Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P3 - Q-Z.djvu/286

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans la confédération des États séparatistes. La législature de cet État se compose d'un Sénat de 25 membres, d'une chambre des représentants de 75 membres tous élus pour 2 ans. Le pouvoir exécutif est confié à un gouverneur, élu aussi pour 2 ans. Tout citoyen blanc et libre est électeur et éligible.

TENNIS ou TÉNEZ. V. TÉNEZ.

TENNSTADT, petite v. des États prussiens (Saxe), à 18 kil. N. E. de Langensalza ; 3000 hab. Eaux sulfurées, découvertes en 1812. Patrie de J. A. Ernesti.

TENOCHTITLAN, nom indigène de Mexico.

TÉNOS, auj. Tinos, île de la mer Égée, une des Cyclades, entre Mycone et Andros, produisait de bon vin. Son ch.-l. se nommait aussi Ténos (auj. San-Nicolo). L'île actuelle a 22 000 hab. Elle fait partie du nouveau roy. de Grèce (nome des Cyclades). Cette île pourvoit de cuisiniers la ville de Constantinople.

TEN-SIO-DAI-TSIN, divinité japonaise, créa le ciel, la terre et enfin le Japon, et régna sur ce pays 25 000 ans. C'est de lui que descendent les dynasties qui ont régné au Japon. Dans son célèbre temple d'Icié, il n'a d'autre emblème qu'un miroir.

TENTYRA, v. de l'anc. Égypte. V. DENDERAH.

TENTZEL (W. Ernest), littérateur allemand, né en 1659 à Arnstadt, en Thuringe, m. en 1707, étudia à Wittemberg, fut nommé en 1685 professeur au gymnase de Gotha, puis conservateur des médailles et du musée de cette ville, conseiller de l'électeur et historiographe de Saxe. Outre un savant ouvrage sur les médailles de la Saxe, Saxonia numismatica, 1705, Tentzel a le 1er publié une revue des ouvrages de littérature, sous le titre d’Entretiens entre de bons amis sur toutes sortes de livres, Leipsick, 1688-98. Il a aussi beaucoup écrit dans les Acta eruditorum.

TÉOCALLIS, pyramides analogues à celles de l’Égypte, qu'on trouve sur divers points de l'Amérique, surtout au Mexique. Les principales sont celles de Palenque, d'Otumba, de Mitla, de Cholula, de Téotihualcan. La base, élevée sur un plan carré, est en pierres et quelquefois en briques revêtues d'un enduit solide et poli. Le soubassement présente un ou plusieurs escaliers fort larges, par lesquels on arrive à une plate-forme étendue; le sommet est occupé par la demeure du Dieu, devant la porte de laquelle se faisaient les sacrifices humains à la vue de toute la population.

TÉOS, auj. Sedchidchik, v. et port de l'Asie-Mineure, sur la côte S. E. de la presqu'île de Clazomène, était une des 12 cités de la Confédération ionienne. Patrie d'Anacréon et d'Apellicon.

TEOTIHUALCAN, v. de Mexique (Mexico), à 36 kil. N. E. de Mexico ; 5000 hab. Elle est élevée de 2052m au-dessus de la mer. A 2 kil. de la ville s'élève une grande pyramide ou téocalli, qui occupe 3600 mètres carr., et qu'entourent 200 plus petites.

TÉOTL, le dieu principal des Mexicains, leur Grand Esprit, ne semble point avoir eu de temple.

TEPIC, v. du Mexique (Xalisco), à 200 kil. N. O. de Guadalaxara, est après Guadalaxara la plus importante de l'État de Xalisco ; 10 000 hab.

TÉPLITZ, vge de Hongrie. V. TŒPLITZ.

TER (le), riv. d'Espagne (Barcelone), sort des Pyrénées, coule au S., puis au N. E., et tombe dans la Méditerranée à 32 kil. E. de Girone, après un cours d'env. 180 kil. — Le maréchal de Noailles battit les Espagnols sur la Ter en 1694. Napoléon en 1812 décréta l'organisation d'un dép. du Ter ; mais ce projet ne put être réalisé.

TERAMO, Interamna Prætutiorum, v. de l'Italie mérid., ch.-l. de l'Abruzze Ultérieure 1re, à 340 k. N. de Naples ; 10 000 hab. Évêché, cour criminelle, trib. civil. Lainages, tanneries, fabriques de crème de tartre ; grains. Importante sous les Romains; détruite au XIIe s., puis rebâtie. Patrie de Jacques de Téramo, dit Palladino. V. ce nom.

