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pour y administrer les domaines propres du prince; 2° dans les grandes provinces impériales pour y lever les impôts et régir les finances, et dans les provinces impériales moins importantes pour les gouverner à la place d'un propréteur. La Judée avait des procurateurs. C'est Auguste qui créa cet ordre d'agents.

PROCURATEURS DE ST-MARC, anc. magistrats de Venise, au nombre de 9, administraient les biens de l'église de St-Marc, ceux des orphelins et des hommes qui mouraient ab intestat, et étaient les gardiens des archives de la République.

PROCUREURS, officiers publics en France. V. ce mot dans notre Dict. univ. des Sciences.

PROCUSTE. V. PROCRUSTE.

PRODICTATEUR, magistrat nommé pour tenir lieu du dictateur. Les consuls pouvaient seuls nommer le dictateur : après la bat. de Trasimène, l'un des consuls étant tué, l'autre absent de Rome, il y avait impossibilité de nommer un dictateur, qu'il était cependant urgent de constituer; le sénat tourna la difficulté, en faisant élire par le peuple un Prodictateur qui eût tous les pouvoirs d'un dictateur. C'est Q. Fabius Maximus qui fut élu (217 av. J.-C.).

PRODICUS, sophiste grec, d'Iulis dans l'île de Céos, disciple de Protagoras, tint école d'éloquence à Athènes vers 430 av. J.-C., et n'eut de rival que Gorgias. Attaqué ainsi que Socrate par Aristophane, il fut aussi, dit-on, condamné à boire la ciguë, comme athée. Il n'existe de ses ouvrages qu'un extrait d'une harangue contre la crainte de la mort (dans l’Axciochus de Platon), et l'apologue d'Hercule sollicité à la fois par le Vice et la Vertu, morceau conservé par Xénophon dans ses Mémorables.

PRODROME (Théodore). V. THÉODORE.

PRŒTIDES, filles de Prœtus, ayant osé se comparer à Junon, furent frappées de démence et se crurent métamorphosées en génisses. Mélampe seul put les guérir : pour prix de cette cure, il exigea de Prœtus, leur père, les deux tiers du roy. d'Argos.

PROETUS, roi d'Argos, fils d'Abas et frère puîné d'Acrisius, disputa le trône à son frère après la mort de leur père, l'occupa un instant, puis en fut chassé et se retira à la cour d'Iobate, roi de Lycie, dont il épousa la fille Sthénobée. Revenu ensuite en Grèce, il fit la guerre à son frère, conquit une partie de l'Argolide, et s'empara de Tirynthe où il régna jusqu'à la fin de ses jours. Il eut de Sthénobée trois filles, les Prœtides (V. ci-dessus), et un fils, Mégapenthe. On place son règne de 1498 à 1462 av. J.-C.

PROGNÉ, fille de Pandion, roi d'Athènes, et sœur de Philomèle, épousa Térée, roi de Thrace, dont elle eut un fils nommé Itys. Térée ayant fait violence à Philomèle, et lui ayant ensuite arraché la langue afin qu'elle ne pût raconter le crime dont elle avait été victime, Progné, qui en fut néanmoins instruite, sa vengea en égorgeant le fils qu'elle avait eu de Térée et le lui fit manger dans un horrible festin. Les Dieux la métamorphosèrent en hirondelle.

PROME, v. anglaise dans l'empire birman (Ava), sur l'Iraouaddy; 40 000 hab. Autrefois fortifiée et importante. Les Anglais la prirent en 1852. Bois de tek, grains, huile, cire, plomb, fer, ivoire.

PROMÉTHÉE, fils d'Uranus ou Japet et de la Terre ou de Clymène, est mis au nombre des Titans. Selon les uns, il fit l'homme d'argile, puis l'anima avec le feu du ciel qu'il avait dérobé; selon d'autres, Jupiter ayant privé les hommes de l'usage du feu, il ravit le feu céleste au soleil et le rendit aux hommes. Jupiter, pour lui tendre un piège et pour empêcher les hommes de devenir les rivaux des dieux, créa Pandore et l'envoya à Prométhée, munie de la boîte fatale qui renfermait tous les maux; celui-ci, soupçonnant le piège, ne voulut pas la recevoir; mais Épiméthée, son frère, moins prudent, l'accueillit et, ouvrant la boîte, laissa échapper la nuée des maux sur l'univers. En punition de l'audace qu'il avait eue de rivaliser avec les dieux en créant l'homme, Prométhée fut enchaîné par ordre de Jupiter sur le Caucase : là un vautour ou un aigle lui rongeait le foie, qui renaissait sans cesse, Hercule vint le délivrer au bout de plusieurs siècles. On donné à Prométhée pour fils Deucalion. Quelques-uns pensent que Prométhée était un habile artiste et que l'homme qu'il fit avec l'argile n'est autre chose qu'une statue animée par son ciseau. Eschyle avait fait sur Prométhée trois pièces : Prométhée ravisseur du feu, Prométhée enchaîné, Prométhée délivré. La 2e seule nous reste; Prométhée y est peint sous les traits d'un civilisateur.

