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SAINTRÉ (Jehan ou Jean de), chambellan de Charles VI, se distingua par de nombreux faits d'armes, surtout en Hongrie contre les Turcs. Il est le héros de l’Histoire du petit Jehan de Saintré et de la dame des Belles-Cousines, roman chevaleresque attribué à Ant. La Sale.

SAINTS (les) DU DERNIER JOUR. V. MORMONS.

SAÏS, v. de l’Égypte ancienne, dans le Delta, au N., près du lac de Butus, était le ch.-l. du nome Saïte et de toute la Basse-Égypte. Elle possédait un temple célèbre de Neith-Isis, décoré d'obélisques et de sphinx, et dans lequel on lisait cette inscription : « Je suis ce qui a été, ce qui est, ce qui sera, et nul n'a encore soulevé le voile qui me couvre. » On célébrait à Saïs la grande Fête des lampes. On croit retrouver les ruines de cette ville près du village de Sah-el-Haggar. — On appelait Branche saïtique du Nil un canal qui allait de la branche Agathodæmon au lac de Butus en passant par Saïs.

SAISSAC, ch.-l. de cant. (Aude), à 25 kil. N. O. de Carcassonne ; 1590 h. Fabriques de drap, forges.

SAISSET (Émile), philosophe français, né à Montpellier en 1814, m. en 1863 ; fut élève de l'École normale, professa avec un grand succès dans les colléges royaux, à l'École normale, au Collége de France et à la Faculté des lettres de Paris, et devint en 1862 membre de l'Acad. des sciences morales et politiques. On a de lui des Mélanges d'histoire, de morale et de critique (1859, in-8o); Précurseurs et disciples de Descartes, (1861, in-8o); Spinoza et le spinozisme (1862, in-8o), Le scepticisme : Ænésidème, Pascal, Kant (1863, in-8o).

SAKARIA, Sangarius, riv. de la Turquie d'Asie (Anatolie), naît dans le sandjakat d'Angora, traverse celui de Sultan-Euni, sépare ceux de Boli et de Kodjah-ili, et tombe dans la mer Noire, par 28° 18' long, E., 41° 9' N., après un cours d'env. 50 kil.

SAKATOU, v. de Nigritie centrale ou Soudan, dans le roy. d'Haoussa, par 13° 6' lat. N., 3° 52' long. E., à 225 kil. O. de Kachena, près d'un affluent du Niger ; env. 30 000 h. Anc. résidence du souverain des Fellatahs. Ville assez régulière, avec murailles; deux grandes mosquées, marché spacieux; le palais du sultan forme comme une petite ville. Grand commerce avec l'intérieur de l'Afrique. — Sakatou fut bâtie en 1805 par le cheik fellatah Othman Danfodio, pour être la capitale de l'empire qu'il venait de fonder; son nom signifie halte. Clapperton visita cette ville en 1823 et 1826 et y mourut en 1827.

SAKKARAH, v. de la Basse-Égypte (Djizeh), à 13 kil. S. de Djizeh, sur l'emplacement de l'anc. Memphis. On y voit de nombreuses antiquités : des caveaux renfermant des momies, 11 pyramides, antérieures à celles de Djizeh, et un fameux sphinx, dont la tête est, dit-on, celle du roi Thoutmosis XVIII.

SAKTI ou PARASAKTI, divinité indienne, épouse de Brahma, est la même que Maya. V. MAYA.

SALA, nom ancien de l’Yssel, qui, à ce qu'on croit, a donné son nom aux Francs Saliens.

SALA (Ange), médecin de Vicence, m. en 1640, quitta sa patrie pour cause de religion, et pratiqua son art à Zurich, La Haye, Hambourg, etc. Ses écrits ont été recueillis sous le titre d’Opera medico-chymica, Francfort, 1647, et Rouen, 1650.

SALA (Nicolas), compositeur italien, né en 1701 près de Bénévent, m. en 1800, est auteur d'un Traité du contrepoint pratique, publié à Naples en 1794, et fort estimé.

