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Baltique, à l'embouchure de la Trave, à 20 kil. N. E. de Lubeck, dont elle est le port; 1200 hab.

TRAVENDAHL, château du Holstein, à 23 kil. O. de Lubeck, près de la r. g. de la Trave. Un traité de paix y fut conclu entre la Suède et le Danemark en 1700 au sujet de la souveraineté du Holstein.

TRAVERS (Val), vallée de Suisse (Neuchâtel), s'étend du S. O. au N. E., le long de la Reuse (affluent du lac de Neuchâtel), entre les deux branches du Jura. Sites variés et pittoresques. Bitume exploité.

TRAVNIK, v. forte de Turquie d'Europe (Bosnie), ch.-l. de pachalik, à 77 kil. N. O. de Bosna-Séraï; 12 000 hab. Château; mosquées, bazars. Fabriques de lames de sabre (de trempe parfaite), coutellerie, maroquins, fourrures. — Le pachalik comprend la Croatie ottomane et une partie de la Bosnie; les pachas de Zvornik et de Novi-Bazar en dépendent.

TRAVOT (le général), né en 1767 à Poligny, m. en 1836. Adjudant-général sous le général Hoche en Vendée, il fit Charette prisonnier (1796), combattit avec le même succès les Chouans en 1799 et 1800, fut fait général de division en 1805, servit en Portugal, prit part en 1814 à la bat. de Toulouse, commanda les départements de l'Ouest pendant les Cent-Jours et pacifia le pays. Proscrit à la 2e Restauration, il fut condamné à mort par un conseil de guerre que présidait son ennemi personnel, et fut tellement ému de cette condamnation inique que sa raison s'égara. Sa peine fut commuée en 20 ans de détention : malgré son état de santé, il fut enfermé au fort de Ham, d'où il ne sortit que 2 ans après.

TREBATIUS TESTA (C.), jurisconsulte romain, grand partisan de César, qui le fit tribun, jouit de la plus haute réputation sous Auguste, compta parmi ses disciples Labéon, écrivit divers traités sur le droit et un livre sur les Religions (auj. perdus). Beaucoup de ses décisions se retrouvent dans les Pandectes. C'est à lui qu'Horace adresse sa 1re satire du livre II.

TRÉBELLIEN (C. Annius Trebellianus), usurpateur, avait d'abord été pirate. Il se fit proclamer empereur en Isaurie, sous le règne de Gallien, en 264, fut vaincu et tué l'année suivante.

TREBELLIUS POLLIO, historien du temps de Constantin, avait écrit l'histoire des empereurs depuis Philippe jusqu'à Claude II; il ne nous reste de lui qu'un fragment qui comprend l'histoire de Valérien, celle de Gallien, son fils, et celle des Trente tyrans. Son style est moins mauvais que celui de la plupart des auteurs de la même époque. Il a été traduit par Fl. Legay, dans la collection Panckoucke, 1844, et par Th. Baudement dans la coll. Nisard.

TRÉBIE (la), Trebia, en latin, Trebbia en italien, riv. d'Italie, sort des Apennins au N. de Gênes, coule au N. E., entre dans le Parmesan et tombe dans le Pô à 4 kil. N. O. de Plaisance, après un cours de 100 kil. Annibal défit sur ses bords le consul Sempronius (218 av. J.-C.). Souvarow, après trois jours de combats sur la Trébie (17-19 juin 1799), força Macdonald à battre en retraite.

TRÉBIGNE, Trebunium, v. de Bosnie, ch.-l. de l'Herzégovine, sur la Trebignitza, à 22 kil. N. E. de Raguse; 10 000 h. Évêché catholique.

TRÉBIZONDE, Trapezus, v. et port de la Turquie d'Asie, ch.-l. du pachalik de son nom, sur la mer Noire, à 140 kil. N. E. d'Erzeroum et à 890 kil. E. de Constantinople; 45 000 hab. Consulats. Citadelle, enceinte terrassée ; 18 mosquées, 10 églises grecques, dont une de Ste-Sophie ; temple antique d'Apollon. Commerce assez actif avec la Perse et Constantinople (soieries, cotonnades, vins, fruits, huile, tabac, épices, etc.). — Trébizonde, Trapezus, ainsi appelée de sa forme quadrangulaire ou en trapèze, est une ville très-ancienne et semble avoir existé dès le temps de la guerre de Troie; elle reçut de bonne heure une colonie grecque venue de Sinope. Elle finit par être vassale des rois de Pont. Sous l'empire romain, elle jouit de l'autonomie et devint très-florissante par le commerce ; elle garda ses franchises pendant tout le temps du Bas-Empire. Pillée et brûlée par les Goths, elle se releva bientôt de ses ruines. Après la conquête de Constantinople par les Latins en 1204, et lors du démembrement qui s'ensuivit, Alexis Comnène se réfugia à Trébizonde et fit de cette ville et du territoire environnant un petit État, qu'il nomma Empire de Trébizonde, empire souvent mentionné dans nos romans des XIVe et XVe siècles. Lorsque les Paléologues eurent repris Constantinople (1261), l'empire de Trébizonde ne fut soumis que nominalement au nouvel empire grec; seulement Trébizonde recevait ses princes de Constantinople : du reste l'empereur les choisissait toujours dans la famille régnante. Voici les noms de ces princes :

