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l'aide de la mort, qui dissout ou tue pour créer et renouveler. On lui donne pour femme Bhavani et pour enfants Ganéça et Skanda. Ses adorateurs, nommés Sivaïtes, le regardent comme le plus grand des dieux; il y eut même un temps où, dans le sud de l'Hindoustan et à Ceylan, il était le dieu unique ou le dieu suprême. On lui donne pour demeure le mont Kailaça. On le représente tantôt monté sur le taureau Naridi, ou bien l'ayant à ses pieds, le corps coiffé de cinq têtes et tenant dans ses quatre mains le trident, le padma (le lotus des Indes), le cerf-nain, le tchakra (roue symbolique) ; tantôt montant un tigre énorme, la bouche armée de dents aiguës et vomissant le feu; les bras et la taille entourés de serpents, avec un collier de crânes humains. Parmi ses noms on lui donne celui de Gangadhara (qui porte le Gange sur la tête), parce que le Gange descend des flancs du mont Kailaça, demeure du dieu.

SIVACH (Golfe de). V. PUTRIDE (Mer).

SIVAS, Cabira, puis Sébaste (d'où le nom moderne), v. forte de la Turquie d'Asie, ch.-l. du pachalik de Sivas, à 760 k. E. S. E. de Constantinople : 16 000 hab. Peu d'industrie et de commerce. Mines de cuivre. — L'anc. Cabyra était la capitale de l'Arménie 1re. Lucullus remporta aux environs une victoire sur Mithridate; sous Auguste, elle reçut le nom de Sébaste de Pythodoris, reine du Pont, qui l'habitait sous la protection romaine. Elle fut détruite par Tamerlan, en 1400. — Le pachalik ou eyalet de Sivas, dit aussi de Roum, situé dans la partie septentrionale de l'anc. Asie-Mineure, entre la mer Noire au N., les pachaliks de Trébizonde et d'Erzeroum à l'E., de Diarbekir, de Marach et de Karamanie au S., et l'Anatolie à l'O., a 580 kil. sur 270 et env. 800 000 hab. Montagnes boisées, sol très-fertile dans les plaines et les vallées ; céréales: pâturages; soie; miel. Mines et carrières. Ce pachalik correspond à une grande partie de la Galatie et du Pont et à une partie de l'anc. Arménie.

SIXTE I (S.), pape de 116 ou 119 à 125 ou 127, était Romain de naissance. On l'hon. comme martyr le 6 avril. — II (S.), d'Athènes, pape de 257 à 259, souffrit le martyre sous Valérien. On l'hon. le 6 août. — III, pape de 432 à 440, travailla, aidé de S. Cyrille, à la réunion des églises d'Orient, et légua 5000 marcs d'argent pour orner les églises. — IV, F. Albescola de la Rovère, pape de 1471 à 1484, né en 1414, était fils d'un pêcheur de Savone, et avait été d'abord général des Frères mineurs. Il donna d'abord ses soins à d'utiles réformes, envoya contre les Turcs le cardinal Caraffa, qui s'empara d'Attalie en Pamphylie, prit part aux événements qui suivirent à Florence la conspiration des Pazzi et y rétablit la paix après 2 ans de négociations. Trop faible envers ses neveux, il fit cardinaux deux d'entre eux, Pierre Riario et Julien de la Rovère (depuis le pape Jules II), procura à un 3e, Jérôme Riario, la possession d'Imola et de Forli, et à un 4e, Jean de la Rovère, celle de Sora et Sinigaglia. En 1476, il rendit une bulle en faveur de la fête de l'Immaculée Conception de la Vierge.