SALADIN (Salah-Eddyn, vulgt), 1er sultan ayoubite d’Égypte, né en 1137 à Takrit en Mésopotamie. était fils du kourde Ayoub. Il se signala dès sa jeunesse par ses exploits contre les Chrétiens, servit en Égypte pour le compte de l'atabek Noureddin (1164-69), devint vizir du dernier calife fatimite Adhed-Ledinillah, mit fin au califat d’Égypte (1171), puis profita de la mort de Noureddin (1173) et de la minorité de Saleh-Ismaïl, fils de ce prince, pour s'emparer de la régence, de l'atabékiat de Syrie (1175), se rendit indépendant en Égypte, et joignit à ces provinces la plus grande partie de la Mésopotamie. Attaqué par les Chrétiens, il fut vaincu à Ramla (1178), mais il vainquit à Panéade, battit Guy de Lusignan en plusieurs rencontres, notamment à Tibériade où il le fit prisonnier (1187), et la même année mit fin au royaume de Jérusalem par la prise de sa capitale. La chute de Jérusalem détermina la 3e croisade : Saladin éprouva d'abord quelques revers : il se vit enlever St-Jean-d'Acre, Césarée, Jaffa; néanmoins, et malgré la bravoure des Chrétiens, surtout de Richard Cœur de Lion, il put maintenir sa conquête. Il mourut en 1193, laissant un frère, Malek-Adel, et 17 fils, qui se partagèrent son empire. Actif, politique et généreux autant que brave, Saladin était apprécié même par les Chrétiens.

SALADIN II, sultan ayoubite d'Alep (1227-29), arrière-petit-fils du préc., tenta en vain de reconquérir l’Égypte ; il fut assassiné par des officiers tartares.

SALADO (RIO-), riv. de l'Amérique du S., dans la Plata, naît dans la partie N. O. du gouvt de Buénos-Ayres, coule au S. E., et tombe dans le Rio-de-la-Plata par la baie de Samborombou après un cours de 550 k. — Autre riv. de la Plata, formée, dans la prov. de Salta, de la réunion du Guachipas et de l'Arias, coule au S. E., sépare les prov. de Tucuman et de Santiago, entre dans celle de Santa-Fé, et tombe dans le Parana sous le nom de San-Thomé, par 63° 18' long. O., 32° 38' lat. S. après un cours de 1200 k.

SALADO (RIO-), riv. d'Andalousie qui coule près de Tarifa. En 1340 1es Maures furent battus sur ses bords près de Tarifa par les rois de Castille et de Portugal.

SALAGNAC (GRAND-BOURG DE). V. GRAND-BOURG.

SALAMANDRE. V. notre Dict. univ. des sciences.

SALAMANQUE, Salmantica chez les anciens, v. d'Espagne dans l'anc. roy. de Léon, ch.-l. de l'intendance de son nom, sur le Tormès, à 144 kil. O. N. O. de Madrid; 15 000 hab. Évêché, université célèbre, fondée en 1239, et longtemps très-florissante, mais auj. fort déchue. Cette ville renferme de nombreux édifices de tous les âges, ce qui l'a fait nommer la petite Rome : cathédrale antique, 2 autres églises superbes, beaux couvents (celui des Carmes rappelle l'Escurial); beau pont de 27 arches. — Ville très-ancienne. Importante sous les Carthaginois, les Romains et les Goths, elle fut ruinée pendant la domination arabe, mais fut relevée au XIIe s. Les Anglo-Espagnols, commandés par Wellington, gagnèrent sur Marmont à Salamanque, le 21 juil. 1812, une bataille qu'on nomme aussi bataille des Arapiles. — L'intendance de S., entre celles de Zamora au N., de Valladolid au N. E., d'Avila à l'E., de Tolède au S. E., l'Estramadure au S. et le Portugal à l'O, a 216 kil. (de l'E. à l'O.) sur 150, et 290 000 hab.

SALAMINE, Salamis, auj. Coulouri, île de la mer Égée, dans le golfe Saronique, à 4 k. E. des côtes de l'Attique, avait 2 villes principales, Salamis vetus (sur la côte O.), Salamis nova (sur la côte E.). Elle forma anciennement un État particulier, dont Télamon et Ajax sont les rois les plus célèbres. Patrie de Solon et d'Euripide. — Salamine fut longtemps un sujet de guerre entre Mégare et Athènes : cette dernière finit par en rester maîtresse, grâce au dévouement de Solon. En 480 av. J.-C., Thémistocle détruisit près de Salamine la flotte perse. Cette île a suivi toutes les vicissitudes d'Athènes ; soumise aux Turcs en 1456, elle fait auj. partie du roy. de Grèce et est comprise dans le nome d'Attique-et-Béotie.

SALAMINE, auj. Porto-Costansa ou Haï-Sergui, v. de l'île de Cypre, sur la côte orient., fondée par Teucer, fils de Télamon, fut pendant un temps le ch.-l. d'un petit État qui resta indépendant, même sous la domination des Perses et dont les deux Évagoras et Nicoclès sont les rois les plus connus, Après avoir passé sous la domination des rois d’Égypte, elle fut réunie au territoire romain sur la proposition du tribun Clodius. Détruite par un tremblement de terre sous Constantin, elle fut rebâtie,