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et aux Atabeks. Saladin est par excellence appelé par les écrivains des Croisades le Soudan d’Égypte.

SOUDAN (le), contrée de l'Afrique. V. NIGRITIE.

SOUDRAS, la 4e caste dans l'Inde. V. BRAHMANISME.

SOUFFLOT (Jacq. Germain), architecte, né en 1714 à Irancy près d'Auxerre, m. en 1781, visita l'Italie et l'Asie-Mineure, construisit à Lyon plusieurs édifices remarquables, entre autres l’Hôtel-Dieu, puis vint se fixer à Paris, où il fut élu membre des Académies d'architecture et de peinture, et devint contrôleur, puis intendant général des bâtiments de la couronne. Il fit construire l’École de Droit de Paris, donna en 1757 le plan de Ste Geneviève (Panthéon) et dirigea jusqu'à sa mort la construction de ce magnifique édifice où, par la grandeur de la conception et la pureté des ordonnances, il remit en honneur le style de l'antiquité, mais il ne put l'élever que jusqu'à la naissance du dôme. Il essuya au sujet de ce dôme de vives contradictions, qui empoisonnèrent ses derniers jours. Ses ouvrages et ses dessins ont été publ. par G. M. Dumont (1767 et 1781).

SOUFRIÈRE (la), mont. de la Guadeloupe. V. ce nom.

SOUILLAC, ch.-l. de c. (Lot), sur la r. dr. de la Dordogne, à 24 kil. N. de Gourdon; 3128 hab. Trib. de commerce ; anc. abbaye de Bénédictins. Fabrication d'outils aratoires ; commerce de vins, truffes, cuirs, sel, etc. Fontaines jaillissantes.

SOUILLY, ch.-l. de c (Meuse), à 17 kil. S. O. de Verdun; 904 h. Fabrication de bois pour brosses.

SOUKOUM-KALÉ, v. et forteresse russe de la Circassie, dans l'Abasie, sur la côte E. de la mer Noire, par 43° 10' lat. N. Occupée par les Russes depuis 1812, momentanément évacuée en 1854.

SOULAINES, ch.-l. de c. (Aube), à la source de la Laine, à 28 k. N, de Bar-sur-Aube; 1600 h. Bonneterie.

SOULAVIE (J. L. GIRAUD), littérateur, né à l'Argentière (Ardèche),en 1752, m. en 1813, était au moment de la Révolution vicaire général du diocèse de Châlons. Il prêta serment à la constitution civile du clergé, se maria, fut nommé en 1793 résident de la République à Genève, fut incarcéré en 1794 comme partisan de Robespierre, rentra dans l'obscurité après le 18 brumaire, et finit par se réconcilier avec l’Église. Il a édité les Mémoires de St-Simon, du duc d'Aiguillon (écrits par Mirabeau), de Duclos, du duc de Choiseul, de Maurepas (rédigés par Salé), a publié des Pièces inédites sur les règnes de Louis XIV, Louis XV, Louis XVI, et a écrit lui-même : Histoire naturelle de la France méridionale, 1782; Hist. des États généraux, 1789, in-8; Mémoires du maréchal de Richelieu, 1790-93 (d'après des matériaux fournis par le maréchal); Mémoires historiques et politiques du règne de Louis XVI, 1801; Hist. de la Décadence de la monarchie française, 1805.

SOULE (la), Subola, anc. petit pays de la Gascogne, entre le Béarn à l'E., la Navarre française à l'O. et la Navarre espagnole au S. ; ch.-l. Mauléon. Ce pays fait auj. partie du dép. des B.-Pyrénées. Jadis titre d'une vicomté, que Philippe le Bel réunit à la couronne en 1306.

SOULÈS (Franç.), né à Boulogne-sur-Mer vers 1750, m. en 1809, a traduit de l'anglais les Romans d'Anne Radcliffe, les Voyages en France et en Italie d'Arthur Young, les Droits de l'Homme de Th. Payne, etc.

SOULI, petite ville de la Turquie (Albanie), à 45 k. S. S. O. de Janina, au milieu des montagnes. Le territoire environnant, correspondant à une partie de l'anc. Étolie, a longtemps servi de refuge à quelques familles de l'Épire, dont les descendants conservaient la haine de la domination turque. Les Souliotes se sont immortalisés par la victoire qu'ils remportèrent en 1790 sur Ali-Pacha, et par la résistance désespérée qu'ils lui opposèrent en 1792 et de 1800 à 1803. Se voyant enfin hors d'état de résister, ils émigrèrent en masse dans la vallée de Parga, qu'ils furent encore forcés de quitter à cause des nouvelles attaques d'Ali et de la trahison des Anglais (1804). Ils se retirèrent alors dans l'île de Corfou. La Porte les laissa revenir dans leur pays après la mort d'Ali, en 1822. Ary Scheffer a immortalisé le patriotisme des Souliotes dans une toile célèbre.

