Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/87

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

voulut épouser cette princesse; mais celle-ci aima mieux se donner la mort que d'y consentir. Dans l’Énéide, Iarbas est fils de Jupiter Ammon et de la nymphe Garamantide, et Didon ne se donne la mort que parce qu'elle se voit abandonnée par Énée, qu'elle préférait à Iarbas.

IARL, titre de dignité chez les Danois. V. EARL.

IAROPOLK, nom de deux grands-ducs de Russie, qui régnèrent, le 1er de 973 à 980, le 2e de 1132 à 1137. Iaropolk I ne possédait d'abord que Kiev, mais les guerres qu'il soutint contre ses frères Oleg et Vladimir le rendirent maître de toute la Russie.

IAROSLAV (George), dit le Sage, grand-duc de Russie, fils de Vladimir I, fut d'abord prince de Novogorod, détrôna son frère Sviatopolk après l'avoir battu sur les bords de l'Alta (1019), et régna jusqu'en 1054. Il eut à étouffer plusieurs révoltes, et combattit avec succès Boleslas roi de Pologne et les empereurs de Constantinople. Il s'appliqua aussi aux arts de la paix, encouragea l'architecture et la peinture, éleva des écoles, publia un code célèbre, le Rouskaïa pravada (vérités russes), rendit l'église russe indépendante et fonda la ville qui porte son nom. Henri I, roi de France, épousa une de ses filles, Anne de Russie.

IAROSLAV, v. de la Russie d'Europe, ch.-l. du gouvt d'Iaroslav, sur le Volga, r. dr., à 260 k. N. E. de Moscou; 36 000 h. Archevêché grec ; 84 églises avant l'incendie de 17 68 (il en reste encore plus de 40) ; grand séminaire ecclésiastique; école des hautes sciences; institut agronomique. Industrie active : toiles, linge de table, soieries, chapeaux de feutre, orfèvrerie, etc. Grand commerce avec Moscou, St-Pétersbourg. — Iaroslav fut fondée en 1026 par le grand-duc Iaroslav. D'abord comprise dans la principauté de Rostov, elle appartint ensuite à celles de Vladimir, puis de Smolensk; elle reconnut la suzeraineté des ducs de Moscovie en 1426. — Le gouvt est borné par celui de Vologda au N., de Kostroma à l'E., de Vladimir au S., de Tver et de Novogorod à l'O. : 270 kil. sur 240; 950 000 hab. Peu de fertilité, assez d'industrie.

IASOS, Assem-kalessie, île de la mer Égée, sur la côte de la Carie, à l'O. et au fond du golfe Iasique (Iassicus sinus), avait pour ch.-l. une v. de même nom.

IASSY, Jasch des Moldaves, Iassorum municipium, capit. de la Moldavie, par 25° 14' long. E., 47° 10' lat. N., sur le Bachlui, à 17 kil. du Pruth, à 700 k. N. de Constantinople; 40 000 hab. Résidence de l'hospodar: archevêché grec, gymnase. Maisons à un seul étage, planches en guise de pavés. Fréquents incendies, entre autres en 1783 et 1827 : celui de 1783 a détruit la cour des Princes (monument attribué à Trajan); avant 1827 on citait le palais de l'archevêque, l'église métropolitaine, l'imprimerie valaque et quelques couvents. Peu d'industrie, commerce de transit assez actif. — Iassy était importante du temps des Romains. Elle a été souvent prise par les Russes. Le 9 janvier 1792 un traité de paix y fut signé entre la Russie et la Porte : la Russie y obtint, avec d'importantes concessions territoriales, le droit d'intervention dans les principautés danubiennes.

IASZ-BÉRÉNY ou IAZ, v. de Hongrie, ch.-l. du Pays des Iazyges,à 60 k. E. de Pesth, sur la Zagyva; 15 000 hab. Gymnase, carrières; tombeau d'Attila.

IATREB, Iatrippa, ville d'Arabie. V. MÉDINE.

IAXARTE, Iaxartes, dit aussi chez les anciens Tanaïs d'Asie et Silis, auj. le Si-houn ou Sir-Daria; grand fleuve de l'Asie, sortait de l'Imaüs, coulait de l'E. à l'O., rasait la Sogdiane au N. et allait tomber dans le lac Chorasmique (mer d'Aral), ou peut-être dans la mer Caspienne, soit que le cours de ce fleuve ait changé, soit que ces deux mers aient été autrefois réunies. Quelques-uns en font un affluent de l'Oxus. Ce fleuve était le cours d'eau le plus septentrional que les anciens connussent en Asie. Alexandre le franchit en 328 : il éleva sur ses bords des autels à Bacchus, à Hercule, à Sémiramis, à Cyrus et à lui-même.