Alexis I, Comnène, 1204 Basile I, 1332
Andronic I, 1222 Irène, 1340
Jean I, 1235 Anna, 1341
Manuel I, 1238 Michel, 1341-50
Andronic II, 1263 Jean III, 1344
George I, 1266 Alexis III, 1350
Jean II, 1280 Manuel III, 1390
Alexis II, 1298 Alexis IV, 1412
Andronic III, 1330 Jean IV, 1447
Manuel II, 1332 David, 1458-61.

En 1461, Trébizonde fut prise par les Turcs, et David, le dernier empereur, mis à mort avec 6 de ses fils par Mahomet II ; un 7e fils s'enfuit dans le Péloponèse, où il fut la tige des Comnènes de Morée. Le territoire de Trébizonde devint alors un pachalik. Ce pachalik, qui répond à une partie de l'ancien Pont, est limitrophe de ceux de Sivas et d'Erzeroum et de la Russie asiatique, et est borné au N. par la mer Noire ; il peut avoir 435 k. de l'O. à l'E. sur 105 de largeur moyenne et 180 000 h. Pays montagneux qui contient des carrières qu'on n'exploite pas.

TREBNITZ, v. des États prussiens (Silésie), ch.-l. de cercle, à 25 kil. N. N. E. de Breslau ; 4 500 h. Pèlerinage au tombeau de Ste Hedwige, sous l'invocation de laquelle est l'église du lieu. Anc. abbaye de Cîteaux.

TREBONIANUS GALLUS (C. Vibius). V. GALLUS.

TREBONIUS (C.), tribun du peuple l'an 56 av. J.-C., fit proroger César pour 5 ans dans le proconsulat des Gaules. Il le suivit comme lieutenant, se trouva au siège d'Alésie, fit le siège de Marseille (49), commanda en Espagne comme proconsul en 46, et fut consul subrogé l'année suivante. Comblé des bienfaits de César, il n'en fut pas moins un de ses meurtriers. Il fut tué à Smyrne en 43, par Dolabella, au moment où il prenait le gouvernement de l'Asie, que le sénat lui avait conféré.

TRECÆ, nom de Troyes en latin moderne.

TREFFORT, ch.-l. de cant. (Ain), à 15 k. N. de Bourg, 1020 hab. Tuileries, eaux-de-vie.

TRÉGUIER, jadis Lantriguet, en lat. Trecora ou Trecorium, ch.-l. de c. (Côtes-du-Nord), à 23 k. N. E. de Lannion, à 10 k. de la mer, sur le Tréguier (petite rivière qui n'a que 10 k. de cours, mais qui est assez profonde pour recevoir les plus gros vaisseaux) ; 3598 h. Petit port, cathédrale gothique du IXe s., remarquable par ses anciens cloîtres. — Cette ville, qui se forma au VIe s. autour d'un monastère fondé par S. Tugdual, avait jadis un évêché; elle a été importante, mais elle est bien déchue depuis qu'elle a été brûlée, en 1592, par les Espagnols. Patrie de S. Yves.

TREIDER-AA, riv. de Russie, arrose les gouvts de Courlande et de Livonie, et se jette dans le golfe de Livonie, près de l'emb. de la Duna; cours, 150 kil.

TREIGNAC, ch.-l. de c. (Corrèze), sur la Vezère, à 4 k. d'une belle cascade formée par cette riv. et à 45 N. de Tulle; 3120 hab. Collége; succursale de la manufacture d'armes à feu de Tulle. Anc. château fort, pont très-hardi, d'une seule arche.

TREILHARD (J. B., comte), né en 1742 à Brives (Limousin), m. en 1810, était avocat au parlement de Paris et s'y était fait une riche clientèle, lorsqu'il fut envoyé par les électeurs de Paris aux États généraux : membre du comité ecclésiastique, il prit une grande part aux décrets sur la constitution civile