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ronnes, et eut sans cesse à combattre le roi de Prusse, qui deux fois lui enleva la Saxe. Frédéric-Auguste III refusa en 1791 la couronne que lui offraient les patriotes polonais. Dans les guerres de la Révolution, il resta neutre autant qu’il le put ; après la bat. d’Iéna, il entra dans la Confédération du Rhin, et fournit à Napoléon des troupes auxiliaires : en retour, il en reçut, en 1806, le titre de roi de Saxe, l’année suivante, fut en outre créé grand-duc de Varsovie. Seul de tous les alliés, il resta fidèle à la cause de Napoléon ; il en fut puni par la perte d’un tiers de ses États (Lusace, Thuringe, partie de la Misnie, Mansfeld, Querfurt, etc.). En 1831, à la suite d’insurrections qui avaient éclaté à Dresde et à Leipsick, le roi Antoine se vit obligé de donner une constitution à la Saxe. Cette constitution n’ayant pas été fidèlement exécutée, une nouvelle insurrection éclata en 1848 et amena de nouvelles concessions. La Saxe est auj. régie par la constitution de 1831, modifiée par les lois du 31 mars 1849, 5 mai 1851 et 19 octobre 1861.

Électeurs et rois de Saxe de la maison de Wettin.
I. Avant le partage.
Jean-George II, 1656
Frédéric I, 1422 Jean-George III, 1680
Frédéric II, le Bon, 1428 Jean-George IV, 1691
Ernest et Albert, 1464 Frédéric-Auguste I, (Aug. Il en Pologne) 1695
II. Ligne ernestine.
Ernest, seul, 1484 Frédéric-Auguste II, (Aug. III en Pologne) 1733
Frédéric III, le Sage, 1486 Frédéric-Christian, 1763
Jean I, le Constant, 1525 Fréd.-Aug. III, 1763-1806
Jean-Frédéric, 1532
IV. Rois.
III. Ligne albertine.
Frédéric-Auguste I, 1806
Maurice, 1547 Antoine I, 1827
Auguste, 1553 Frédéric-Auguste II, 1836
Christian I, 1586 Jean, 1854
Christian II, 1591 Albert 1873
Jean-George I, 1611

SAXE-ALTENBOURG (Duché de), un des États du N. de l’Empire allemand, se compose de deux parties séparées par la principauté de Reuss, et qui ont pour bornes la partie orientale, la Saxe prussienne au N. O :, la Saxe-Weimar au S. O., partout ailleurs le roy. de Saxe ; la partie occid., la Saxe prussienne au N. E., la Saxe Weimar au N., la principauté de Scharwzbourg-Rudolstadt à l’O. et la Saxe-Meiningen au S. : 1375 kil. carrés ; 133 000 h. ; capitale, Altenbourg. Pays agricole et florissant. Il est traversé par le chemin de fer de Saxe en Bavière. — Ce pays fut, dès 1602, l’apanage d’une branche de la ligne ernestine de la maison de Saxe, puis il fit partie du duché de Saxe-Gotha et appartint à Ernest le Pieux, né en 1601, m. en 1675, qui laissa 7 fils, d’où sont sortis les branches de Gotha, de Meiningen, de Saalfeld. À la mort du dernier duc de Gotha (Frédéric IV), en 1825, le duc de Saxe-Hildburghausen échangea son duché contre celui d’Altenbourg, dont il prit le titre, et ses anciens États passèrent au duc de Saxe-Meiningen. Le duché de Saxe-Altenbourg forma dès lors un des États immédiats de la Confédération germanique. Il y occupa le 12e rang ; il a 1 voix au Conseil fédéral de l’Allemagne du Nord. Il reçut une constitution en 1831.

