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Venise (trad. par Amelot de La Houssaye, sous le titre de Le Prince de Fra Paolo). Ses Œuvres complètes ont été publiées à Naples, 1790, 24 v. in-8. Elles sont à l’Index à Rome. L’Hist. du concile de Trente a été traduite en français par Le Courayer, 1736, et réfutée par le cardinal Pallavicino.

SARRALBE, v. d'Alsace-Lorraine, au confluent de la Sarre et de l'Alb, à 16 k. S. de Sarreguemines; 3119 hab. Usines de fer, scieries, fabriques d'acier ; toiles, fleurs artificielles. Sources salées.

SARRASIN (J. Fr.), poëte, né en 1604 à Hermanville, près de Caen, m. en 1654, fut secrétaire des commandements du prince de Conti. On a de lui, en vers : Dulot vaincu ou la Défaite des bouts rimés, poème badin en 4 chants, la Pompe funèbre de Voiture, en prose et en vers et des Poésies diverses; en prose, une Hist. du siége de Dunkerque et la Conspiration de Wallenstein. Ses écrits se font remarquer par un badinage ingénieux : il était en ce genre le rival de Voiture. Ses opuscules ont été recueillis à Paris en 1656, et à Caen, en 1824. Ses Œuvres choisies, avec notice par Ch. Nodier, ont paru à Paris en 1826. — V. SARAZIN.

SARRASINS, nom employé au moyen âge comme synonyme de Musulmans, désignait d'abord une tribu particulière de l'Arabie déserte, les Saracènes, qui faisaient la force principale des armées arabes. — On dérive aussi le mot de Sarrasins de l'arabe Charqin (c.-à-d. Oriental), nom que se donnent les Arabes, et on l'oppose à celui de Maures, qui vient de Maghreb (Couchant). — On doit à M. Reinaud, de l'Institut, l'histoire des Invasions des Sarrasins en France, 1836.

SARRE, Saravus et Sara en latin, Saar en allemand, riv. qui prend sa source dans le dép. des Vosges, passe dans ceux de la Meurthe (à Sarrebourg) et de la Moselle (à Sarreguemines), puis entre dans la Prusse Rhénane, et, après avoir baigné Sarrebruck et Sarrelouis, se jette dans la Moselle, par la r. dr., à Consarbrück, après un cours de 220 k. Elle a donné son nom au dép. français de la Sarre, formé en 1795, aux dépens de l’évêché de Trêves; ch.-l., Trêves. Ce dép. a été attribué à la Prusse en 1815.

SARREBOURG, Caranusca et Saræcastrum, Saarburg en all., ch.-l. d'arr. (Meurthe-et-Moselle), sur la Sarre et le chemin de fer de l'Est, à 72 k. E. de Nancy par le chemin de fer; 3073 h. Trib., magasins et boulangeries immenses pour la troupe. Société d'agriculture ; manufactures de cotonnades, siamoises, bière, etc. — Jadis ville de l'Empire, elle appartint aux évêques de Metz depuis le milieu du Xe s., puis aux ducs de Lorraine (1404), et fut cédée à la France en 1661. Elle souffrit de la peste en 1635.

SARREBOURG, v. des États prussiens (Prov. Rhénane), au confluent de la Sarre et de la Leuk, à 18 kil. S. de Trêves; 2000 hab. Faïence, alun, sel ammoniac, bleu de Prusse, aciéries, forges; vins.

SARREBRUCK, Augusti muri, Saræ pons, v. des États prussiens (Prov. Rhénane), ch.-l. de cercle, sur la r. g. de la Sarre, qu'on y passe sur un assez beau pont (brück), à 82 k. de Trêves et près de la frontière française; 7000 hab. Chemin de fer. Porcelaines, cartes à jouer; usines à fer et acier, quincaillerie. — Fondée au milieu du Xe s., possédée par les évêques de Metz, puis par des comtes particuliers (1237), elle appartint à la maison de Nassau à partir de 1380. Prise par les Français en 1676 et bientôt reprise par les Impériaux, qui la brûlèrent; elle fut réunie a la France en 1794 et fut l'un des ch.-l. d'arr. du dép. de la Sarre jusqu'en 1814. Donnée à la Prusse en 1815.

SARREGUEMINES, Saargemünd, ville d'Alsace-Lorrains, à 75 kilom. E. de Metz, au confluent (gemünd) de la Sarre et de la Blise; 6075 habitants. Jadis fortifiée. Siamoises, velours, cravates de soie, tabatières en carton vernissé, poterie fine, façon anglaise. Patrie de Montalivet. — Anc. place forte de Lorraine. Assiégée par les Prussiens en 1794; occupée par les Alliés (1814, 1815), par les Allemands (1870).

