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Gœttingue, 1833, et dans les Fragments des lyriques grecs de Bergk.

IÇA ou PUTUMAJO, riv. de l'Amérique mérid., affluent de l'Amazone, naît dans le Paramo de Guanacas et coule au S. E. Cours, 1000 kil. env.

IÇA (SAN-GERONIMO-DE), v. du Pérou, à 250 kil. S. E. de Lima, ch.-l. de la prov. d'Iça; 6000 hab. Verrerie; vins et eaux-de-vie. Fondée en 1563.

ICARE, fils de Dédale, s'enfuit, avec son père, du labyrinthe de l'île de Crète, au moyen d'ailes attachées avec de la cire. Mais, s'étant approché de trop près du soleil, la cire se fondit, ses ailes se détachèrent, et il tomba dans la mer Égée, entre Samos et Patmos, près de l'île qu'on appela depuis Icarie (auj. Nikaria); la mer voisine prit aussi le nom de mer Icarienne. Ce personnage est devenu le symbole de la témérité. On explique le mythe d'Icare par l'imprudence de quelque navigateur qui fit naufrage pour avoir voulu, à l'exemple de Dédale, se servir de la voile que celui-ci venait d'inventer.

ICARIE, ICARIENNE (MER). V. ICARE.

ICAUNA, riv. de Gaule, auj. l’Yonne.

ICCIUS PORTUS, port de Gaule, V. ITIUS.

ICÈNES, Iceni, peuple de la Bretagne romaine (Flavie Césarienne), au N., avait pour v. principales : Venta Icenorum (auj. Caster, près de Norwich), et Icenorum oppidum (auj. Ixworth). Ce peuple se mit sous la protection romaine au temps de Claude, et s'insurgea sous Néron. V. BOADICÉE.

ICHIM, riv. de la Russie d'Asie (Tobolsk), naît dans les steppes des Kirghiz-Kaisaks, coule au N. et tombe dans l'Irtich par 58° lat. N., après 1750 kil. de cours. Elle donne son nom à une ville située sur ses bords, par 66° 34' long. E., 53° 3' lat. N. ; et à un steppe qui s'étend entre le Tobol et l'Irtich.

ICHNEUMON. V. IBIS.

ICHNUSA, un des noms anciens de la Sardaigne, lui fut donné parce qu'elle a à peu près la forme d'un pied humain (ichnos, trace du pied, en grec).

ICHTHYOPHAGES, c.-à-d. en grec Mangeurs de poisson, nom donné par les anciens à plusieurs peuples qui se nourrissaient de poisson. On en connaissait en Éthiopie; dans l'Arabie-Heureuse, sur la côte du golfe Persique; chez les Troglodytes, sur la côte O. de la mer Rouge ; sur la côte occid. de l'Afrique ; dans la Gédrosie, sur les bords de la mer Érythrée, etc.

ICILIUS (SPURIUS), l'un des cinq premiers tribuns de Rome, fit adopter l'an 493 av. J.-C. la loi Icilia, qui défendait d'interrompre un tribun dans l'exercice de ses fonctions.

ICILIUS (LUCIUS), tribun du peuple en 454 avant J.-C., obtint que les terres du domaine public de l'Aventin fussent distribuées au peuple, et que les tribuns eussent le droit de convoquer le sénat et de parler dans cette assemblée. Lors de l'enlèvement par le décemvir Appius Claudius de la jeune Virginie, à laquelle il était fiancé, il s'opposa courageusement au ravisseur et souleva l'armée contre les Décemvirs. Il fut, après leur chute, créé tribun du peuple pour la 2e fois (449).

ICOGLANS, nom donné en Turquie à des enfants esclaves qui servent de pages au sultan ou qui remplissent dans le sérail l'office de domestiques.

ICOLMKILL, une des Hébrides. V. IONA.

ICONIUM, auj. Konieh, v. d'Asie-Mineure , en Phrygie, sur les confins de la Cilicie, fut au IVe s. le ch.-l. de la Lycaonie (prov. du diocèse d'Asie), ; et devint plus tard la résidence d'une dynastie de Turcs seldjoucides. V. KONIEH.

ICONOCLASTES, c.-à-d. Briseurs d'images, secte religieuse qui paraît avoir pris naissance vers 485, sous l'empereur Zénon, regardait comme une idolatrie l'adoration des images et poursuivait ce culte avec acharnement. Ses fanatiques partisans ont détruit une foule de monuments religieux et d'objets d'art des plus précieux. Cette secte fut surtout puissante au VIIIe siècle, sous Léon l'Isaurien, qui la fit approuver par un conciliabule tenu à Constantinople en 730. Elle fut condamnée par plusieurs conciles, en 787, 842, etc., et disparut peu après, malgré les efforts de quelques empereurs. Cependant on en retrouve l'esprit chez les Vaudois, les Albigeois, les Hussites et en général dans les sectes de Réformés.

