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né en 1660 dans le comté de Down, mort en 1752, était grand ami de Sydenham. Il suivit comme médecin le duc d'Albemarle à la Jamaïque (1688), et devint médecin en chef de l'armée britannique. Il était membre de la Société royale de Londres et associé de notre Académie des sciences. Outre des articles dans les Transactions philosophiques, on a de lui : Catalogus plantarum quæ in insula Jamaïca proveniunt, Londres, 1696; Voyage aux îles de Madère, la Barbade, St-Christophe, la Jamaïque, avec l'histoire naturelle des plantes, des quadrupèdes, etc., 1705-25. Il avait un magnifique cabinet d'histoire naturelle, dont il fit don au Musée britannique. Londres lui doit son premier dispensaire.

SLOBODE-PAVLOVSKAIA, v. de Russie (St-Pétersbourg), sur la route de Tzarskoé-Sélo, près de Gatchina. Fondée par Nicolas I en 1831 pour servir d'asile aux sous-officiers et soldats invalides de la garde.

SLOBODES DE L'UKRAINE. V. UKRAINE et KHARKOV (gouvt de).

SLONIME, v. de Russie (Grodno), dans l'anc. Lithuanie, à 120 kil. S. E. de Grodno, anc. ch.-l. du gouvt de Grodno (jusqu'en 1797) ; 5000 hab. La diète générale de Lithuanie s'y tenait parfois.

SLOUGH, vge d'Angleterre (Buckingham), à 3 k. N. de Windsor; résidence de l'astronome Herschell.

SLOUTZK, v. de Russie (Minsk), sur la Sloutch, à 150 kil. S. de Minsk; 5000 hab. Anc. ch.-l. de principauté. Les Polonais défirent trois fois les Tartares aux environs sous le règne de Sigismond I.

SLOVAQUES, peuple de race slave, fonda à la fin du IXe s. dans la Moravie et la Hongrie un royaume que les Allemands ne purent détruire qu'en le livrant aux dévastations des Madgyars. Depuis 907, ils font partie du roy. de Hongrie.

SLUYS, ville de Hollande. V. ÉCLUSE (L').

SMALA, réunion de tentes arabes. V. ce mot dans notre Dict. univ. des Sciences.

SMALAND, province de Suède. V. SMŒLAND.

SMALKALDE, en allem. Schmalkalden, v. murée de l'électorat de Hesse, ch.-l. de district, dans la prov. et à 60 kil. N. E. de Fulde; 5000 hab. Saline; blanc de plomb, fonderie de canons, fabrique d'armes et d'outils. — Le 31 déc 1530, les États protestants d'Allemagne, pour s'opposer aux empiétements de Charles-Quint, formèrent à Smalkalde une ligue qui devint bientôt puissante, mais qui fut presque dissoute en 1547 par la victoire des Impériaux à Mühlberg. On connaît sous le nom d’Articles de Smalkalde les articles de défense adoptés dans cette ville en 1537, sur la proposition de Luther, par les théologiens protestants.

SMEATON (John), ingénieur anglais, membre de la Société royale de Londres, né en 1724 à Ansthorp dans le comté d'York, m. en 1792, construisit le beau phare d'Eddystone à l'entrée du canal de la Manche, et dirigea les travaux du pont de Londres. Il a laissé des Mémoires sur la physique, la mécanique et l'astronomie, entre autres des Recherches expérimentales sur la puissance mécanique de l'eau, Londres, 1794, qui obtinrent une médaille d'or de la Société royale et furent trad. par Girard en 1810.

SMERDIS, mage de la Perse, profita de l'absence du roi Cambyse, qui était en Égypte, pour usurper la couronne, 522 av. J.-C., en se donnant pour le frère de ce prince, qui avait été secrètement mis à mort, et conserva le trône pendant 8 mois après la mort de Cambyse, qui avait péri en Égypte. Ce mage avait eu les oreilles coupées pour un délit; une de ses femmes le reconnut à cette marque, et publia la supercherie. Il se forma alors un complot de sept grands qui mit fin au règne et à la vie de Smerdis. On a vu dans le règne du mage Smerdis une tentative des mages pour prendre en main le pouvoir, et dans sa chute une réaction des guerriers contre la théocratie. Son renversement fut suivi d'un massacre général des mages (dit Magophonie).