SOULIÉ (Frédéric), poëte dramatique et romancier, né à Foix en 1800, m. en 1847, était fils d'un employé des finances et occupa lui-même pendant quelques années un emploi dans cette administration. Il débuta dans les lettres par un volume de poésies, Amours françaises, qui fut assez bien accueilli, puis donna au théâtre, avec beaucoup de succès, Roméo et Juliette, tragédie en 5 actes et en vers, 1828, imitée de Shakespeare ; Christine à Fontainebleau, pièce romantique, 1829; la Famille de Lusigny ; Clotilde, 1832; la Closerie des genêts, 1846, drame qui fit courir tout Paris. Ses principaux romans sont : les Deux cadavres, 1832; le Magnétiseur, 1834; Romans historiques du Languedoc, 1834-36; l'Homme de lettres, 1838; enfin les Mémoires du diable, 1837-38: c'est une imitation du Diable boiteux de Lesage, mais où il s'est plu à représenter la société dans ce qu'elle a de plus hideux.

SOULINA, un des bras du Danube à son embouchure dans la mer Noire, entre ceux de Kilia au N. et de St-George au S. Soulina donne son nom à un petit port, qui a pris de l'importance depuis le traité de 1856, qui établit la libre navigation du Danube.

SOULOU (Archipel de), entre l'île de Bornéo et celle de Mindanao, par 117°-120° long. E., et 5° 45'-6° 45' lat. S., se compose d'env. 160 îles. L'île principale est Soulou (capit. Soulou, sur la côte N. O.). La mer qui environne ces îles est parsemée de récifs de corail et de madrépores. Beau climat; fruits des tropiques. Tout l'archipel, plus un vaste territoire dans le N. E. de Bornéo, compose un État que régit le sultan de Soulou. La population est musulmane et peut monter à 200 000 hab., presque tous pirates.

SOULT (Nic. Jean de Dieu), maréchal de France, né en 1769 à St-Amans-la-Bastide (Tarn), m. en 1852, s'enrôla à 16 ans, passa par tous les grades inférieurs, fut nommé capitaine en 1793 à la suite d'une action d'éclat, obtint en une seule année (1794) les grades de chef de bataillon, de colonel, de général de brigade, après avoir puissamment coopéré à la conquête de la Belgique; assura par ses habiles manœuvres le succès de la journée d'Altenkirchen, fut fait général de division en 1799 après l'action de Liebtengen, où il avait repoussé avec 5000 hommes 30 000 Autrichiens ; seconda Masséna en Suisse, prit part à la bataille de Zurich et poursuivit les débris de l'armée de Souvarow; suivit Masséna en Italie (1800), se couvrit de gloire par les opérations qu'il exécuta autour de Gênes pour délivrer cette place qu'assiégeaient les Autrichiens, mais eut la jambe fracassée par un biscaïen au moment où il allait enlever le Monte-Creto, qui domine la ville, et tomba entre les mains de l'ennemi; fut compris dans la première promotion de maréchaux (1804), et mis en 1805 à la tête du 4e corps de la grande armée; fit capituler Memmingen, commanda le centre à la bat. d'Austerlitz et décida la victoire ; prit une part non moins glorieuse, dans la campagne de Prusse, aux victoires d'Iéna et d'Eylau et enleva Kœnigsberg, succès après lesquels il fut fait duc de Dalmatie; passa en 1808 en Espagne, où il fut opposé à Wellington, signala son arrivée par la victoire de Burgos, prit la Corogne, le Ferrol, enleva le camp d'Oporto, tailla l'ennemi en pièces à Ocana (1809), prit Séville et investit Cadix (1810); se vit en 1812, après le désastre de Russie, obligé de se rapprocher de la France, et fit à travers l'Espagne une retraite qui est un chef-d'œuvre de stratégie; parut quelques instants en Allemagne en 1813 et concourut à la victoire de Bautzen; retourna précipitamment en Espagne la même année pour y réparer nos désastres, disputa pied à pied le terrain à l'armée anglo-espagnole qui marchait sur la France, combattit à Peyrehorade, St-Palais, Orthez, Aire; livra à Wellington sous les murs de Toulouse, le 10 avril 1814, un dernier