, m. en 1853, servit d’abord dans la marine. Administrateur des mines de l’île d’Elbe en 1815, il organisa le retour de Napoléon, fut dans les Cent-Jours préfet du Rhône, devint après 1830 préfet du Jura, et fut élu en 1848 conseiller d’État. On a de lui, entre autres écrits : le Congrès de Châtillon, 1825, la Bataille et la Capitulation de Paris, 1828.

PONS (J. L.), le Chasseur de Comètes, né à Peyre (Htes-Alpes) en 1761, mort en 1831. D’abord simple concierge de l’observatoire de Marseille, il s’exerça aux observations, y acquit bientôt une grande habileté et mérita d’être nommé astronome adjoint (1813). Il dirigea à partir de 1819 l’observatoire de Lucques, puis celui de Florence (1825). De 1801 à 1827, il découvrit 37 comètes, entre autres celle que l’on connaît sous le nom de comète d’Enke, du nom de l’astronome qui en calcula l’orbite.

PONT, Pontus, région septentr. de l’Asie-Mineure, bornée au N. parle Pont-Euxin, auquel elle devait son nom, à l’E. par la région Caucasienne et l’Arménie, à l’O. par la Paphlagonie, au S. par la Cappadoce, a fréquemment changé de limites. On y distinguait diverses peuplades indépendantes (Tibaréniens, Chalybes, Mosynèques, etc.) ; il s’y trouvait aussi des villes grecques, sur la côte, entre autres Amise, Trapézonte, Cérasonte, Cotyora, Œnoé, Thémiscyre, Side. Les autres places principales étaient Amasée, Zéla, Comana-Pontica, Polemonium, Néocésarée. — Le Pont faisait d’abord, dit-on, partie de la Cappadoce ; mais vers 520 av. J.-C., les 2 pays furent séparés, et le Pont forma une satrapie de l’empire perse. Toutefois, les satrapes de Pont étaient héréditaires et à peu près indépendants. Mithridate II, qui s’était soumis à Alexandre et l’avait suivi dans sa guerre contre Darius, força Antigone, dans le lot duquel étaient tombés ses États, à reconnaître cette indépendance et prit le titre de roi. Mithridate VII, le plus célèbre des rois de Pont, accrut beaucoup son royaume, en y joignant le Bosphore, la Chersonèse Taurique, une partie de la Colchide, et pendant un temps la Cappadoce et la Paphlagonie. Il fut sans cesse en hostilité avec les Romains, qui, après trois guerres (88-85, 83-81 et 75-63), lui enlevèrent le trône et le réduisirent à s'ôter la vie. Le Pont fut alors réduit en province romaine : le Bosphore seul resta à un fils de Mithridate, Pharnace. Celui-ci, au milieu des guerres civiles de César et de Pompée, recouvra un instant le Pont et fit des progrès en Asie-Mineure ; mais César, dans une courte campagne, lui reprit ses conquêtes (47 av. J.-C.). Cependant une portion du Pont (la partie N. E.) resta indépendante sous le bon plaisir d’Antoine, puis d’Auguste, et forma un petit royaume qui eut deux princes du nom de Polémon, d’où il prit le nom de Pont Polémoniaque, et qui fut réuni à l’empire sous Néron, après cession volontaire de Polémon II.

Souverains du Pont :
1o Satrapes héréditaires : Mithridate IV, 266
Pharnace I, av. J.-C. 520 Mithridate V, 222
Artabaze, 502 Pharnace II, 186
Ariobarzane I, 480 Mithridate VI, 157
Mithridate I, 402 Mithrid. VII (dit Eupator et le Grand), 123-65
Ariobarzane II, 363 Soumiss. aux Rom., 65-48
2o Rois. Pharnace, 48-47
Mithridate II, 337
Mithridate III, 302

PONT (Diocèse de), un des 5 diocèses de la préfecture d’Orient, comprenait toute la partie orient. de l’Asie-Mineure, et se divisait en 11 provinces : Pont Polémoniaque, Pont Galatique (dit aussi Hélénopont), Galatie 1re et 2e, Bithynie, Honoriade, Cappadoce 1re et 2e, Arménie 1re et 2e, Paphlagonie.

PONTACQ, ch.-l. de cant. (B-Pyrén.), à 25 kil. S. E. de Pau ; 3015 h. Lainages, cuirs, salaisons.

PONTA-DEL-GADA, ch.-l. de l’île St-Michel (une des Açores) ; 16 000 h. Grande rade, mais port peu commode ; citadelle. Soieries, draps, chapeaux ; oranges.

PONTAILLER, ch.-l. de cant. (Côte-d’Or), à 32 kil. E. de Dijon, près de la r. dr. de la Saône ; 1248 hab. Jadis ville forte. Quelques antiquités romaines

PONT-A-MARCQ, ch.-l. de cant. (Nord), à 14 k. S. de Lille ; 830 h. Fabriq. de sucre de betteraves.

PONT-A-MOUSSON, Mussipons, ch.-l. de c. (Meurthe-et-Moselle), à 28 k. N. O. de Nancy, au pied de la mont. de Mousson, que domine un château fort, et sur la Moselle, qui partage la ville en deux parties réunies par un pont ; 8115 h. Collége, séminaire. Hôtel de ville, casernes, hôpital, églises paroissiales ; chemin de fer. Sucre de betterave, poteries ; laines, draperies, broderies, etc. Patrie de J. Barclay et de Duroc. — Cette ville fut bâtie par les comtes de Bar, mais elle relevait des empereurs d’Allemagne. Elle fut érigée en marquisat en 1354 et devint en 1572 le siége d’une université, qu’elle conserva deux siècles. Elle fut prise par les Français en 1240, 1475 et 1632.

PONTANUS (Jean Jovien), en italien Pontano, né en 1426 dans l’Ombrie, mort en 1503, fut secrétaire de Ferdinand I, roi de Naples, précepteur d’Alphonse, son fils, puis ambassadeur et premier ministre ; cependant il trahit ses bienfaiteurs pour Charles VIII, auquel il livra la ville de Naples (1495). Pontanus était du reste un ami des lettres : il fonda l’Académie napolitaine, dite Académie de Pontano, rendit des services à l’étude de la philosophie et des lettres, découvrit les écrits de Donat et de Rhemnius Polémon, et écrivit beaucoup lui-même. Ses Œuvres forment 6 vol. in-fol., Naples, 1505-12. On y remarque l’Histoire des guerres de Ferdinand II de Naples avec Pierre d’Anjou, et des poésies. — Pierre Pontanus, ainsi nommé en latin parce qu’il était de Bruges, ville dont le nom flamand, brugge, veut dire pont, né en 1480, perdit la vue à trois ans et n’en devint pas moins un savant distingué. Il enseigna la gram-