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pas à tomber sous la dépendance des Turcs, ceux de Valachie dès 1391, ceux de Moldavie en 1536. Les hospodars furent longtemps électifs; mais après plusieurs révoltes les sultans se réservèrent la faculté de les nommer; à partir de 1710 ils confièrent ces fonctions à des Grecs fanariotes. Depuis la révolution grecque (1821), les hospodars sont nommés à vie par les boïards ou nobles du pays, sous l'investiture de la Porte.

HOSTALRICH, v. forte d'Espagne (Catalogne), à 50 kil. S. O. de Girone; 4000 h. Les Français la prirent en 1809, et y battirent le gén. O'Donnel en 1810.

HOSTILIE (Curie), palais construit par Tullus Hostilius, pour les sénateurs albains. Ceux-ci ayant été mêlés avec les sénateurs romains, la curie Hostilie tomba en ruines; elle fut relevée par César.

HOSTILIEN, C. Val. Messius Quintus Hostilianus, fils de l'empereur Dèce, régna quelques mois avec C. Vibius Trebonianus Gallus, en 251. On accusa Gallus, qui déjà régnait seul par le fait, de l'avoir empoisonné pour rester seul empereur.

HÔTEL, HÔTEL DE VILLE, HÔTEL-DIEU. V. Ces mots dans notre Dict. univ. des Sciences.

HOTMAN (François), Hotomanus, jurisconsulte, né à Paris en 1524, d'un conseiller au parlement, professait la religion réformée. Il enseigna le droit à Lausanne, à Valence et à Bourges, où ses écoliers le sauvèrent du massacre de la St-Barthélemy en 1572. Il se retira à Genève et de là à Bâle, où il mourut en 1590. On a de lui deux écrits qui ont fait beaucoup de bruit : Franco-gallia, sive Tractatus de regimine regum Galliæ et de jure successionis, 1573 (trad. par Simon Goulard, Cologne, 1574), où il prétend que la monarchie française est élective et non héréditaire; Papæ Sixti Vbrutum fulmen, 1586, en faveur du roi de Navarre (Henri IV), alors excommunié. On lui a attribué le Vindiciæ contra tyrannos, publié sous le pseudonyme de Junius Brutus (V. LANGUET). Ses ouvrages ont été recueillis à Genève en 1599, 3 vol. in-fol., par J. Lectius, avec sa Vie. Ils sont condamnés à Rome. — Son frère, Ant. Hotman, se montra d'abord partisan de la Ligue, mais soutint ensuite avec courage les droits de Henri IV. Il mourut en 1596, avocat général au parlement de Paris. On a de lui plusieurs ouvrages de droit estimés, entre autres : Traité de la loi salique; Traité des droits ecclésiastiques, franchises et libertés de l'église gallicane. — Jean Hotman de Villiers, fils de François, fut employé à différentes négociations en Allemagne, et acquit la réputation d'un homme d'État habile. On a de lui un Traité des devoirs de l'ambassadeur, Paris, 1602.

HOTSPUR ou HOTSPEAR. V. PERCY (Henri).

HOTTENTOTS, peuple de l'Afrique australe, occupe, à l'extrémité méridionale de cette partie du monde, une vaste contrée qui est comprise entre 23°-32° lat. S. et 13°-25° long. E., et est bornée au N. O. par la Cimbébasie, au N. E. par le pays des Cafres, et de tous les autres côtés par l'Océan; la colonie du Cap de Bonne-Espérance est enclavée dans ce pays. Cette région est traversée de l'E. à l'O. par le fleuve Orange. Pays montagneux au S. et au N. ; au centre s'étendent de vastes plaines sablonneuses et peu fertiles. Les Hottentots forment des tribus assez nombreuses que l'on peut réunir en deux familles : 1° les Hottentots proprement dits, dont le nom indigène est Kouakoua, et qui se divisent eux-mêmes en deux grandes tribus, les Namaquas ou Nama-Koua à l'O., les Koranas ou Kora-Koua au centre et au N. E.; ce sont les tribus les plus civilisées : elles ont des troupeaux et quelque industrie; elles savent travailler le cuivre. Les missionnaires hollandais y ont fait pénétrer le Christianisme et ont formé quelques établissements; — 2° au S. E., les Boschimans (c.-à-d. en hollandais hommes des taillis), dits aussi Saabs ou Houzouanas : c'est le peuple le plus sauvage et le plus abruti de l'Afrique; ils vivent de la manière la plus misérable, se nourrissant du produit de leur chasse ou de racines ; ils sont livrés au plus grossier fétichisme ; toujours en guerre avec les autres tribus, ils errent dans les montagnes qui sont sur la lisière septentrionale de la colonie du Cap et se cachent dans les taillis. — Les Hottentots sont entre tous les Africains les plus remarquables par leur laideur; ils sont caractérisés par la forme triangulaire de la tête, la saillie des pommettes, l'aplatissement du nez, la grosseur et la proéminence des lèvres; les femmes offrent dans la partie postérieure une conformation particulière et un développement excessif.