SIXTE V ou SIXTE-QUINT, Félix Peretti, pape, né en 1521 à Montalte, près d'Ascoli, m. en 1590, avait dans son enfance, selon une tradition contestable, fait le métier de porcher (ce qui l'a fait souvent nommer le pâtre de Montalte). Il entra chez les Cordeliers dès 1537, devint successivement professeur de droit canon à Rimini et à Sienne, grand inquisiteur à Venise, où il se brouilla avec le sénat, consulteur de la congrégation, procureur général de son ordre, théologien du légat Buoncompagno (depuis Grégoire XIII) en Espagne, consulteur du St-Office, vicaire général des Cordeliers (1566), évêque de Santa-Agata-de'-Goti, cardinal (1568), archevêque de Fermo, et fut élu pape en 1585, à la mort de Grégoire XIII. On raconte qu'il ne réussit à se faire élire qu'en feignant de graves infirmités et une caducité précoce; mais qu'une fois élu, il se redressa fièrement, jeta ses béquilles et entonna le Te Deum d'une voix puissante; mais ces faits merveilleux, rapportés par le seul Gregorio Leti, ont été contestés. Quoi qu'il en soit, il déploya de vrais talents pour le gouvernement : il purgea l'État ecclésiastique des vagabonds et des brigands qui l'infestaient, embellit Rome de monuments utiles ou magnifiques, fit construire, pour amener l'eau à Rome, un aqueduc de 22 milles, releva, sur la place St-Pierre, l'obélisque que Caligula avait fait amener d’Égypte, fit construire la coupole de St-Pierre, agrandit la bibliothèque du Vatican, réorganisa l'administration publique, qui fut confiée à 15 comités, dits congrégations ; fixa à 70 le nombre des cardinaux, prit part à presque tout ce qui se passait d'important en Europe, et laissa en mourant un trésor de 5 000 000 d'écus. Au dehors, il excommunia Élisabeth et soutint l'Armada dirigée contre elle par Philippe II ; il excommunia également Henri de Navarre (1585), et, après la mort de Henri III, prit parti contre lui pour la Ligue et l'Espagne. On a de lui des Sermons et quelques ouvrages. Le P. Tempesti, cordelier, a donné une Vie de Sixte-Quint, Rome, 1754. M. J. Lorenz a publié en 1852 : Sixte-Quint et son temps.

SIZEBOLI, Apollonia ? v. et port de Turquie (Roumélie), sur la mer Noire; à 22 kil. S. O. de Bourgas. Sa rade est une des meilleures de la mer Noire. La flotte russe s'empara de cette ville en 1829.

SIZUN, ch.-l. de c. (Finistère), sur l'Elorn, à 30 k. S. O. de Morlaix; 3960 hab. Toiles.

SKAGEN, v. du Danemark, à la pointe N. du Jutland; 1000 hab. Elle donne son nom au cap qui s'avance dans la mer entre le Skager-Rak et le Cattégat (Cimbroruni promont.), cap dangereux.

SKAGER-RAK, bras de la mer du Nord, entre le Jutland (Danemark) et la Norvège, se lie au S. E. avec le Cattégat. Il a 310 kil. sur 110.

SKALHOLT ou REINKIRIK, v. d'Islande, au S., à 66 kil. E. de Reikiavik, était autrefois la capitale de l'île et la résidence de l'évêque. Aux env., volcans d'eau bouillante appelés Geysers.

SKANDA, fils de Siva et de Bhavani, est le frère et le rival de Ganéca.

SKARABORG (Lan ou Gouvt de), division de la Suède (Gothie), entre les gouvts de Jœnkœping au S. E., d'Elfeborg au S. O., d'Œrebro au N. E., de Carlstad au N., le lac Wetter à l'E. et le lac Wener à l'O., a 140 k. sur 100 et env. 200 000 h. ; ch.-l., Mariestad. Lacs, forêts; fer, alun, pierre, terre à potier.

SKELTON (Jean), poëte satirique anglais, né vers 1460 dans le Cumberland, mort en 1529, était curé de Dyss (Norwich). Il se fit de bonne heure remarquer et fut nommé poëte lauréat en 1489. Quoique prêtre, il attaqua hardiment, dans des vers mordants, les abus du clergé et l'ambition du cardinal Wolsey. Suspendu pour ces attaques, il trouva un refuge à l'abbaye de Westminster. Ses poésies (Londres, 1512 et 1843) furent longtemps populaires.

SKIATOS (île), Sciathos, une des Cyclades sept., au N.E. de Négrepont, a 55 kil. carr. et env. 7000 h. Son ch.-l. porte le même nom (1000 h.). Elle appartient au roy. de Grèce et dépend de Négrepont.

SKIOLDUNGIENS, dynastie du Danemark d'origine fabuleuse, tire son nom de Skiold, fils d'Odin; elle fut remplacée en 1047 par celle des Esthrithides.

SKIPETARS, nom indigène des Albanais;

SKYE (île), Ebuda orientalis, une des Hébrides, par 8° 13' 9° long. O., 56°-57° 38' lat. N. : 65 kil. sur 35: 22 000 hab.; ch.-l., Portree. Côtes très-échancrées, bons ports. Climat assez chaud, malgré sa latitude et la hauteur des montagnes. Grottes curieuses et monuments druidiques. On trouve sur quelques points de l'île des agates, des topazes et du corail.

SLANE, bg d'Irlande (East-Meath), sur la Boyne, à 12 kil. O. de Drogheda; 18 000 hab. Jadis important et siége d'un évêché. Beau château des marquis de Conyngham ; ruines d'une belle abbaye. C'est là que Dagobert, roi d'Austrasie, fut relégué par le maire Grimoald. Saccagé par les Anglais en 1170.