ICOSIUM, v. de l'Afrique anc. (Mauritanie Césarienne), fondée, selon Solin, par vingt (eikosi) compagnons d'Hercule, était située sur l'emplacement de la ville actuelle d’Alger.

ICTINUS, architecte grec, florissait à Athènes du temps de Périclès, vers 450 av. J.-C. Il construisit les principaux monuments de cette époque : à Athènes (avec Callicrate et sous la direction de Phidias), le Parthénon, temple de Minerve, et les portiques de l'Acropole; à Éleusis, le temple de Cérès; à Phigalée, en Arcadie, un temple d'Apollon, etc.

IDA, auj. Kas-dagh, petite chaîne de mont. en Asie-Mineure (Mysie), s'étendait du S. au N. depuis le golfe d'Adramytte jusque près de la Propontide. De l'Ida sortaient le Scamandre, le Rhésus, le Granique. Troie était située au pied de l'Ida : c'est sur ce mont qu'eut lieu le célèbre jugement de Pâris.

IDA, auj. Psiloriti ou Monte-Giovio, chaîne de mont. en Crète, traversait cette île de l'O. à l'E. Jupiter y fut élevé par les Dactyles dits de là Idéens. On y récoltait du miel fort estimé.

IDACE, évêque espagnol du Ve siècle, mort après 468, est auteur d'une Chronique qui va de l'an 379 jusqu'à 461, et qui a été publiée par le P. Sirmond, Paris, 1619. On lui attribue des Fastes consulaires qui se trouvent dans plusieurs éditions de sa Chronique.

IDAXIE, Idalium et Idalia, v. de l'île de Cypre, au N. de Citium , dans un site enchanteur, était consacrée à Vénus. Elle n'existait déjà plus du temps de Pline ; on trouve une trace de son nom dans le bourg de Dalin, au centre de l'île.

IDANHA-VELHA, Egiditania ou Igædita, bourg du Portugal, à 35 kil. E. de Castello-Branco, sur le Ponsul. Patrie du roi Wamba. Prise en 1704 par le duc d'Anjou. Le séjour en est très-malsain : aussi est-elle à peu près abandonnée auj. pour Idanha-Nova, située à 13 kil. et qui compte 2500 hab.

IDANUS, fleuve de la Gaule, auj. l’Ain.

IDE (Ste), comtesse de Boulogne, fille de Godefroi le Barbu, duc de Lorraine, 1040-1113, épousa Eustache II, comte de Boulogne, dont elle eut Godefroy de Bouillon et Baudoin. On l'honore le 13 avril. — Une autre Ste Ide, veuve d'Egbert, seigneur de la cour de Charlemagne, est honorée le 4 sept.

IDÉALISME, système philosophique qui n'accorde d'existence réelle qu'aux idées. V. ce mot dans notre Dict. univ. des Sciences.

IDÉENS (DACTYLES). V. DACTYLES et IDA.

IDELER (Louis), savant chronologiste, né en 1766 près de Perleberg (Brandebourg), mort en 1846, professa l'astronomie à Berlin, et fut élu en 1839 associé étranger de l'Institut de France. Il a publié : Essai sur les observations astronomiques des anciens, 1806; Manuel de chronologie, 1825, ouvrage classique sur cette matière; Chronologie chinoise, 1837. — Son fils, Jules Ideler (1809-1842), se livra à de savantes recherches sur la langue copte, les hiéroglyphes, la métrologie, etc.

IDES, l'une des divisions du, mois chez les Romains. V. ce mot au Dict. univ. des Sciences.

IDISTAVISUS CAMPUS, vaste plaine de Germanie, chez les Chérusques, sur les bords du Visurgis (Wéser), est célèbre par la victoire que Germanicus y remporta sur Arminius l'an 16 de J.-C. On la place en Hanovre, près de la ville act. de Hastenbeck, ou plutôt dans le Brunswick, au S. de Hameln.

IDOMÉNÉE, roi de Crète, petit-fils de Minos II, et fils d'un Deucalion qui régna sur la Crète, fut un des héros qui se distinguèrent le plus au siège de Troie. Assailli par la tempête à son retour, il fit vœu, s'il échappait, de sacrifier à Neptune le premier être vivant qui s'offrirait à ses regards au moment où il débarquerait en Crète. A peine fut-il descendu sur le