PROMPSAULT (l'abbé J.-H. Romain), érudit français, a donné une édition de Villon (1832), une Grammaire latine (1842), un Dict. de droit et de jurisprudence civile et ecclésiastique, 3 vol. in-4, 1849. — Son frère, l'abbé J. L. Prompsault, a publié, d'après ses notes, l’Hist. des Quinze-Vingts (1864).

PRONUBA : c'est Junon présidant aux mariages.

PRONY (Gaspard RICHE, baron de), ingénieur et mathématicien, membre de l'Institut, né en 1755 à Chamelet, près de Lyon, m. en 1839, construisit le pont Louis XVI avec Perronet (1787), fut successivement directeur du cadastre, professeur à l’École polytechnique et directeur de l’École des ponts-et-chaussées; régularisa le cours du Pô; améliora les ports de Gênes, d'Ancône, de Venise; tenta le dessèchement des marais Pontins, et s'occupa aussi avec succès de prévenir les débordements du Rhône. On lui doit, en mécanique, le frein qui porte encore son nom. En 1828, il reçut en récompensa de ses travaux le titre de baron. Ses principaux ouvrages sont : Architecture hydraulique, 1790-1796; Mécanique philosophique, 1800; Description hydrographique et historique des Marais Pontins, 1813; Cours de Mécanique, 1815; Méthode de nivellement, 1823.

PROPAGANDE (Congrégation de la), congrégation fondée à Rome en 1622 par Grégoire XV pour l'extension de la foi, est composée de 13 cardinaux, trois prélats et un secrétaire. Elle a la direction des missions. Urbain VIII y a joint le Collége de la Propagande, grande pépinière de missionnaires; et rendez-vous de séminaristes de tous pays, géorgiens, persans, coptes, abyssins, arméniens, etc.

PROPERCE, S. Aurelius Propertius, né, à ce qu'on croit, à Mévanie en Ombrie, vers 52 av. J.-C., m. l'an 12 av. J.-C., était fils d'un proscrit qui périt victime des guerres civiles. Il étudia le droit à Rome et fut destiné au barreau, mais il préféra la poésie. Il occupe après Tibulle la 1re place parmi les élégiaques latins; il est plein de feu, de vivacité, mais abuse des métaphores, des allusions savantes. Ses Élégies ont été publiées pour la 1re fois à Rome en 1472. Les meilleures éditions sont celles de Brouckhusius, 1702; de Burmann, 1780; de Kuinœl, 1805; de Lachmann, 1816; de Hertzberg, 1843, de Paley, Londres, 1853. Les Élégies ont été trad. en prose par Delongchamps, 1772; La Houssaye, 1785; St-Amand, 1819; J. Genouille, 1834 (coll. Panckoucke), et par Denne-Baron, 1839 (coll. Nisard); elles l'ont été en vers par Mollevaut, 1821, et Denne-Baron, 1825.

PROPHÈTES, hommes inspirés de Dieu chez les Juifs. Leurs prophéties roulaient le plus souvent sur les événements politiques, sur l'avenir de la Judée et des États voisins, sur le Messie et sur sa venue. On distingue les prophètes en deux classes, ceux qui ont laissé des écrits, ceux qui n'en ont pas laissé (comme Élie, Élisée, etc.). Les premiers se divisent eux-mêmes en grands et petits prophètes; les grands sont Isaïe, Jérémie (auquel on joint Baruch, son disciple), Daniel, Ézéchiel. Les petits sont : Osée, Joël, Amos, Abdias, Michée, Jonas, Nahum, Habacuc, Sophonias, Aggée, Zacharie, Malachie. — On compte aussi quelques prophétesses : les plus connues sont Débora, auteur d'un cantique célèbre, et Holda, contemporaine du roi Josias. — L'histoire sainte fait mention d'un grand nombre de faux prophètes; ils pouvaient quelquefois dire la vérité, mais ils étaient inspirés par Baal, et non par le vrai Dieu.