SAXE-COBOURG-GOTHA (Duché de), un des États du S. de l’Empire allemand, se compose de deux parties séparées : la principauté de Cobourg (entre la Saxe-Meiningen et la Bavière), et la principauté le Gotha (entre la Saxe prussienne, la Saxe-Weimar, la Saxe-Meiningen et la principauté de Schwarzbourg) ; 151 000 habit. ; capitale Cobourg. Avant 1834, ce duché possédait en outre la principauté de Lichtemberg, mais celle-ci a été vendue en cette année à la Prusse. Pays fertile, arrosé par la Werra, l’Unstrutt, la Géra et traversé par le Thuringerwald. Mines de fer et de houille. — Les ducs de Saxe-Cobourg, d’abord ducs de Saalfeld, puis de Saxe-Cobourg-Saalfeld, sont une des branches de la maison ducale de Saxe-Gotha, qui elle-même, issue de la branche ernestine, prit naissance en 1680, quand les 7 fils d’Ernest le pieux se partagèrent ses États. Leur-pays fit partie de la Confédération du Rhin (1806). En l814, les ducs de Saxe-Cobourg et de Saxe-Gotha se déclarèrent contre Napoléon ; ils reçurent en 1816 la principauté de Lichtenberg. En 1825, à la mort de Frédéric II, dernier duc de Saxe-Gotha, ils reçurent en partage la principauté de Gotha, mais cédèrent Saalfeld au duc de Saxe-Meiningen. En 1852, les deux duchés obtinrent une constitution : cette constitution était la même pour les deux États ; mais il y avait deux assemblées distinctes, l’une à Cobourg, l’autre à Gotha. En 1857, les deux duchés et les deux assemblées ont été définitivement réunis. — La maison de Saxe-Cobourg-Gotha a récemment contracté les plus illustres alliances : Ernest III, l’un de ses derniers ducs (1784-1844), maria sa sœur au duc de Kent, prince anglais, qui la rendit mère de la reine Victoria ; le plus jeune frère d’Ernest, Léopold, épousa d’abord la princesse de Galles, puis une fille du roi Louis-Philippe et devint roi des Belges ; son neveu, Ferdinand, épousa dona Maria, reine de Portugal, et reçut le titre de roi. Des deux fils d’Ernest III, l’un lui succéda sous le nom d’Ernest IV, l’autre, le prince Albert, épousa la reine d’Angleterre, Victoria, sa cousine.

SAXE-GOTHA (Duché de), a fait partie successivement de la Conf. du Rhin, de la Conf. germ. et de l’Emp. allem. ; comprend les princip. de Gotha et d’Altenbourg, a été partagé en 1825, à la mort du dernier duc, Frédéric IV, entre le duc de Saxe-Cobourg, qui a eu Gotha, le duc de Saxe-Hildburghausen, qui a eu Altenbourg, et le duc de Saxe-Meiningen, qui a eu les bailliages de Rœmhild, Kranichfeld et Kambourg.

SAXE-HILDBURGHAUSEN (Duché de), anc. duché de la Conféd. du Rhin et de la Conféd. germanique. V. SAXE-ALTENBOURG et ci-après SAXE-MEININGEN.

SAXE-MEININGEN-HILDBURGHAUSEN (Duché de), un des États du N. de l’Empire allemand, entre la Saxe-Altenbourg et la princip. de Schwarzbourg au N., la Bavière à l’O. et au S. O., la Saxe-Cobourg au S., la principauté de Reuss, la Saxe-Weimar à l’E., 165 418 hab. ; ch.-l., Meiningen. — L’origine de ce duché remonte à 1680, époque à laquelle les 7 fils d’Ernest le Pieux se partagèrent ses États. Le duché de Meiningen ne comprenait que trois bailliages (Schalkau, Sonneberg, Neuhaus), tandis que celui d’Hildburghausen en contenait 6 (Hildburghausen, Veilsdorf, Eisfeld, Heldburg, Kœnigsberg, Sonnenfeld). Après la mort du duc Frédéric de Saxe-Gotha, en 1825, le duc de Saxe-Meiningen ne reçut de l’héritage de Gotha que les bailliages de Rœmhild, de Kranichfeld et de Kambourg, mais il eut de plus les 6 bailliages d’Hildburghausen (d’où son nom actuel de Saxe-Meiningen-Hildburghausen), et 3 bailliages de la Saxe-Cobourg (Saalfeld, Themar et Grafenthal). Le duché a une constitution, qui date de 1829.

SAXE-WEIMAR (Grand-duché de), un des États du N. de l’Empire allemand, contient, avec l’ancien duché de ce nom, celui de Saxe-Eisenach et parties du comté d’Henneberg, de l’Évêché de Fulde, du cercle de Neustadt, Blankenheim, Cranach, etc. ; il se compose des morceaux ; 1o le cercle de Weimar-Iéna à l’E. ; 2o le cercle d’Eisenach à l’O. ; 3o celui de Neustadt au S. E. Il faut y ajouter plusieurs enclaves, dont les principales sont : 1o pour le cercle de Weimar, celtes d’Ilmenau au S. O., d’Allstett au N. ; 2o pour le cercle d’Eisenach, celles d’Ostheim au S. et Zillbach à l’E. ; 263 755 hab. ; capit. générale, Weimar. La v. d’Iéna, qui se trouve dans ce duché, renferme une université et une cour d’appel, qui sont communes à toutes les Saxes ducales. Mines, industrie, commerce. La littérature est fort cultivée dans ce duché, et la cour de Saxe-Weimar jouit, sous ce rapport, d’un grand renom (V. WEIMAR). Le prince est luthérien. — Le grand-duché de Saxe-Weimar, dont les titulaires sont chefs de la branche ernestine de Saxe, commença en 1484, lors du partage que firent Ernest et Albert des États de leur père Frédéric le Bon. Il fit partie de la Conféd. du Rhin de 1806, mais son duc,