SMINTHÉE (du grec smins, sminthos, rat), surnom que les Phrygiens donnèrent à Apollon pour avoir, disait-on, délivré leur pays d'une multitude de rats.

SMITH (John), navigateur anglais (1579-1631), fit trois voyages en Virginie, de 1606 à 1614, présida à la fondation de James-Town (l608) et eut à repousser les attaques des sauvages. Étant tombé entre les mains des Indiens, il allait être égorgé et dévoré par ces anthropophages, lorsque la fille du chef de la tribu, la belle Pocahontas, lui sauva la vie au péril de la sienne propre. Il a publié une Description de la Nouvelle-Angleterre, Londres, 1616.

SMITH (Robert), physicien (1686-1768), cousin et ami de Cotes, lui succéda dans sa chaire de physique à Cambridge, publia les œuvres de ce savant et contribua comme lui à répandre les découvertes de Newton. Il publia lui-même en 1728 un Système complet d'optique (en anglais), qui a été longtemps l'ouvrage le plus complet sur cette matière (trad. par le P. Pezenas, 1767, et par Duval-Leroy, même année).

SMITH (Adam), célèbre écrivain écossais, né en 1723 à Kirkaldy, m. en 1790, étudia à l'Université de Glasgow, où il eut pour maître Hutcheson, donna dès 1748 des leçons de rhétorique à Édimbourg, fut nommé en 1752 professeur de philosophie morale à Glasgow, se fit connaître en 1759 par sa Théorie des Sentiments moraux, accompagna en 1763 le duc de Buccleugh dans ses voyages sur le continent, se lia à Paris avec Turgot, Quesnay et autres chefs de l'école physiocrate, publia en 1776, après 10 ans de retraite, ses Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations et se fit par cet ouvrage une réputation européenne; fut nommé en 1778 commissaire des douanes en Écosse, place lucrative qu'il conserva jusqu'à sa mort, et en 1787 recteur de l'Université de Glasgow. Adam Smith est également estimé comme philosophe et comme économiste : dans sa Théorie des Sentiments moraux, il explique toute la moralité humaine par la sympathie, c'est-à-dire par cette propriété qui fait que nous nous mettons à la place de nos semblables et que nous sentons et jugeons comme eux ; dans sa Richesse des nations, il fonde la richesse sur le travail, démontre la nécessité de l'union du travail et du capital, recommande la division du travail, et proclame la liberté entière du commerce et de l'industrie; c'est à son école qu'appartient cette formule libérale : Laissez faire, laissez passer. Les Œuvres complètes de Smith ont été publiées par Dugald Stewart, Édimb., 1817, 5 vol. in-8. La Théorie des sentiments moraux a été plusieurs fois traduite, notamment par Blavet, 1794, et par Mme Condorcet, 1798; la Richesse des nations a été trad. par Blavet, 1788; par Roucher, 1790, et par Germain Garnier, 1800 et 1822. Les doctrines économiques d'Adam Smith, adoptées et commentées par Macculloch, Malthus, Sismondi, ont été popularisées en France par J. B. Say. Macculloch a donné en 1828 une nouvelle édition des écrits d'A. Smith, et en 1854 une excellente biographie de cet auteur.

SMITH (sir W. SIDNEY), marin anglais, né à Westminster en 1764, m. en 1840, fut chargé en 1793 par l'amiral Hood, alors maître de Toulon, d'incendier la flotte française dans le port, fut fait prisonnier en 1795, et détenu deux ans au Temple, d'où il parvint à s'échapper, dirigea la défense de St-Jean-d'Acre contre les Français et força Bonaparte à s'éloigner de cette place (1799), signa en 1800 avec Kléber la convention d'El-Arich, protégea la Sicile pendant que le royaume de Naples était occupé par les Français et accompagna au Brésil le roi de Portugal, qui y cherchait un refuge (1807). Contre-amiral depuis 1805, il fut fait amiral en 1821. Il s'occupa surtout, dans ses dernières années, d'œuvres philanthropiques, et fonda une société qui avait pour but l'abolition de la piraterie dans la Méditerranée.

SMITHFIELD, v. des États-Unis (Rhode-Island), à 15 kil. N. O. de Providence; 12 000 hab. Carrières de pierre à chaux. — Il y a dans Londres une célèbre place de Smithfield, qui sert auj. de marché.