HOTTINGER (J. H.), orientaliste et théologien, né à Zurich en 1620, professa dans sa ville natale l'hist. ecclésiastique, la théologie protestante et les langues orientales, fut appelé en 1665 par l'électeur palatin à l'Université d'Heidelberg et y fit revivre les études. L'Académie de Leyde voulut également le posséder; cédant à cette invitation, Hottinger se préparait à partir, lorsqu'il se noya avec trois de ses enfants dans la Limmat, près de, Zurich, en 1667. On a de lui : Grammatica quatuor linguarum, Hebraicæ, Chaldaicæ, Syriacæ, Arabicæ, 1649 ; Historia orientalis de Mahumetismo, Saracenismo, Chaldaismo, 1660; Bibliothecarius quadripartitus; Historia ecclesiastica, etc. — Son arrière-petit-fils, J. J. Hottinger, 1750-1810, professeur et membre du chapitre à Zurich, se fit une réputation comme philologue. On lui doit de bonnes éditions de Théophraste, de Salluste, des traités de Cicéron De divinatione, De officiis (avec traduction allemande), et la Bibliothèque des ouvrages modernes sur la philosophie, la théologie et les belles-lettres, Zurich, 1784-1786.

HOUAT, Siata, petite île de France (Morbihan), dans l'Océan Atlantique, entre Belle-Isle et Quiberon; 800 h. Elle a un fort. Elle a appartenu aux moines de St-Gildas de Rhuys. Les Anglais s'en sont emparés en 1695, en 1746 et 1795.

HOUBIGANT (Ch. Franç.), hébraïsant, prêtre de l'Oratoire, né à Paris en 1686, mort en 1783, professa les belles-lettres à Juilly, la rhétorique à Marseille, la philosophie à Soissons, devint supérieur du collége de Vendôme, et fut appelé en 1722 à Paris pour y tenir les conférences de St-Magloire. L'excès du travail lui causa une maladie dangereuse, à la suite de laquelle il resta sourd. On a de lui : Racines hébraïques sans points - voyelles, Paris, 1732; Prolegomena in Scripturam sacram, 1746; Biblia hebraica, texte hébreu, accompagnée de notes critiques et d'une nouv. version latine, 1753 : c'est une des plus belles éditions de la Bible ; la traduction est élégante ; mais elle passe pour trop hardie. Ce savant avait adopté le système de Masclef, qui supprime les points-voyelles : il l'appliqua dans son édition de la Bible. Houbigant a traduit de l'anglais : la Méthode courte et facile contre les Juifs et les Déistes de Lesley; les Pensées sur la religion naturelle de Forbes; les Sermons de Sherlock.

HOUCHARD (J. Nic.), général français, né en 1740 à Forbach (Moselle), servit sous Custine en 1792, fut nommé, à la place de ce général (qu'on l'accuse d'avoir dénoncé), commandant en chef des armées de la Moselle et du Rhin. Après quelques échecs, il remporta sur les Anglais la vict. de Hondschoote (8 septembre 1793), et leur fit lever le siége de Dunkerque. Il n'en fut pas moins accusé de n'avoir pas profité de ses avantages, condamné à mort et exécuté le 17 nov. 1793. Son fils a publié une Notice justificative, Strasb., 1809.

HOUDAIN, ch.-l. de c. (Pas-de-Calais), à 15 k. S. O. de Béthune; 915 h. Scieries de marbre.

HOUDAN, ch.-l. de c. (Seine-et-Oise), à 27 kil. S. de Mantes, sur la Vesgre; 1980 h. Tour élevée, qui dépendait d'un anc. château seigneurial.

HOUDETOT (Sophie de LA LIVE DE BELLEGARDE, comtesse d'), fille d'un fermier général et belle-sœur de Mme d'Épinay, née vers 1730, morte en 1813, avait épousé en 1748 un gentilhomme de Normandie, officier distingué, qui mourut dans un âge