IAXT (cercle de l'), une des 4 divisions du roy. de Wurtemberg, est borné au N. et à l'E. par la Bavière, au S. par le cercle du Danube, à l'O. par celui du Neckar, et au N. O. par la grand-duché de Bade : 130 kil. sur 80; 380 000 h. Villes principales : Elwangen (ch.-l.) et Hall. Sol montagneux. Ce cercle prend son nom de la rivière d'Iaxt, qui tombe dans le Neckar près de Wimpfen, après un cours de 140 kil.

IAZYGES, peuple de l'Europe barbare, de race sarmate. Ils habitaient d'abord sur les bords du Tanaïs et du Palus Méotide ; mais, au commencement du IIe s., vaincus par les Goths, ils se divisèrent en trois corps, qui s'établirent, l'un sur le Tanaïs, un autre sur le Borysthène (entre ce grand fleuve et le Danaster), et le troisième dans la région marécageuse entre le Tibisque et le Danube. Les deux premiers restèrent tributaires des Goths; le troisième, à cause de sa position entre la Pannonie et la Dacie trajane, vécut sous la protection romaine : on lui donnait le nom d'Iazyges Métanastes ou transplantés. La force principale des Iazyges consistait en cavalerie. Leur nom disparut au milieu de la grande invasion du Ve siècle. — Auj. on donne le nom d’Iazygie-et-Cumanie ou de Pays des Iazyges à un district particulier du royaume de Hongrie, entre les comitats de Pesth à. l'O. et de Hevesch à l'E. IL a pour ch.-l. Iasz-Bérény et compte 60 000 hab. (descendants des anciens Iazyges).

IBARRA (SAN-MIGUEL-DE-), v. de l'Amérique du Sud (Équateur), à 77 kil. N. E. de Quito, au pied du volcan d'Imbaburu; 12 000 hab. Climat doux et salubre. Culture de la canne à sucre et du coton ; assez grand commerce. — Fondée en 1597.

IBARRA (Joachim), imprimeur espagnol, né à Saragosse en 1725, mort à Madrid en 1785, a publié plusieurs éditions que l'on regarde comme des chefs-d'œuvre de typographie, entre autres une traduction de Salluste par l'infant don Gabriel, 1772, in-fol., et un Don Quichotte, 1780, 4 vol. in-4.

IBAS, évêque d'Édesse en Mésopotamie au Ve s., mort en 457, défendit avec ardeur le Nestorianisme. Accusé en 446 de propager les doctrines de Théodore de Mopsueste, il fut absous par les synodes de Tyr et de Béryte; mais le concile d'Éphèse le condamna en 449 et le déposa. Toutefois, il fut rétabli en 451.

IBÈRE (l'), Iberus, auj. l’Èbre, fleuve d'Hispanie, le plus grand de ceux que ce pays envoie à la Méditerranée, prenait sa source sur le versant sept. des monts Idubeda coulait au S. E. et passait à Juliobriga, Calagurris, Tulonium, Celsa, Octogesa, Dertosa.

IBÈRES, Iberi. V. IBÉRIE.

IBÉRIE, Iberia, auj. l’Iméréthie, la Géorgie et une partie du Chirvan, contrée de l'Asie ancienne, au S. du Caucase, entre la Colchide à l'O., l'Albanie à l'E., l'Arménie au S., formait une vaste plaine entourée de montagnes. Les Ibères, d'abord soumis aux Perses, puis à Alexandre, recouvrèrent leur indépendance sous les Séleucides. Ravagée par Pompée, mais redevenue libre après Auguste, l'Ibérie vécut le plus souvent sous la protection romaine : Trajan la réunit a l'empire romain, mais elle en fut détachée après sa mort. Elle devint chrétienne au IVe siècle, mais elle tomba bientôt sous la domination des rois Sassanides : partageant dès lors les destinées de la Géorgie, elle subit avec elle, au VIIe s., la domination arabe. Elle appartient aujourd'hui à la Russie. Les principaux peuples de l'Ibérie étaient les Moschiques, les Sacaséniens, les Cambyséniens, les Ossaréniens, les Moténiens et les Sapires. V. PHARASMANE.

IBÉRIE, nom donné d'abord à la contrée de l'Hispanie qu'arrose l'Èbre (Iberus), a été depuis étendu à la péninsule tout entière. Les habitants de l'Hispanie furent par suite nommés Ibères; on retrouve ce nom dans celui de Celtibères. — On suppose que les Ibères d'Hispanie sont les restes d'un grand peuple anciennement répandu dans les Gaules, d'où il aurait été expulsé par les Celtes ou Galls. On a prétendu, mais sans autre raison qu'une analogie de nom, que ce peuple était originaire du Caucase et notamment du l'Ibérie asiatique.

IBÉRIQUES (monts), chaîne de montagnes de l'Es-