TERBURG (Gérard), peintre de genre et de portraits, né en 1608 à Zwoll (Over-Yssel), m. en 1681, reçut les premières leçons de son père, peintre d'histoire distingué, qui avait visité Rome ; alla se perfectionner à Harlem, parcourut l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, l'Angleterre et la France, exerçant partout son art avec succès, puis, s’ennuyant de cette vie errante, retourna dans sa patrie, où il épousa une de ses nièces, et devint bourgmestre de Deventer. Se trouvant à Munster en 1646 pendant les négociations pour la paix, il réunit en un grand tableau les portraits de tous les plénipotentiaires (cette curieuse toile appartient auj. au comte Demidoff). Terburg peignait le portrait avec une rare élégance ; dans ses scènes d'intérieur, il se plaît à représenter des demeures opulentes ; il excellait à peindre les étoffes, surtout le velours et le satin blanc ; sa couleur est pleine de vigueur et d'harmonie ; tous ses ouvrages se distinguent par le fini. Le Louvre possède 4 tableaux de cet artiste.

TERCEIRE, une des Açores, au N. O. de l'île de San-Miguel, par 38° 46' lat. N. et 29° 20' long. O., a env. 120 k. de tour et 590 kil. carrés ; 40 000 hab. ; ch.-l., Angra. Côtes d'accès difficile ; mer poissonneuse, tortues, huîtres ; mont Brazil, ancien Cratère ; sol fertile. Commerce avec le Brésil. — L’amiral Sta-Cruz battit Phil. Strozzi près de Terceire en 1582. Cette île fut pendant l'usurpation de don Miguel en Portugal la résidence du gouvernement de la reine Dona Maria (1829-1833). Don Pédro donna le titre de duc de Terceire au marquis de Villaflor (1790-1860), qui s'était mis à la tête de ses partisans à Terceire, et qui, après avoir chassé don Miguel du Portugal, avait rétabli dona Maria sur le trône.

TÉRÉDON ou DIRIDOTIS, anc. ville et port de la Chaldée, non loin de l'embouchure de l'Euphrate et près de la v. actuelle de Bassorah.

TÉRÉE, Tereus, roi de Thrace, époux de Progné, et beau-frère de Philomèle, qu'il outragea cruellement (V. PHILOMÈLE). Après son crime, il fut changé en Huppe, oiseau de proie qui poursuit sans cesse Progné (l'hirondelle) et Philomèle (le rossignol).

TÉREK, riv. de la Russie caucasienne, descend du mont Kasbek en Circassie, court au N. O., arrose la Grande-Kabardah, tourne à l'E., passe à Mozdok, limite les gouvts de Géorgie, du Caucase et le Daghestan, puis arrive à Kisliar, où il se divise, et tombe par plusieurs bouches dans la mer Caspienne, après un cours d'env. 500 kil.

TÉRENCE, P. Terentius Afer, poëte comique latin, né probablement à Carthage vers 200 av. J.-C., fut esclave du sénateur Terentius Lucanus, qui l'affranchit et lui fit donner une bonne éducation, et dont le poëte prit le nom par reconnaissance. Il fit représenter plusieurs comédies qui réussirent, et s'acquit par son talent l'amitié de Scipion Émilien et de Lélius, qui même, dit-on, eurent part à la composition de quelques-unes de ses pièces. Il voyagea en Grèce et en Asie pour étudier la littérature des Grecs, et revint de ce voyage avec des traductions ou imitations de 108 pièces de Ménandre, mais il les perdit toutes dans un naufrage : peu de temps après il en mourut de chagrin, n'ayant encore que 35 ans. On place sa mort à l'an 159 av. J.-C. On a de Térence six comédies : l'Andrienne, l'Hécyre ou la Belle-Mère, l'Héautontimorumenos ou le Bourreau de soi-même, le Phormion, l'Eunuque, les Adelphes : la plupart sont imitées de Ménandre. Le style en est élégant et pur, la composition régulière, le ton parfait, les sentiments élevés : on connaît ce beau vers qui souleva les applaudissements de tout l'amphithéâtre :

Homo sum : humani nil a me alienum puto ;

mais souvent l'intrigue en est presque nulle, et on y trouve rarement ce mouvement, cette gaieté, qui constituent le vis comica : aussi César ne voyait-il en lui qu'un Demi-Ménandre. Cependant Molière a tiré les Fourberies de Scapin du Phormion et l’École des maris des Adelphes ; Baron a imité l'Andrienne. Les principales éditions de Térence sont celles de Venise, 1471 ; des Juntes, Florence, 1505 ; des Aldes, Ven., 1507 ; de Rob. Étienne, Paris, 1541 ; l'édit. Ad usum