SARRELOUIS, Saar-Luis en allem., Arx Ludovici ad Saram en latin, v. des États prussiens (prov. Rhénane), ch.-l. de cercle, sur la Sarre, à 65 k. S. E. de Trêves; 7000 h. Fabr. d'armes, tréfilerie, tannerie. Patrie de Ney. — Fondée par Louis XIV en 1680 et fortifiée par Vauban, elle a été enlevée à la France en 1815.

SARRE-UNION, ch.-l. de cant. (Bas-Rhin), sur la Sarre, à 34 kil. N. O. de Saverne, est formé de deux villages, Saarwerden et Saar-Bockenheim, vulgt dit Bouquenon; 3449 hab. Brasseries, briqueterie, tuileries, tanneries; étoffes en soie et paille, fleurs en paille, chapeaux de palmier dits Brésiliens, chapeaux de paille d'Italie, fonderie de métaux.

SARROLA CARCOPINO, ch.-l. de c. (Corse), à 10 kil. N. E. d'Ajaccio; 930 hab.

SARSINA, Sarsina et Bobium, v. d'Italie, autrefois dans l'Ombrie, auj. dans la prov. de Forli, à 26 k. S. E. de Césène; 1200 h. Évêché. Patrie de Plaute.

SART, l'ancienne Sardes. V. SARDES.

SARTÈNE, v. de Corse, ch.-l. d'arr., à 50 kil. S. E. d'Ajaccio; 4406 hab. Bâtie en amphithéâtre. Trib. de 1re mst. Bestiaux, abeilles; cuirs de bœuf, peaux de chèvre et de mouton; cire, miel.

SARTHE, riv. de France, naît dans le dép. de l'Orne, à Somme-Sarthe près de La Trappe, coule du N. au S., puis se dirige à l'O., arrose les dép. de l'Orne, de la Sarthe, de Maine-et-Loire, baigne Beaumont-le-Vicomte, Alençon, Le Mans, Sablé, et tombe dans la Mayenne à 6 k. au-dessus d'Angers, après un cours de 275 k. (dont 120 navigables). Elle a pour affluents principaux l'Huisne, la Vègre, le Loir, la Braye.

SARTHE (dép. de la), entre ceux de l'Orne au N., de la Mayenne à l'O., de Loir-et-Cher à l'E.; 6216 k. carrés; 466 155 hab.; ch.-l., le Mans. Il est formé du Bas-Maine et du Ht-Anjou. Fer, houille, marbre, granit, pierres meulières et de taille, ardoise; grès à paver, ambre jaune, terre à foulon; eaux minérales. Sol varié (argileux à l'O., meilleur à l'E. et surtout au N. E.) ; blé noir et autres céréales, légumes, fruits, pommes à cidre; chanvre, assez bons vins. Volaille renommée, abeilles, beaucoup d'industrie (toiles, siamoises, étoffes communes, gants, bougies célèbres, papeteries, verreries, conserves de viandes et de légumes.) — Ce dép. a 4 arrond. (Le Mans, Mamers, St-Calais, La Flèche), 33 cant. et 389 communes; il appartient à la 16e division militaire; a une cour impériale à Angers et un évêché au Mans.

SARTI (Jos.), compositeur, né en 1730 à Faenza, m. en 1802 à St-Pétersbourg. composa plusieurs opéras qui obtinrent un succès éclatant à Milan et à Venise (entre autres Giulio Sabino), et fut appelé à St-Pétersbourg, où il fit représenter Armida e Rinaldo, ainsi que divers autres ouvrages de musique sacrée ou profane qui furent fort admirés; il reçut la noblesse russe. Il avait été maître de Cherubini.

SARTIGES (Bertrand de), Templier, né vers 1260 au château de Sartiges, près de Mauriac, était commandeur de Carlat au moment du procès des Templiers. Il soutint énergiquement l'innocence de son ordre, tant devant l'évêque de Clermont qu'à Paris (1309-10). On ne trouva aucune charge contre lui; néanmoins après la condamnation des Chevaliers, il se retira en Allemagne, où il entra dans l'ordre Teutonique. — Un descendant de la famille de Sartiges, Ch. Gabriel Eugène, vicomte de S., né en 1772, m. en 1827, fut préfet de la Hte-Loire sous la Restauration (1815-1819).

SARTILLY, ch,-l. de cant. (Manche), à 11 kil. S. d'Avranches; 1284 hab. A 6 kil. N. E., ruines de l'abbaye de La Luzerne, qui datait du XIIe s.

SARTINE (Gabriel de), magistrat, né à Barcelone en 1729, m. en 1801, fut successivement conseiller au Châtelet de Paris, lieutenant criminel, maître des requêtes, lieutenant général de la police (1759), et acquit dans ces dernières fonctions une réputation méritée par l'habileté avec laquelle la police se fit alors et par diverses mesures utiles qu'il fit adopter (assainissement de la ville, éclairage des rues, construction de la Halle au Blé, fondation d'une école gratuite de dessin, etc.). Appelé en 1774 au ministère